dimanche 28 novembre 2010

Les larmes de diamant

Les larmes de diamant est un roman de Deborah Crombie.

Présentation de l'auteur :
En 1939, les Rosenthal ont quitté l’Allemagne nazie pour se réfugier en Angleterre. C’est tout ce que sait l’inspectrice Gemma James du passé de son amie Erika. Mais aujourd’hui, la vieille dame a besoin de son aide. Une broche en diamants réalisée par son père, célèbre joaillier art déco, volée durant leur fuite, figure au catalogue d’une prestigieuse vente aux enchères londonienne. Qui la détenait durant toutes ces années ? David, le mari d’Erika, a-t-il été assassiné ?
Autant de questions auxquelles les milieux feutrés de la haute société londonienne aimeraient ne pas avoir à répondre... Le secret de la broche semble mettre en danger tous ceux qui l’approchent : premier d’une série, le meurtre de l’adjointe du commissaire-priseur vient semer le trouble. Chargé de l’affaire, le commissaire à Scotland Yard Duncan Kincaid, compagnon de Gemma, se lance dans une enquête dont les répercussions pourraient bien s’avérer redoutables.

La première chose qui impressionne, dès les premières pages de ce roman, c'est le style littéraire utilisé par l'auteure. Deborah Crombie ne semble rien avoir à envier aux plus grands auteurs anglo-saxons. Son histoire s'inscrit à merveille dans un décor purement britannique où les inspecteurs se rapprochent plus des gentlemen que de rustres flics au coup de poing facile.
Les personnages sont délicieusement travaillés et correspondent tout à fait aux types de personnages auxquels on s'attend. Le couple assez moderne, que forment Duncan Kincaid et Gemma, permet facilement au lecteur de s'identifier dans certains de leurs traits. Entre une femme forte noyée dans les incertitudes et un homme de grande classe, le lecteur peut facilement trouver sa place et suivre avec plaisir leur histoire.

Riche en suspense, Les larmes de diamant arrive sans difficulté à ouvrir de nombreuses pistes tout en restant cohérent et sans jamais perdre son lecteur. Mais le plus impressionnant dans ce roman, c'est la double voie que prend l'histoire. D'un côté, l'auteure nous plonge dans une enquête originale et qui s'avère très compliquée à résoudre, et de l'autre côté, viennent s'ajouter les aléas de la vie, les doutes, les problèmes de santé et autres difficultés contre lesquelles il faut donner de son temps et de son énergie.
Les larmes de diamant est une histoire passionnante qui vous fera passer quelques bonnes heures de lecture. Deborah Crombie use d'une plume efficace, soignée et qui n'a rien à envier aux grands maîtres du suspense.

dimanche 21 novembre 2010

Auras - 1. Le Supplément d'Âme

Le Supplément d'Âme est le premier opus de la trilogie Auras de Jean Laudic. Entre thriller ésotérique et roman fantastique, la trilogie Auras semble déjà, avec ce premier titre, ouvrir la porte à un genre nouveau.

Présentation de l'éditeur :
Mère de famille sans histoires, Isabelle voit sa vie basculer lorsque sa sœur Marianne, médecin en quête de thérapies nouvelles, lui propose une régression dans ses vies passées.Qui est ce Miguel de Gainza, surgi d'un palais andalou pour leur lancer cet étrange avertissement : « Vous faites fausse route, ce monde n'est pas celui que vous croyez... Vous nous mettez tous en danger... » ?
La quête de la vérité entraînera les deux femmes à travers l'Espagne, sur les traces d'un complot où se joue l'avenir de l'humanité.
Et si l'Église s'était trompée sur la nature de l'âme ?

