dimanche 26 décembre 2010

Masque de sang

Masque de sang est un thriller de Joyce Carol Oates sous le pseudonyme de Lauren Kelly. Sortie prévue en janvier 2011 aux éditions Albin Michel.

Présentation de l'éditeur :
Sous le pseudonyme de Lauren Kelly, la grande romancière Joyce Carol Oates, Prix Femina 2005 pour Les Chutes, poursuit en parallèle une carrière d’auteur de suspense. Vénéneux et diabolique, ce roman nous propulse sur la scène underground new-yorkaise, où Drew Hildebrand, riche et fantasque mécène, provoque le scandale autour d’une exposition de "bio-art" qui présente fœtus et masques de sang humain, dont un à sa propre effigie. Est-ce pour cela qu’elle disparaît de sa propriété au bord de l’Hudson ? Seul indice sur les lieux : un crucifix. Et seul témoin : sa nièce, retrouvée à demi nue dans un parc, sous l’emprise du "crystal meth", et dont les réminiscences floues peuvent être les conséquences de la drogue comme du traumatisme qu’elle a subi...
La femme, le corps, le pouvoir, la sexualité... autant de thèmes chers à Joyce Carol Oates, exploités de main de maître dans ce suspense subtil et obsédant.


Avec une écriture fluide et un style des plus agréables, l'auteure nous entraîne dans une machination où la femme et l'art se retrouvent au centre du récit. La femme domine le texte, l'histoire, elle est synonyme de liberté, de puissance et de découverte. Elle est l'âme cachée du diable pour certains et une actrice indispensable à l'évolution de l'art pour les autres.
A l'instar de Marta, la nièce de la célèbre Drew Hildebrand, le lecteur découvre le bio-art, la nouvelle mode artistique de New York, la ville de tous les excès et de tous les pêchés. Et d'ailleurs les excès et les pêchés ne manquent pas du côté des artistes, à tel point que de nombreuses rumeurs circulent sur Chateauguay Springs, sorte de lieu prophétique de l'art moderne et de communauté spirituelle tenu par la grande et impressionnante Drew Hildebrand. Mais lorsque les rumeurs vont trop loin ou lorsqu'elles rejoignent la réalité, tout se met à déraper ...

La mort n'est effrayante que si on résiste, si on ne résiste pas, la peur s'en va.

Inlâchable du début à la fin, Masque de sang se démarque par sa capacité à entraîner son lecteur dans le récit sans jamais le lâcher ni l'ennuyer. La faculté de l'auteure à nous donner envie de découvrir ou redécouvrir le monde de la peinture et des autres arts en tout genre est sans appel.
Face à cet ouvrage, j'ai vécu une sorte de syndrome de Stendhal au travers des mots de l'auteur. A tel point que j'ai eu la sensation de pénétrer dans le roman et de découvrir les personnages par le biais de coups de pinceaux.

On pouvait dire que c'était laid, à la façon dont les êtres humains sont laids vus de très près, ou bien que c'était beau, comme les êtres humains sont beaux, vus de très près.

Ce masque de sang cache derrière sa couverture un thriller d'une haute intensité sortant des sentiers battus américains pour nous offrir le temps de 300 pages une virée underground en enfer. Le roman, sous ses allures proprettes et soignées, s'avère être un véritable page-turner. L'année 2011 s'annonce bien car Masque de sang est un roman monstrueusement beau, une œuvre qui sonne juste et qui ne manque pas d'ingéniosité.

samedi 25 décembre 2010

Transparences

Transparences est le premier polar de l'excellent écrivain français de science-fiction Ayerdhal.

Présentation de l'éditeur :
Elle tue sans hésiter, réagissant à tout ce qu’elle considère comme une agression sexuelle ou une simple atteinte à sa liberté. Ses actes sont toujours spontanés, brefs et extrêmement efficaces. Elle disparaît ensuite sans laisser de trace ni souvenir précis aux éventuels témoins… Qui est Anne X, meurtrière à douze ans de ses parents et d’un couple d’amis, soupçonnée depuis lors de près d’un millier de meurtres ? Criminologue québécois installé à Lyon, où il travaille pour Interpol, Stephen va de surprise en surprise au fur et à mesure qu’il explore son dossier. D’autant que l’implacable tueuse intéresse au plus haut point les services secrets de différents pays…
Par-delà la silhouette fascinante et insaisissable d’Anne X, c’est toute notre histoire contemporaine, de l’assassinat de Kennedy aux attentats du 11 septembre, que déploie Ayerdhal dans ce thriller politique qui est aussi, tout simplement, un grand roman de notre temps.

