lundi 30 juin 2008

L'Encombrant Mister Kitchen

L'Encombrant Mister Kitchen est un roman de Charles Higson. Il est actuellement en lice pour le prix SNCF du polar (9ème édition).

Présentation de l'éditeur :
Quand vous êtes un designer londonien dans le vent, vous pouvez tout avoir : de l'argent, du succès, un bon dealer, de l'arrogance à revendre et un sentiment de supériorité à toute épreuve. Aussi, lorsqu'un emmerdeur du nom de Mister Kitchen vient vous prendre la tête de bon matin pour une histoire de bagnole, il peut arriver que vous réagissiez un peu excessivement - très excessivement même -, et que vous vous retrouviez soudain avec un cadavre sur les bras. Un cadavre qui pourrait réduire en miettes votre confortable petit univers. À moins que vous ne vous en débarrassiez - ni vu ni connu.
Mais un emmerdeur, même clamsé, reste un emmerdeur, c'est-à-dire quelqu'un dont on ne se débarrasse pas si facilement. Et lorsque les embûches se multiplient dans une journée particulièrement chargée, riche en surprises - l'ex-petite amie qui accouche, les parents qui débarquent, la dope qui vient à manquer -, la mauvaise farce ne tarde pas à tourner au cauchemar.

Tout en dressant un portrait irrésistible des nouveaux riches branchés de la société anglaise, Charles Higson signe un polar déjanté et hilarant, avec un humour noir typiquement british.


Après Le roi des fourmis du même auteur, Higson nous décrit ici la plus mauvaise journée de la vie du personnage principal. "Héros tragique" ou "traître comique", ce dernier est à la fois plaisant et détestable aux yeux du lecteur.

Sa journée pourrait se résumer en une suite de catastrophes :
*** Attention, si vous souhaitez lire ce livre, ne lisez pas le paragraphe suivant. ***
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Le personnage principal est un jeune homme londonien, riche, drogué, égoïste, qui déteste les bulletins météo; d'ailleurs ce ne sont que des mensonges, et qui souhaite vendre sa voiture, mais malheureusement Mister Kitchen, potentiel acquéreur, arrive trop tôt et notre héros est de mauvais poil, d'où embrouille entre les deux personnages qui commencent à se battre mais Mister Kitchen finit empalé sur un objet d'art ... alors notre héros l'enferme dans le coffre de sa SAAB en direction d'une ville située très loin pour y noyer le corps, mais il n'a pas assez d'essence, donc direction une station service où il se fait voler son porte-feuille par deux SDF, par conséquent, se retrouvant sans argent il décide d'en demander à son ex, mais celle-ci est enceinte et le bébé souhaite sortir aujourd'hui ... alors direction l'hôpital où il assiste à l'accouchement ... puis il se dirige vers son atelier pour y faire brûler le corps mais une apprentie fait des heures supp' et l'empêche donc d'exécuter son plan, alors il décide de retourner chez lui où ses parents l'attendent pour fêter son anniversaire au restaurant ... mais au passage il rencontre les deux SDF avec qui il se bat, a un accident et sa voiture finit dans le jardin d'un mec bourré et qui possède une carabine à air comprimé, perd les clés de son atelier et ratisse tout Londres à la recherche de l'apprentie, manque de mourir d'une overdose, et, enferme ses parents dans le coffre de la SAAB. Quelle journée !
***

Durant tout le roman, l'auteur nous offre une visite de Londres et de la mentalité de ses habitants. On notera diverses références musicales et cinématographiques dont Reservoir Dogs de Tarantino (est-il le Tarantino de la littérature ?) et James Bond; référence récurrente chez l'auteur car il a écrit dans le passé divers romans sur la jeunesse de 007. Deux scènes m'ont particulièrement plu : la scène de l'accouchement et la scène où il est aux toilettes lors d'une fête. Le roman est très bien écrit et ne laisse aucun répit au lecteur. Le final est splendide.

Note : 18/20

dimanche 22 juin 2008

Le Codex

Le Codex est un roman de Douglas Preston. Cet écrivain est surtout reconnu pour ses ouvrages écrits en collaboration avec Lincoln Child.

