lundi 31 mars 2014

Concours des éditions Imperiali Tartaro sur Facebook

Bonjour à tous,

Les éditions Imperiali Tartaro ont mis en place un concours sur leur page Facebook vous permettant de découvrir et de gagner l'un des ouvrages de leurs belles collections.
Le concours a débuté ce lundi et présentera un livre par mois. Chaque semaine sera dévoilé un chapitre du livre mis en avant. Le 500ème like de la semaine remportera le livre ou, si le compte n'est pas atteint, un tirage au sort aura lieu.

Le jeu commence avec Sporus de Cristina Rodriguez alias Claude Neix !



Un bon moyen de découvrir les très beaux ouvrages des éditions Imperiali Tartaro dont j'ai lus et chroniqués ici les titres suivants : Sporus, 8 ans à peine, Londres petits voyages & grandes histoires et Migne mystique.

dimanche 30 mars 2014

L'autre

L'autre est le nouveau roman d'Olivier Descosse paru le 21 Février aux éditions Delpierre.

Présentation de l'éditeur :
« Si vous pouviez vous projeter au plus profond de votre esprit, le feriez-vous ? »
À vingt-cinq ans, Julien Ducat mène une vie passionnante. Il est pilote de jet privé, fréquente des célébrités et enchaîne les conquêtes féminines.
Son seul problème : une anesthésie affective qui l’empêche de tomber amoureux.
Pourtant, une mystérieuse jeune femme va bouleverser la donne. Qui est-elle ? D’où vient-elle ? Pourquoi tient-elle tant à l’aider ? A-t-elle un lien avec ces hallucinations dont souffre Julien depuis qu’il a involontairement absorbé du LSD ?
Pour comprendre, il n’aura d’autre choix que de plonger dans les zones sombres de sa mémoire. Celles dont il a gommé l’existence quand il était enfant.

Attachez votre ceinture, le jeune pilote Julien Ducat va vous emmener dans un univers fantastique où il faudra faire preuve d'imagination et laisser de côté votre rationalité. L'autre est un fabuleux voyage ésotérique vers des mondes insoupçonnés et bercés de poésie. Julien Ducat a beau être du genre insensible et ne pas s'attacher à ses multiples conquêtes féminines, il va rencontrer un être spirituel qui va l'entrainer dans les pires recoins de son inconscient. Et peut-être même ailleurs ...

L'autre est finalement la quête du personnage principal afin d'exorciser son handicap affectif. Il devra trouver la force et la croyance nécessaires pour affronter son terrible passé et se connaître mieux soi-même. Olivier Descosse nous livre là un roman très socratique et personnel.

Malheureusement on attend tout au long du roman à être surpris, on attend le suspense qui ne viendra jamais. On suit l'aventure de ce jeune personnage plutôt touchant, même si parfois il est un peu irritant, sans jamais être frappé par un retournement de situation que l'on attend pourtant après un début proche d'un thriller. Mais Olivier Descosse s'est clairement détaché du polar.

Le récit est parfois un peu lent mais assez prenant. Le style est travaillé et totalement maitrisé. L'intention de l'auteur d'avoir écrit ce roman tient plus sur le côté personnel je pense. La dissociation entre le corps physique et l'esprit n'est pas chose courante dans mes lectures et j'ai été finalement ravi d'avoir pu être emporté dans un monde littéraire différent et d'avoir laissé l'auteur m'ouvrir de nouvelles portes de mon imagination.
Par contre, le lectorat visé par l'auteur n'est apparemment plus le même. Ce changement de style sera t-il apprécié et trouvera t-il ses lecteurs ? J'ai hâte de lire d'autres avis !

lundi 24 mars 2014

Dragon bleu, tigre blanc

Dragon bleu, tigre blanc est le nouveau roman de Qiu Xialong paru le 6 Mars 2014 aux éditions Liana Levi.

