samedi 23 janvier 2016

Jack L'éventreur démasqué

Jack L'éventreur démasqué est un ouvrage de Russell Edwards édité ce mois-ci par L'Archipel.

Présentation de l'éditeur :
Après avoir acquis lors d’une vente aux enchères le châle qui a été retrouvé près du cadavre de Catherine Eddowes, quatrième et avant-dernière victime de Jack l’éventreur, Russell Edwards se lance dans une extraordinaire enquête qui durera sept ans.
Il cherche d’abord à authentifier le châle et à découvrir les secrets qu’il pourrait receler. Après lui avoir fait subir nombre de tests par les meilleurs scientifiques du pays, le châle se révèle authentique. Mais, outre le sang de Catherine Eddowes, il contient aussi des traces de l’ADN du tueur !
C’est ce qui a permis à Russell Edwards d’enfin mettre un nom sur le mystérieux tueur de Whitechapel…
Une découverte qui a stupéfié le monde à l’automne 2014. Plus de 120 ans après ses crimes légendaires, on connaît enfin l’identité de Jack l’éventreur.

Il aura fallu attendre qu'un amateur passionné par le plus célèbre des tueurs en série réussisse à se procurer un châle pour que le secret de l'identité de celui-ci soit enfin percé. Car en effet, il ne s'agit pas de n'importe quel châle, c'est celui de l'une des victimes de celui qui signait ses lettres à la presse par Jack L’éventreur.

Tout le monde connaît Jack L'éventreur qui est passé de l'histoire à la fiction au cinéma et dans de nombreux romans. Avec ce nouvel ouvrage, le mythe du tueur élégant londonien ou du psychopathe ingénieux s'écroule avec la véritable histoire racontée par l'auteur. En effet, pour ceux qui ne connaissent pas forcément très bien l'histoire du tueur, on passe d'un personnage fictif qui a des allures bourgeoises à un monstre sanguinaire.

Jack L'éventreur démasqué est un ouvrage intéressant qui passe au peigne-fin les rues de l'East-end, quartier de Londres où se sont produits les massacres, pour tenter de trouver les petits cailloux que l'éventreur aurait pu semer sur son passage. L'auteur décortique également la vie de chaque suspect et de chaque victime. Il remet même en question certains meurtres qui ne lui ont pas été attribués.
Au travers des courtes biographies des différentes personnes présentes dans l'histoire de Jack L'éventreur, il dépeint le décor d'une ville sombre où la misère se ressent à chaque coin de rue à une époque où de nombreux juifs ont migré vers Londres. Détail qui a son importance pour l'enquête.

Mais l'auteur s'attarde à quelques reprises sur sa vie personnelle et, quoiqu'il en dise, je trouve que cette partie est inutile pour comprendre comment il a mené l'enquête. Malgré ces passages, l'ouvrage est passionnant aussi bien par ses anecdotes historiques que par le déroulement de l'enquête.

Alors si vous aussi vous avez envie de découvrir qui est, vraisemblablement, Jack L'éventreur, n'hésitez pas à lire Jack L'éventreur démasqué. Attention, je tiens à signaler que, bien que son enquête se soit révélée incroyable en terme de révélations, d'autres spécialistes ont noté des réserves. A lire sur la page Wikipédia du tueur ... !

mardi 19 janvier 2016

Le Grand dieu Pan

Le Grand dieu Pan est un roman fantastique d'Arthur Machen ré-édité récemment aux éditions Pierre-Guillaume De Roux.

Présentation de l'éditeur :
« Vous voyez la montagne, ces collines pareilles à des vagues ; vous voyez des bois et des vergers, le grain mûr des champs, les prairies qui dévalent jusqu’à la rivière. Vous me voyez debout à côté de vous ; vous entendez ma voix. Mais je vous dis, moi, que toutes ces choses – oui, depuis l’étoile qui vient de s’allumer au ciel, jusqu’au sol que nous éprouvons du pied –, je vous dis que tout cela n’est que du rêve et des ombres, les ombres mêmes qui nous voilent le monde réel. Il y a un monde réel ; mais il est sous cet éclat et sous ces visions, [...] derrière tout cela comme si un voile nous le cachait. Je ne sais si jamais un être humain a soulevé ce voile ; mais je sais que cette nuit, et devant vous et moi, Clarke, il le sera pour d’autres yeux. Peut-être trouverez-vous tout ceci étrange, insensé même : étrange, soit, mais réel ; et les anciens savaient ce que c’est que “lever le voile”. Ils appelaient cela voir le dieu Pan. »
Pour que le voile se déchire devant le « grand Pan », le Dr Raymond va user du scalpel et rien moins qu’inciser le cerveau de Mary, sa protégée. Cette opération chirurgicale renvoie-t-elle seulement à l’une de ces spectaculaires expériences dont raffola le XIXe siècle, à la fois scientiste et spirite ? Ou bien s’agit-il de convoquer quelque chose de plus archaïque et autrement plus redoutable – de questionner notre capacité à soutenir le regard de la divinité ? C’est de toute façon l’effroi qui est au rendez-vous : au drame de la jeune Mary va succéder une longue série d’événements aussi troublants que terribles.
Ce court roman d’Arthur Machen (1863-1947), qui compte parmi les plus célèbres de la littérature fantastique, est réédité dans la traduction qu’en donna le poète Paul-Jean Toulet (1867-1920) en 1901. Avec une préface d’Anne-Sophie Yoo qui en souligne les profondeurs spéculaires, et une couverture originale signée Philippe Druillet.