Alors que le thème pourrait en rebuter plus d'un parmi ceux qui sont attachés au réalisme offert par certains romans, le premier tome de cette nouvelle trilogie tire son épingle du jeu en alliant efficacement surnaturel et pragmatisme. Malgré un départ assez perturbant, le récit arrive à capter l'attention de son lecteur en le projetant dans l'histoire.
En effet, il est possible de se retrouver dans certains des personnages tant ils ont tous une personnalité différente allant du fanatique religieux à l'homme le plus terre à terre qu'il soit. Il nait alors un combat entre ces dangereux fanatiques et ceux qui veulent sauver l'humanité. Combat mettant à l'écart la plupart des Hommes, aveuglés par l'ignorance de tout ce qui peut paraître paranormal. Marianne, elle, s'est mise à y croire et doit affronter l'un des plus grands secrets cachés depuis l'éternité.

C'est comme si l'aura avait été gommée, laissant une trace floue, pâle reflet de la flamboyance passée.

J'avoue avoir eu du mal à rentrer dans l'histoire. Le roman démarre fort en kidnappant son lecteur pour l'emporter vers des voies jusqu'alors inconnues pour moi. Des chemins à forte intensité de fantastique, d'ésotérisme. Mais l'âme humaine des personnages reprend vite le dessus pour calmer cette excitation surnaturelle et pour nous rendre nos bases terrestres sur lesquelles nous nous appuyons. L'auteur use d'une plume efficace et intelligente pour ne pas brusquer son lecteur tout en l'accompagnant vers des contrées irréalistes.
Finalement, Le Supplément d'Âme sonne comme le début d'un genre nouveau où se mêlent différentes formes littéraires et promet une trilogie terrifiante.

dimanche 14 novembre 2010

Les Editions de l'Abat-Jour


Un petit billet pour vous présenter une jeune maison d'éditions bordelaise : les éditions de l'Abat-Jour. Les futurs romans édités promettent d'être de haute qualité. Pour mieux comprendre l'originalité de ce nouvel éditeur, voici un extrait de leur présentation tiré de leur site web :

Une maison d’édition qui diffuse elle-même ses ouvrages (en version numérique et en version papier), par Internet exclusivement : vous ne nous trouverez donc pas dans les librairies et encore moins dans les supermarchés du livre.


Une maison d’édition littéraire qui ne publiera que de la fiction, qu’il s’agisse de romans ou de nouvelles. Pas de place dans notre catalogue pour les essais, la poésie, le théâtre, les documents, l’autofiction, les biographies romancées et les pseudo-romans historiques mettant en scène des personnes réelles pendant la Seconde Guerre mondiale.


Une maison d’édition anticonformiste, qui mettra en avant des textes insolents et audacieux, à l’humour noir et à l’originalité revendiqués.


Une maison d’édition qui ne publiera que des auteurs n’ayant jamais été publiés, en se basant uniquement sur la qualité des manuscrits reçus (voir notre appel à textes).


Une revue publiée exclusivement sur Internet abordant la question de l’édition numérique et des nouveaux modes de lecture qui en découlent (critiques de romans publiés en ligne, réflexion sur l’intérêt et les limites des réseaux sociaux littéraires, etc.).


Une communauté de passionnés de la littérature : tous les manuscrits envoyés seront lus attentivement, et nous attendons vos propres articles susceptibles d’être intégrés à la revue.

Le premier roman prévu est Tuer le temps de Nimzowitsch, vous pouvez d'ailleurs télécharger le début du roman sur le site.

jeudi 11 novembre 2010

Le syndrome [E]

Le syndrome [E] est le nouveau roman de Franck Thilliez. Nouveau roman par Franck Thilliez semble rimer de plus en plus par nouveau chef d'œuvre et nouvelle surprise. J'espère que mon avis, plus bas, saura vous convaincre.

