samedi 9 décembre 2017

La reine du bal

La reine du bal est le nouveau roman de Mary Higgins Clark coécrit avec Alafaire Burke et publié aux éditions Albin Michel depuis le 15 novembre 2017.

Présentation de l'éditeur :
Ce soir-là, elle était la reine du bal... pour la dernière fois : la riche et mondaine Virginia Wakeling a été tuée lors du gala du Metropolitan Museum dont elle était l'une des plus généreuses donatrices, vraisemblablement précipitée du toit. Par qui  ? L'affaire n'a jamais été élucidée. 
Trois ans plus tard, Laurie Moran, l'enquêtrice phare de l'émission Suspicion, s'empare du cold case. Elle découvre vite que Virginia était une femme très courtisée : un petit ami nettement plus jeune qu'elle, désigné à l'époque comme le principal suspect, mais également nombreuses de personnalités en vue - collectionneurs, promoteurs immobiliers, entrepreneurs... - avaient noué avec elle d'étroites relations.
Tous étaient présents lors de la célèbre soirée caritative. Mais qui aurait eu intérêt à se débarrasser de Virginia  ?

Après Le Piège de la Belle au bois dormant, la nouvelle enquête à haut risque de Laurie Moran, aux prises avec l'univers à la fois frivole et impitoyable de la jet-set new-yorkaise.

Après L'affaire Cendrillon, que j'avais lu il y a quelques temps, et Le Piège de la Belle au bois dormant, le duo d'écrivains revient pour une nouvelle enquête avec, comme enquêtrice, Laurie Moran qui tient une émission de télévision couvrant les investigations policières non résolues.

Le cas de Virginia est intriguant. Veuve riche, elle attire les convoitises et les jalousies par centaines. Lors d'un gala donné au Metropolitan Museum, cette femme tombe du toit et est retrouvée morte quelques mètres plus bas. Qui l'a tué et pour quel motif ? Nombreuses sont les personnes que l'on peut suspecter. Son nouveau petit ami plus jeune ? Ses enfants ? Un membre de la famille ou encore un employé ?
Laurie Moran se casse les dents avec son équipe de choc pour connaître la vérité quitte à dépasser légèrement les limites de la loi pour avoir des aveux. Son émission et ses caméras aident à dénouer les langues. Mais attention au danger, une telle enquête n'est pas sans risque comme peut lui rappeler son père anciennement policier.

On entre assez vite dans l'histoire et les personnages sont plus ou moins attachants. L'enquête nous envoie sur différentes pistes mais on devine assez rapidement qui peut être l'assassin. Ne reste plus qu'à trouver le mobile, pas si compliqué que cela, et à savoir, à la façon d'une partie de cluedo, comment s'est déroulé le meurtre. J'avais préféré L'affaire Cendrillon mais ce roman n'en reste pas moins efficace niveau suspense !

samedi 28 octobre 2017

Manuel d'exil

Manuel d'exil - comment réussir son exil en trente-cinq leçons - est un ouvrage autobiographique de l'auteur bosnien Velibor Colic. L'ouvrage a été édité par Gallimard en mai 2016.

Présentation de l'éditeur :
«Fraîchement restauré, le foyer de demandeurs d’asile à Rennes me fait penser à mon lycée. Une grande porte vitrée, d’interminables couloirs, sauf qu’ici au lieu des salles de classe on a des chambres pour les réfugiés. Dans le hall central il y a une carte du monde avec les petits drapeaux du pays des résidents. La misère du monde s’est donné rendez-vous à Rennes en cette fin d’été 1992. 
Je suis accueilli par une dame aux énormes lunettes. Elle parle doucement en me regardant droit dans les yeux. Je saisis que je vais avoir une chambre simple, pour célibataire, que la salle de bains et la cuisine sont communes et que j’ai droit à un cours de français pour adultes analphabètes trois jours par semaine. 
Je suis un peu vexé : 
– I have BAC plus five, I am a writer, novelist… 
– Aucune importance mon petit, répond la dame. Ici tu commences une nouvelle vie…» 
Après avoir déserté l’armée bosniaque, le narrateur se retrouve sans argent ni amis, ne parlant pas le français, dans un foyer pour réfugiés. Dans une langue poétique, pleine de fantaisie et d'humour, Velibor Čolić aborde un sujet d’une grande actualité et décrit sans apitoiement la condition des réfugiés, avec une ironie féroce et tendre.

C'est avec beaucoup d'humour et une plume très agréable pour l’œil de son lecteur que l'auteur a écrit son nouvel ouvrage ; une oeuvre autobiographique d'un homme qui a fuit les guerres de Yougoslavie alors qu'il était un soldat espérant ne jamais toucher l'ennemi de son armée. C'est en France qu'il réussit à se réfugier après avoir déserté, s'être fait prisonnier et, finalement, s'être s'échapper.

L'auteur raconte comment il a vécu ses premières années en France, loin de son pays, de sa famille et de sa langue. Ne parlant pas le français, mais amoureux des plus grands poètes français, il va chercher à tout prix à apprendre notre langue. Mais les cours donnés pour les réfugiés ne sont pas vraiment ce qu'il attendait ... cela donne d'ailleurs quelques sketchs bien drôles. Et l'humour, l'auteur n'en manque pas. Même lorsqu'il semble dépressif, au bout du rouleau, ne pouvant s'accrocher à rien d'autre qu'une bouteille d'alcool, il temporise ses mots.