Cela faisait quelques temps que je voulais lire ce roman cité parmi les grands classiques du genre. Et c'est en lisant l'un des derniers romans de Stephen King, qui y faisait référence, que je me suis enfin décidé à me le procurer.

L'ouvrage s'ouvre avec une préface d'Anne-Sophie Yoo. On ressent toute la passion et l'émotion qu'elle a pu éprouver en lisant ce roman et en analysant la vie de l'auteur. Elle trouve les mots justes pour nous toucher et nous donner encore plus envie de le commencer.

Puis vinrent les premiers mots et mon excitation se décupla ; enfin je pouvais lire le chef d'oeuvre d'Arthur Machen ! C'est au travers de dialogues entre plusieurs hommes de la haute société que l'on découvre cette terrible et mystérieuse histoire du Grand dieu Pan. Et c'est durant le premier de ces dialogues que se déroule l'opération chirurgicale qui permet à Mary de voir quelque chose que personne habituellement ne peut voir ... ou ne devrait voir.
Les années passent depuis cette étrange opération et d'étranges morts surviennent dans le club très fermé des hommes riches londoniens. Heureusement, certains d'entre eux enquêtent. Mais la vérité est difficile à comprendre même si tout ramène à une seule personne.

Des rues plongées dans la pénombre. Une angoisse omniprésente. Arthur Machen, dans une superbe traduction, crée une atmosphère dérangeante, très sombre, qui rappelle les meilleurs romans gothiques de l'époque. Je suis très heureux d'avoir trouvé cette ré-édition de 2015.

lundi 4 janvier 2016

Le visage de Satan

Tout d'abord je vous souhaite une excellente année 2016, en espérant que cette année soit riche en lecture et en écriture. Je m'excuse pour ce long moment d'absence mais j'ai participé à la correction d'un roman  dont je parlerai en temps voulu et qui m'a pris un peu de temps. En plus des fêtes bien entendu ...

Mon année 2015 s'est terminée en bonne compagnie avec Le Visage de Satan de Florent Marotta dont voici ma chronique. Le roman est paru le 7 Décembre 2015 aux éditions Taurnada.

Présentation de l'éditeur :
Un hurlement. Là, quelque part, qui se répercutait sur les murs poisseux et humides de la pièce. L'endroit ressemblait davantage à une cave avec ses murs bruts et ses parois voûtées. Puis un râle d'agonie s'étouffa, comme si même la mort prenait plaisir à attendre. L'homme pendait comme une vulgaire carcasse de viande accrochée à une esse de boucher. Son visage n'était que souffrance, rictus d'agonie et d'abomination.« Faites que je meure », implora-t-il en silence.

Le Visage de Satan met en scène pour la deuxième fois le personnage de Gino Paradio, un détective déjà apparu dans un précédent roman de l'auteur. Car l'auteur n'en est pas à son premier coup d'essai et cela se ressent pas sa maîtrise de l'histoire et le style employé.

Florent Marotta sait tenir son lecteur en haleine. Son texte est rythmé et ne manque pas d'intriguer l'amateur de roman noir que je suis. Sa toile de fond touche au satanisme. Il parle aussi bien de la magie noire que du mouvement Laveyen ; le satanisme moderne. Les satanistes de Florent Marotta sont bien dans l'opposition du culte religieux mais d'une façon bien trop extrême.

Gino Paradio subit une lente et longue descente en enfer depuis qu'il a accepté d'enquêter sur la mort du mari de Sibylle. Aidé par la belle Morgane, il commence à mettre un pied dans un univers qui lui est totalement inconnu ; l'ésotérisme, et il n'est pas au bout de ses surprises. Le lecteur non plus d'ailleurs !

Le Visage de Satan est un très bon polar où les personnages ont un visage humain et sont donc parfois fragiles, parfois violents. Le récit ne manque pas de piquant et on sent qu'un grand travail de documentation a été fait en amont. Une belle surprise !