Présentation de l'éditeur :
Le légendaire orgue à liqueurs du héros d'un roman du XIX° siècle : voilà ce que Bogaert pense avoir déniché dans la petite ville médiévale de Provins. Mais l'antiquaire n'a pas laissé son flair dans sa boutique brugeoise. Il se retrouve bientôt sur la piste autrement plus inquiétante d'un maître verrier qui, dans sa quête du cristal parfait, est bien résolu à distiller le chagrin de ses victimes. Frans Bogaert va apprendre que lorsqu'il est question d'alchimie, toutes les larmes ne se valent pas...
Le nom si mystérieux d'Arcamonde représente en fait la boutique que possède ce nouvel enquêteur-antiquaire qu'est Frans Bogaert. Personnage intéressant, intriguant et intelligent qui va nous embarquer dans une enquête dont l'action se situe principalement dans le passé. Et c'est cette particularité qui va donner au récit tout cette richesse dont l'auteur nous fait don. Une narration peu commune dans les romans policiers de nos jours. L'ouvrage s'avère même être plutôt un roman à énigme qu'un polar dit classique. Le lecteur et le personnage principal vont suivre les élucubrations d'un verrier apprenti alchimiste qui mettra tout en oeuvre pour réaliser son fantasme.
Seul le passé la concerne.
La force de ce roman est qu'il expose deux thèmes accrocheurs. Le premier est le roman policier façon Sherlock Holmes, dont il s'autorise même une référence : "Astucieuse hypothèse, mon cher Watson". De la réflexion et des énigmes sont donc au rendez-vous. Le second thème incontestablement présent est le côté historique qui enrichit le texte en mélangeant fiction et réalité. Déjà que le personnage est antiquaire, donc marchand d'histoire en quelque sorte, il utilise un discours presque trop poli et un peu surfait qui renforce l'idée d'enquête intemporelle.
Rêver endormi apaise l'esprit, et rêver éveillé adoucit la vie...
Le Sherlock Holmes du 21ème siècle va vivre un véritable retour dans le passé suite à la découverte d'un étrange objet sur un marché d'antiquaires de Provins. L'auteur se permet même de nous faire profiter du voyage en tentant d'absorber toute nouvelle technologie : "Il n'y a d'ailleurs ni téléphone ni télévision non plus...". Au fur et à mesure que l'investigation avance, celle-ci va devenir de plus en plus inquiétante et douloureuse pour Frans. En effet, outre le mystère flottant autour de l'Orgue de Quinte, il est confronté à l'étrange disparition de sa femme dont il découvre des traces de son passage dans différents lieux. Une énigme dans l'énigme ? Une double enquête pour l'antiquaire ?
C'était sans doute la revanche de ce nabot encagoulé que de pouvoir ainsi raccourcir les autres.
Aux antipodes du thriller, le roman s'avère être efficace et entraînant rappelant même parfois les succulentes énigmes d'Agatha Christie (on pense notamment aux terrifiantes révélations dans la pièce accueillant tous les protagonistes de l'histoire). D'ailleurs l'auteur ne se prive pas de rendre hommage aux auteurs, artistes et autres mythes grecs qu'il admire; Balzac, Zola, Boris Vian, Maupassant, Lovecraft, Lautréamont, Huysmans, Empédocle et ses quatre éléments ... et j'en passe car la liste est extrêmement longue. On reste un peu sur notre fin mais comme dans toute série, il faut attendre le prochain épisode ...
Note : 14/20