lundi 28 février 2011

L'homme qui voulait être heureux

L'homme qui voulait être heureux est un roman de Laurent Gounelle qui a été particulièrement bien accueilli dans divers pays.

Présentation de l'éditeur :
Imaginez…
Vous êtes en vacances à Bali et peu de temps avant votre retour, vous consultez un vieux guérisseur. Sans raison particulière, juste parce que sa grande réputation vous a donné envie de le rencontrer, au cas où…
Son diagnostic est formel : vous êtes en bonne santé, mais vous n'êtes pas… heureux.
Porteur d'une sagesse infinie, ce vieil homme semble vous connaître mieux que vous-même. L'éclairage très particulier qu'il apporte à votre vécu va vous entraîner dans l'aventure la plus captivante qui soit : celle de la découverte de soi. Les expériences dans lesquelles il vous conduit vous bouleverser votre vie, en vous donnant les clés d'une existence à la hauteur de vos rêves.

L'homme qui voulait être heureux se révèle plus être un roman sur l'épanouissement de l'homme moderne à base de réflexions philosophiques plutôt qu'une fiction délivrant le déroulement d'une histoire bien ficelée. Bien qu'il est légèrement difficile de rentrer pleinement dans l'histoire, on se plait à découvrir la sagesse du vieux guérisseur et de rapporter ses dires sur nos propres vies.
On pense d'ailleurs à Socrate confiant sa vision de la vie à ses disciples. Et pareillement que ces derniers, il nous est possible d'ouvrir nos yeux sur les valeurs de ce qui nous entoure. Tout évènement peut être pris positivement comme négativement, il faut juste savoir comment regarder les choses ...

- Donc, on se met à croire des choses sur soi à partir de ce que d'autres nous disent ou de ce que l'on déduit inconsciemment de certaines expériences qu'on a vécues. C'est ça ?

Ce court roman a l'avantage de mettre son lecteur à l'ouvrage, de lui faire se poser les bonnes questions et de proposer des solutions quant à la possibilité de voir le monde meilleur. Agrémenté de nombreux et extraordinaires exemples, L'homme qui voulait être heureux démontre des connaissances certaines et pointues en psychologie.
La quête du bonheur est à bout de bras ... et au bout de vos doigts, alors laissez filer les pages.

dimanche 27 février 2011

Stupeur et tremblements

Stupeur et tremblements est un roman autobiographique d'Amélie Nothomb.

Présentation de l'éditeur :
Au début des années 1990, la narratrice est embauchée par Yumimoto, une puissante firme japonaise. Elle va découvrir à ses dépens l’implacable rigueur de l’autorité d’entreprise, en même temps que les codes de conduite, incompréhensibles au profane, qui gouvernent la vie sociale au pays du Soleil levant.
D’erreurs en maladresses et en échecs, commence alors pour elle, comme dans un mauvais rêve, la descente inexorable dans les degrés de la hiérarchie, jusqu’au rang de surveillante des toilettes, celui de l’humiliation dernière. Une course absurde vers l’abîme – image de la vie –, où l’humour percutant d’Amélie Nothomb fait mouche à chaque ligne.
Entre le rire et l’angoisse, cette satire des nouveaux despotismes aux échos kafkaïens a conquis un immense public et valu à l’auteur d’
Hygiène de l’assassin le Grand Prix du roman de l’Académie française en 1999.

Véritable choc des cultures mis en scène, Stupeur et tremblements décrit de très belle façon la différence de mentalité entre les japonais et les occidentaux, représentés ici par la jeune Amélie. Celle-ci se voit malmenée par sa hiérarchie et parfois même humiliée pour des raisons qui peuvent nous paraître totalement absurdes. Mais n'oublions pas que la culture nippone diverge totalement de la nôtre, et notamment dans le monde du travail. Le travail y est synonyme de fierté et la vie des employés est censée tourner autour de leur entreprise.

 Après tout, ce que j'avais voulu, c'était travailler dans une entreprise japonaise. J'y étais.

