dimanche 31 mars 2013

Justin Case - Terminus New York City

Justin Case est une nouvelle série policière destinée aux jeunes et écrite par Jean-Luc Bizien, auteur de nombreux romans dont la superbe trilogie des Ténèbres que j'apprécie particulièrement.

Présentation de l'éditeur :
Justin Case, orphelin new-yorkais d'une vingtaine d'année, a hérité de la fortune colossale de ses parents, morts dans des circonstances mystérieuses. En attendant de réussir à faire toute la lumière sur ce qu'il considère comme un assassinat doublé d'un erreur judiciaire, il a décidé de mettre son temps et son argent au service des oubliés de la justice.
Lamarre Dawson, criminel repenti accusé d'un crime crapuleux, patiente dans le couloir de la mort. Déclaré coupable par la justice américaine au terme d'un procès expéditif, il ne peut plus compter que sur Justin Case pour prouver son innocence. Aidé d'Helena, Sonny et Matthew, le jeune milliardaire n'a qu'une semaine pour accomplir son oeuvre de justicier. De sa tour de verre aux bas-fonds de Harlem en passant par la très chic State Island, il va croiser la route de la pègre, mais aussi des services secrets, dont les intérêts semblent étroitement et dangereusement mêlés à cette affaire...

Le 4 Avril sort le début des aventures de Justin Case, héros jeune, milliardaire, courageux et généreux. Il a tout pour plaire. Ses ressemblances au célèbre personnage de bande dessinée Largo Winch sont inévitables mais sa personnalité est belle et bien unique.
Sa relation avec ses amis proches révèlent que le jeune homme ne manque pas d'humour et de panache. J'ai tout de suite accroché avec ce personnage et même avec les autres d'ailleurs. Les personnages sont tous différents et on les imagine très bien dans un film d'animation. Ils sont dynamiques, intelligents, savent se battre et ne manquent pas de ruses pour se sortir de leurs pétrins. Leur petite équipe très éclectique m'a un peu fait penser à Mission Impossible.

Ce qui en fait un livre jeunesse n'est pas dans l'intrigue. Celle-ci aurait d'ailleurs pu donner un bon roman noir. Non, ce sont vraiment les personnages, la fraicheur de leurs dialogues et leur optimisme permanent qui donne cette impression de jeunesse.
L'ouvrage est très intéressant puisqu'il fait constamment réfléchir et participer son lecteur à travers de petits jeux et énigmes. Justin Case est un roman vivant, dynamique et qui va sans aucun doute plaire à la population visée ; une population plutôt jeune, adolescente. En tout cas, moi, j'ai beaucoup aimé.

jeudi 28 mars 2013

La Voix des Maisons

La Voix des Maisons est un roman de Jean Songe aux éditions Kyklos.

Présentation de l'éditeur :
Génésistrine, village dans un coin indéterminé du sud de la France, abrite un Centre Psychiatrique Expérimental. Les patients et les autres résidents vivent ensemble, sans que la distinction entre eux soit toujours évidente.
La vie du Centre est soudainement perturbée par une inscription mystérieuse sur le mur d'une Maison, semant la zizanie dans tous les esprits.
Le docteur Blochpal sait que le fauteur de troubles doit être démasqué au plus vite afin d'empêcher la situation de dégénérer.
La multiplication des graffitis puis la découverte d'animaux dépecés vifs vont menacer la vie de toute la communauté.
D'autant plus que l'armée est prête à tout pour récupérer Sophia Killus, une tueuse d'élite qui s'est échappée d'une base secrète et qui rôde autour du Village.
Joseph Hiden, lui, se sent particulièrement visé. Saurait-on à quels « jeux » il se livre, avec sa complice aveugle, sur les femmes du Village ?
Les réponses à toutes les questions se trouvent peut-être dans le Monde Imaginâme...

Totalement inclassable, La Voix des Maisons fait partie de ces textes hors du commun qui risquent de rester longtemps dans les mémoires de ses lecteurs. Avec son style plutôt brusque, le roman ne manque pas d'humour, en plus de son originalité très marquée. Détonnant et étonnant, c'est comme cela que je vois le roman. On ne s'attend à rien, tout est surprise et rien n'est fait dans la demi mesure.
L'auteur a t-il abusé de psychotropes ? A t-il subi l'une des nombreuses expériences extraterrestres tenues secrètes par la CIA ? La Voix des Maisons semble plutôt être un micmac contrôlé de tout ce dont l'auteur a rencontré tout au long de sa vie.

Les larmes, je les ravalais.

Joseph Hiden arrive un peu par hasard dans un village qui dévoile peu à peu son vrai visage. Parmi des habitants complètement barrés, on ne sait reconnaître les sensés des extravagants.
Au fur et à mesure, le cerveau quelque peu déraillé de Joseph baigne dans un bouillon de cultures souvent citées comme impropres. Du cinéma à la musique, on goûte à toutes les sauces, les plus piquantes surtout. On se balade dans une sorte de village aussi rassurant que Silent Hill tout en rencontrant des personnages aussi 'banals' que dans Lost Highway ... c'est dire le délire dans lequel on se trouve.
Le final aux relents d'un grand réalisateur cité dans la Voix des Maisons, et dont je tairais le nom pour ne rien révéler, a de quoi surprendre. J'adorerais voir ce que pourrait donner une adaptation cinématographique.

mardi 19 mars 2013

Ne réveillez pas le diable qui dort

Ne réveillez pas le diable qui dort est le nouveau thriller de John Verdon, l'auteur américain de N'ouvre pas les yeux.

