mardi 30 avril 2013

L'indicible et Dans l'abîme du temps

Je me suis pris d'une envie de lire des nouvelles l'autre jour et en cherchant un peu je suis tombé sur Lovecraft. J'avais déjà lu dans le passé et à plusieurs reprises des textes de cet auteur que j'avais beaucoup appréciés. Aussi, je me suis laissé tenter par L'indicible, une courte nouvelle de 16 pages seulement, et Dans l'abîme du temps, une nouvelle d'une centaine de pages, téléchargées (gratuitement et légalement) sur le site Ebooks libres et gratuits.

Petite présentation par l'éditeur de L'indicible :
Une nouvelle dont le titre servira à lui seul de présentation...

Comme nombre de ses nouvelles, L'indicible est narré à la première personne et se situe dans sa ville chère et imaginaire d'Arkham (oui comme l'asile de Batman) dans le Massachusetts. Cette fameuse et célèbre ville où se terre le terrifiant ouvrage tant recherché  : le Necronomicon.

Deux amis discutent sur la place de l'irréel dans le réel, de ce que l'on croit appartenir au paranormal. L'un essaie de convaincre l'autre de l'existence d'un être innommable. Il lui résume le contenu d'une nouvelle qu'il a écrite quelques temps auparavant au sujet d'un homme qui devint fou après s'être approché d'un peu trop près d'une maison abandonnée ...

Lovecraft décrit comme personne l'indescriptible et arrive comme toujours à faire monter la tension jusqu'à arriver à nous terroriser. L'indicible n'apporte pas grand chose à l'ensemble de sa bibliographie mais montre bien la patte de l'auteur concernant son approche de la peur et la création de son univers horrifique amplement décrit dans les textes du Mythe de Cthulhu.


Présentation de l'éditeur de Dans l'abîme du temps, l'un des plus grands textes de l'auteur :
L'humanité est aux prises avec des êtres surnaturels qui ont été les maîtres de la Terre bien avant l'apparition de l'homme et qui tentent de recouvrer leur suprématie.

Là encore, il est question d'Arkham, la ville où vit notre narrateur. Dès le départ il nous plonge dans l'effroi de son histoire, son témoignage poignant nous met mal à l'aise du début à la fin nous laissant coi par tant de frayeurs.

Habité pendant plusieurs années par un esprit venu d'une autre époque, le narrateur tente de déchiffrer les bribes de souvenirs qui lui reste une fois dépossédé. Il décrit alors l'évolution de la Grand-Race, son mode de vie, ses coutumes et même leurs aspects physiques. Il nous fait voyager dans le temps, aussi loin que possible dans le passé et bien loin également dans le futur. On voyage également en Australie où des fouilles vont peut-être apporter certaines réponses au professeur ou vont lui permettre de confirmer certains de ses cauchemars.

Je frémissais des mystères que le passé peut receler, et tremblais des menaces que peut apporter l'avenir.

Impressionnant la qualité et la légèreté du style de l'auteur. Mais là où l'auteur est remarquable c'est dans sa capacité à nous terroriser sans rien nous montrer, jouant parfaitement avec l'imagination de son lecteur.
Dans l'abîme du temps est un parfait exemple du côté exceptionnel de l'architecture dans l’œuvre de Lovecraft. Il met en scène également le type de personnage que l'on croise fréquemment dans ses textes, un homme hanté par ses cauchemars et motivé par ses peurs.

vendredi 26 avril 2013

Des glaçons dans le bordeaux

Des glaçons dans le Bordeaux est un roman policier de Patrice Ricort aux éditions Alpen - Romart.

Présentation de l'éditeur :
Les puces à Paris, vous connaissez ?
Non ?... Tant mieux, je vous y emmène faire un tour… Ainsi donc virgule, par un joli matin de mai, virgule, Cent s’en fut à l’aube chiner du côté de Montreuil. Point. Jusqu’ici, tout va bien ? O.K ? Ce sont les Puces aux aurores.
Il venait de déposer un ultime bisou à sa chérie endormie bien au chaud à la maison lorsque, normal jusque-là ?... vingt minutes plus tard, flânant dans les allées du fameux marché, il tomba net en arrêt devant, non ? Si ! C’est insensé ce que je vous dis ! Oui, franchement impossible ! Totalement impensable ! Qui, quoi ça, qui ça ? Elle, Lil’ elle-même ! Sa chérie, aux Puces !
Elle était là, éblouissante de fraîcheur, souriante devant lui. Alors Cent bascula dans l’improbable, l’indéfini, le rêve éveillé… dans l’absurde ! Comprenez-le : il venait à peine de la quitter !
Du coup, il décida de l’emmener partout avec lui, arpentant Paris, d’un musée l’autre, au Louvre, au Grévin, au musée des Arts Premiers et puis aux Arts Forains, il ne la quittait plus des yeux ! Il la conduisit même chez un vieux sculpteur sur bois, au fond d’une cour d’artisans, au bout même de son enfance ! Il la perdit aussi, la retrouva, mais dans quel état ! Pauvre Cent !
Moi-même personnellement, je ne sais comment vous décrire cette errance tragique, et encore moins comment elle finit ! ...Et puis ce titre, « Des Glaçons dans le Bordeaux »... Ça signifie quoi au juste ? J’en ai froid dans le dos !

