samedi 28 juin 2014

Du sang sous les collines

Du sang sous les collines est un ouvrage regroupant deux courts romans de Marie-Bernadette Dupuy aux éditions de l'Archipel.

Présentation de l'éditeur :
Les corps d’un jeune couple de marginaux sont retrouvés dans un souterrain proche d’Angoulême. Nouvelle recrue à la gendarmerie, Maud Delage enquête sur ce double meurtre avec l’aide de ses collègues Irwan et de Xavier, qui ne sont pas indifférents à ses charmes. Jusqu’où la jeune policière est-elle prêt à aller… pour ne pas être la prochaine victime ?
Un coureur automobile, riche industriel et self-made man, participe au circuit des Remparts, course de voitures se disputant dans le vieil Angoulême, à laquelle assiste Maud Delage. Soudain, son véhicule explose sans raison apparente. Selon toute vraisemblance, le pilote a été victime d’un attentat. Maud devra déployer toutes ses ressources pour trouver la clé de l’énigme. D ‘autant que de nouveaux crimes surviennent…

Recueil regroupant deux aventures de l'inspectrice Maud Delage, Du sang sous les collines est en fait le véritable nom de la première des deux enquêtes. L'autre se nomme Un circuit explosif. Mis à part l'inspectrice Maud Delage, le point commun entre ces deux romans est la région de Charente qui offre un décor particulièrement beau et prédisposé au suspense avec ses longues grottes et autres tunnels.

Maud fait équipe avec deux hommes : Xavier et Irwan qui ne cessent de s'envoyer des vacheries pour plaire à la dame. On nage en plein remake d'Hélène et les garçons tellement les dialogues et le comportement des deux mâles sont puérils. En plus de cela, l'héroïne est un ensemble de stéréotypes et ne correspond pas du tout à l'idée qu'on peut se faire d'une inspectrice de police. Elle ne dégage aucune force et ne semble pas futée ...

Les enquêtes ne sont pas désagréables à lire mais le principal attrait reste son décor qui donne envie de visiter la Charente et de (re) découvrir le festival de la Bande Dessinée d’Angoulême qui est vraiment chouette. Je suis ressorti plutôt déçu de cette lecture, pas de twist impressionnant de dernière minute, pas de personnage attachant et au final peu de suspense. Pas pour moi ce type de lecture ...

dimanche 22 juin 2014

L'Assassinat d'Hicabi Bey

L'Assassinat d'Hicabi Bey est un roman noir d'Alper Canigüz édité aux éditions Mirobole dans la collection Horizons Noirs dans laquelle était déjà parue l'excellent Les Impliqués de Zygmunt Miloszewski.

Présentation de l'éditeur :
Alper Kamu est un curieux petit garçon qui s’est promis de résoudre un meurtre commis dans son quartier à Istanbul. Il a trouvé Ertan le Timbré à côté du cadavre encore chaud d’Hicabi Bey, policier à la retraite, la télévision allumée à plein volume, mais le cinglé du voisinage était plutôt là pour regarder l’équipe du Besiktas perdre en Ligue des champions. Déjà tête à claques d’existentialiste, Alper le désormais détective va sécher la maternelle et balader son revolver en plastique Dallas Gold dans une mégapole bigarrée, pleine d’amantes fatales, d’épiciers lyriques et de directeurs sournois…
L’Assassinat d’Hicabi Bey n’est peut être pas une énigme métaphysique, mais ça y ressemble. Sauf qu’on rit beaucoup et que, à la fin, on a la réponse.


Alper Kamu est un jeune enfant âgé seulement de cinq ans mais il peut déjà surprendre et clouer le bec à de nombreux adultes. Son intelligence et sa culture dépassent l'ensemble des autres personnages du roman et également bien des personnes d'ordre général. Il est rusé, astucieux et ne manque pas d'humour ... d'humour noir surtout. C'est à l'aide d'un petit pistolet en plastique et de sa jugeote hors norme qu'il va se lancer sur une enquête de meurtre. En effet, son voisin dur d'oreille se fait tuer dans son appartement et c'est Alper qui le découvre la gorge tranchée ... Le jeune Alper va alors devoir faire face à la sournoiserie des adultes et à la violence des autres enfants du quartier pour tenter de résoudre cette énigme. Tout cela en essayant d'aider ses parents à ne pas se faire muter dans une petite ville de province et en aidant son meilleur ami à faire ses devoirs de la maternelle !