Présentation de l'éditeur :
Bonjour du pays des morts !
Ainsi débute la vidéo laissée par un richissime collectionneur à ses trois fils. Ils apprennent bien vite que leur père s'est enterré vivant avec ses trésors dans une cité perdue, quelque part en Amérique centrale. Celui qui découvrira sa retraite héritera de sa fortune. Mais les trois frères ne sont pas les seuls à convoiter ces pièces inestimables... En particulier un manuscrit maya du IXe siècle, le Codex, qui pourrait révolutionner l'industrie pharmaceutique. Les sommes en jeu sont colossales. La chasse au trésor est lancée. Mais ne s'improvise pas aventurier qui veut... D'autant que la jungle du Honduras n'a jamais semblé si hostile. Et que certains sont prêts à tuer pour s'approprier les secrets du Codex.

Tom, Vernon et Philip Broadbent sont convoqués chez leur père. Ces trois frangins vont y découvrir une maison vide, privée des nombreux objets d'art que collectionnait Maxwell, leur père. Ce dernier, avant d'être atteint d'un cancer, avait été archéologue et pilleur de vieilles tombes où reposaient de nombreux trésors enterrés près d'un roi ou d'un quelconque seigneur. Les trois frères vont devoir s'entraider et faire preuve de courage pour retrouver l'énorme héritage que Maxwell a décidé de cacher quelque part avec lui.

Philip, l'ainé des trois, décide d'embaucher un détective privé : Hauser, ancien ami de son père. Mais celui-ci contacte une grande firme pharmaceutique afin de leur vendre Le Codex une fois récupéré. Ce document est "un catalogue de deux milles pages, consacré aux remèdes tirés de la forêt pluviale, à leur extraction et à leur mode d'emploi. [...] Des milliers de prescriptions pharmaceutiques autochtones, qui identifient les substances actives contenues dans les plantes, les mammifères, les insectes, les moisissures [...] Tout le savoir médical des anciens Mayas dans un seul volume". Il pourrait rapporter beaucoup d'argent au géant pharmaceutique ... ainsi qu'à Hauser.

Tom fait la connaissance de Sally Colorado, une ethnopharmacologue, qui souhaite récupérer le Codex dans le but de révolutionner la Médecine. Il décide de l'accompagner à la recherche de ce mystérieux document caché quelque part en Honduras. L'aventure devient dangereuse car Hauser avait prévu leur venue et a payé l'armée pour qu'ils les arrêtent et les tuent.

Vernon, après avoir parlé du fameux héritage qu'il pourrait toucher à son maître-gourou, prend le départ avec celui-ci. Mais les marais et les différents insectes leur mèneront la vie dure.

Je n'ai pas beaucoup aimé ce roman. Les personnages ne sont pas attachants, l'histoire est assez plate ... l'aventure manque de piquant, on s'attend à plus de pièges comme d'énormes pierres qui roulent façon Indiana Jones, mais rien ne vient.

Note : 09/20

lundi 9 juin 2008

Stigmate

Stigmate est le deuxième volet de la trilogie "Les Voies de l'ombre" écrite par Jérôme Camut et Nathalie Hug. Ce roman est la suite de Prédation.

Présentation de l'éditeur :
Quand les victimes d'un monstre fascinant et obscène se lancent sur les traces du prédateur qui a dévasté leur vie, elles ignorent qu'elle n'auront pour seules issues que la fuite, la mort ou... les voies de l'ombre.
"J'ai de l'amour pour mes chiens d'attaque. Certains il a fallu les tabasser, d'autres pas. il n'y a pas de règles. C'est ça l'extraordinaire chimie de la nature humaine. C'est passionnant. Approche-toi, ami voyeur. Et n'aie pas honte de ton vice. Viens pénétrer le monde d'un artiste du crime. Il est temps que je me présente et que j'offre ma réflexion à la multitude.
Kurtz."
Jérôme Camut et Nathalie Hug replongent en plein cauchemar les principaux personnages de Prédation.


Les auteurs poursuivent leur effroyable et passionnante aventure mettant en scène Olivier Lavergne, alias Kurtz, Rufus, l'ex flic qui a su retrouver la trace du premier personnage, et, Thomas et Andréas, deux anciennes victimes. Ce second tome est différent du premier car il décrit une traque alors que le précédent roman nous jetait directement dans les griffes de Kurtz. Nous étions prisonniers et essayions de nous échapper avec les personnages alors qu'ici nous suivons les précédentes victimes pour tenter de se venger de ce psychopathe. Aussi, au lieu de décrire le passé de Kurtz, les écrivains innovent en nous dévoilant quelques passages de l'autobiographie de ce personnage. Le lecteur peut ainsi connaître certaines pensées intimes, voire philosophiques, de ce dernier.