Quel massacre ... des glaçons dans le bordeaux ! Qui oserait commettre un crime aussi indécent. En tout jeune bordelais que je suis, je sais qu'il existe des règles sacrées dans le vin. Bon, il parait que des gens le font (sûrement des parisiens ! plaisanteront certains) ... mais je n'ose même pas essayer. 
Ici les glaçons coulent discrètement le long de votre dos afin de vous refroidir doucement. L'intrigue s'installe calmement, se met en bouche, pour finalement oser créer un déséquilibre gustatif, comme un goût âpre qui vient mettre du désordre dans la vie de Cent et de sa bienaimée Marlène.

Il y a tout d'abord le débouchage, lors duquel on extraie le bouchon de sa bouteille. Ce bouchon qui finira par sauter plus loin que l'on aurait pu l'imaginer est représenté par un buste. Un buste hors du commun qui déclenchera une avalanche de saveurs sur vos papilles. Du rire, de la bonne humeur, mais également beaucoup de tension et d'angoisse.

Comme lorsque l'on prend le risque d'ouvrir un très bon et surtout vieux vin, l'auteur a joué à pile ou face et n'a pas tenu à garder les pieds sur Terre en se lançant dans une enquête tout à fait originale. Quelques prises de risque qui paient au final ! L'histoire m'a plu et les personnages ont le charme idéal pour l'assister.
Et comme pour déguster un bon vin il faut un verre adapté, l'auteur s'est, quant à lui, pourvu d'un joli style nous laissant savourer cette histoire pleinement. Un bon moment que je n'ai malheureusement pas passé avec un verre à la main mais avec un bon roman entre les deux mains.

lundi 22 avril 2013

Du bleu sur les veines

Du bleu sur les veines est un roman de Tony O'Neill aux éditions 13e Note.

Présentation de l'éditeur :
Voici le portrait d’un jeune Anglais échoué à L.A. et dont la vie bascule sans transition de la scène musicale au quotidien des junkies et à l’univers de la rue. Au-delà du thème de l’addiction, Tony O’Neill évoque l’essentiel : notre capacité à rester honnêtes et authentiques dans un monde qui ne nous le permet plus vraiment. Notre héros a de gros soucis : une femme qu’il connaît depuis deux jours à peine, pas de job, pas d’argent et un budget stupéfiants ayant explosé depuis longtemps toutes les limites, dans un Los Angeles qui n’a jamais fait de concessions aux égarés. Mais là n’est pas le principal intérêt du roman. Oui, on y trouve des histoires de deals, d’amitié perdue, de souffrance, de sexe et de relations superficielles. Bien sûr il y a les motels pourris, les crises de manque, les cliniques de méthadone et la recherche permanente du high. Et non il n’y a aucun romantisme, aucune morale, et pas de retour des ténèbres vers la lumière. Mais ce douloureux et croissant besoin de dope, qui vous fait pactiser avec le Diable, est aussi une quête sans fin pour trouver un sens à sa propre vie. Et c’est ce qui propulse Du bleu sur les veines bien au-delà du traditionnel parcours fléché « addiction / rédemption ». L’aventure d’un musicien-écrivain qui cherche en lui-même ce qu’il y a de plus précieux : l’amour.

Tout a commencé dans un tel chaos.

Une description de la vie d'un drogué comme jamais je n'en ai lue auparavant. Précise, réaliste et vécue, ça se sent. On vit la lente et douloureuse descente aux enfers d'un jeune homme bercé par des rêves à la hauteur de l’excentricité de sa ville d'adoption : Los Angeles. Il devient parano, se replie totalement sur lui-même et s'exclue de la société. Et le pire, c'est qu'il en est conscient mais se sent totalement impuissant face aux drogues, il se sent guidé par elles comme hypnotisé.
Commencent alors des soirées folles avec des amis peu recommandables et des rencontres qui seront, malheureusement, cruciales dans sa vie.