Stupeur et tremblements est la confrontation des idéaux nippons aux idéaux occidentaux. Le monde du travail est frustrant et humiliant mais la jeune Amélie ne se décourage pas face aux attaques incessantes de sa hiérarchie et semble même comprendre leurs actes issus de leur culture. Et bien que la place de la femme soit encore pire, la jeune héroïne tente de bouleverser ces idéaux et de donner une once d'humanité dans ce monde de brutes et d'injustices.
Stupeur et tremblements est un récit bouleversant et  rempli de compassion. C'est un texte riche et intéressant qui aurait gagner à être un peu plus long. Une œuvre majeure pour l'auteure belge qu'il ne faut pas louper.

Cartoon

Cartoon est le premier roman de l'écrivain américain Marshall Karp. Il est sélectionné aux côtés de L'hiver de Frankie Machine pour la sélection de février du prix des lecteurs du Livre de Poche 2011 - section polar.

Présentation de l'éditeur :
Familyland est un parc d'attractions féérique à Los Angeles, qui appartient aux studios Lamaar. Tout est parfait jusqu'à ce que l'acteur qui interprète la mascotte soit retrouvé assassiné et son passé de pédophile révélé. Un second cadavre vient ébranler la réputation de l'empire Lamaar. Deux policiers, Lomax et Briggs, mènent l'enquête, avec pour seules armes leur intégrité et leur complicité à toute épreuve. Entre les deux inspecteurs, les répliques fusent, ping-pong savoureux au pays de l'hypocrisie, de la corruption et des secrets inavouables.

Véritable polar de fête foraine où les pseudo Mickey se voient attribuer un passé sombre et bien moins joyeux que la vie à Familyland, Cartoon étonne dès le départ par de nombreuses qualités littéraires. Bien écrite et bien amenée, l'histoire se voit vite pourvue d'une atmosphère dérangeante.
Mais arrivent les enquêteurs transformés en un duo comique raté et le récit devient hésitant, variant entre l'humour et le polar au fort potentiel. Les meurtres et les mauvaises blagues se multiplient et le lecteur n'arrive pas à se concentrer pleinement sur la trame principale constamment gêné par l'humour potache de l'auteur.

D'aucuns prétendent que la valeur d'un homme se mesure à la taille de son pénis. Certains, plus éclairés, se réfèrent à la grandeur de son âme. Mais à Los Angeles, terre des riches imbéciles, l'unité de mesure, c'est le logement.

Difficile de conseiller un tel roman bien que les qualités ne manquent pourtant pas. L'humour un peu lourd ne prend pas et en devient même gênant vis à vis de l'atmosphère meurtrière qui peine donc à s'installer. Le texte est riche, les idées sont là mais Marshall Karp aurait sans doute dû travailler l'ambiance régnante qui m'a particulièrement déplu.
Un bon potentiel donc pour ce polar mais le récit est trop long et l'auteur use bien souvent de raccourcis pour se sortir de son histoire. Dommage ...

mercredi 23 février 2011

L'hiver de Frankie Machine

L'hiver de Frankie Machine est un roman de Don Winslow sélectionné pour le prix des lecteurs du Livre de Poche 2011 - section polar.

Présentation de l'éditeur :
Frank Machianno tient une boutique d'appâts sur la plage de San Diego, fournit en linge de table et en poisson frais les grands restaurants du coin, surfe chaque matin avec sa bande et s'occupe d'immobilier l'après-midi - un gars bosseur, sympa et sans histoire. Mais dans une vie antérieure, il a été l'homme de main le plus dangereux de la mafia de la côte Ouest. Une vraie machine à tuer, d'où son surnom, Frankie Machine. C'est connu, on n'échappe pas à son passé. Tout bascule le jour où Frankie accepte de rendre service au fils d'un "boss" local : l'affaire tourne mal. Le voici en cavale, traqué par des tueurs impitoyables. Dieu soit loué, il n'a rien perdu de son savoir-faire... N'empêche, d'une planque à l'autre, il s'interroge : qui peut donc bien vouloir sa peau ? Mené à un rythme d'enfer, à la fois violent, drôle et sentimental, L'Hiver de Frankie Machine dresse le portrait attachant d'un héros paradoxal.

