vendredi 27 mai 2011

Fièvre mutante

Fièvre mutante est le nouveau roman de la paire d'auteurs Douglas Preston et Lee Child et la nouvelle aventure de leur personnage récurrent Pendergast.

Présentation de l'éditeur :
Les fans du brillant et excentrique agent du FBI Aloysius Pendergast l'ignoraient : il avait été marié avant de perdre sa femme lors d'un safari, en Afrique - sous les crocs d'un lion. Douze ans après le drame, Pendergast découvre qu'il ne s'agissait pas d'un accident, comme il le pensait jusque-là, mais d'un meurtre...
Qui pouvait en vouloir à Hélène ? Pourquoi a-t-elle été tuée ? Épaulé par son fidèle Vincent D'Agosta, de la police de New York, Pendergast n'aura de cesse de résoudre l'énigme.
Mais connaissait-il si bien Hélène ? Il l'avait rencontrée lors d'une exposition consacrée au peintre naturaliste Audubon. Elle semblait s'intéresser à un dessin quasi inconnu du maître. Hélas pour Pendergast, d'autres personnes sont à la recherche de ce même dessin. Une chasse au trésor et une course-poursuite commencent alors, dans une histoire où le chasseur pourrait bien être en même temps le gibier.
Après avoir affronté son propre frère, Diogène, Pendergast va se retrouver face à un ennemi machiavélique.

Autant vous prévenir dès le début, il s'agit du premier roman du cycle Pendergast que je lis. Je ne connais donc pas le personnage ni tout ce qui l'entoure.
Quelle triste épreuve que de devoir remuer le passé caché de sa défunte épouse. Déjà qu'il a perdu sa femme dans d'atroces circonstances, Pendergast doit à présent se battre contre les fantômes d'un passé qu'il pensait connaître. Le début est plutôt excellent car on a attend avec beaucoup de stress et d'émotion le sort d'Hélène.
Jetée dans la fausse au lion comme un prisonnier de la grande époque romaine, la femme de Pendergast agit avec courage et bravoure contre son bourreau animal. Douze ans plus tard, Pendergast est convaincu qu'il s'agit d'un meurtre. Qui pouvait en vouloir à Hélène ? Et surtout, pourquoi ?
Nous voilà ainsi embarqués dans une véritable traque où la proie peut devenir le chasseur et vice versa.

La mort d'Hélène n'était pas accidentelle. Il s'agissait d'un meurtre.

Bluffant. La quatrième de couverture ne m'avait pourtant pas attiré plus que cela, mais j'ai été finalement bluffé. Construire une histoire de meurtre à partir d'un lion qui dévore une femme, il est facile de penser que le récit va être tiré par les cheveux. Pas du tout, les auteurs ont réussi à contourner toutes les ficelles  faciles et ridicules pour nous offrir un complot véritablement efficace.
Petit bémol pour ma part concernant le personnage de Pendergast que j'ai eu du mal à apprécier, notamment ses manières et sa façon de s'exprimer que j'ai trouvé totalement décalées. Mis à part cela, le roman devrait satisfaire l'ensemble des lecteurs de polar.

Une petite vidéo pour présenter le roman :

jeudi 19 mai 2011

L.A. Noir

L.A. Noir est un roman de Tom Epperson. Il est sélectionné pour le prix des lecteurs du livre de poche 2011.

Présentation de l'éditeur :
Après un terrible accident, vous avez perdu la mémoire. Vous ne savez plus qui vous êtes. Vous vous rappelez juste votre nom, Danny Landon, et que vous avez de (très) mauvaises fréquentations. Votre boss, par exemple, Bud Seitz, un ponte de la mafia. Comme vos amis, des criminels impitoyables. Selon la rumeur, vous avez aussi un net penchant pour la violence. Vous n'êtes plus sûr de rien, sauf de votre attirance pour Darla, la copine de votre boss… Tout cela risque de mal finir, non ? Salué par une critique unanime, ce premier roman nous offre une intrigue parfaite, pleine de rebondissements, digne des frères Coen. Les droits d'adaptation cinématographiques ont été achetés par Ridley Scott, qui signera la mise en scène du film.