Thomas Davron a pardonné à Kurtz; celui qui l'avait injustement fait condamner quelques temps plus tôt. Il ressent le besoin de voir Rufus, l'homme qui l'a sauvé en le sortant de prison. Il se met alors à sa recherche mais s'aperçoit vite, grâce à l'aide du commissaire à la retraite Adrien Béranger, que Rufus est prisonnier de Kurtz.

Michèle Marieck doit fuir. Ce qu'il vient de se passer chez elle annonce le retour de Kurtz. Partie avec quelques papiers importants laissés par son mari, Michèle souhaite tuer l'homme qui a détruit leur vie ... à elle et son mari. Ces documents nous permettent de découvrir l'implication d'un homme très riche avec les activités de Kurtz.

Andréas Darblay est hanté par ce qu'il a vécu. Dans le premier opus, il a été kidnappé et utilisé par Kurtz afin de commettre certains crimes. Sa fille, Clara, s'était évadée du château dans lequel elle était détenue. A présent, la vie de famille se passe mal. Ils n'arrivent pas à discuter de ce qu'ils ont vécu. De plus, Andréas devient violent. Il décide alors de se faire interner quelques temps dans un hôpital psychiatrique, avant de finalement partir sur les traces de Kurtz. Il ressent à la fois de la haine et de l'affection pour son ancien ravisseur. De la haine pour ce qu'il lui a fait subir, et de l'affection car il ressent le besoin d'être à son contact. Assistons-nous à un exemple du syndrome de Stockholm ? Il faudra attendre les dernières pages pour le savoir.

La fin est sublime. Le lecteur pense que les rôles s'inversent mais c'est sans compter sur l'incroyable don qu'a Kurtz de manipuler les personnages. Nous assistons à un triple duel en huis clos : Kurtz-Rufus, Kurtz-Andréas et Andréas-Rufus. J'ai trouvé ce roman un peu en dessous du premier opus mais le final annonce une excellente conclusion à la trilogie : Instinct.

Note : 16/20

mercredi 4 juin 2008

Modus Operandi

Modus operandi est le premier roman de Marin Ledun. Il a d'ailleurs été élu Plume 2007 du premier roman.

Présentation de l'éditeur :
Cette ville pue la mort, marmonne l’inspecteur Éric Darrieux, adossé
à la portière de sa vieille Peugeot.
Tu m’entends, Grenoble ?
La mort par tous tes trous !
Plus de quarante ans que je roule
pour toi. Quarante ans que j’use
mes semelles dans tes rues
et tes escaliers en or gris.
Et que m’as-tu donné en échange ?
M.L.

Marginal opiniâtre et alcoolique invétéré, Éric Darrieux enquête
sur des disparitions d’enfants à Grenoble. Témoins fuyants, preuves confuses… À travers les brouillards de l’alcool, il poursuit un passé tourmenté dans les méandres de la mémoire urbaine.

Eric Darrieux est un inspecteur de police un peu (beaucoup) porté sur la bouteille. Il est revenu sur Grenoble pour enquêter sur l'étrange disparition de trois adolescents. Il aurait pu s'agir d'une fugue mais chaque enfant a disparu à très peu de jours d'intervalle. De plus, un gamin affirme avoir vu traîner près de l'école un homme mystérieux, dégarni et portant un manteau beige. Eric penche pour la thèse de l'enlèvement. Surtout que le quartier a déjà connu une histoire de pédophilie il y a plusieurs années de cela.

Lors de cette enquête, Eric va devoir se battre, dans tous les sens du terme, contre les habitants du quartier, certains flics apparemment ripoux mais surtout contre ses vieux démons qui refont surface. Heureusement, Catherine est là pour l'aider. Elle est médecin légiste et lui donne quotidiennement une dose de morphine afin de calmer une douleur au dos. D'autres personnages vont apparaître lors de l'enquête : le professeur d'anglais des enfants qui donnait des cours particuliers à chacun d'entre eux, Grégory Thiel qui est le propriétaire des caves où se déroulent d'illégales transactions et certains agents de police cachant leur jeu.

La narration est originale. Tantôt victime, tantôt psychopathe et le plus souvent spectateur des actes d'Eric, le lecteur se voit décrire la situation de différents points de vue. Et lorsque ces récits se recoupent, on se rend compte que l'écrivain nous a mené en bateau depuis le début. Que cache la disparition de ces trois enfants ? Qui est le véritable coupable ? Et qui croire ? Marin Ledun signe là un très bon premier roman.

Note : 16/20