J'ai beaucoup aimé ce témoignage. C'est très intéressant, très intriguant aussi car on se demande comment l'auteur va s'en sortir, comme les milliers d'autres réfugiés d'ailleurs ... Le pouvoir de la plume a encore une fois été plus forte que le fusil.
Cette autobiographie était indispensable pour compléter l'ensemble de sa biographie. Elle vient apporter des preuves et confirmer que ses précédents romans ne sont pas si fictifs que cela peut en avoir l'air. Ravi d'avoir encore lu Velibor Colic et j'espère continuer à le lire pendant des années encore !

vendredi 20 octobre 2017

Consumés

Consumés est un roman de l'excellent cinéaste David Cronenberg publié aux éditions Gallimard en Janvier 2016.

Présentation de l'éditeur :
Naomi Seberg et Nathan Math œuvrent avec succès dans le photojournalisme à sensation de l’ère des nouveaux médias. À la fois amants et concurrents professionnels, ils arpentent le globe séparément, ne se croisent que dans des hôtels d’aéroports ou n’ont de rapports que par Internet, et sont toujours à la recherche d’histoires spectaculaires – si possible sordides. 
Celle de Célestine et Aristide Arosteguy, anciens professeurs de philosophie à la Sorbonne et couple libertin, a tout pour attirer Naomi. Célestine a en effet été retrouvée morte, mutilée, dans son appartement parisien. La police suspecte son mari, qui a disparu, de l’avoir assassinée et d’avoir mangé des parties de son corps. Avec l’aide d’Hervé Blomqvist, un étudiant singulier, elle se lance sur les traces d’Aristide, qui la mènent jusqu’à Tokyo. 
De son côté, Nathan se trouve à Budapest pour photographier le travail d’un chirurgien controversé, Zoltán Molnár, qui a été recherché par Interpol pour trafic d’organes et pratique désormais des interventions illégales. En couchant avec l’une des patientes de Molnár, Nathan contracte l’étrange «maladie de Roiphe», que l’on croyait disparue. Il s’envole alors pour Toronto, bien décidé à rencontrer le médecin qui a identifié ce mystérieux syndrome… 
Ces histoires parallèles finissent par se croiser dans une intrigue hallucinée mêlant la technologie et le corps, l’impression 3D et la philosophie, le festival de Cannes et le cannibalisme, la mort et le sexe sous toutes ses formes (fétichisme, voyeurisme, échangisme…).

Lorsque à la bibliothèque de ma petite ville mes yeux se sont tournés vers ce roman et ont lu le nom de David Cronenberg, je me suis immédiatement jeté sur l'ouvrage pour le rapporter chez moi, fier d'avoir trouvé un livre qui, je pensais, aller enflammer mon imagination.
Le réalisateur talentueux de Crash, Vidéodrome, eXistenZ, ou encore Chromosome 3, Le festin nu, Spider (coup de cœur) et autres History of violence a sorti ses tripes une nouvelle fois et les a collé sur les quelques centaines de pages de son roman.

Oui, Cronenberg a fait du Cronenberg. Il parle de déviance sous différentes formes avec beaucoup de facilité et sans complexe. Il dissèque à nouveau le corps humain pour en faire des morceaux de plaisir et rendre cela philosophique voire même poétique parfois.
Le roman est à la fois beau et dérangeant. On apprécie assez rapidement les personnages, on appréhende beaucoup pour eux, Naomi et Nathan, tant on se demande dans quel guet-apens ils se sont jetés. Chacun des deux journalistes va rencontrer un personnage totalement flippant entouré de mystères. Ils vont se prêter au jeu et rentrer dans leur intimité pour y voir plus clair, tenter de comprendre, par exemple, comment le cannibalisme peut se mêler à l'amour, la passion.

Mais les phrases deviennent de plus en plus lourdes et l'action ne décolle jamais. Le suspense n'est pas vraiment le principal moteur. Pourtant, lors de la première moitié du roman, on accroche facilement, on lui fait confiance pour nous en mettre plein la vue, nous choquer, nous atteindre au plus profond de nous.
Mais non, la seconde moitié n'a pas pris chez moi et c'est bien dommage car tout annonçait une grande lecture. Je n'ai pas réussi à rester accrocher à l'histoire et à ses personnages. Je me suis finalement ennuyé ... Allez, je vais me rattraper en me regardant Les promesses de l'ombre.

mercredi 27 septembre 2017

Rêver

Rêver est un roman de Franck Thilliez paru en Mai 2016 chez Fleuve Editions.

Présentation de l'éditeur :
Si ce n’étaient ses cicatrices et les photos étranges qui tapissent les murs de son bureau, on pourrait dire d’Abigaël qu’elle est une femme comme les autres.
Si ce n’étaient ces moments où elle chute au pays des rêves, on pourrait jurer qu’Abigaël dit vrai.
Abigaël a beau être cette psychologue qu’on s’arrache sur les affaires criminelles difficiles, sa maladie survient toujours comme une invitée non désirée. Une narcolepsie sévère qui la coupe du monde plusieurs fois par jour et l’emmène dans une dimension où le rêve empiète sur la réalité. Pour les distinguer l’un de l’autre, elle n’a pas trouvé mieux que la douleur.
Comment Abigaël est-elle sortie indemne de l’accident qui lui a ravi son père et sa fille ? Par quel miracle a-t-on pu la retrouver à côté de la voiture, véritable confetti de tôle, le visage à peine touché par quelques bris de verre ? Quel secret cachait son père qui tenait tant, ce matin de décembre, à s’exiler pour deux jours en famille ? Elle qui suait sang et eau sur une affaire de disparitions depuis quelques mois va devoir mener l’enquête la plus cruciale de sa vie. Dans cette enquête, il y a une proie et un prédateur : elle-même.

On ne présente plus Franck Thilliez, auteur à succès de romans policiers dont l'univers est souvent très sombre et bercé par le monde du cinéma car, en effet, on retrouve toujours des clins d’œil à des films bien souvent d'horreur. Freddy Krueger est à l'honneur ici pour accompagner le lecteur dans cette histoire de rêve ou de réalité ... ou plutôt devons nous dire cauchemar car l'auteur ne ménage jamais ses personnages.
Mais j'ai également pensé à l'excellent film Inception avec Leonard Di Caprio qui arrive à confondre le rêve avec la réalité jusqu'à perdre son personnage et les téléspectateurs.

