mardi 22 juillet 2014

Anima

Anima est un roman du dramaturge Wajdi Mouawad, "homme de théâtre, metteur en scène, auteur, comédien, directeur artistique, plasticien et cinéaste libano-canadien " (source wikipedia).

Présentation de l'éditeur :
Lorsqu’il découvre le meurtre de sa femme, Wahhch Debch est tétanisé : il doit à tout prix savoir qui a fait ça, et qui donc si ce n’est pas lui ? Éperonné par sa douleur, il se lance dans une irrémissible chasse à l’homme en suivant l’odeur sacrée, millénaire et animale du sang versé. Seul et abandonné par l’espérance, il s’embarque dans une furieuse odyssée à travers l’Amérique, territoire de toutes les violences et de toutes les beautés. Les mémoires infernales qui sommeillent en lui, ensevelies dans les replis de son enfance, se réveillent du nord au sud, au contact de l’humanité des uns et de la bestialité des autres. Pour lever le voile sur le mensonge de ses origines, Wahhch devra-t-il lâcher le chien de sa colère et faire le sacrifice de son âme ?
Par son projet, par sa tenue, par son accomplissement, ce roman-Minotaure repousse les bornes de la littérature. Anima est une bête, à la fois réelle et fabuleuse, qui veut dévorer l’Inoubliable.

Anima fait ressurgir la nature première de l'Homme ; sa nature animale. Nous suivons le voyage d'un homme en quête de vérité au travers des yeux d'animaux qui ressentent sa présence et le voient comme l'un des leurs. Ces yeux d'animaux nous montrent d'ailleurs comme des êtres violents et parfois étranges, aux réactions souvent incompréhensibles pour ces bêtes innocentes.
Wahhch Debch est-il (re-)devenu un animal ? Comme l'animal, il ne cherche pas à se venger mais juste à traquer sa proie, à l'observer et déterminer cette espèce animale qui est son ennemie, celle qui a franchit le seuil de sa tanière, celle qui a prit la vie de sa femme et de son enfant.

L'auteur nous conduit dans un road trip canadien dans lequel Wahhch Debch rencontre divers personnages, aux mœurs et aux cultures différentes. Wahhch Debch ressemble fortement à un animal blessé. Il fuit et se cache pour se remettre de sa douleur. Mais sa fuite cache en définitive une traque, une chasse à l'homme contre le tueur sanguinaire qui a tué sa femme. Un cafard envahissant la vie d'un homme dont les fantômes refoulés de son passé vont refaire surface.
Le massacre de Sabra et Chatila. Deux camps de réfugiés palestiniens au Liban qui ont connu la mort de centaines voire milliers de civils. Sujet revenu récemment dans nos mémoires suite à la mort d'Ariel Sharon en début d'année (voir par exemple Le Nouvel Observateur).

En passant de Sophocle à 16 Horsepower, l'auteur nous émerveille par ses références et une écriture riche qui donnent à Anima une dimension totalement poétique. Il sait nous captiver et nous montrer la voie des plus grandes profondeurs de l'âme humaine. Anima est une aventure qui se vit.

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