Légendes du mythe de Cthulhu 1 est un ouvrage composé de neuf nouvelles autour du mythe de Cthulhu créé par
HP Lovecraft. Ce billet a été mis à jour au fur et à mesure que j'ai lu chacune des nouvelles. Celles-ci ont été écrites par différents écrivains dont Lovecraft, bien entendu.
Présentation de l'éditeur :
Ils sont descendus du ciel et ont régné sur la Terre. Et ils ont été bannis hors du monde. Ils sont couchés dans les sépulcres au fond de la cité perdue de R'Iyeh. Depuis des millions d'années, ils méditent. Ils savent tout ce que nous pensons. Tapis dans la ville engloutie, ils veulent revenir. Parfois ils frôlent le seuil de l'univers. Mais les Grands Anciens savent qu'un jour les étoiles reprendront la position propice dans le cycle de l'éternité. Alors retentira l'appel de Cthulhu : sur toute la surface du globe, les adorateurs secrets accompliront les rites immondes ; la Terre tremblera ; la cité monstrueuse émergera des océans ; les Grands Anciens seront libres de réduire la Terre à merci. Et les hommes se mettront à hurler de peur, de frénésie et de rage déchaînée. - L'Appel de Cthulhu (HP Lovecraft - 1928)
Avec cette première nouvelle, Lovecraft pose les bases de ce qui deviendra par la suite le Mythe de Cthulhu. C'est avec des personnages sans émotion et aux propos quelques peu racistes, que le célèbre écrivain introduit pour la première fois dans ses écrits cet immense monstre doté de tentacules, de griffes et d'ailes. Considéré comme un "Grand Ancien" - une sorte d'ancien Dieu - Cthulhu est enfermé au plus profond des mers. Mais de sa capitale sous-marine R’lyeh, où se situe son cercueil, il arrive à pénétrer dans les rêves de divers humains pour les amener à être ses disciples. L'auteur utilise la première personne pour conter son histoire et nous invite ainsi à pénétrer dans son roman et à partager les peurs de son héros. Son personnage principal récupère, suite au décès de son oncle, divers documents inquiétants relatant les recherches de ce dernier. Ces investigations décrivent des séries de cauchemars retranscrits par ses soins, mais également le terrible accident vécu et raconté par un marin. Lovecraft possède une plume légère et efficace qui semble glisser sur le papier. Aussi, il est indiscutable qu'il bénéficie d'une grande faculté à décrire la peur. A noter l'apparition du
Necronomicon dans cette nouvelle avec cette célèbre citation :
N'est pas mort ce qui à jamais dort, Et au cours des siècles peut mourir même la Mort.
Dans cette nouvelle, le personnage principal se fait recruter par un mystérieux homme qui semble s'intéresser à la magie noire et notamment au
Necronomicon. Le but de cet emploi est de servir de secrétaire et de traduire quelques textes écrits en arabe. Dès le départ, l'ambiance est dérangeante. L'employé est invité à vivre dans une des chambres de la demeure afin d'être le plus souvent disponible. Des bruits étranges surviennent ... à chacun de ces sons la peur paraît grandir sur le visage de son patron. Que cachent ces ténébreux gémissements ? La vérité est encore plus horrible que ce que vous pouvez imaginer ...
- Ubbo-Sathla (CA Smith - 1933)
L'auteur rédige, avec cette nouvelle, une judicieuse remontée dans le temps à l'aide d'une boule de cristal retrouvée chez un antiquaire. Presqu'hypnotisé par le reflet que lui projette l'objet, le personnage principal va se retrouver totalement immergé dans une sorte de contre-courant l'emportant à une époque inconnue par tous ... le début de tout.
Un récit plutôt moyen, non pas pour le style de l'auteur mais pour le contenu de l'histoire. Le fond est creux et n'apporte pas grand chose au mythe. Mise à part peut-être la présence de la mystérieuse et grande Pierre noire située en Hongrie qui pourrait servir de clé permettant d'accéder à un autre monde ... Aucune peur ressentie et peu d'originalité, l'auteur ne réussit pas là où les précédents ont brillé.
- Les Chiens de Tindalos (FB Long - 1929)
On repart sur du bon, du très bon même. Une histoire à rendre fou. L'écrivain Halpin Chalmers a découvert une drogue lui permettant d'entrevoir le passé en élargissant son champ visuel fixé sur le présent ... Une vision très originale du temps avec thèses scientifiques à l'appui. L'homme va remonter le temps loin, très loin, jusqu'à découvrir l'origine de tout. Mais attention à ne pas être vu par les chiens de Tindalos.
- Les Mangeuses d'espace (FB Long - 1928)
Une nouvelle tout à fait honnête et qui respecte l'ambiance Lovecraft. Là, les différents acolytes de l'histoire sont confrontés à une force surnaturelle qui tente de pénétrer les cerveaux humains. La première partie, dans la forêt, est très bonne et le récit aurait pu (du ?) s'arrêter là car les pages qui suivent sont presqu'inutiles. Dommage que la fin ne soit pas à la hauteur du début.
En grand admirateur qu'il est de Lovecraft, Derleth lui rend le plus beau des hommages en donnant vie au mythe de Cthulhu. Entre réel et imaginaire, le lecteur se voit plonger dans l'horreur la plus profonde où Lovecraft fait figure de messie du mal. Cette peur ressentie monte crescendo pour atteindre des sommets ... et l'un d'eux se nomme
Nyarlathotep, l'Homme sans visage qui hante le bois maudit.
- Au-delà du seuil (A Derleth - 1941)
Là encore Lovecraft prend une place importante dans la nouvelle. Après les peurs des bois, Derleth nous entraine dans la maison d'un vieil homme voulant communiquer avec les anciennes créatures qui ont emporté l'oncle Léandre. Le lecteur fait la connaissance de l'effrayant Ithaqua, le marcheur du vent. Encore un très bon récit de la part de Derleth.
La dernière nouvelle est très courte et manque d'originalité bien que le style de l'auteur soit remarquable.
Note : 15/20