Pour ce nouveau one-shot, l'auteur s'est encore beaucoup documenté sur le sommeil. Son personnage d'Abigaël souffre d'une narcolepsie sévère qui l'envoie en quelques secondes dans les méandres de son subconscient où tout semble réel ... on se sent alors, dès le début, pris au piège puisqu'on n'est jamais vraiment sûr que le personnage évolue bien dans la réalité.

Abigaël est psychologue et travaille sur des enquêtes criminelles. L'enquête actuelle tourne en rond, les inspecteurs n'avancent pas ... un monstre kidnappe des enfants et crée des scènes de meurtres avec des épouvantails ... habillés avec les vêtements des enfants.
L'enquête est suffisamment éprouvante pour Abigaël qui semble liée à cette histoire de kidnapping ou plus précisément au tueur puisqu'elle le ressent, le voit dans ses cauchemars. Mais en plus de cela, elle survit à un terrible accident de voiture dans lequel certains de ses proches n'ont pas eu cette chance.

Elle doit vivre avec le deuil de sa fille et de son père. Mais elle doit également avancer dans sa maladie pour aider les enfants kidnappés par ce briseur de sommeil surnommé, à juste titre, Freddy. Comme à son habitude, l'auteur nous mène en bateau du début à la fin. Le suspense est là, le rythme aussi. Ce n'est pas, à mon goût, l'un de ses meilleurs romans mais on ressent bien la patte Thilliez.
Et vous n'êtes pas au bout de vos surprises, car il vous réserve un chapitre caché ... sur le web ! J'ai bien trouvé le code mais impossible d'y accéder. Est-ce parce que le livre est sorti il y a plus d'un an ? Ce serait dommage ...

lundi 31 juillet 2017

Vernon Subutex - 1

Vernon Subutex est un roman de Virginie Despentes publié en Janvier 2015 aux éditions Grasset.

Présentation de l'éditeur :
Qui est Vernon Subutex ? Une légende urbaine. Un ange déchu. Un disparu qui ne cesse de ressurgir. Le détenteur d'un secret. Le dernier témoin d'un monde révolu. L'ultime visage de notre comédie inhumaine. Notre fantôme à tous.

On ne présente plus l'auteur de Baise-moi, Apocalypse bébé ou encore Bye bye blondie. Virginie Despentes, qui est également réalisatrice, est toujours une auteur attendue tant ses romans ont toujours l'effet d'un coup de poing avec ses textes choc et ses situations tristement réalistes.

Vernon Subutex, présenté comme une trilogie, ne fait pas figure d'exception puisque le roman est une nouvelle critique sociale et l'auteur ne prend toujours pas de gant pour décrire les péripéties de son nouveau personnage torturé ; Vernon Subutex.

Vernon était disquaire mais il a dû fermer son magasin. Après avoir été radié du RSA, il se retrouve à la rue le jour où son ami Alex Bleach, rock star, décède en lui laissant un dernier témoignage en vidéo. Alex payait les loyers de Vernon mais maintenant qu'il est mort, Vernon doit se débrouiller ...
Il zone alors d'ami en ami en cherchant un refuge mais il est difficile pour lui d'accepter son sort et il faut bien admettre que ses amis ont vieilli et ont souvent bien changé.

Virginie Despentes signe un roman rock n' roll où elle montre comment du jour au lendemain on peut passer d'une vie de rêve dans laquelle les maîtresses abondent à la misère de la rue. Bien qu'elle torture son personnage en l'enfonçant toujours plus au fond du trou, il faut dire que Vernon a des nerfs solides puisqu'il semble accepter peu à peu son sort.

J'ai beaucoup aimé ce roman. L'histoire, les personnages, l'ambiance, le style ... tous les ingrédients sont là pour me plaire et m'émouvoir. J'ai hâte de lire la suite des aventures de Vernon car elle le laisse bien mal ...

dimanche 9 juillet 2017

Les yeux d'Harry

Les yeux d'Harry est un thriller du terrible duo Jérôme Camut et Nathalie Hug édité chez Calmann-Levy en 2010.

Présentation de l'éditeur :
Deux hommes que tout sépare sont précipités dans une aventure où amis et ennemis, réalité et faux-semblants se confondent.
    Inde, État du Kerala. Jan Craven, ex-journaliste désabusé, tombe dans un trou recouvert de branchages. Pris a piège, il se désespère, quand surgit un être hirsute qui lui urine dessus en débitant des phrases incompréhensibles et repart sans daigner l’aider.
    Sorti d'affaire des heures plus tard, Jan retrouve la trace d’Harry, cet drôle d’individu qui vit dans les arbres. Intrigué, jan renoue avec son instinct de journaliste et s'attache aux pas de ce mystérieux personnage.
    Dès le début de leur périple, les deux hommes sont menacés de mort. et pourchassés. Leur survie passera par la résolution de ce nœud d’énigmes : qui est Harry ? Comment a-t-il perdu une partie de ses capacités mentales ? Qui cherche à l’éliminer ? Pourquoi ?

J'ai beaucoup de retard dans la bibliographie des deux moitié d'orange du polar français. Et ce roman me prouve une fois de plus que j'ai eu tort de prendre autant de retard car j'adore me faire embarquer dans leurs terrifiantes histoires. Prédation restera l'un de mes plus gros coups de cœur parmi tous les thrillers que j'ai lus.