Présentation de l'éditeur :
Un film mystérieux et malsain qui rend aveugle...
Voilà de quoi gâcher les vacances de Lucie Henebelle, lieutenant de police à Lille, et de ses deux adorables jumelles.
Cinq cadavres retrouvés atrocement mutilés, le crâne scié... Il n'en fallait pas plus à la Criminelle pour rappeler le commissaire Franck Sharko en congé forcé pour soigner ses crises de schizophrénie.
Deux pistes pour une seule et même affaire qui va réunir Henebelle et Sharko, si différents et pourtant si proches dans leur conception du métier.
Des bidonvilles du Caire aux orphelinats du Canada des années cinquante, les deux nouveaux équipiers vont mettre le doigt sur un mal inconnu, d'une réalité effrayante et qui révèle que nous pourrions tous commettre le pire. Car aujourd'hui, ceux qui ne connaissent pas le syndrome E, ne savent pas encore de quoi ils sont capables... 

Franck Thilliez reste fidèle à son style et à son ambiance puisque Le syndrome [E] nous projette encore dans une sombre histoire aux conséquences parfois effroyables. L'auteur reste également fidèle à ses références ; le cinéma d'horreur principalement et quelques séries parfois même. En effet, sa principale originalité, voire marque de fabrique, est toujours d'associer un polar noir et violent à des faits scientifiques surprenants. Et dans Le syndrome [E] j'ai cru reconnaître une référence à la série Fringe qui traite également de phénomènes scientifiques stupéfiants. On peut également y voir des références à Orange Mécanique ou à Cannibal Holocaust, la culture cinématographique de l'auteur ne manque pas d'originalité.

Les fans le désiraient, Franck Thilliez l'a fait. Il s'agit de la rencontre entre ses deux héros fétiches que sont Lucie Hennebelle (l'héroïne de La chambre des morts et La mémoire fantôme) et Franck Sharko (voir Conscience Animale, Train d'enfer pour ange rouge, Deuils de miel).
Tout les oppose d'un point de vue physique mais ils se ressemblent tellement d'un point de vue psychologique et émotionnel. Ils ont tous les deux les mains tâchées de sang et savent qu'ils ne pourront jamais fuir ce boulot de flic qui les ronge un peu plus à chaque nouvelle enquête.
Leur rencontre est surprenante puisqu'elle fait ressurgir les démons de leur passé. Mais au lieu de les rassembler et de se morfondre chacun dans leurs problèmes, leur connexion va plutôt les exorciser de tout esprit malin qui ne cesse de gâcher leur vie relationnelle et familiale.

Franck Thilliez offre encore à ses lecteurs un bijou du thriller et l'entraîne avec beaucoup d'adresse dans des lieux angoissants avec toute l'intelligence qu'on lui connaît.
Pour information, au mois d'avril sortira la suite du Syndrome [E] : GATACA.

dimanche 7 novembre 2010

KAFKA

Petite pause dans les fictions pour m'évader le temps de quelques pages dans le monde si triste de l'une des plus belles plumes de la littérature. Klaus Wagenbach nous propose la biographie de KAFKA en agrémentant ses dires par de multiples photos d'époque et d'extraits de journaux personnels ou de lettres manuscrites.

Écrit en 1968 et présenté dans la collection "Écrivains de toujours" aux éditions du Seuil, KAFKA propose de rassembler tout ce que l'on a pu lire ou entendre sur l'auteur du Procès dans cette courte biographie. Mais au delà des rumeurs et autres préjugés qu'on a pu associer à Kafka, Klaus Wagenbach dresse un portrait sensible en s'attardant sur les parties importantes de sa vie.
Et notamment deux aspects m'ont particulièrement intéressés : ses relations difficiles avec les femmes et son rapport avec son père qui apparaît comme la cause de tous ses maux.

 une modestie excessive, une timidité craintive et une certaine froideur dans les contacts humains

L'image que l'on se fait de l'auteur pragois est l'image d'un homme renfermé qui semble se complaindre exclusivement dans la tristesse. Il paraît fuir les rares moments de bonheur qui s'offrent à lui comme s'il s'agissait d'un virus l'empêchant de disposer du génie qu'on lui connaît.
On apprend également que l'auteur du Château ne pensait pas vivre sa vie comme il l'entendait. Il avait peur de perdre son temps et de ne pas se donner à fond à son occupation principale : l'écriture. D'ailleurs, son fidèle ami Max Brod voit en lui, dès le début de leur rencontre, un écrivain peu commun, un auteur au-dessus de tous à la prose quasi parfaite. Aucun des mots dans chacune de ses phrases ne sert à décorer le récit. Kafka arrivait avec justesse à faire ressentir à son lecteur le sens exact qu'il souhaitait donner au récit. Et c'est là l'une de ses marques de fabrique.

Il répond en célébrant les louanges d'un inconnu du nom de Franz Kafka, en qui il voit le véritable maître de la prose et de la psychologie des temps modernes.

L'ouvrage propose de faire la connaissance, de manière plus intimiste que d'habitude, d'un écrivain éloigné de la société mais sachant la décrire et la critiquer avec exactitude et intelligence. Ses métaphores et paraboles sur bien des aspects de la société nous renvoient automatiquement à notre époque et soulèvent encore et toujours les mêmes questions.
KAFKA est un ouvrage simple mais riche. Un ouvrage à découvrir par curiosité ou par envie de décortiquer de manière claire la vie de Franz Kafka.

lundi 1 novembre 2010

La chute

La chute est le deuxième tome de la trilogie La Lignée des auteurs Guillermo Del Toro et Chuck Hogan. Rappelez-vous, l'arrivée en 2009 d'une trilogie vampirique par le célèbre réalisateur mexicain en avait surpris plus d'un.

Présentation de l'éditeur :
Tandis que les vampires envahissent les rues de New York, l'épidémiologiste Ephraïm Goodweather, le professeur Abraham Setrakian et un petit groupe de rescapés tentent de s'organiser face au chaos. Car partout dans la ville et dans le monde, des émeutes éclatent, des milices se mettent en place et les êtres humains se retrouvent impuissants face à leurs prédateurs, les vampires.
Ephraïm et ses amis pourront-ils arrêter le plan diabolique du Maître qui menace de plonger l'humanité dans la nuit éternelle ? Noir, désespéré, spectaculaire, le second tome de la trilogie « La Lignée » brosse le tableau d'un monde qu'une poignée d'individus essaie de sauver de l'abîme.

Quelle déception je viens de vivre avec cette suite ! Je ne ferai pas de jeu de mot concernant le titre et l'effet produit par la lecture du roman mais c'est avec un mal fou que j'ai réussi à le terminer. Alors que La lignée démarrait fort avec une séquence terriblement stressante dans un aéroport, La chute a loupé son envol et ne sert que de prétexte à offrir des combats pour les plus friands d'entre nous d'action et de scènes qui défilent à cent à l'heure.
Les deux auteurs ont préféré opter pour un style hollywoodien dans le but de miser sur les 'effets spéciaux', le décor et l'ampleur des dégâts plutôt que sur les personnages et la peur procurée par une ambiance froide et sombre comme ils l'avaient faits dans le précédent tome. Ce premier opus avait d'ailleurs l'avantage, comme tout roman initiant une série, de mettre en place les personnages et de faire monter la pression.

La Nuit Eternelle avait commencé.

Mais ne démolissons pas totalement ce roman puisqu'il a tout de même l'utilité de faire évoluer l'histoire principale : la propagation du virus vampirique dans le monde entier. Il nous en apprend également  sur l'origine des vampires sans trop nous en dire pour garder le suspense dans le troisième et dernier tome à venir.
Et bien que le portrait offert des créatures par les deux auteurs soit assez original et riche en histoire, le roman peine à se démarquer des autres ouvrages évoquant ce thème.
Donc pas vraiment d'engouement pour ma part sur ce deuxième tome qui se révèle surtout riche en combat et ferait à coup sûr un bon film grand public. Je lirais sûrement le dernier opus pour me faire une idée plus générale sur la série, en espérant y trouver plus de suspense et d'inspiration de la part des auteurs.