Difficile de donner une opinion claire sur ce roman tant les idées et les avis se contredisent dans mon esprit. Après un début plutôt excellent où je suis pleinement entré dans l'histoire, la suite ne m'a qu'à moitié convaincu. Certains passages trainent un peu trop en longueur et il m'a été difficile de rester concentré sur l'histoire.

Les personnages sont plutôt bons, dignes des grands classiques, mais la trame n'a rien d'exceptionnel et le récit manque, à mon goût, cruellement de suspense. L'atmosphère est moins sombre que ce que à quoi je m'attendais.

Néanmoins quelques séquences sont totalement réussies, les coups tombent et les balles sifflent sans hésitation. Dommage que la trame soit autant hésitante et que l'auteur ne se soit pas un peu plus lâché. Légère déception donc car j'en espérais beaucoup plus de ce roman, mais j'ai l'impression que l'adaptation cinématographique peut offrir un joli spectacle.

lundi 16 mai 2011

Psychose

Psychose est un roman d'horreur de l'écrivain Robert Bloch écrit en 1959. Connue principalement par la formidable caméra d'Alfred Hitchcock, l'histoire de Psychose revient dans une nouvelle édition proposée par Moisson Rouge. Petite originalité, l'ouvrage est préfacée par Stéphane Bourgoin qui nous donne beaucoup d'informations sur Ed Gein, le célèbre tueur en série qui a inspiré le personnage de Norman Bates.

Présentation :
Sa mère est folle. Norman le sait mais il l'aime trop pour l'envoyer à l'asile. Alors il se débarrasse des cadavres...
Marie vient de dérober 40 000 dollars à son patron. Partie retrouver son fiancé, elle s'arrête pour la nuit dans un motel isolé. Le propriétaire , un garçon à l'air timide, finit par accepter de lui donner une chambre. Épuisée par dix huit heures de route, elle décide de s'accorder une douche bien méritée...

Ô douce terreur psychotique, douce folie schizophrène, toi qui par ces quelques pages, ces quelques gouttes d'encre déposées sur le papier, as su effrayer le moindre de tes lecteurs. De cette plume presque innocente naquit le père des tueurs en série. Celui qui, pour le bonheur de tous les assoiffés littéraires, a engendré toute une flopée de tueurs sanguinaires et autres psychopathes ingénieux et cruels.
Norman Bates a le profil de Willard, un tueur aux allures de vieux garçon sage et frustré par une mère envahissante et castratrice. Mais il a également un côté Leatherface de Massacre à la tronçonneuse (qui s'inspire également de la vie d'Ed Gein) lorsque son esprit quitte toute rationalité. Norman Bates a offert à tous les tueurs en série de roman un peu de ses gènes, il est le mélange de tous les pervers et autres dangereux déséquilibrés qui peuplent notre bibliothèque. Il était donc normal que je succombe vite à la tentation de lire ce terrifiant roman.


Le panier dans le coffre arrière. Et le corps dans le panier. Le torse torturé et la tête sanglante.

Roman écrit à la fin des années 50, Psychose n'a pourtant pris aucune ride. Le personnage de Norman Bates reste vraiment intéressant et angoissant malgré tout ce qui a pu être écrit ou réalisé au grand écran depuis. On ressent avec lui la pulsion meurtrière monter et le délire psychologique prendre place dans sa tête.
Le récit est court et se lit vite. Impossible de décrocher tant on est happé par une force littéraire qui nous attire en plein cœur de l'histoire. Un chef d’œuvre à ne pas louper, profitez de cette nouvelle traduction pour revivre la fabuleuse et terrifiante histoire de Psychose !

Petit bonus pour le plaisir des yeux, la fameuse scène de la douche du film :

dimanche 15 mai 2011

Le livre sans nom

Le livre sans nom est un roman américain écrit par un auteur qui souhaite toujours rester dans l'anonymat après avoir publié son texte sur Internet. Des rumeurs tendent à croire que cet inconnu serait ni plus ni moins le réalisateur Quentin Tarantino.

