dimanche 30 novembre 2008

L'ange du mal


L'ange du mal est le premier roman de Gilles Caillot. Ce roman est sélectionné pour le prix 2008 des Limbes Pourpres.

Présentation de l'éditeur :
Lyon, été 2006. Une série de meurtres, plus atroces les uns que les autres, sont perpétrés dans la capitale Rhodanienne. La police est sur les dents et Massimo Zanetti, capitaine de police à la Criminelle , est investi de l’enquête qui s’avère d’ores et déjà extrêmement compliquée, remplie d’énigmes et d’étranges indices laissés par le tueur sur les corps décomposés et mutilés. Satanisme, magie noire, tortures sexuelles et mentales… La traque du psychopathe l’emmènera jusqu’aux portes de la folie. Accompagnée de Julie Martin, la responsable de l’institut médico-légal de Lyon, dont il est toujours amoureux et de toute son équipe d’investigation, le capitaine Zanetti va mener la chasse dans la ville entière et nous emmener jusqu’aux plus profond d’un des lieux les plus mystérieux de la cité Lyonnaise : Les catacombes.

L'ange du mal est un bon premier roman avec ses qualités mais aussi avec ses défauts. Des défauts de premier roman sans doute. Gilles Caillot maîtrise très bien l'écriture et son roman se laisse dévorer sans soucis. Les premiers mots qui vous viennent à l'esprit lorsque vous avez refermé le livre sont : sanglant, pervers, diabolique ... L'œuvre est brutale. L'auteur joue avec le dégoût du lecteur. L'horreur est poussée très loin alors âmes sensibles, abstenez-vous !

Un tueur en série sévit sur Lyon et utilise des techniques affreuses pour torturer et mutiler ses victimes. Qui est-il ? Et pourquoi agit-il de la sorte ? Massimo Zanetti est le capitaine de Police qui s'occupe de cette affaire. Aidé par la charmante légiste, Julie Martin, ils vont tous les deux découvrir l'œuvre perverse d'un grand malade au passé trouble et bouleversant.

Des membres coupés, du sang, des viscères présentant un aspect brillant et mouillé ... L'auteur en rajoute encore et encore jusqu'à réussir à vous dégoûter. De ce côté, l'auteur a réussi son pari. Là où le roman est moins bon, d'après moi, c'est au niveau du suspense. La trame est très classique et le lecteur s'attend assez à l'avance à ce qu'il va se produire par la suite. Malgré cela, Gilles Caillot a réussi à me captiver avec un final époustouflant et digne des grands romans d'horreur.

La petite cloche sonnait sans discontinuer ce matin comme un dernier hommage ...

Tout roman apporte sa part de culture. Histoire (ici de la ville de Lyon), nouvelles technologies, techniques de médecine légale ... Il est toujours difficile pour un auteur de les placer dans le contexte du roman policier. Dans ce roman, j'ai eu l'impression que l'auteur ne savait pas toujours comment aborder le sujet. Raconter l'histoire des catacombes de la ville de Lyon en plein milieu d'une discussion tendue entre deux flics au sujet du tueur m'a gêné ... Au final, malgré ces quelques défauts, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire L'ange du mal et c'est sans hésiter que je lirai sa suite : Réminiscence.

Note : 14/20

dimanche 16 novembre 2008

Instinct


Instinct est le dernier tome de la trilogie de Les voies de l'ombre (voir Prédation et Stigmate) de Jérôme Camut et Nathalie Hug. Ce polar est sélectionné pour le prix 2008 des Limbes Pourpres.

Présentation de l'éditeur :
Et s’il suffisait de 25 tueurs pour plonger la France dans le chaos ? Une meute sans visage dressée par un pervers de génie pour frapper leurs cibles avec une perfection terrifiante…
Et s’il suffisait d’un seul homme ?
Pour que nous nous mettions tous à douter…

Après le très ingénieux Prédation et la chasse à l'homme, Stigmate, Kurtz revient et ses grands projets se mettent enfin en place. Alors qu'il doit s'échapper d'une prison où il est retenu par un ennemi qu'il n'arrive pas à déterminer, un évènement tragique survient à Berlin.

Mais à l'impossible nul n'est tenu.

Shan se réveille dans un hôpital allemand suite à un accident. Malheureusement pour elle, elle a perdu la mémoire et ne sait donc pas qui elle est. D'où lui viennent ses capacités à se battre ? Le début du roman est extrêmement bien ficelé. D'un côté, le lecteur découvre cette étrange femme et poursuit avec elle l'exploration de sa mémoire. De l'autre côté, Kurtz nous livre la force qu'il déploie face à une situation périlleuse et non attendue.

Toute la souffrance accumulée n'attend qu'un signe pour se muer en violence et en haine.

Tout au long du roman le rythme effréné est soutenu et on ne peut s'empêcher de penser à certains films d'action tels que La Mémoire dans la Peau, Assaut, Apocalypse Now bien entendu ou encore la série 24 Heures Chrono dont l'un des personnages de la Cellule Anti-Terroriste s'appelle Ryan Chappelle (ressemblance au nom de Yann Chopelle dans le roman ; hasard ?).