Ayerdhal est un nom qui circule beaucoup dans le monde littéraire, aussi bien pour les amateurs de science-fiction que ceux de polar, mais également, et plus généralement, pour les amoureux de la langue française. Car Ayerdhal, de son vrai nom Marc Soulier, n'est pas qu'un conteur de génie, il est également un écrivain de haut vol. Son vocabulaire riche et ses tournures de phrases alliés à une structure narrative presque parfaite forment un récit totalement excitant et ingénieux.
L'auteur sait comment nous faire languir, nous donner l'eau à la bouche, exciter notre curiosité en laissant la recherche d'Ann X s'éterniser dans la première partie, laissant croire à une chasse aux fantômes.

Personne ne s'est affolé. Personne n'a eu peur. Tout s'est déroulé trop vite, trop "naturellement".

Avec Transparences, Ayerdhal écrit l'histoire d'un fantasme ; une femme tellement parfaite qu'elle en devient presque invisible aux yeux du système. A croire que ce robin des bois au féminin ne représente pas moins à elle toute seule la condition de la femme, sa place dans notre monde. Elle contredit tous les à priori machistes que subissent les femmes depuis des siècles.
Le texte ne manque pas d'humanité malgré les nombreux meurtres violents et peu ragoutants. Stephen, notre héros d'Interpol, prend toujours le temps de discuter avec son ami Michel, sans domicile fixe, autour d'un petit-déjeuner improvisé sur le banc d'un parc public. Ce dernier, dégoûté depuis toujours par le système, offre au psychologue une vision du monde hors du commun qui lui permettra de mieux comprendre qui se cache derrière ce mystérieux nom d'Ann X. Michel fait don à Stephen de voir ce qui, jusqu'alors, était invisible au regard des hommes hypnotisés par la société actuelle.


C'est après cette espèce d'idéale que tu cours aujourd'hui, pas après une tueuse en série.

Comme son personnage muni de son sabre, l'auteur sait donner des coups de plume violents dans le but de trancher l'attente du lecteur face à la difficulté de l'enquête. Dès que le rythme semble s'essouffler doucement, il en remet une couche pour nous surprendre et cadencer son récit.
L'auteur prend également un malin plaisir à jouer avec nos doutes, il arrive avec virtuosité à embellir son personnage pourtant terriblement cruel. Ann X sème le trouble dans l'esprit de Stephen, mais également dans celui du lecteur.
En plus d'être un fabuleux polar, Transparences est un roman magnifique, intelligent et offrant à qui voudra bien le voir un magnifique message de paix.

mercredi 8 décembre 2010

Satané Dieu !

Satané Dieu ! est un roman de Jean-Louis Fournier, l'auteur de Où on va, papa ?

Présentation de l'éditeur :
Quand Dieu eut fini le monde, il se recula pour l’observer. Et il dit : « Cela est bon. Peut-être trop bon pour eux... »
Dieu loge maintenant avec saint Pierre au dernier étage d’une grande tour. Dieu s’ennuie. Les hommes s’amusent. Dieu est jaloux.
« Vous avez réussi le paradis, il n’y a pas de raison que vous loupiez l’enfer », lui dit saint Pierre.
Encouragé, Dieu invente dans la foulée: la famine qui décime, la culpabilité pour tout gâter, la rentabilité pour tout gâcher, TF1, la surpopulation jusqu’à saturation, les guerres de religion comme punition, après Mozart, Jean-Michel Jarre, et, pour se marrer pendant les fêtes de fin d’année, un bon raz de marée...
Un essai de théologie légère, qui ose enfin regarder Dieu dans les yeux.

C'est avec près de 150 pages que Jean-Louis Fournier nous raconte l'histoire de Dieu et de Saint-Pierre qui, colocataires, jettent un œil sur le monde qu'ils dominent en habitant tout en haut d'un immense immeuble. Plus ils les regardent et plus leurs voisins du bas, les hommes, les déçoivent. C'est pourquoi ils, enfin surtout Dieu, vont s'amuser à leur pourrir leur existence.
Satané Dieu ! est clairement une satire sociale qui n'oublie aucun artisan de l'anti-culture ou de la mondialisation. Bien entendu, l'auteur n'oublie pas de se moquer gentiment de l'église mais il appuie son humour noir d'une manière plus générale sur la société.
Satané Dieu ! est un roman hilarant, original et intelligent qui se lit très vite et nous offre un moment de pur bonheur dont il ne faut pas passer à côté.

Extrait (page 52) :
Et les hommes ont fermé les maisons de la culture, les bibliothèques, les cinémas d'art et d'essai, les musées et les bureaux de poste...
Dieu venait d'inventer la rentabilité.

lundi 6 décembre 2010

Requins d'eau douce

Requins d'eau douce est un roman d'Heinrich Steinfest, auteur d'origine autrichienne.