A mi chemin entre L'Impasse et Scarface dont il se rapproche plus que Le Parrain, L'hiver de Frankie Machine est un polar mafieux de haute qualité. On y retrouve Frank Macchianno, alias Frankie Machine, à divers passages de son histoire. La Machine était un homme respecté dans le milieu, et même s'il a souhaité prendre sa retraite de mafieux et changer de métier, il reste un homme redouté par de nombreuses personnes.
Tout le problème est de savoir qui, parmi toutes ses ex connaissances, lui veut subitement du mal. Il entame alors un redoutable périple pour découvrir qui tire les ficelles. Et de ce voyage vont ressurgir des bribes du passé lui permettant de rassembler les morceaux du puzzle.

Tuer une légende fait de vous une légende.

L'hiver de Frankie Machine est un roman dont il ressort une force impressionnante à plusieurs niveaux. La force des mots m'a totalement émerveillé et m'a permis de me projeter aisément dans l'histoire. La force psychologique des personnages n'est pas sans rappelé justement le terrible L'Impasse de De Palma dont je faisais référence plus haut.
L'hiver de Frankie Machine, c'est l'histoire poignante sur la mafia que j'attendais depuis longtemps. Des personnages mystérieux, un passé ravagé qui refait surface, de jeunes caïds confrontés à de vieux tueurs experts ... tous les meilleurs ingrédients sont réunis pour la meilleure recette de polar mafieux possible.
L'hiver de Frankie Machine est donc un candidat très sérieux pour le prix des lecteurs du Livre de Poche 2011 ... Un roman à ne pas louper !

mercredi 16 février 2011

A pas comptés

A pas comptés est le nouveau roman de Chris Costantini aux éditions Michel Lafon.

Présentation de l'éditeur :
« Je m’appelle Thelonious Avogaddro, Thel pour les intimes. Je m’apprêtais à quitter la police de New York pour ouvrir un cabinet de détective privé quand arriva cette invraisemblable affaire qui nous balada de Manhattan à Djibouti en passant par Copenhague. Une enquête glauque, qui allait marquer mon âme au fer rouge. »
Un trafic insoupçonnable, des marines détruits par la guerre en Irak et manipulés de façon indigne, la fille du leader de l’extrême droite danoise assassinée alors qu’elle enquêtait sur un vol de prothèses destinées à un camp humanitaire : ce cher Thel n’aura pas le loisir, comme il l’espérait, de résoudre ses drames personnels.
Heureusement qu’il aime le jazz : ça console de tout.

Chris Costantini nous livre là un thriller efficace aux allures de polar-jazz. Il s'agit d'ailleurs plus que de simples allures puisque la musique tient une place importante dans l'atmosphère du roman. Le personnage principal semble rythmer sa vie sur un air de musique jazz puisqu'il allie à merveille le swing et l'improvisation dans sa façon d'être.
A pas comptés est un roman à l'écriture fine et intelligente. L'auteur use d'un style réfléchi pour offrir au lecteur une histoire efficace sans trop de raccourcis scénaristiques.

Malgré ses nombreuses qualités, la flamme ne prend pas toujours. Je suis resté sur ma faim quant au travail effectué sur les personnages. Les personnages secondaires sonnent d'ailleurs un peu creux. Mais la plus grande déception reste la fin qui semble un peu faible par rapport au reste du roman qui paraissait prévoir un grand final.
A pas comptés est une bonne lecture donc mais il n'arrivera sûrement pas à se démarquer des autres polars. J'espère pour l'auteur que je me trompe.

mardi 15 février 2011

Un blog trop mortel

Fleuve Noir lance cette année sa collection spéciale teenager nommée Territoires dont les premiers titres sortiront au mois d'avril. Rendez-vous donc le 7 Avril pour la sortie de Un blog trop mortel de Madeleine Roux, mais en attendant, laissez moi vous donner mon avis sur celui-ci.

