dimanche 10 avril 2016

Le Voyageur à la mallette

Le voyageur à la mallette et Le vieux quartier sont des recueils de nouvelles de l'écrivain égyptien Naguib Mahfouz publiés aux éditions Points en 2012.

Présentation de l'éditeur :
« Et toi, comment peux-tu ressentir cette impression d’étrangeté, de jamais vu, au cœur de ton pays natal, parmi tes souvenirs ? » Un vieil homme retourne sur les lieux de son enfance. Malheureusement, tous les visages connus et aimés ont disparu ; la fontaine a été détruite, un café remplace la maison où il a grandi. Dans les ruelles du Caire, les habitants sont hantés par le passage inexorable du temps, l’inconstance de la vie et des émotions. Vieil homme, poursuis ton chemin, ne perds pas ton temps… la fuite des jours est irréversible.

Naguib Mahfouz est le seul auteur de langue arabe à avoir obtenu le prix Nobel de littérature, c'était en 1988. D'ailleurs l'ouvrage débute par le discours qui a été prononcé en son nom à la réception du prix ; un très beau discours.

Le voyageur à la mallette et Le vieux quartier sont donc deux recueils de nouvelles accessibles dans un seul ouvrage et qui nous projettent dans une Egypte contemporaine. Il nous décrit tous les changements qui s'y sont produits, et notamment au Caire, au travers des yeux de plusieurs personnages de tout âge. Des personnages marqués par les révolutions et dont le destin varie selon qui est au pouvoir.

La première nouvelle a été un véritable coup de foudre pour moi. En trois petites pages, l'auteur a su décrire plus d'amour et de tristesse par sa métaphore du train qui quitte le quai que n'importe quel autre roman. Le reste de l'ouvrage offre des nouvelles plus ou moins marquantes mais on remarque à quel point l'auteur lui-même a été marqué par l'histoire de son pays. Naguib Mahfouz fait partie de ces auteurs dont je vais continuer de fouiller leur bibliographie. Un auteur à découvrir pour ceux qui ne le connaissent pas !

samedi 2 avril 2016

Le château d'Otrante

Après plusieurs mois de recherche, j'ai enfin eu la chance de tomber sur une édition en excellent état et à bas prix du célèbre roman d'Horace Walpole ; Le Château d'Otrante. Voici donc une petite chronique de ce roman paru la première fois en 1764.

Présentation du roman :
"Le Château d’Otrante commence avec la mort de Conrad, le fils de Manfred, le jour même de son mariage, tué par la chute d'un casque géant tombé du ciel. En raison des implications politiques du mariage, Manfred décide de divorcer de sa femme Hippolita et d’épouser Isabella, la fiancée de Conrad. Une antique prophétie affirme cependant que le château et la seigneurie sur Otrante seront perdus pour ses détenteurs lorsque le vrai propriétaire sera devenu trop grand pour l’habiter. Le second mariage de Manfred sera perturbé par une série d’événements surnaturels comme l’apparition de membres surdimensionnés, des fantômes, du sang mystérieux et un vrai prince." Source Wikipedia

Le château d'Otrante est un roman avec une double particularité. La première, c'est qu'il s'agit de l'ouvrage qui initia le genre du roman gothique (Frankenstein, Le Moine, Vathek, les romans d'Ann Radcliffe ...), genre qui s'éteignit malheureusement au milieu du 19è siècle même si Bram Stoker lui offrit un dernier battement de cœur avec son mythique Dracula écrit en 1897.

La seconde particularité de ce roman est que l'auteur a prétendu un temps qu'il avait traduit un vieux manuscrit datant du 16è siècle retrouvé dans une vieille bibliothèque anglaise. Les critiques ont d'abord été totalement conquis par ce texte avant de crier au scandale en découvrant la vérité. Horace Walpole s'en est excusé lors d'une réédition de son roman. Mais malgré tout, en lisant ce livre, on peut constater que son mensonge était nécessaire pour donner encore plus de corps à son univers.

L'auteur dépeint un château étrange, limite effrayant, dans lequel le maître des lieux est en tout point semblable à un tyran et où l'atmosphère est continuellement tendue. Les personnages sont assez caricaturaux de l'époque et on ne s'attache pas forcément à eux. Le plus intéressant dans ce roman c'est que l'auteur nous donne l'impression de suivre une pièce de théâtre où les scènes s'enchaînent avec leur lot de catastrophes et leurs situations parfois cocasses. De plus, les dialogues sont intéressants et le rythme est soutenu.

Je suis enfin heureux d'avoir pu lire ce livre mythique de la littérature fantastique et je vais continuer à décortiquer l'univers gothique anglais qui est, à mon goût, l'un des plus surprenants.