Comme le révèle la quatrième de couverture, le lecteur va vivre un grand voyage semé d'embûches, de bombes et de tueurs ... mais le plus important c'est de savoir pourquoi ?
Pourquoi cet ancien journaliste vedette est-il subitement en danger après avoir rencontré Harry ? Ill faut dire qu'il n'est pas facile de soutirer des informations de cet énergumène qui vit dans une cabane et semble totalement fou ...

Qui est Harry ? C'est ce que Jan tente le tout pour le tout de trouver. Animé par son instinct de journaliste, il ne veut pas lâcher l'affaire ... aux dépens de beaucoup de choses sans aucun doute ...
Il essaie donc de suivre et de comprendre Harry en tentant de déchiffrer les maigres indices que celui-ci veut bien laisser à son compagnon dans ses délirants monologues. Pas évident mais le journaliste est persévérant et commence, en plus, à apprécier Harry.

Le roman est très bien ficelé et est une lecture idéale pour les vacances ! Jusqu'au bout on se demande qui est Harry et qui lui en veut. Mais on se demande aussi et surtout comment tout cela peut-il se terminer pour ces deux protagonistes vu l'armée d'ennemis qu'ils ont à leur trousse. Les yeux d'Harry est un magnifique et périlleux voyage rythmé et plein de suspense. J'ai beaucoup aimé !

vendredi 23 juin 2017

Je te vois

Je te vois est un roman de Clare Mackintosh publié le 22 Mars aux éditions Marabout.

Présentation de l'éditeur :
Le jour où Zoe Walker découvre son portrait dans les petites annonces d’un journal londonien, elle décide de mener sa propre enquête. L’image floue n’est accompagnée d’aucune explication, juste d’une adresse Internet et d’un numéro de téléphone. Pour les proches de Zoe, c’est la photo d’une femme qui lui ressemble vaguement, rien de plus. Mais le lendemain et le surlendemain, d’autres visages féminins figurent dans l’encart publicitaire.

S’agit-il d’une erreur ? D’une coïncidence ? Ou quelqu’un surveille-t-il leurs moindres faits et gestes ?

Je te vois est un pur thriller. Un thriller dans lequel un détraqué prend pour cible une victime et ne la lâche jamais. Ce genre de thriller qui met mal à l'aise tant le personnage du traqueur a un esprit sordide voire pervers ... Evidemment, jusqu'à la toute fin de l'histoire vous ne saurez pas qui se cache derrière ce masque.

Le roman peine à vraiment démarrer mais ne manque pas de suspense. Toutes les ficelles sont là pour divertir efficacement le lecteur (allongé sur sa serviette sur le sable chaud ... vivement les vacances !). Les personnages sont assez classiques dans ce sens où on retrouve souvent ces mêmes profils dans ce genre de roman. Mais ce n'est pas bien grave car l'originalité vient de la façon de traquer la proie. Il faut dire que l'idée du site Internet qui ... non je ne vous en dis pas trop, il faut le découvrir par vous-même !

J'ai un avis assez mitigé sur ce roman. J'ai trouvé quelques passages bien trop longs mais les derniers chapitres rattrapent le tir. Les pages sont assez rythmés grâce aux nombreux dialogues. Le personnage de Kelly aurait gagné à être un peu plus approfondi à mon avis car il devenait intéressant, celui de Zoé m'énervait à force.
J'ai été bien surpris à la fin, je ne m'y attendais pas et suis bien heureux de m'être fait avoir car je reste sur une note positive ! Et vous, vous en avez pensé quoi ?

mardi 23 mai 2017

La vie sexuelle des sœurs siamoises

La vie sexuelle des sœurs siamoises est le nouveau roman d'Irvine Welsh, l'auteur du formidable et déjanté Trainspotting ! Le roman est disponible aux éditions Au Diable Vauvert depuis le 23/03/2017.

Présentation de l'éditeur :
Lucy, coach de fitness narcissique, méprise les gros, les faibles, les ratés. Or elle va se trouver mise au défi de transformer Léna, le genre de fille qu’elle n’aurait même jamais pensé croiser. Dans une Floride décadente obsédée par le corps, s’engage entre les deux femmes une amitié ambivalente et extrême qui va les métamorphoser.

Lucy et Lena ne sont pas sœurs, et encore moins siamoises, mais elles partagent toutes deux un problème avec la malbouffe. Pendant que l'une se nourrit de sucre et de sel, l'autre préfère déguster une salade bio au soja.
Lena ne peut s'empêcher de dévorer tout ce qui traîne dans sa cuisine, surtout les gâteaux bien crémeux envoyés sous vide par sa chère et pieuse maman. Lucy, par contre, a une véritable phobie de toutes ces saletés ; gâteaux, cookies, soda ... autant de mots qui la font vomir.

Lucy est coach sportif. Lena, elle, est artiste. Elles vivent toutes les deux à Miami et le destin a choisi de les faire se rencontrer de manière étrange sur une autoroute. Elles ont deux caractères totalement opposés mais elles vont finir par ne plus se lâcher ... pour le meilleur et pour le pire.
Lucy a un caractère bien trempé avec un franc parler plutôt surprenant. Lena, quant à elle, est plus dans la discrétion et préfère son canapé aux tapis de course.

Plus on avance dans le roman et plus on entre dans une sorte d'orgie sucrée dans laquelle les calories pénètrent violemment le corps des deux femmes. Plus les pages défilent et plus la colère et la folie se font ressentir laissant resurgir toute la haine enfouie depuis toujours dans ses deux femmes.

Durant tout le roman, on ne sait pas où l'auteur veut nous amener avec cette histoire. Et puis, de la même manière qu'un Danny Boyle dans la majorité de ses films, l'auteur nous entraîne dans une rapide descente aux enfers où tout peut arriver. Pétage de plomb, colère, baston ... les deux femmes vont devoir affronter le pire pour tenter de retrouver une meilleure vie. Un très très bon roman d'un auteur culte !

samedi 29 avril 2017

Fleur de tonnerre

Fleur de tonnerre est un roman de l'excellent Jean Teulé sorti en mars 2013 aux éditions Julliard.