Présentation de l'éditeur :
« Pendant dix ans, je me suis endormi dans la paix de ma justice et de mon message au monde. Forcez-moi à reprendre les armes et le prix sera terrible. Arrêtez ce que vous êtes en train de faire. Arrêtez tout de suite où il y aura à nouveau du sang, encore plus de sang. Vous êtes prévenus. Ne troublez pas ma paix. »
Dix ans après sa terrible série d'assassinats, le « Bon Berger » se réveille lorsqu'une journaliste entreprend une série documentaire pour tenter de percer le mystère de son « manifeste ». Pour tout le monde, l'affaire était classée...
Pour tout le monde, sauf pour l'ex-enquêteur vedette du New York Police Department, Dave Gurney, qui est persuadé que le FBI et ses profilers se sont trompés.
Menacé de toutes parts, abandonné par ses amis, Gurney sait qu'il doit affronter le plus terrible des prédateurs, un serial killer qui reprend du service...

La négation est de mise dans les deux derniers titres des enquêtes de l'ancien inspecteur David Gurney. Personnage à la retraite qui se voit devenir le héros d'une trilogie. Ne réveillez pas le diable qui dort sonne encore comme un avertissement que le lecteur devrait écouter ... car ce genre de diable, il ne vaudrait mieux pas le rencontrer.
L'histoire a tout d'un scénario de film contemporain à la "sauce américaine". Télé-réalité, FBI et suspects à gogo. Mais, détrompez-vous, le tout n'a rien de caricatural et ne ressemble en rien à une "teen story". L'univers est sombre et ce malgré quelques personnages plutôt lumineux, joyeux, avec parfois des petits soucis personnels.

Les dégâts psychiques potentiels sont énormes quand le comportement érigé en modèle est aussi le comportement que l'on punit.

C'est caméra sur l'épaule que l'on suit Gurney et la jeune Kim dans leur enquête visant à comprendre comment les familles des victimes vivent leur deuil. Tandis que la jeune femme avance dans ses interviews destinés à être diffusés sous forme de mini séries documentaires à la télévision, l'ex flic se met à analyser profondément l'affaire et à fouiner un peu partout pour peindre le profil psychologique du "Bon Berger". Mais les témoignages et les résultats des enquêtes passées donnent beaucoup de contradictions quant à ce profil. David soulève alors de nombreuses interrogations qui ne sont pas au goût de tout le monde ...
Et le diable se réveille. Et il frappe. Encore et encore.

Ne réveillez pas le diable qui dort ne manque pas de suspense et contrairement à N'ouvre pas les yeux, je ne lui ai trouvé aucun problème de rythme. L'histoire est bien ficelée et le tueur en série est très malin, ce qui, par conséquent, offre une intrigue plutôt astucieuse.

mercredi 13 mars 2013

La splendeur de la vie

La splendeur de la vie est une romance de Michael Kumpfmüller.

Présentation de l'éditeur :
En juillet 1923, Franz Kafka séjourne avec sa sœur à Müritz, petite station balnéaire de la Baltique. C’est là qu’il rencontre Dora Diamant. Il vient d’avoir quarante ans et il est gravement malade ; elle en a vingt-cinq, et elle est la vie même. Elle sera son dernier amour, probablement le plus accompli, certainement le plus poignant.
Michael Kumpfmüller s’est imprégné des journaux, de la correspondance et des carnets au point de se fondre dans l’âme et dans le style de Kafka, dont ce bouleversant roman d’amour nous révèle un visage que nous ne connaissions pas.
Un hommage à l’un des plus grands écrivains du XXe siècle, un livre d’une portée universelle.

De la vie de Franz Kafka, je ne connaissais que très peu cet épisode qui fut aussi bien douloureux que magnifique pour l'auteur. Il est bon de remercier l'auteur, Michael Kumpfmüller, d'avoir réussi à faire de Franz Kafka un véritable personnage de roman. Il est surprenant de voir à quel point les personnages semblent réels, on les imagine parfaitement à l'époque dans leur chambre vétuste au cœur d'un Berlin en crise. On peut se délecter également de certains passages magnifiques sur le travail d'écriture de Kafka et de quelques références à ses œuvres.

L'auteur nous révèle une facette peu connue de l'auteur pragois. Il paraît totalement apaisé dans les bras de sa douce, la jeune Dora qu'il a rencontré à Müritz lorsqu'il se reposait auprès de sa famille. D'ailleurs on apprend à quel point sa famille est soudée et tient à cœur de le sauver de cette maladie qui le ronge un peu plus chaque jour. Ses sœurs, très présentes auprès de lui, sont importantes à ses yeux et on voit bien que leurs avis comptent beaucoup pour lui.

regarde ce que tu as fait de moi, même cela je te le permets

Mais le personnage le plus impressionnant est bel et bien Dora Diamant, la jeune juive de l'est venue s'installer à Berlin où elle essuie parfois des insultes antisémites et s'occupe courageusement de l'homme qu'elle aime plus que tout. Leur histoire, que dis-je, leur passion, entre Kafka et elle, a tout pour devenir une tragédie, mais, au final, on s'aperçoit que l'auteur ne respecte pas les règles et libère beaucoup de beauté à cette fin que l'on sait courue d'avance. La fin se termine mal, certes, mais on la connait à l'avance et ce qui ressort de celle-ci est le romantisme fou où l'on voit les deux amants liés jusqu'au bout.

La splendeur de la vie m'ouvre les voies d'un romantisme moderne que je ne connaissais pas. L'ouvrage est évidemment doublement intéressant, pour l'histoire magnifique mais également pour la partie biographique d'un auteur talentueux et hors du commun.
J'ai adoré.

Quand j'écris je suis insupportable.