Présentation de l'éditeur :
Stupeur à la brigade des affaires spéciales de la police de Shanghai. Sous couvert d’une promotion ronflante, l’inspecteur Chen est démis de ses fonctions. Après tant d’enquêtes menées contre les intérêts du pouvoir, pas étonnant qu’on veuille sa peau. Forcé d’agir à distance, inquiet pour sa vie, Chen affronte l’affaire la plus délicate de sa carrière tandis qu’à la tête de la ville, un ambitieux prince rouge et son épouse incarnent le renouveau communiste. Alors que dans les rues résonnent les vieux chants révolutionnaires, ambition et corruption se déclinent plus que jamais au présent. Avec une amère lucidité, Qiu Xiaolong réinterprète à sa manière le scandale Bo Xilai qui secoua la Chine en 2013.

Dragon bleu, tigre blanc est un texte empreint de poésie et de pensée confucéenne. L'inspecteur Chen Cao est un fin poète et nous fait part à de nombreuses reprises des poèmes ou pensées qui illustrent parfaitement certains passages. La Chine contemporaine, celle pour laquelle travaille Chen Cao, est dirigée par un parti unique : le Parti Communiste Chinois.
Celui-ci est bien entendu prêt à tout pour faire respecter sa loi et protéger ses membres les plus éminents. Lorsque Chen Cao se voit attribuer un poste l'écartant de la police de Shanghai, il comprend assez vite qu'il ne s'agit pas réellement d'une promotion.

Qiu Xialong parsème son enquête d'affaires réelles comme par exemple l'étrange découverte de plusieurs cadavres de porcs dérivant sur le fleuve Hangpu. Voir par exemple l'article de FranceTvInfo sur le sujet. Ce fait divers n'est pas le seul puisque l'auteur fait entrer dans son histoire l'affaire de Bo Xilai, "ancien secrétaire général du PCC à Chongqing" (source Figaro) condamné à la prison à vie, et le meurtre de Neil Heywood.
On rentre pleinement dans un polar politique dénonçant avec ferveur le parti au pouvoir. Magouilles, corruption et compagnie sont au rendez-vous. L'auteur donne sa vision de l'histoire en laissant son personnage enquêter et subir la rage du parti. Ce mélange de réel et de fiction est un régal d'angoisse et de suspense.

Il ressort du roman une ambiance terrifiante où l'on se sent traqué à tout moment. Mais cela n'a malheureusement pas empêché par moment de me déconnecter lors de quelques passages un peu creux, voire mous. Le personnage de Chen Cao est attachant et son goût pour la poésie apporte beaucoup de richesse au texte. Un texte très accès sur la critique d'un gouvernement sale et corrompu.

mardi 18 mars 2014

Sans crier gare surgit la nuit

Sans crier gare surgit la nuit est le nouveau roman noir de Bernard Pasobrola sorti en Janvier 2014 aux éditions du Rail Noir.

Présentation de l'éditeur :
Le narrateur, un homme atteint de troubles de la mémoire à la suite d’un accident cérébral, suit un traitement dans un luxueux Institut de neurothérapie aux environs de Grenoble.
Sa fille a perdu la vie, six mois plus tôt, au cours de l’incendie criminel d’une galerie marchande, en plein centre de Montpellier. Un attentat qui répond à la vague de violence secouant le pays.
Un nouveau parti s’engage à ramener le calme. Dirigé par un neurobiologiste de renom, il propose la « refondation psychique » de la société. Une nouvelle technique permet d’effacer les traces mentales négatives dans le cerveau des patients. L’attitude de certains pensionnaires fait naître des doutes dans l’esprit du narrateur. Doutes, qui alliés à une série de troublantes rencontres, le lancent sur la trace des assassins de sa fille.

Cela fait déjà plusieurs jours que j'ai achevé le roman et je vais donc tenter de donner mon avis après une longue période de maturation. C'est intéressant car je ne me souviens pas forcément du nom de chacun des personnages ou de tous les passages mais ce qui me reste le plus en mémoire c'est cet univers sombre et terrifiant que l'auteur a réussi à créer.
Plus les jours passent et plus j'ai en mémoire certaines scènes bouleversantes décrites dans un style net et réaliste. Et les personnages ne gâchent en rien ce superbe roman noir d'anticipation. Ils en deviennent vraiment attachants.