Présentation de l'éditeur :
Ce fut une enfant adorable, une jeune fille charmante, une femme compatissante et dévouée. Elle a traversé la Bretagne de part en part, tuant avec détermination tous ceux qui croisèrent son chemin : les hommes, les femmes, les vieillards les enfants et même les nourrissons. Elle s’appelait Hélène Jégado, et le bourreau qui lui trancha la tête le 26 février 1852 sur la place du Champs-de-Mars de Rennes ne sut jamais qu’il venait d’exécuter la plus terrifiante meurtrière de tous les temps.

Ce roman me tentait depuis un moment et j'ai enfin trouvé le temps de le lire ! C'est toujours un plaisir de lire un roman de Jean Teulé puisqu'il mélange avec beaucoup d'humour et une plume légère un fait historique avec la légende qui en gravite tout autour.
Fleur de tonnerre ne déroge pas à la règle puisque l'auteur du magnifique Je, François Villon nous présente l'une des meurtrières les plus prolifiques de tous les temps. Sauf si l'on compte les généraux, empereurs et autres chefs de guerre dans les meurtriers. D'ailleurs, Jean Teulé nous offre timidement un petit parallèle sur Napoléon et ses milliers de morts.

Hélène Jégado est une jeune demoiselle pas très futée mais très bonne cuisinière. Il faut dire qu'elle utilise des ingrédients un peu spéciaux dans ses plats ... Arsenic, mort aux rats ... autant d'ingrédients appétissants que l'on apprécie forcément de retrouver dans nos gâteaux.
On retrouve tout l'humour que l'on connaît de l'auteur. Le récit est recouvert d'humour noir saupoudré de jeux de mots et de situations totalement fantasques. Malgré tout cela j'ai trouvé le roman un peu plat (sans jeu de mot) et donc un peu long. Le personnage d'Hélène est très intéressant mais les scènes semblent se répéter sans cesse.

J'ai donc un avis mitigé sur ce roman bien que quelques passages soient excellents. Il faut avouer également que c'est toujours un délice de découvrir un nouveau fait ou personnage historique. Jean Teulé a également ce talent de présenter avec beaucoup de légèreté le décor, les coutumes et croyances d'époque ... dont le terrifiant Ankou, représentation bretonne de la mort !

Il ne me reste plus qu'à regarder le film adapté de ce roman et dont voici la bande annonce :


mercredi 19 avril 2017

Le jour du chien

Le jour du chien est le nouveau roman de Patrick Bauwen sorti le 3 Avril 2017 aux éditions Albin Michel.

Présentation de l'éditeur :
Les ténèbres sont mon domaine. Le métro, ma cité des morts. La souffrance de mes victimes, mon plaisir.
Je suis le Chien. Inquisiteur ou Guerrier Saint, comme vous voudrez. Dieu est avec moi.

Djeen, je croyais l’avoir tuée. C’était il y a trois ans. Déchiquetée par les roues du métro.
Et voilà qu’elle me menace…
Je dois la retrouver avant que Kovak ne le fasse.
Et ce jour-là signera l’apogée du mal.

Sur les traces d’un tueur psychopathe, dans un Paris souterrain plus hallucinant que l’Enfer, le nouveau thriller de Patrick Bauwen, un des maîtres du genre depuis L’Œil de Caine.

Après Les fantômes d'Eden, Patrick Bauwen revient à un style de thriller plus abrupt, plus direct. Un style qu'il avait déjà côtoyé par le passé. Je pense notamment à Monster et Seul à savoir. Et comme ces deux romans, on sent l'influence Harlan Coben derrière l'intrigue, et ce n'est pas pour me déplaire.

En effet, l'auteur de L’œil de Caine a réussi son page-turner puisque les pages s’enchaînent et nous captivent. Il faut dire que l'intrigue est alléchante puisque la femme de Kovak, décédée quelques années auparavant, semble être revenue de parmi les morts ... S'agit-il réellement de sa femme Djeen ? Et surtout, pourquoi ne se montre t-elle pas ?

Evidemment Kovak mène l'enquête et découvre le passé trouble de sa femme. Il va devoir passer par les souterrains dangereux de Paris et s'infiltrer dans des lieux peu recommandables pour connaître le fin mot de l'histoire.
Kovak est un personnage qui paraît être dessiné sur les mêmes traits de l'auteur, en me basant sur le peu que je lui connais. Ce sympathique médecin, pour lequel tout semble réussir, connaît tout de même quelques casseroles qu'on apprend au fil des pages. Il a le courage et la force d'un héros mais il traîne derrière lui de douloureux fantômes qui en fait presque un anti-héros. Il aura besoin de tout cela pour affronter un tueur très particulier, surnommé le Chien.

Le jour du Chien met en scène un scénario bien ficelé et ce, jusqu'à la fin. Le roman se lit très bien et vite tant on est happé par l'histoire. Les personnages sont intéressants et on comprend réellement leur importance lors du dénouement. Le roman est rythmé et ne connait aucune longueur. La fin est bien trouvée et m'a surpris. Bref, une très bonne idée de lecture !

dimanche 2 avril 2017

Aquarium

Aquarium est le dernier roman en date de David Vann, auteur qu'on ne présente plus. Le roman est sorti le 3 Octobre 2016 aux éditions Gallmeister.