L'Assassinat d'Hicabi Bey est un roman exceptionnel. C'est une lecture surprenante dotée de beaucoup d'humour et d'imagination. Il offre des scènes inoubliables à hurler de rire et donne naissance à un jeune personnage fabuleux dont on aimerait suivre d'autres aventures.
L'Assassinat d'Hicabi Bey est une véritable perle rare qui donne un nouveau souffle au genre. Il fait partie de ces romans dont on ne souhaite jamais arriver au bout et qu'on laisse reposer longtemps encore après la lecture sur sa table de chevet.

dimanche 15 juin 2014

Borg, McEnroe... Les histoires inédites les plus féroces de la rivalité du tennis

Les histoires inédites les plus féroces de la rivalité du tennis est un ouvrage de Stephen Tignor, rédacteur en chef de Tennis Magazine aux États-Unis.

Présentation de l'éditeur :
L'âge d'or du tennis s'est soudainement effondré lors de l'US Open 1981 quand le stoïque Suédois Bjorn Borg a perdu face à son jeune rival, John McEnroe, lors de la finale à Flushing Meadows.
A travers l'objectif de la phase finale de cette époque, et le jeu des autres demi-finalistes Jimmy Connors et Vitas Gerulaitis, ce livre raconte la vie et la carrière des hommes qui ont fait ces jours du Far West du tennis si mémorable : "Ice Borg", qui nourrissait secrètement un fou intérieur ; McEnroe, le génie torturé ; Connors, le bien-aimé des cols bleus, anti-héros du jeu ; Ilie Nastase, le clown roumain ; Gerulaitis, le charmeur de New York, et Ivan Lendl, qui est devenu un signe avant-coureur du futur tennis de haute puissance. Les luttes de ces hommes étaient aussi féroces sur le terrain, qu'en dehors.
L'auteur concentre également une grande partie de son travail en décrivant l'évolution du tennis mondial, et sa transition vers le jeu moderne. Les rivalités et les tensions qui ont marqué les années 70-80 du tennis sont merveilleusement décrites.

A l'aube de l'ère open surviennent quelques joueurs atypiques qui vont changer totalement le visage du tennis mondial. De Nastase à Lendl, Stephen Tignor passe en revue tous les plus beaux combats tennistiques de l'époque (deuxième moité des années 70 jusqu'au début des années 80) et les rivalités entre tous ces grands champions qui changeront à jamais l'image du tennis professionnel.

L'auteur se penche principalement sur les grands tournois que sont Wimbledon et l'US Open. Tout les sépare. L'un défend à corps et âmes le tennis amateur et de bonne éducation tandis que l'autre affiche de nombreux sponsors et a comme une odeur de hamburger qui stagne dans les tribunes. Stephen Tignor nous fait revivre quelques matchs importants et décrypte chaque signe cherchant à comprendre l'animosité qui enflamme certains grands joueurs.

Le dieu Borg, le sale môme Mc Enroe, l'horrible Nastase, l'anti-héros américain Connors ... Tignor revient sur les principales facettes et sur l'histoire de ces grands joueurs et numéros un mondial. Il relate également des morceaux de la vie de Vitas Gerulaitis, grand joueur et ami fidèle de plusieurs grands autres joueurs, qui décéda à l'âge de 40 ans.
Coups de gueule, insultes, coups magiques, doutes ... On apprend tout ce qui se passe sur le terrain mais également derrière la scène. Tandis que Borg et McEnroe affichent une rivalité sportive extraordinaire, ce même McEnroe et son compatriote Connors affichent, quant à eux, une rivalité sauvage et sanguinaire.

L'ouvrage aurait mérité une bonne relecture car il est jonché de fautes de frappe qui gâchent parfois le plaisir de vivre ou revivre certains moments forts en émotion. Néanmoins, j'ai appris beaucoup d'anecdotes qui m'ont montré une autre image de ces joueurs que celles que je connaissais.

lundi 9 juin 2014

Joyland

Joyland est le nouveau roman du maître Stephen King, paru le mois dernier aux éditions Albin Michel.