Présentation de l'éditeur :
Un corps flotte dans une piscine au vingt-huitième étage d’un immeuble viennois : déchiqueté et unijambiste. Une minuscule prothèse auditive gît au fond du bassin. Aucune piste sérieuse en vue. L’homme aurait été tué par un requin, ce qui ressemble plutôt à une mauvaise plaisanterie. Richard Lukastik, de la police de Vienne, prend les choses en mains. À 47 ans, l’inspecteur passe pour antipathique mais irréprochable, retors et fou. Il se déplace en Ford Mustang or mat, n’écrase jamais ses cigarettes, dîne chaque soir d’une soupe chez ses parents, n’utilise pas de gants au sens propre comme au figuré, admire le philosophe Ludwig Wittgenstein dont il a toujours un livre en poche qu’il ouvre à l’occasion à n’importe quelle page pour trouver un sens à sa journée.
L’enquête est à l’image de celui qui la mène : mordante et dubitative.

Le roman commence sans préliminaire, directement sur la scène du crime. Et quel crime ! Un corps est retrouvé déchiqueté dans une piscine située au sommet d'un immeuble de Vienne. Curieusement, l'homme a été victime d'un requin ... Déjà naissent les pires scénarios possibles et les plus improbables dans la tête de tous les agents de police. Comment un homme a t-il pu finir sa vie dans la gueule d'un requin en plein centre de la capitale autrichienne ? Comment s'est-il retrouvé dans cette piscine ? Et le plus important, où est ce prédateur des mers ?
Richard Lukastik va tenter de répondre à toutes ces questions avec l'aide de quelques inspecteurs. Mais marcher vers l'inconnu comporte des risques et ils vont bien entendu en faire les frais.

Et ils ne surgissent assurément pas du néant pour se métamorphoser en sélaciens carnivores, attaquant et tuant les hôtes des piscines bourgeoises avant de retourner à leur invisibilité d'origine.

On sent que c'est avec beaucoup de plaisir et de fierté que l'auteur nous promène dans les rues et les recoins de Vienne. Heinrich Steinfest use d'un style qui peut sembler parfois lent et qui, à quelques rares occasions, ralentit le rythme mais ce choix est justifié puisqu'il permet au lecteur de se faufiler sans difficulté dans le décor au côté de l'inspecteur Lukastik.
Personnage haut en couleur, Richard Lukastik est un pur héros de roman noir. A lui seul, il dégage une telle mélancolie qu'il pourrait presque faire passer l'enquête pour une broutille. Pourtant l'enquête est originale et on se prend vite au jeu. Les questions jaillissent par dizaines, différents scenarii se créent dans notre tête mais jamais la vraie solution n'est découverte.
Requins d'eau douce est un roman noir à couper le souffle. Original et bénéficiant d'une écriture soignée, le récit sort quelque peu de l'ordinaire et se différencie totalement du style 'thriller' pour le plus grand plaisir de certains.

vendredi 3 décembre 2010

Prix Agostino 2011

Comme chaque année, le festival Quais du Polar propose son concours de nouvelles : le concours Agostino. Ci-dessous vous trouverez toutes les explications nécessaires pour participer ! Bonne chance à tous !



« Juste avant la nuit »
Dans le cadre du festival Quais du Polar, qui se tient à Lyon les 25, 26 et 27 mars 2011 est organisé
un concours de nouvelles. Chacun peut participer à ce grand concours entièrement libre et gratuit et
concourir au prix « Agostino » qui sera remis par le Maire de Lyon le samedi 26 mars 2011, en présence
des auteurs invités au festival.

En hommage à Claude Chabrol, nous proposons le titre de l'un de ses films noirs comme fil rouge de
cette édition 2011: "Juste avant la nuit".

Partez de cette expression, au sens propre ou figuré, et laissez libre cours à votre imagination pour
écrire la meilleure nouvelle policière.

Les règles du jeu :

LE FOND :
Un polar urbain,
mais le polar est un genre généreux et le champ vous est libre de l’intrigue policière au fantastique, du gris au
noir le plus noir, du populo le plus crasseux au bobo le plus snob.

LA FORME :
A vous de la choisir pour servir votre propos, le soliloque, le dialogue, la lettre plus ou moins ouverte, la lettre
plus ou moins anonyme, l’échange de lettres, la scène de théâtre, le chien écrasé cher à la presse...

UNE LONGUEUR :
6000 signes maximum, espaces compris. Indiquez le nombre de signes à la fin de votre nouvelle.

UN TITRE :
A vous de le choisir.

UNE DATE LIMITE :

Texte obligatoirement dactylographié, envoyé de préférence par e-mail, remis le 1er mars 2011 au plus tard
(affranchissement ou date d'envoi de l'e-mail faisant foi). Les coordonnées de l’auteur avec nom, prénom,
date de naissance et adresse doivent impérativement être indiquées.

ADRESSE :
e-mail : nouvelles@quaisdu polar.com
courrier : Quais du Polar, « Concours de nouvelles », 20 rue de Constantine - 69001 Lyon.

Bon courage, bonne inspiration et rendez-vous sur les Quais du polar !