Présentation de l'éditeur :
Caitlin, douze ans, habite avec sa mère dans un modeste appartement d’une banlieue de Seattle. Afin d’échapper à la solitude et à la grisaille de sa vie quotidienne, chaque jour, après l’école, elle court à l’aquarium pour se plonger dans les profondeurs du monde marin qui la fascine. Là, elle rencontre un vieil homme qui semble partager sa passion pour les poissons et devient peu à peu son confident. Mais la vie de Caitlin bascule le jour où sa mère découvre cette amitié et lui révèle le terrible secret qui les lie toutes deux à cet homme.
 La prose cristalline de David Vann nous apprend comment le désir d’amour et l’audace de la jeunesse peuvent guérir les blessures du passé. Aquarium est un pur moment de grâce offert par l’un des plus grands écrivains américains actuels.

L'auteur du sublime Sukkwan Island revient à nouveau avec un drame familial et sa façon si particulière d'amener à petit pas la scène qui fera tout déraper. Non, Aquarium n'est pas une énième histoire où tout le monde se déchire dans les cent dernières pages. C'est un roman d'une très forte intensité, sûrement l'un de ses meilleurs.

Comme à son habitude, David Vann nous peint avec précision des personnages magnifiques. Qu'ils soient forts ou faibles, ils arrivent toujours à nous émouvoir ou à nous énerver à un moment donné. Là où il a été particulièrement bon, c'est en décrivant l'arrivée de l'adolescence de la jeune Caitlin, personnage aux réactions d'enfant mais à l'intelligence et la bienséance d'une adulte.
D'ailleurs Caitlin est la narratrice, c'est au travers de ses jeunes yeux que nous vivons cette tragédie familiale. En effet, Caitlin rencontre un vieil homme à l'aquarium où elle a l'habitude de s'y promener après l'école. Un lien d'amitié se crée entre ces deux personnages mais, évidemment, Sheri, la mère de Caitlin ne voit pas cela d'un bon œil.

Sheri est une femme qui travaille vraiment durement pour pouvoir nourrir sa fille. Elle fait des heures supplémentaires et ce n'est pas simple dans ce métier très physique. Mais elle y arrive et semble faire de son mieux pour s'occuper de sa fille. Malheureusement, Sheri cache quelques démons au fond d'elle et lorsqu'ils resurgissent, elle est prête à tout pour les empêcher de nuire. Au détriment parfois de sa fille ...

Qui est donc le vieil homme qui se lie d'amitié avec la jeune Caitlin ? Quel est le rapport entre cet amitié et les démons de Sheri. Comment chacun des personnages va t-il géré tout cela ?
David Vann signe là un excellent roman, ce genre de roman que j'arrive à lire en une journée malgré mes deux enfants qui, étrangement, ne semblent pas apprécier le fait que je reste sans bouger et sans m'occuper d'eux ! Les personnages ont une telle profondeur que l'on partage avec eux toute cette déflagration de haine et parfois de joie. L'auteur démontre que l'innocence de la jeunesse n'est pas toujours synonyme d'ignorance et de naïveté mais qu'elle peut être démonstration d'amour et synonyme de pardon.
J'ai lu Aquarium comme si j'avais pris une claque ... une nouvelle claque littéraire !

dimanche 19 mars 2017

Nuit

Nuit est le nouveau roman de Bernard Minier publié le 23 février 2017 aux éditions XO.

Présentation de l'éditeur :
Nuit de tempête en mer du Nord. Secoué par des vents violents, l’hélicoptère dépose Kirsten Nigaard sur la plate-forme pétrolière. L’inspectrice norvégienne enquête sur le meurtre d’une technicienne de la base off-shore.
Un homme manque à l’appel. En fouillant sa cabine, Kirsten découvre une série de photos. Quelques jours plus tard, elle est dans le bureau de Martin Servaz.
L’absent s’appelle Julian Hirtmann, le tueur retors et insaisissable que le policier poursuit depuis des années. Étrangement, sur plusieurs clichés, Martin Servaz apparaît. Suivi, épié.
Kirsten lui tend alors une autre photo. Celle d’un enfant.
Au dos, juste un prénom : GUSTAV
Pour Kirsten et Martin, c’est le début d’un voyage terrifiant. Avec, au bout de la nuit, le plus redoutable des ennemis.

L'auteur de Glacé, ou encore Le Cercle et N'éteins pas la lumière a décidé pour notre plus grand bonheur de nous raconter la nouvelle histoire de Martin Servaz et de son ennemi, le redoutable Julian Hirtmann.

Tout commence en Norvège lorsque l'enquêtrice Kirsten Nigaard est appelée par des collègues pour investiguer sur un meurtre. En fait non, le roman commence par une scène tout à fait flippante dans laquelle l'auteur se joue déjà de nous. J'ai trouvé cette scène dans le train totalement géniale et stressante. L'auteur reste mystérieux quant au déroulement exact de ce passage ... ce qui nous met rapidement dans l'ambiance. Et cette ambiance va durer tout au long des 500 pages sans jamais connaître le moindre temps mort.

Kirsten et Martin vont se rencontrer pour enquêter sur la même affaire. Autant être clair, ils ont été choisi par ce tueur en série abominable qu'est Hirtmann. Et ils le savent mais ils vont rentrer dans son jeu car c'est le seul moyen de s'approcher de cette crapule qui arrive à s'évaporer quand il veut.
Difficile pour ces deux flics de mettre la main sur ce fantôme qui semble tout prévoir et qui laisse petit à petit quelques miettes d'indices pour s'en approcher. Mais pourquoi fait-il cela ? Quel est son intérêt de voir la police se rapprocher de lui ? Ne vous inquiétez pas, Julian Hirtmann a tout prévu, et plus que ce que vous croyez !