On en devient accro. J'en suis devenu accroc.

L'auteur nous fait découvrir les arcanes les plus sombres de notre société. La dope, cette vilaine qui vous donne l'impression de vous sentir mieux, de goûter à des plaisirs incontrôlés mais qui, une fois adoptée, s'accroche jusqu'à vous sucer la moindre goutte de sang ou le moindre signe de conscience qui vous reste.
Texte pessimiste mais également très drôle, Du bleu sur les veines est un roman hors du commun. Une façon de se livrer avec beaucoup de sincérité.

quelqu'un qui le protège de lui-même

Du bleu sur les veines est  un témoignage émouvant. Un récit libérateur et sincère. Les textes de l'auteur vont clairement devenir ma nouvelle drogue littéraire. Du bleu sur les veines est constitué de pages qui s'injectent et se reniflent sans modération pour nous rendre totalement accro au style de Tony O'Neill, un auteur extrêmement prometteur !

cette fois-ci c'est différent

dimanche 14 avril 2013

Rédemption

Rédemption est le nouveau roman d'Amanda Coetzee aux éditions du Toucan Noir.

Présentation de l'éditeur :
Harry O’Connor, l’officier de police londonien d’origine gitane, se remet de ses blessures dans sa famille de gens du voyage. Mais son amie Emily Meadows, assistante sociale dans les quartiers déshérités du grand Londres, l’appelle au secours pour retrouver la trace d’une mère et de sa fille, disparues mystérieusement. Harry comprend vite qu’elle sont aux mains d’un proxénète albanais, Jack Kraja et qu’il lui faudra toute l’assistance de ses amis gitans des Balkans pour les récupérer.
Rédemption est un roman dense, rapide et brutal. Une plongée sans oxygène dans les bas-fonds d’une région d’Europe  meurtrie et au cœur d’un pays, l’Albanie, totalement entre les mains du crime organisé.

Suite de son premier roman, Le sang d'un autre, Rédemption met de nouveau en scène l'inspecteur Harry O'Connor appelé également Badger. Cette fois-ci il n'est pas directement touché par l'affaire, ni sa communauté d'ailleurs. Élevé par des gitans depuis tout petit, il a été adopté par toute la communauté et en est très proche. C'est Emily qui le contacte pour retrouver une femme et sa fille qui sont retenues de force chez Jak Kraja, un albanais complètement trempé dans la mafia locale. Spécialiste du proxénétisme et du trafic d'être humains, Jak est ce genre d'homme nerveux qui ne connait aucune limite. Une sorte de psychopathe ultra-violent.

Embarqué dans cette aventure, Badger devra user de stratagèmes pour réussir à mener sa mission à bien. Mais il n'est pas chez lui et ne se rend pas compte à quel point la corruption règne en maître. Heureusement il pourra compter sur sa famille de cœur pour l'aider.

On ne s’ennuie pas un seul instant. Le récit ne manque pas d'action et de détails pour décrire toute la brutalité, voire la sauvagerie, commise par la mafia albanaise. Rédemption est un page-turner efficace. Il nous offre une course poursuite plutôt stressante à travers plusieurs pays. En plus, l'auteur ne ménage pas ses personnages, n'hésitant pas à leur faire connaître l'horreur.

samedi 13 avril 2013

Le phyto-analyste

Le phyto-analyste est le premier roman de Bertand Busson et considéré comme le premier thriller botanique paru le 12 Avril 2013 aux éditions Carnets Nord.

Présentation de l'éditeur :
Germain Tzaricot est un jeune homme au nez trop gros et aux oreilles trop longues, qui vit dans un petit appartement rempli de végétaux. Il est aussi le tout premier phyto-analyste de l’Histoire – un expert de la communication végétale. Tout comme son père disparu, botaniste-philosophe, il vit tout entier pour sa passion, jusqu’au jour où la pourriture entre chez lui. Au sens le plus littéral du terme, sous la forme d’une gelée corrosive qui dévore les plantes et menace de s’attaquer aux hommes. C’est ainsi après la putréfaction a priori anodine de ses plantes d’intérieur que Germain se lance dans une enquête ambitieuse, entraînant sa bande d’acolytes : Pigalle, le barman crasseux du Nicole’s pub qui découvre sur le tard la vertu d’un bon bain ; Rachel, la chanteuse déchue aux yeux vert olive entêtants ; Jamal, le géant qui a préféré s’échouer dans un fauteuil roulant pour éviter les hauteurs. L’aventure devient beaucoup plus sérieuse pour Germain lorsque Rachel disparaît de son lit et qu’il devient le coupable idéal pour deux flics plus corrompus qu’un tas de compost. Un véritable thriller botanique – où se mêlent une usine à cornichons radioactifs et un laboratoire secret au coeur de l’Amazonas, des scientifiques armés de mitraillettes et des ivrognes armés de bouteilles, des plantes vénéneuses et des choux-fleurs humanistes, sur fond d’un gigantesque complot contre la nature.