Quand on me retrouvera, on saura que je n'étais pas n'importe qui.

Kurtz, bien qu'affaiblit, a toujours des ressources et le commissaire Eliah Daza et autres policiers vont en faire les frais. De Paris à la Roumanie, des meutes de tueurs sanguinaires agissent sous les ordres d'un seul homme ; un homme qui impose sa vision de la vie aux yeux du monde. Toujours autant manipulateur que dans les précédents romans, les auteurs s'attardent pourtant un peu moins sur le passé du personnage.

JE SUIS CELUI QUE L'ON NE PEUT ENVISAGER !

Malgré de nombreuses scènes d'actions et une première moitié de roman sensationnelle, j'ai trouvé que la seconde partie était moins passionnante. Je trouve que les auteurs ne sont pas allés au bout des choses avec cette mystérieuse Shan. Néanmoins le roman reste très bon et le lecteur aura la surprise de découvrir en annexe le cahier intime de Kurtz qui nous livre ses secrets et méthodes qui ont permis d'accomplir son œuvre.

Note : 16/20

mardi 4 novembre 2008

Berceuse

Berceuse est un roman de Chuck Palahniuk ; le créateur du célèbre Fight Club.

Présentation de l'éditeur :
Quoi de plus inoffensif pour s'endormir qu'une berceuse tendrement lue le soir ? Rien à voir avec la mort subite du nourrisson, génératrice des pires angoisses des parents penchés sur le souffle nocturne du nouveau-né. Le journaliste Carl Streator y verrait pourtant comme un lien, un je-ne-sais-quoi d'inexpliqué. Il y aurait un livre qui tue. Une comptine mortelle. En plein cœur des Etats-Unis. Un recueil pour enfants constitué de poèmes... Carl Streator en parle à son patron, lui en lit un extrait... et le voit s'affaisser devant lui pour ne plus se réveiller. L'enquête peut commencer. Combien de livres en circulation dans le pays ? Combien le savent et pour quel usage ? Quel pouvoir absolu pour celui qui en aura l'ultime possession !... Un livre de Palahniuk ne se résume pas, c'est déjanté, subversif et incroyablement lucide.

Lire du Palahniuk est une expérience. Ça ne ressemble qu'à du Palahniuk. Il vous entraine dans ses délires sans pour autant perdre pied. Bercé d'humour noir et de fantastique, le lecteur participe à un road-movie (road-book ?) sur papier dans lequel il va parcourir de multiples bibliothèques et librairies à la recherche de recueils de comptines pour enfant où est placé malencontreusement la chanson d'élimination.

Et moi je compte 1, je compte 2, je compte 3 ...

Carl Streator est journaliste et enquête sur une série de meurtres inexpliqués ; des bébés morts sans raison apparente. Ses recherches vont l'amener à croiser le chemin de l'étrange Helen Hoover Boyle ; agent immobilière un peu particulière ... En effet, à l'aide de fantômes et de maléfices, elles terrorisent les nouveaux propriétaires pour qu'ils quittent leur chaumière afin de pouvoir la revendre à de nouvelles victimes. Carl ne mettra pas longtemps à se rendre compte que son enquête est rapport à un sortilège.

Peut-être que les humains sont simplement les alligators de compagnie que Dieu a virés dans les toilettes d'un coup de chasse.

Mona est l'assistante d'Helen, Oyster son impitoyable petit-ami. Tous ensemble ils vont se mettre à la recherche de recueils pour enfant dont l'une des berceuses est mortelle. A la simple pensée ou prononciation des quelques vers de l'envoûtement, la personne visée meurt instantanément. Mais le plus important, reste à retrouver le fameux grimoire d'où est sortie cette berceuse. C'est sans compter les réelles motivations de chacun ...

Et voici Big Brother qui chante et qui danse pour que je ne me mette pas à trop penser pour mon propre bien.

Trahison, possession, humour noir, destin nihiliste ... Chuck raconte son histoire à base de fantastique mais parle de la vie, la vraie ; celle où l'esprit de l'Homme est possédé par de pompeux discours politiques, de publicités abrutissantes et d'émission pervers tel Big Brother pour vous faire marcher dans leur rang ... la consommation en masse ! Carl ... pour Karl Marx ? ... le célèbre philosophe et théoricien considéré justement comme nihiliste par l'aristocratie russe ...

C'est juste ma génération qui essaie de détruire la culture existante en propageant sa propre contagion.

Tantôt passionnant par ses allusions et ses métaphores, tantôt légèrement ennuyeux, mon avis concernant ce roman est mitigé. J'ai eu l'impression qu'il manquait quelque chose aux personnages pour les rendre plus attachants ... ou plus maléfiques encore. Néanmoins je viens de découvrir un auteur très imaginatif.

Note : 14/20