Présentation de l'éditeur :
Vous désespériez de trouver un équivalent littéraire aux films de Quentin Tarantino, de John Carpenter, de Robert Rodriguez ? Lisez Le Livre sans nom. À vos risques et périls.
Santa Mondega, une ville d’Amérique du Sud oubliée du reste du monde, où sommeillent de terribles secrets…
Un mystérieux tueur en série, qui assassine ceux qui ont eu la malchance de lire un énigmatique ʺlivre sans nomʺ…
La seule victime encore vivante du tueur, qui, après cinq ans de coma, se réveille, amnésique…
Deux flics très spéciaux, un tueur à gages sosie d’Elvis Presley, des barons du crime, des moines férus d’arts martiaux, une pierre précieuse à la valeur inestimable, un massacre dans un monastère isolé, quelques clins d’œil à Seven et à The Ring… et voilà le thriller le plus rock’n’roll et le plus jubilatoire de l’année !
Diffusé anonymement sur Internet en 2007, cet ouvrage aussi original que réjouissant est vite devenu culte. Il a ensuite été publié, d’abord en Angleterre puis aux États-Unis, où il connaît un succès fulgurant.

Le livre sans nom n'appartient à aucune catégorie littéraire que je connais. Totalement décalé et parfois même intemporel, le roman ne s'inscrit dans aucun genre, aucune forme littéraire.
Comment le décrire alors ? Le livre sans nom est un néo western fantastique et déjanté façon Tarantino où les insultes et les balles pleuvent par centaines. On rencontre une panoplie de personnages charismatiques aussi improbables les uns que les autres ... Des moines doués au combat, un couple d'amoureux plutôt rock n'roll, des malfrats aux pouvoirs insoupçonnés, un tueur indestructible caractérisé par sa fâcheuse tendance à s'énerver après avoir bu quelques verres de bourbon et un flic aux allures normales au milieu de toute cette vermine. Tout ce joli petit monde se concentre dans une petite ville où règne la terreur et dans laquelle se cache l’œil de la Lune, une pierre précieuse convoitée par tous.

Ce coup de feu allait résonner à des kilomètres à la ronde, et pour les années à venir. Le Bourbon Kid était de retour. Et il avait soif.

Bourré de références cinématographiques, Le livre sans nom est comparable à un mélange de nombreux films mais ne ressemble à rien de connu. On pourrait tout de même faire un rapprochement avec le film de Rodriguez ; Une nuit en enfer, pour son côté pot-pourri des genres et son final majestueux et cinglé.
Le livre sans nom est un bijou littéraire à ne pas louper ! Et si je n'ai toujours pas réussi à vous convaincre, jetez un œil sur cette vidéo :

Le livre sans nom par sonatine-editions

vendredi 6 mai 2011

Le crépuscule des hyènes

Le crépuscule des hyènes est le nouveau roman de John C. Patrick. Ce roman est particulier à mes yeux car il me permet d'en savoir sur les orientations et les choix littéraires de Kyklos Editions après avoir lu le superbe Te retourne pas, Handala !.
Alors coup de chance de la maison d'éditions ou véritable travail dans le choix de leur publication ?

Présentation de l'éditeur :
Raúl da Silva, taupe du contre-espionnage infiltré dans le gouvernement d'Allende, n'aura pas su protéger sa compagne chilienne lors du coup d’État de Pinochet. En 1992, lorsqu'il se retrouve au cœur de la guerre en Bosnie-Herzégovine, le destin frappe à nouveau, manquant lui arracher pour la seconde fois la femme qu'il aime.
De retour en France, Raúl est amené à enquêter sur les séquelles des réseaux d'exfiltration des criminels de guerre mis en place par le Vatican après la Seconde Guerre mondiale. Manipulé par Mathieu Sombart, un homme de l'ombre qui fut en 1944 aux prises avec les scories de l'Occupation, traqué par des tueurs liés à une organisation intégriste catholique et les services secrets serbes et croates, Raúl voit se profiler le fantôme de Szkolnikoff, maître du marché noir, à l'origine d'un gigantesque pillage savamment organisé par les nazis.