Présentation de l'éditeur :
Les Infectés ont envahi le monde entier. Allison Hewitt est recluse et son seul contact avec le monde extérieur et les autres survivants du pays est son blog. Armée de sa hache, elle affronte le chaos et devient une combattante de choc, symbole d’espoir pour les derniers humains.

Pourvu d'un titre plutôt laid en version française, le roman se voit tout de même bénéficier d'une couverture plutôt attrayante qui parle d'elle même quant à l'orientation scénaristique. Le roman ne s'en cache pas, la collection est orientée d'ailleurs vers ce type de lectorat, il est clairement destiné aux jeunes lecteurs.
Bénéficiant d'une narration originale et moderne par le biais d'articles de blog, le récit est dans la lignée logique de l'évolution des arts modernes comme le cinéma. La façon dont sont exposés les faits rappelle les nombreux films tels que The Blair Witch Project, [REC] ou encore Cloverfield par la discontinuité de leur narration. En effet, le narrateur s'exprime de manière périodique via son blog et non de façon continue comme le font la plupart des romans.
Le thème des zombies n'est pas tout jeune mais revient régulièrement à la mode. Il a longtemps servi de diverses manières, parfois pour donner une atmosphère critique de la société (on pense notamment à Romero), parfois pour assouvir le manque de violence des spectateurs, ou encore, plus simplement, pour faire rire. Madeleine Roux décide de suivre la voix du mode de survie entre les humains avec un aspect de roman post-apocalyptique.

La principale originalité de l'histoire est bien sûr l'utilisation du blog Internet pour narrer les aventures de l'héroïne. Mais l'auteure pousse l'idée encore plus loin en affichant à chaque fin de chapitre les commentaires des autres survivants à travers le monde. Moyen efficace pour donner à son lecteur une vision plus générale du climat de terreur qui règne un peu partout.
L'humour constamment présent ne prend pas, le personnage qui parfois peut toucher est généralement agaçant. Malgré cela on peut dire que le cahier des charges est respecté. Cette petite comédie horrifique a tout pour plaire au lectorat visé.

Retrouvez ma chronique et celles d'autres plumistes sur Plume Libre.

jeudi 10 février 2011

Groenland

Groenland est le second polar de Bernard Besson aux éditions Odile Jacob, après Main basse sur l'Occident sorti l'année dernière.

Présentation de l'éditeur :
« Dans un craquement de fin de monde, la région du Lauge Koch Kyst quittait le Groenland pour rejoindre la baie de Baffin. Une monstrueuse crevasse, profonde de plusieurs centaines de mètres, s’élargissait au milieu de l’île-continent. Une hache invisible venait de séparer la calotte glaciaire en deux morceaux. »
Ainsi s’ouvre le nouveau thriller de Bernard Besson. La violence ici n’est pas seulement celle de la mort annoncée des glaces arctiques. Un bateau de la compagnie française de prospection géologique Terre Noire se trouve dans les parages et est en danger. Mais que fait donc aussi à errer sur la banquise un tueur professionnel richement payé pour s’attaquer à des scientifiques qui y mènent des explorations ? Que recherche exactement Terre Noire ? Et sa concurrente canadienne North Land ?
Deux anciens des services de renseignement français, John Spencer Larivière et sa compagne eurasienne Victoire, vont devoir démêler l’écheveau... Ils découvriront que, dans le silence glacé du Grand Nord, c’est une guerre sans merci qui se livre.
L’un des premiers thrillers sur fond de réchauffement climatique.

Difficile de donner son avis sur ce roman. Il y a du bon bien sûr mais également du moins bon. Groenland est un 'thriller catastrophe' assez inégal. La narration et le style sont efficaces, rien à redire quant à la plume de Bernard Besson. Par contre, le travail réalisé sur les personnages est assez pauvre. Totalement caricaturaux, ils en deviennent parfois même insupportables et on devine assez aisément quel avenir les attend.
De même, la trame est prévisible et le complot mis en place ne prend pas. Manque d'imagination peut-être, en tout les cas le scénario offert n'est pas le point fort du roman.

il commençait à comprendre ces Groenlandais victimes d'une civilisation qu'ils n'avaient pas choisie.