Nuit est un peu le jeu du chat et de la souris. Martin Servaz est de plus en plus proche de coincer enfin son ennemi mais il ne sait pas encore ce qui l'attend. La confrontation entre les deux hommes est inévitable et le lecteur ne peut s'empêcher de tourner, toujours de plus en plus vite, les pages pour savoir enfin à quoi rime ce manège. L'esprit du tueur en série est vraiment tordu, on le savait mais on n'arrive toujours pas à anticiper ses faits et gestes.
Nuit est encore une réussite. J'ai adoré ce thriller qui a tous les ingrédients pour vous angoisser ; les personnages, l'ambiance, le décor ... Tout est là, tout est parfaitement maîtrisé et bien rythmé. Un très très bon moment de lecture !

jeudi 2 mars 2017

After Anna

After Anna est un roman d'Alex Lake paru le 08/02/2017 aux éditions Pygmalion.

Présentation de l'éditeur :
Une enfant de 5 ans a disparu, kidnappée à la sortie de son école. Les policiers n'ont aucune piste, les parents sont fous de douleur. Mais la petite fille réapparaît une semaine après son enlèvement, sans aucun souvenir. Le véritable cauchemar commence...

Avec After Anna, le lecteur plonge dans la détresse et partage l'horrible douleur de parents ayant perdus leur enfant. Un après-midi, Julia met fin tant bien que mal à une réunion interminable pour aller chercher sa fille à l'école. Mais elle est en retard, elle le sait et n'arrive pas à joindre la directrice pour la prévenir.
Evidemment, le cauchemar commence pour elle puisque sa petite Anna a disparu. Elle est sortie de l'école, invisible aux yeux des professeurs et autres parents d'élève. Où est Anna ? A t-elle été kidnappée ? Est-elle partie toute seule et où ?

Julia et son mari Brian commencent les recherches avec l'aide de la police, de l'école et de quelques personnes du voisinage. Rien, nada, aucune trace. Jusqu'au jour où, une semaine plus tard, Anna réapparaît, ne se souvenant plus de rien ...
Alex Lake transforme ce drame en véritable thriller rien qu'avec l'idée que personne ne sait avec qui était la petite fille. Et surtout, pourquoi ? Aucune demande de rançon, heureusement aucune trace de viol ... Le mystère devient de plus en plus pesant pour les parents et la belle mère de Julia. Car il ne faut pas oublier ce personnage au caractère bien trempé qu'est Madame Crowne, femme très protectrice ...

Et il ne faut pas oublier ces rapaces de journalistes à sensation qui commencent à faire de Julia la plus horrible des mères d'Angleterre. Julia vît une véritable descente aux enfers et ce n'est pas son mari qui va l'aider à remonter la pente puisqu'elle voulait le quitter avant le drame. Rien ne va plus donc pour cette mère perdue.
After Anna se lit vite, c'est un très bon page-turner. Les personnages de Julia et de la belle-mère sont intéressants alors que celui de Brian ne l'est vraiment pas. Alex Lake se lance dans un thriller psychologique touchant mais malheureusement on devine rapidement la vérité. Aussi horrible soit-elle ...

lundi 27 février 2017

Aux origines du drame syrien

Aux origines du drame syrien est un ouvrage historique de Xavier Baron.

Présentation de l'éditeur :
Ce livre est le premier à effectuer une plongée détaillée dans un siècle d'épreuves et de tragédies. Dû à un journaliste qui connaît parfaitement la région et son histoire, il contribue à répondre à la lancinante question : pourquoi ?

Les responsabilités de Bachar al-Assad dans le drame que vivent les Syriens aujourd'hui sont écrasantes. Mais cette évidence n'explique pas tout, loin de là. Avant le fils, il y a eu le père. Avant le père, il n'y a jamais eu de régime démocratique digne de ce nom. Il y a eu l'occupation française entre les deux guerres, il y a eu le partage arbitraire par les Européens des provinces arabes de l'empire ottoman. Le tout ponctué de conflits violents et de répressions.
Il y a eu aussi et il y a encore un ensemble de religions qui cohabitent mal, il y a eu un fort courant laïc (notamment le parti Baas au pouvoir), un impitoyable jeu international : jadis les Européens, aujourd'hui Israël et les grandes puissances arabes et non arabes. L'héritage de souffrance est immensément lourd.

La Syrie a connu plus d'un siècle de tourments avec des gouvernements qui se sont succédé dont certains n'ont pas tenu bien longtemps. Xavier Baron commence à nous raconter le triste sort de la Syrie avec la fin de l'empire ottoman et le début du mandat français. Cette période, début du 20ème siècle, m'était totalement inconnue concernant la Syrie et il est intéressant de voir l'intérêt des français, ainsi que des anglais, sur ce territoire.

Puis le parti Baas arrive au pouvoir dans les années 60 et, quelques années plus tard, c'est le général Hafez el-Assad qui, par un coup d'état, s'empare du trône pour devenir le président de la république jusqu'en 2000. Son fils aîné étant décédé accidentellement quelques années auparavant, c'est donc Bachar qui le remplace. La suite on la connaît plus ou moins bien par les médias.

Cet ouvrage géopolitique est très complet et j'avoue que la première partie a été très compliquée à suivre tant il y avait de noms de personnes qui étaient impliquées dans la conquête de Damas. Il faut parfois s'accrocher pour suivre mais le texte est riche en informations et même si je n'en retiendrai pas une majeure partie, je suis satisfait d'avoir compris les guerres secrètes que se font les différentes nations sur le dos des pays orientaux, et notamment en Syrie.

lundi 6 février 2017

Au fond des bois

Au fond des bois est le nouveau thriller de Karin Slaughter sorti le 11 Janvier 2017 aux éditions Harper Collins.