Le chaos se fait de plus en plus ressentir dans une France divisée où un parti politique porté par la science semble progresser ; le Parti Social d'Avenir Républicain. Mais le PSAR veut utiliser la science dans sa forme la plus horrible, pour le contrôle de la population afin d'éradiquer le mal qui hante leur cerveau. On entre en plein dans le thème de la manipulation mentale des populations, le contrôle des cerveaux par la science. C'est terrifiant de réalisme.


L'auteur nous baigne dans une ambiance oppressante amenant petit à petit son intrigue, nous laissant nous diriger vaguement dans le brouillard, guidé par Stéphane. Ce dernier souffre d'importants troubles de la mémoire et on se met à psychoter ne sachant pas si sa retranscription de la réalité est la même que celle des autres. En d'autres termes, est-il réellement apte à être notre narrateur tout au long de cette enquête ? Cette question sème le doute tout au long du roman quant à la véracité des faits relatés par Stéphane. On aimerait lui faire pleinement confiance mais on ne peut pas. C'est délicat et on reste jusqu'à la fin dans l'incertitude. Effroyable sensation.

L'enquête ?  Stéphane cherche à savoir qui sont les assassins de sa fille. Les rencontres qu'il fera lors de son long séjour dans un institut de neurothérapie l’amèneront petit à petit vers la vérité.
Sans faire dans la thèse imbuvable, l'auteur place à différents moments d'intéressantes anecdotes scientifiques sur le cerveau. Univers fascinant et tellement vaste sur lequel l'auteur a fait un énorme travail de documentation.
Sans crier gare la nuit surgit est un titre à retenir et un roman passionnant à savourer.

mardi 11 mars 2014

Du sang sur Abbey Road

Du sang sur Abbey Road est un roman policier de William Shaw sorti le 23 Janvier aux éditions Les Escales Noires.

Présentation de l'éditeur :
Londres, 1968, quartier d'Abbey Road. Le corps nu d'une jeune femme est retrouvé sous un matelas. En charge de l'enquête, le détective Cathal Breen pense à une des fans des Beatles qui campent près du célèbre studio.

Après avoir terni sa réputation par un inexplicable acte de lâcheté, Breen sait que cette affaire est son unique chance de sauver sa carrière. Mais ce vieux garçon, encore sous le choc de la mort de son père, va devoir faire face à une société en pleine mutation qui le dépasse. Et personne n'incarne mieux cette nouvelle réalité que la jeune inspectrice chargée de l'assister.

Le duo improbable est loin d'imaginer que, dans le swinging London ou sexe, drogue et pop music échauffent les esprits, il va se retrouver plongé dans un cocktail explosif de corruption, de tensions raciales et de trafic d'armes...

Du sang sur Abbey Road est un polar bien surprenant. Sur fond de Beatlemania, le roman met en scène deux policiers bien différents mais qui forment un duo de choc. Alors que les fans se ruent sur les Beatles, qu'ils squattent le trottoir du studio EMI ou le trottoir des belles demeures des membres du groupe, le corps d'une femme nue est retrouvée dans une ruelle.

Breen est un flic avec de l'expérience qui enchaine bien malgré lui les gaffes. Tozer, elle, est une jeune flic totalement excitée par l'affaire sur laquelle elle travaille et part un peu trop au quart de tour. Rien ne les prédestinait à faire une bonne équipe et pourtant, leurs défauts et qualités assemblés font d'eux un tandem exceptionnel comme j'en ai rarement connu.

Du sang sur Abbey Road est un excellent polar pop à l'humour british. Nombreuses sont les scènes qui ont réussi à me décrocher un large sourire. On ne s'ennuie jamais. L'époque et la Beatlemania omniprésente donne de la couleur au roman, et malgré qu'un tueur coure toujours en liberté, on se sent en sécurité avec cette équipe de bras cassés.

Limiter le roman à ces deux policiers serait exagéré car de nombreux autres personnages sont surprenants et attachants. Certains sont horriblement racistes mais les dialogues sont tellement drôles qu'ils en deviennent ridicules. D'autres n'hésitent pas à balancer quelques vannes en plein commissariat. Bref, Du sang sur Abbey Road ne manque pas d'humour ni d'originalité. Un roman à découvrir !

vendredi 7 mars 2014

Sporus

Sporus est un roman historique de Cristina Rodriguez dont la sortie est prévue le 10 Mars aux éditions Imperiali Tartaro.

Présentation de l'éditeur :
Sporus a un destin qui pourraient surprendre les dieux eux-mêmes. Qui aurait parié un sesterce sur l'avenir de cet homme, un enfant prostitué et exploité par sa marâtre dans un bouge infâme de Subure?
De tribulation en tribulation, Sporus devient prêtre de Cybèle, une déesse orientale dont le culte inspire des sentiments très partagés à Rome. Il est tout à la fois, sacré et eunuque, respecté mais inculte, indiscipliné et rebelle, mais irrésistiblement charmeur et ses imprudences lui valent bien des déboires.
Néron lui-même ne reste pas insensible à ce Sporus, et fait de lui son favori, et même son épouse, avant de sombrer dans la folie et la mort.
Un roman entre banquets, intrigues, fêtes et voyages qui dévoile le jeune prêtre Sporus, qui apprendra à ses dépens que la cour de Rome peut être aussi dangereuse que les forêts de Germanie... Chaque détail décrit par Cristina Rodriguez (alias Claude Neix) est fidèle à la réalité historique, et, en contrepoint, c'est la fin d'un règne, celui de Néron, la fin d'une dynastie, celle des Julio-Claudiens, que l’auteure raconte avec émotion.

Cristina Rodriguez est journaliste, scénariste de manga et romancière. Cette espagnole d'expression française s'est fait une réputation de spécialiste du Haut-Empire romain au fil des années et des livres. Bien connue pour ses romans historiques tels la série de KAESO LE PRETORIEN, toujours en cours aux Editions du Masque et ses nombreux articles sur la numismatique, Cristina Rodríguez est aussi connue, sous le pseudonyme de Claude Neix, une référence du YAOI dans le milieu du manga français.


Cristina Rodriguez, également connue sous le nom de Claude Neix, n'en est pas à son premier coup d'essai puisqu'elle a déjà écrit plus d'une dizaine de romans. En effet, tout au long du roman, on sent toute la maitrise d'une auteur expérimentée qui sait raconter une histoire et le faire de façon originale et captivante.
De même pour le personnage historique de Sporus, c'est déjà la deuxième fois qu'elle le met en scène dans sa bibliographie après Moi, Sporus, prêtre et putain.

Sporus, si vous ne le connaissez pas, est un personnage historique au destin exceptionnel et au franc-parler. Enfant esclave devenu prostitué sous les ordres de sa belle-mère, le jeune Sporus plait car il est un beau jeune homme aux traits fins. Dès son plus jeune âge, l'auteur fait de lui un martyre qui subit les conséquences d'une naissance non désirée. Celui qui paraitra bien souvent insolent aux yeux des nobles, donne pourtant la sensation d'être un enfant réfléchi et probe.

Suite à une catastrophe familiale dont il en est l'auteur, il devient prêtre de Cybèle. Tout n'est pas si rose au temple de Cybèle. Il y laissera une partie de lui-même ... au sens propre puisqu'ils ont fait de lui un eunuque. Attention, scène terrifiante à lire !
D'un autre côté il va se faire de nouveaux amis précieux et sa beauté va faire de lui un galle réputé et apprécié de nombreuses et élogieuses personnalités. Il fera entre autre la connaissance de Néron avec lequel il va se marier après la mort de son épouse Poppée. L'impératrice Sporus a sans cesse connu des périodes dans lesquelles on le pousse à être une femme.

Pour un instant, je redevins ce que j'étais réellement, ou du moins, ce que l'on m'avait obligé à être depuis des années : une adolescente de treize ans.

Les éditions Imperiali Tartaro confirme à chacun de ses nouveaux ouvrages que l'on a affaire à une maison d'éditions sérieuse et de qualité. Sporus est une superbe réussite, un roman mélangeant avec brio fiction et faits historique. Tout est travaillé, de l'ambiance aux décors en passant par les dialogues et les personnages. On ne s'ennuie jamais et on suit avec plaisir et surprise les différentes péripéties de ce personnage hors du commun. L'auteur offre une vision intéressante de la politique de l'époque et donne un visage tristement humain de l'immense empereur Néron. Une jolie surprise !