Là où l'auteur surprend c'est dans le message écologique qu'il fait passer à son lecteur. Sans trop en faire, Bernard Besson arrive à nous terrifier en mettant en scène quelques catastrophes naturelles aux conséquences tragiques.
Le roman ne donne aucune indication temporelle et pourtant tout semble proche de notre actualité. C'est un moyen efficace dont se sert l'auteur pour nous mettre en garde quant à l'arrivée probable d'une catastrophe de ce genre dans les années à venir.
Groenland est un thriller intéressant du point de vue politique et écologique mais sa pauvreté en suspense et la quantité de séquences en parallèle peuvent gêner certains types de lecteurs.

dimanche 6 février 2011

Cadres noirs

Cadres Noirs est un roman de Pierre Lemaitre sélectionné actuellement pour le prix Polars Pourpres 2010.

Présentation de l'éditeur :
Alain Delambre est un cadre de cinquante-sept ans anéanti par quatre années de chômage sans espoir.
Ancien DRH, il accepte des petits jobs démoralisants. À son sentiment de faillite personnelle s’ajoute bientôt l’humiliation de se faire botter le cul pour cinq cents euros par mois…
Aussi quand un employeur, divine surprise, accepte enfin d’étudier sa candidature, Alain Delambre est prêt à tout, à emprunter de l’argent, à se disqualifier aux yeux de sa femme, de ses filles et même à participer à l’ultime épreuve de recrutement : un jeu de rôle sous la forme d’une prise d’otages.
Alain Delambre s’engage corps et âme dans cette lutte pour regagner sa dignité.
S’il se rendait soudain compte que les dés sont pipés, sa fureur serait sans limite.
Et le jeu de rôle pourrait alors tourner au jeu de massacre.

Pierre Lemaitre nous plonge en plein roman noir avec un drame sociétal en pleine actualité. Alors que les français se sont récemment mobilisés contre la réforme des retraites et que les journalistes dénoncent de plus en plus de cas de chômage chez les travailleurs en fin de carrière, l'auteur décrit la vie de l'un d'entre eux attaché, voire totalement accroc, à la vie d'entreprise.
Alain Delambre est prêt à tout pour retrouver un emploi digne de son parcours professionnel. Ancien DRH, il se retrouve du jour au lendemain à subir le lourd poids des emplois précaires, fatigants et payés au lance-pierre. Alors lorsqu'il a la possibilité de décrocher un job qui semble lui convenir parfaitement, il va tout mettre en œuvre pour décrocher le poste ... quitte à sacrifier son honneur et sa famille.

Obtenir ce poste devient de plus en plus indispensable.

Alain Delambre va rapidement s'apercevoir qu'il y a anguille sous roche avec ce jeu de rôle proposé pour départager les candidats. Il va alors connaître une lente et longue descente aux enfers.
Malgré un très bon début, plutôt prometteur, le récit s'essouffle quelque peu dans la seconde partie du roman. L'auteur décrit avec beaucoup de force l'interminable agonie que semble subir le personnage. Un personnage qui paraît dépendre entièrement du monde de l'entreprise, un monde dictateur de sa vie, au grand dam de sa famille. Heureusement, sa femme semble être le reflet d'un bonheur simple en tentant de lui faire garder les pieds sur terre.

[...] depuis l'instant où j'ai appris qu'Exxyal me menait en bateau, quand j'ai compris que tout ce que j'avais fait pour être embauché avait été inutile, que j'avais volé l'argent [...] pour rien, depuis que j'ai senti cette colère noire m'envahir, je réagis, je tâche de trouver des solutions [...]

On aurait pu penser que Cadres noirs était une pâle copie de l'excellent Couperet de Donald Westlake mais Pierre Lemaitre ne s'aventure pas complètement dans l'idée obsédante que l'emploi est vital. Il décide de donner à son roman une dimension plus importante en s'aventurant sur le chemin de la manipulation. J'ai été un peu déçu par ce changement de direction, j'aurais préféré qu'il se concentre plus sur son personnage. Mais malgré cela, Cadres noirs est un bon roman noir qui met en avant un véritable problème dans notre société actuel.