mardi 17 février 2009

L'homme qui venait du passé

L'homme qui venait du passé est le dernier roman publié de Driss Chraïbi, malheureusement décédé en 2007. Ce roman fait parti de ma sélection pour le défi littéraire des cinq continents ; catégorie Afrique.

Présentation de l'éditeur :
L'inspecteur Ali n'est jamais pressé, même quand la sécurité du monde est en jeu. A fortiori quand une huile du gouvernement marocain le convoque pour lui annoncer une macabre découverte : un cadavre au fond d'un puits dans le patio d'un riyad, un palais de Marrakech. Entre deux bouffées de kif et quelques tajines épicés, Ali mène l'enquête grâce à son traditionnel réseau d'indics, composé de femmes de ménage, de chauffeurs de taxi et de caïds de la drogue. Mais il déploie cette fois ses antennes beaucoup plus loin que d'habitude, du côté de la France, des États-Unis et de l'Afghanistan. Qui est donc le mort du riyad, de quel réseau islamiste était-il le chef ? De la mafia marocaine aux coffres-forts des banques suisses, en passant par les hautes sphères du renseignement occidental, un gigantesque jeu de pistes se met en place, où Ali progresse nonchalamment vers les secrets les mieux gardés de la planète.

L'homme qui venait du passé fait parti d'une série de romans de Driss Chraïbi mettant en scène l'inspecteur Ali. Ce farfelu personnage nous entraîne dans une aventure pour le moins surprenante et importante à l'échelle mondiale. Sans oublier son sens de l'humour - on pense notamment au judicieux homo americanus-, Ali va parcourir des kilomètres allant du Maroc jusqu'en France pour enquêter sur le mystérieux meurtre de Marrakech. Alors qu'il vient d'être promu chef de la police criminelle marocaine, l'inspecteur se voit offrir une affaire très particulière : le maquillage de l'identité du cadavre découvert à Marrakech. Qui se cache sous cette mystérieuse identité ?

Nous, on n'a pas de démocratie, mais on mange bien.

L'inspecteur Ali doit cacher au monde entier le décès d'un des personnages les plus importants du monde musulman. Comment s'y prendre ? Il va devoir user d'astuces, trouver les mots et trafiquer des preuves pour se jouer du médecin légiste, de Scotland Yard, du MI5, de la CIA et autres personnes susceptibles d'être intéressées par cette information. Une tâche difficile et périlleuse mais pas impossible pour les larges épaules de l'inspecteur. D'autant plus qu'il profite de cette mission pour y créer sa propre enquête. Une investigation parallèle et autonome où il trouvera le soutien de plusieurs personnages secondaires.

Son quotient intellectuel était variable comme un baromètre, montait et descendait selon les méandres de son raisonnement et les caprices de sa météorologie personnelle.

La trame annonce un roman passionnant, drôle, et riche en évènement. Ce n'est pas tout à fait le cas, notamment à cause de l'humour décalé du policier. Ses discours complètement décousus lui permettent de faire perdre aux différents protagonistes le fil de la discussion. Le problème est que le lecteur se sent à son tour perdu dans cet amas de phrases délirantes et se surprend - je parle pour moi - à décrocher par moment. De plus, certaines situations auraient, à mon avis, gagné à être plus exploitées.

Tu as ouvert la porte pour me laisser entrer dans ta conscience et dans ta souffrance ?

Avec un style abrupt et direct, l'auteur ne cache pas les idées qu'il se fait du monde musulman et occidental. Parfois le personnage semble s'emparer du roman pour ne faire qu'un avec l'écrivain. Les deux protagonistes paraissent en pleine discussion. Driss Chraïbi se sert de l'inspecteur pour vider son sac et dénoncer la pseudo-guerre que certains fanatiques et hommes politiques se sont inventés. Avec un final assez surprenant, il en ressort de L'homme qui venait du passé un bon roman plutôt accès sur l'humour et la bêtise humaine que sur une intrigue policière classique.


Fiche d'identité du roman :
  • Auteur : Driss Chraïbi
  • Titre : L'homme qui venait du passé
  • Éditeur : Denoël
  • Nombre de pages : 199
  • ISBN : 2.207.24588.8

Note : 13/20

Aucun commentaire: