vendredi 22 février 2008

Le poète

Le poète est un roman de Michael Connelly. Il a reçu pour avoir écrit celui-ci les récompenses suivantes : Prix Anthony Award en 1997 et Prix Mystère de la critique en 1998.

Présentation de l'éditeur :
Sean, frère jumeau du journaliste Jack McEvoy, est retrouvé mort au volant de sa voiture de police. Le suicide ne fait aucun doute : Sean n'aurait pas supporté d'avoir échoué dans une enquête sur un crime sadique. Mais Jack n'y croit pas, et plusieurs indices demeurent inexpliqués. Le jour de sa mort, notamment, Sean devait voir un certain Rusher, qu'on n'a pas retrouvé...
Jack rouvre le dossier. Il découvre que d'autres policiers se sont suicidés après avoir, eux aussi, échoué dans des enquêtes similaires. Une première conclusion s'impose : il y a eu meurtre et l'on a peut-être affaire à un tueur de flics particulièrement redoutable.

Connelly signe avec cet ouvrage un des plus grands romans policiers que j'ai lu. Il réussit à créer une histoire captivante et pleine de rebondissements. En effet, tant que vous n'avez pas terminé de lire le bouquin, l'auteur se joue de vous comme l'assassin du personnage principal. Dans les derniers chapitres, chaque nouvelle page réserve son lot de surprise au lecteur. Ce dernier parcoure le déroulement de l'enquête par le biais de Jack, le narrateur.

Jack est journaliste. Mais il est aussi le frère de Sean, retrouvé mort dans sa voiture. Un suicide ? Tout l'indique. Sauf pour Jack, qui, après quelques recherches, découvre plusieurs histoires de suicide où le mort a inscrit une citation ou un vers d'un poème d'Edgar Allan Poe. C'est alors que le personnage principal se met à parcourir le pays à la recherche de nouvelles preuves et, pourquoi pas, du tueur afin de pouvoir venger son frère. Jack est constamment partagé entre son âme de journaliste qui le pousse à écrire, poser des questions et fouiner un peu partout, et, son envie de vengeance contre l'assassin de Sean.

Jack fait la connaissance de plusieurs personnages secondaires qui vont l'épauler durant son enquête. Par exemple, il rencontre Rachel Walling qui va l'aider à intégrer le FBI le temps de l'investigation. Après une multitude de découvertes, nous apprenons que chaque policier tué, dont le meurtre est déguisé en suicide, enquêtait sur une affaire d'homicide très particulière; souvent des assassinats d'enfants. Toutes ces révélations vont peu à peu permettre aux enquêteurs de traquer un pédophile : Gladden.

Certains chapitres décrient la vie de Gladden, un pédophile qui gagne sa vie en vendant des photos sur commande sur un réseau informatique très privé où s'associent divers pédérastes et autres détraqués sexuels. Leur forum contient énormément de données permettant aux membres de s'entraider : des noms d'avocats corrompus, des lieux à ne pas fréquenter ... Le lecteur apprend au fil des pages que Gladden a déjà fait un long séjour en prison où il lisait toutes les œuvres du romancier Edgar Allan Poe. Il y a aussi fait la rencontre d'un autre pédophile dont la technique est très particulière : l'hypnose.

Ne vous fiez pas à tout ce que j'ai écrit. Vous devez déjà faire beaucoup de rapprochements et vous vous posez certaines questions aussi simples que complexes : Gladden a t-il appris l'hypnose ? Gladden est-il l'assassin des enfants ? A t-il aussi tué les policiers de l'enquête ? Intégrer le FBI est-il si simple ? De très nombreuses questions se posent et se reposent tout au long de l'histoire et Connelly répond à toutes nos interrogations très intelligemment. Mais ne pensez pas être plus futé que l'écrivain car vous n'aurez vos réponses que dans les dernières pages du roman.

J'ai un peu regretté le manque de description psychologique des personnages, mais, l'écrivain se rattrape et nous prouve qu'il est un maître dans l'art de brouiller les pistes et dans la façon de décrire certaines scènes angoissantes. Parmi elles, l'incroyable rencontre entre Gladden et le FBI, lors un traquenard tendu par ce dernier. Le spectateur vit alors chacune de ces secondes et arrive parfaitement à ressentir la peur et l'excitation des différents personnages.

Note : 18/20

vendredi 15 février 2008

La part du mort

La part du mort est un roman policier de Yasmina Khadra.

Présentation de l'éditeur :
Le pays est aux portes de la guerre civile et le peuple ne le sait pas. Ici comme ailleurs se frotter aux puissants est synonyme de mort rapide. Llob, pourtant, après que son lieutenant a été accusé de tentative de meurtre sur l'une des sommités corrompues du pouvoir, ne peut se résoudre à entendre raison. Il enquête et fouille le passé. Ce qu'il découvre dérange. Une historienne au rôle peu clair tente de l'aider. Massacres camouflés, vendetta, manipulations... Llob va plonger au centre des ténèbres avec une seule question : à qui profite le crime ?

Quelques informations sur l'écrivain :
Yasmina Khadra, de son vrai nom Mohammed Moulessehoul, est un écrivain algérien né en 1955 dans le Sahara algérien. Officier dans l'armée algérienne, Moulessehoul a adopté un pseudonyme féminin pour échapper à la censure militaire. Malgré le succès de nombre de ses romans en Algérie, Moulessehoul n'a révélé son identité qu'en 2001, après avoir quitté l'armée et s'être exilé en France. L'anonymat fut le seul moyen pour lui de survivre et d'échapper à la censure durant la décennie du terrorisme en Algérie. Il réside avec sa famille à Aix-en-Provence.
(source wikipedia)

Le commissaire Llob, déjà présent dans d'autres romans du même auteur, nous fait voyager à travers l'Algérie, aussi bien géographiquement qu'historiquement. En effet, lors de son enquête dans le but de sauver son ami, le lieutenant Lino, il remue le passé et nous découvrons alors différentes horreurs réalisées pendant la guerre d'Algérie. Des meurtres ont été commis sur des innocents dans de petits villages par des algériens, afin de récupérer diverses richesses pour financer leurs groupes. L'écrivain dénonce toutes les atrocités et tortures qui ont été commises aussi bien par les français que par les algériens pendant la guerre. Il n'épargne personne et ne prend position que pour la justice.

Le côté policier du roman peine un peu à démarrer mais les divers rebondissements arrivent tous en même temps et Khadra arrive à surprendre ses lecteurs. Ces derniers assistent à un terrible complot manigancé par plusieurs personnes avides de vengeance, de justice et de révolution. Mais en organisant un meurtre, ne sont-ils pas devenus ce qu'ils craignaient le plus ? Des assassins et des tricheurs, à l'égal de leurs victimes.

Note : 16/20

lundi 11 février 2008

Meurtres pour mémoire

Meurtres pour mémoire de Didier Daeninckx a reçu le Grand prix de littérature policière en 1985 et le Prix Paul Vaillant Couturier en 1984.

Présentation de l'éditeur :
"Paris, octobre 1961 : à Richelieu-Drouot, la police s'oppose à des Algériens en colère. Thiraud, un petit prof d'histoire, a le tort de passer trop près de la manifestation qui fit des centaines de victimes. Cette mort ne serait jamais sortie de l'ombre si, vingt ans plus tard, un second Thiraud, le fils, ne s'était fait truffer de plomb, à Toulouse."

Meurtres pour mémoire est un roman composé d'une fiction et de faits historiques. L'auteur décrit avec une grande justesse le massacre du 17 octobre 1961 lors duquel des dizaines, voire centaines, d'algériens ont été tués par la police, dirigée à l'époque par le préfet de police Maurice Papon. C'est lors de cette manifestation qu'un CRS s'approche doucement de sa future victime, Roger Thiraud, pour lui loger une balle dans le crâne alors que celui-ci n'était que témoin de ce mouvement. Pour quelle raison ce jeune historien, qui allait devenir père, s'est-il fait tué ?

22 ans plus tard, Bernard Thiraud et sa jeune amie se déplacent à Toulouse afin d'effectuer quelques recherches pour le mémoire du jeune homme. Ce dernier se fait mystérieusement descendre en pleine rue après être sorti de la bibliothèque. Pourquoi ? Quel est le lien avec son père ?

C'est ce que l'inspecteur Cadin va tenter de découvrir. Après de multiples recherches à Paris et à Toulouse, Cadin va découvrir que Roger Thiraud rédigeait un livre, que son fils avait décidé de terminer, sur sa ville natale : Drancy ; principal lieu de déportation des juifs vers les camps d'extermination nazis pendant la seconde guerre mondiale. Le lecteur prend alors un véritable cours d'histoire. Nous apprenons que certaines personnalités politiques se sont faites passer pour des héros de la Résistance pour sauver leur peau après guerre. En effet, dans le roman, les personnes visées ont fait parti de l'administration dans le Sud-Ouest de la France sous le régime de Vichy et ont participé à de nombreuses dénonciations et déportations.

L'enquête policière permet de relier les faits historiques à la fiction. L'inspecteur va découvrir petit à petit l'implication de différentes personnes et va surtout réussir à trouver qui se cache derrière ces meurtres. Meurtres réalisés afin de cacher la vérité historique aux yeux de la justice.

Cette œuvre dénonce les crimes racistes contre les algériens pendant la guerre d'Algérie et les crimes fascistes commis par les français lors de la seconde guerre mondiale. Ce livre est un véritable procès des partis d'Extrème-Droite. A lire.

Note : 17/20