Le phyto-analyste est un roman totalement à part. Ce genre de roman dont on a du mal à le placer dans une catégorie précise tant il tire vers plusieurs bords et est marqué par une forte originalité.
Difficile de croire qu'il s'agit d'un premier roman tant le style est maîtrisé. Le récit est un sans faute dans sa totalité. Roman poignant, le phyto-analyste m'aura accaparé une jour entière. Impossible de décrocher.
Les personnages sont fantaisistes et tellement différents les uns des autres qu'il est impossible de ne pas s'y attacher. On les croirait tout droit sortis d'un film d'Alex de la Iglesia, chacun ayant sa petite marque d'originalité qui le caractérise. Et puis la trame, quant à elle, se différencie de tout ce que j'ai pu lire ou regarder auparavant.

Utiliser les plantes comme ressources, c'est nier la cause première de nos existences.

Germain Tzaricot va vivre une aventure hors du commun, ça vous l'aurez compris. Il va rencontrer des gens de toute sorte et de toutes les odeurs ... Il va être traqué par deux brutes épaisses étrangement ressemblantes (d'après l'image que je m'en suis fait) au Pat Hibulaire de Disney. Il va devoir former une armée d'ivrognes pour se battre face à des scientifiques enragés et parcourir une partie du monde pour trouver la solution aux énigmes qui ne cessent de s'accumuler sur le seuil de sa porte.
La végétation a une place très importante dans l'histoire. Les plantes sont les éléments centraux de l'affaire. La relation entre elles et Germain se base même sur une question d'identité : "Pour être en mesure d'aider les plantes, je devais d'abord m'aider moi-même".
Le phyto-analyste est donc un roman déjanté, écologique et bénéficiant d'un humour caustique et sans retenu. C'est une pépite littéraire qui page après page ne finit pas de surprendre ...

jeudi 11 avril 2013

Broken

Broken est le nouveau thriller de l'américaine Karin Slaughter,  la fondatrice de "Save the Libraries", qui vient en aide aux bibliothèques municipales américaines menacées de fermeture.

Présentation de l'éditeur :
Suite à un appel anonyme à Lena Adams, le corps d'une jeune femme est découvert au fond du lac glacé de Grant. Un mot griffonné sur une feuille de papier semble indiquer qu'il s'agit d'un suicide. Pourtant, il apparaît bien vite qu'il n'en est rien : Allison Spooner, 21 ans, a été poignardée dans le cou et enchaînée à des parpaings avant d'être abandonnée aux eaux du lac. C'est dans ces circonstances que Sara Linton, après une longue absence, revient en ville pour voir sa famille. Entraînée par une spirale d'événements, elle se retrouve mêlée à cette sordide affaire de meurtre. Le principal suspect, arrêté alors que Lena et ses hommes fouillaient la chambre de la victime, demande à la voir, mais lorsqu'elle arrive au commissariat, il est déjà trop tard : le garçon gît sans vie dans sa cellule, son cri d'innocence barbouillé sur les murs. Quelque chose cloche dans la déposition du suspect et Sara, qui n'a aucune confiance en Lena, appelle le Georgia Bureau of Investigation qui dépêche sur les lieux l'agent spécial Will Trent. Mais celui-ci se heurte alors à un mur de silence, car Grant County est une petite communauté qui protège ses secrets. Et la seule personne qui pourrait révéler la vérité est morte.

Un an après Genesis, Karin Slaughter revient avec une suite pour des personnages qu'elle avait déjà torturés dans une enquête qui s'était avérée plutôt sombre. Exit Faith Mitchell qui ne peut se déplacer pour l'enquête, Will Trent devra cette fois-ci la mener seul. Néanmoins aidé par Sara, l'enquêteur du GBI va devoir interroger une grande partie du village pour découvrir que tout n'est pas si rose que ça en a l'air. Et tout le monde n'est pas si blanc qu'il parait l'être.
Meurtre ou suicide ? Bien vite on s'aperçoit d'une supercherie. Mais alors que la police locale mène l'enquête, une perquisition tourne mal et les catastrophes s'enchainent.