Je ne vais pas jouer les maîtres du suspense et féliciter de ce pas Kyklos Editions pour ce nouveau roman alliant, comme le précédent de ma liste de lecture, le drame, l'histoire, la politique et le polar avec beaucoup de justesse et d'intelligence. Comme Olivier Gérard, John C. Patrick s'aventure sur un terrain délicat où les blessures ne cessent de se panser chaque jour. Mais le plus délicat, je trouve, est que la seconde guerre mondiale a fait couler, mis à part le sang, beaucoup d'encre et il devient donc difficile de happer les lecteurs avec de nouvelles révélations à son sujet.
Pourtant l'auteur s'en sort à merveille sur tous les plans. Alors certes je ne suis pas un fin connaisseur de la seconde guerre mondiale mais j'ai tout de même beaucoup appris et surtout, j'ai pris beaucoup de plaisir à le faire. Le style est soigné, propre, vraiment agréable et donne au récit un goût de netteté. La plume est raffinée et le vocabulaire riche. L'auteur sait manier le français et offre avec ces quelques 200 pages un exemple de texte contemporain digne des plus grands auteurs. Sans approcher tout de même du style de Hugo, il démontre que notre belle langue peut encore se travailler et passionner les nouveaux lecteurs comme les plus anciens.

Je sens le métal froid et le bois poli de ma kalachnikov.

Proche d'un épisode de James Bond privé de gadget, Le crépuscule des hyènes met en scène un agent des services secrets qui se retrouve embarqué un peu malgré lui dans une dangereuse aventure où les balles sifflent près des oreilles et les révélations ne cessent d'apparaître. La seconde guerre mondiale, l'après guerre, le coup d'état de Pinochet au Chili, la guerre en ex-Yougoslavie ... et l'implication des USA sur la montée du capitalisme mondial. L'auteur passe tous ces sujets au crible, rien n'est épargné.
Plus qu'une fiction, Le crépuscule des hyènes interroge sur bien des points et surprend notamment par ses confidences sur l'exfiltration des anciens criminels nazis. Surprendre est un mot faible, terroriser serait plus juste ...

lundi 2 mai 2011

L'heure trouble

L'heure trouble est un roman policier du suédois Johan Theorin. Ce polar est sélectionné pour le prix des lecteurs du Livre de Poche 2011.

Présentation de l'éditeur :
À l'heure trouble, entre chien et loup, un enfant disparaît sans laisser de trace dans les brouillards d'une petite île de la Baltique. Vingt ans plus tard, une de ses chaussures est mystérieusement adressée à son grand-père. Qui a intérêt à relancer l'affaire ? Et pourquoi toutes les pistes conduisent-elles à un criminel mort depuis longtemps ? Dans une oppressante atmosphère de huis clos, une histoire de deuil, d'oubli et de pardon, hantée par les ombres du passé.
Numéro un des ventes en Suède, déjà traduit dans une dizaine de pays, ce suspense complexe et envoûtant a été élu Meilleur roman policier suédois 2007 par la Swedish Academy of Crime.

Malgré le grand succès qu'a connu ce roman, de mon côté, je n'ai pas été emballé par l'intrigue. Alors que L'heure trouble met en place petit à petit une atmosphère brumeuse et inquiétante, le récit perd peu à peu de crédibilité et surtout d'intérêt.

Les personnages d'abord. L'héroïne, Julia, n'est pas suffisamment traitée je trouve pour que le lecteur puisse vivre avec elle sa souffrance. Mais le pire est le personnage de Gerlof, le père de Julia. Grand guignol qui joue les détectives privés du dimanche, ce personnage semble avoir été choisi par l'auteur pour accentuer le suspense. Malheureusement, ses répliques qui veulent repousser les révélations de chapitre en chapitre deviennent trop lourdes et presque insupportables au final.
L'intrigue quant à elle présage un bon roman. Mais là aussi, l'auteur en fait trop et essaie de multiplier les pistes sans jamais faire de bons choix stratégiques (notamment pour l'histoire de la chasse au trésor...).

Au final, le roman aurait été meilleur raccourci d'une bonne centaine de pages. L'intrigue ne m'a pas captivé, le suspense n'a pas pris et les personnages ne m'ont offert aucune émotion. Malgré tous ces points négatifs, il est indéniable que le récit est plutôt bien écrit et offre à de rares moments quelques passages palpitants.
Mais L'heure trouble reste une belle déception pour ma part !