Présentation de l'éditeur :
Les clowns vous ont toujours fait peur ?
L’atmosphère des fêtes foraines vous angoisse ?
Alors, un petit conseil : ne vous aventurez pas sur une grande roue un soir d’orage…

Mêlant suspense, terreur, nostalgie, émotion, un superbe King dans la lignée de Stand by me.

La comparaison au superbe Stand By Me, qui accoucha d'un film tout autant magnifique, est légitime. On définit souvent le King comme étant le maître de l'horreur mais il ne faut pas oublier qu'il excelle dans cet autre genre de roman ; les romans profondément humains où la vie est un mélange de joie et de tristesse, où l'on connait des moments de gloire et des moments de honte, où l'on aime et où l'on hait. Comme pour Stand By Me, le nouveau roman de l'auteur décrit une partie importante de la vie d'un jeune homme qui va l'aider à grandir et à voir le monde autrement.

Joyland, c'est la rencontre et la naissance d'une grand amitié entre un jeune homme un peu paumé et de nouveaux amis. Joyland, c'est la rencontre entre ce jeune homme qui commence à trouver un but dans sa vie et ce petit garçon malade qui va l'aider de bien des façons. Joyland, c'est également la rencontre entre ce jeune homme au grand cœur et le fantôme d'une jeune femme disparue que seuls certains privilégiés ont pu voir. C'est cette rencontre invisible et impossible qui sera déterminante dans les évènements à venir.

Joyland est l'aventure de sa jeune vie, une métaphore de cette fin de vie d'adolescent et de début de vie adulte. Une étape dans laquelle Dev est confronté au fantôme de son premier amour perdu. Devin Jones va trouver en Joyland, ce parc d'attractions bien différent d'un Disney World, le moyen d'exorciser ses démons et de trouver toute la beauté possible dans ce qui peut paraitre triste.
Joyland est un roman rempli d'émotions dans lequel suspense et terreur ne sont pas les termes qui définissent le mieux le récit du King. Même si l'enquête sur le meurtre de la jeune femme est assez intriguante, on retient surtout ce moment passé avec Devin qui nous renvoie à notre propre passé et qui nous fait réfléchir quant à nos choix réalisés. Un très beau roman.

dimanche 1 juin 2014

Carnage 2.0

Carnage 2.0 est un thriller d'Emmanuel Delporte, infirmier de réanimation et un passionné d'écriture.

Présentation du roman :
Carnage 2.0 est un polar contemporain, dont l'action se situe sur la côte Ouest des États-Unis d'Amérique. Mêlant utopie technologique, tueurs en série réels ou inspirés de la réalité, et réflexions sur la société du spectacle, des médias et de la télévision, c'est un livre dont le style explosif tient plus de Quentin Tarantino ou de Sam Peckinpah que de Harlan Coben. Les amateurs de polars traditionnels, propres et lisses, sont prévenus. L'auteur, Emmanuel Delporte, durablement marqué par son séjour dans le grand Ouest Américain, en a ramené le côté poisseux, étouffant, exhumant les reliques de l'époque du far-west, des bandits et des cow-boys. Une œuvre violente, outrancière, sans pitié et mal élevée, qui ressemble à notre époque... (source amazon)

Malgré une première métaphore en début de roman qui m'a bien fait peur pour la suite, le style est plutôt bon et le roman se lit très bien. Le récit ne manque pas de rythme et son intrigue tient la route. L'auteur nous invite dans une émission de télé-réalité imaginé par une paire de psychopathes en manque d’adrénaline et dont les acteurs sont des tueurs en série évadés de prison pour l'occasion. Le principe est simple : les tueurs en série sont relâchés dans la nature et peuvent s'adonner à leur passion principale ... viols, meurtres, tortures sont au rendez-vous ...

Le roman dénonce bien le voyeurisme ancré en chacun de nous qui nous donne l'envie de regarder ce genre d'émission aussi horrible et inhumaine soit-elle. En plus, l'auteur en rajoute une couche pour donner un côté 'compétition' en instaurant un système de points entre les tueurs et la population.
Ce que j'ai le plus apprécié dans ce roman, ce sont tous les chapitres de présentation des principaux tueurs en série. Des chapitres à la première personne qui font froid dans le dos.
Quelques chapitres supplémentaires auraient été les bienvenus mais dans l'ensemble, Carnage 2.0 est un roman agréable à lire et plutôt bien maîtrisé.