Les éléments ne s'emboîtaient plus de façon aussi évidente que la veille au matin.

Chacune des scènes est minutieusement étudiée par Will et différentes voies s'ouvrent quant à la résolution de l'affaire. Will fouine et tout le monde ne voit forcément pas cela d'un bon œil. Will est rusé et c'est un sacré atout dans une enquête où beaucoup semblent ne pas vouloir voir la vérité apparaître.
Broken est un thriller malin et bien mené du début à la fin. Le roman ne manque pas de rebondissements et de surprises. On pourra regretter une fin un peu rapide et quelques clichés qui n'étaient pas forcément nécessaires. Le dénouement quant à lui est plutôt excitant mais le sujet visé n'est malheureusement pas assez exploité dans le récit, dommage.

dimanche 7 avril 2013

Escale du Livre


Ce week-end a eu lieu l'Escale du Livre au quartier Sainte-Croix de Bordeaux. Il est un peu tard pour vous l'annoncer ... mais je souhaitais tout de même en parler tant j'ai aimé m'y promener.
Dans un quartier très charmant, les responsables du festival ont planté plusieurs grandes tentes (chauffées !) où les librairies et éditeurs se partagent les mètres carrés.
Rencontres avec des auteurs de romans en tout genre et de bande dessinée, débats, expositions et spectacles en tout genre sont au rendez-vous dans la joie et la bonne humeur.

La rencontre qui m'a marquée est celle avec Sébastien Gendron, l'auteur de Road Tripes chroniqué précédemment. En plus d'être un auteur talentueux, il est également un homme extrêmement sympathique et très accessible. J'en suis parti avec deux dédicaces, merci à lui !

vendredi 5 avril 2013

Road Tripes

Road Tripes est le nouveau roman de Sébastien Gendron aux éditions Albin Michel. L'auteur sera d'ailleurs présent ce week-end à L'Escale du Livre de Bordeaux.

Présentation de l'éditeur :
« Aujourd’hui encore, je ne sais pas pourquoi je suis monté dans cette voiture. Sans doute parce qu’un autre que moi en avait décidé ainsi. Je sais juste que la portière s’est ouverte, la portière s’est refermée. Entre les deux, j’ai eu le temps de m’asseoir et de boucler ma ceinture. »

Quand deux paumés décident de jouer aux cow-boys sur des routes où les pompes à essence ont remplacé les Indiens, cela donne une course folle et déjantée entre Bordeaux et Montélimar, soient 4000 kilomètres en dents de scie à manger des sardines à l’huile et des gâteaux secs, à foutre le feu aux forêts et à vider un fusil pour secouer le décor… Un polar délirant signé Sébastien Gendron, dans la lignée de Donald Westlake, Joe R. Lansdale et Christopher Moore.

J'avais beaucoup entendu parler des romans de Sébastien Gendron sans toutefois avoir eu l'occasion de le lire. C'est chose faite, merci aux éditions Albin Michel.
Merci car ce fut une expérience formidable. Un grand moment de délire qui m'a tenu en haleine tout au long de ce "road book" ou "road story" qui se vit avec les tripes, les nerfs et un max d'humour. L'auteur met en scène deux personnages que tout oppose, l'un est dépressif et plutôt rangé, l'autre a une sacré joie de vivre et une capacité extraordinaire à attirer les emmerdes. Au fur et à mesure des kilomètres avalés par le biais de nombreux véhicules, ils vont se découvrir un attachement l'un envers l'autre de sorte que chacun semble apporter ce qui manque dans la vie de l'autre.

Il était là, il souriait avec son visage d'ange raté, son physique impossible [...] et son accent bordelais des années soixante.

Il est des rencontres qui vous changent la vie et celle-ci va faire connaitre à Vincent ce genre de tournant dont il est impossible de revenir. Plus la route passe et plus Carell va permettre à Vincent de se défouler, d'oublier même un instant tous les malheurs qui pèsent sur sa vie.
On entre peu à peu dans un récit schizophrénique où l'on ne sait plus si tout est vrai ou hallucination. Des personnages plus loufoques les uns des autres se multiplient. Les catastrophes s'enchainent et s'empirent jusqu'au final presque démesuré. Bref, on ne s'ennuie jamais.

 Le grand couplet du type vidé qui défend son aspirateur.

Road Tripes est une aventure animée sur fond de comédie mais traitant de différents sujets sociétaux d'actualité. Un voyage halluciné qui masque des questions bien plus graves. Mais surtout c'est un excellent roman !