Présentation de l'éditeur :
Lena est flic. Un soir, elle est sauvagement agressée à son domicile. Alors que son mari Jared est touché à la tête, elle perd le contrôle et, prise d’une rage meurtrière, tue tout aussi sauvagement l’un de ses agresseurs. Qui a tenté de les éliminer, et pour quelles raisons ? L’enquête commence, ardue et douloureuse. Ses ramifications rejoignent progressivement celles d’un autre dossier : l’investigation sous couverture menée par Will Trent pour localiser Big Whitey, un pédophile proxénète qui dirige un trafic d’héroïne depuis son repaire, au fond des bois…

Au fond des bois commence sur les chapeaux de roue avec une scène absolument flippante. Qui ne s'est jamais retrouvé seul chez soi et imaginé que des visiteurs entrent par effraction ? Pour le coup ils sont deux, Lena et Jared, mais le second est vite mis à terre pendant que la première se cache et essaie d'affronter ses assaillants tout en observant son mari s'éteindre à petit feu ... Le couple de policiers connaît l'horreur purement et simplement.

Qui a bien pu organiser cette attaque ? Et surtout, pourquoi ? Les premiers éléments de l'enquête nous entraînent dans le passé de Lena qui a connu et connaît encore des enquêtes périlleuses face à de véritables monstres. Mais au fur et à mesure que l'on rentre dans l'histoire, on s'aperçoit que le lien entre les affaires en cours, les affaires passées et ce qui lui est arrivé n'est pas si évident.
Will Trent, personnage récurrent dans les romans de l'auteur, enquête sous couverture sur Big Whitey, une sorte de parrain fantôme qui a la main mise sur la ville et surtout sur le trafic de drogue. Personne ne sait qui est ce personnage et comment il arrive à rester cacher depuis autant de temps. Mais Will est un sacré flic qui ne manque pas de courage et de malice, et on peut lui faire confiance pour enquêter à fond sur le trafiquant mais également sur l'attaque de Lena et Jared.

Dans le nouveau roman de Karin Slaughter, auteur qu'on ne présente plus dans le monde du polar, on rencontre des personnages de toutes sortes : des personnages attachants tel que Will, agaçants telle que Lena, des personnages qui doutent et qui sont capables de changer d'humeur très rapidement à la vue d'un élément qui rappelle de mauvais souvenirs ... des personnages marqués pour la plupart, marqués par un passé triste et parfois violent.

Karin Slaughter n'épargne pas ses personnages et l'histoire s'en ressent avec beaucoup de sang qui coule et surtout une ambiance stressante qui ne s'apaise jamais. Elle ne lâche jamais son lecteur, ne le repose à aucun moment. Non, il faut qu'il vive l'histoire comme le vivent les différents protagonistes. Impossible de fermer l’œil, il faut avancer, chercher et comprendre. Karin Slaughter signe là un nouveau très bon thriller dont elle a le secret avec du suspense et une intrigue complexe et bien ficelée !

mercredi 18 janvier 2017

Révolution

Révolution est le nouveau roman de Sébastien Gendron publié le 03 Janvier 2017 aux éditions Albin Michel.

Présentation de l'éditeur :
Debout au milieu d’un pont autoroutier, jambes légèrement écartées, corps dressé, bras droit le long de la hanche, bras gauche replié soutenu par une orthèse, Pandora Guaperal a un Glock 23 posé sur la tempe, chien relevé, balle wadcutter dans la chambre, index sur la queue de détente réglée à un kilo de pression, cran de sûreté en position on.
Face à elle, à la sortie du tunnel, un véhicule approche. Derrière lui, des milliers d’autres dont le seul horizon est la route des vacances.
Pandora est prête : la révolution n’attend pas. Et elle vaut bien une balle dans la tête.


"Je m'appelle Pandora Guaperal, j'ai quarante-trois ans, et je sais pas 
pour vous, mais moi j'en ai marre !"  extrait du roman (p.177)

J'ai décidé de commencer mon billet par cette citation car elle me semble parfaite pour illustrer la nouvelle histoire tonitruante du (désolé pour le terme) déjanté Sébastien Gendron. L'auteur persiste et signe un nouveau roman à la fois drôle et dramatique avec des personnages totalement décalés plongés dans des situations encore plus invraisemblables.

Tout commence dans une agence interim tenue par un homme véreux. Le genre d'agence où tu vas en dernier, en cas d’extrême nécessité de recherche d'emploi. Si tu as été envoyé par cette agence, tu sais d'avance que le boulot qui t'attend n'est pas forcément ce qui était prévu au départ ...
C'est le cas pour nos deux personnages principaux. En effet, Pandora et Georges vont se retrouver dans une merde totale alors qu'ils voulaient juste bosser un peu. Leur haine envers le directeur de l'agence interim va les réunir et leur ras le bol face à cette société robot qui ne fait que consommer trop va leur donner une idée originale pour emmerder le monde ... et peut-être les faire réfléchir !

C'est comme cela qu'ils se retrouvent au milieu de l'autoroute avec un flingue posé sur la tempe de Pandora. Les conséquences de ce geste vont provoquer des bouchons interminables et la colère de beaucoup de vacanciers. Les scènes cocasses s'enchaînaient déjà depuis le début du roman mais là, à partir de ce moment complètement dingue, l'humour s'allie à la réflexion pour nous emporter dans un décor de cinéma façon Mel Brooks ou Monty Python comme le spécifie la quatrième de couverture.

Le personnage de Pandora Guaperal me fait penser à Perdita Durango, film de l'excellent Alex De La Iglesia. Même force de caractère, même âge, même sex-appeal, même envie de flinguer ! Un personnage fort et imprévisible qu'on est obligé d'admirer.
Je rajoute à la discographie du roman une chanson que j'écoutais quand j'étais adolescent et que je rêvais moi aussi à une révolution qui n'est jamais venue : It's time for a revolution ... ! C'est beaucoup moins bon que les Beatles ou les Clash mais c'est tout de même plus sympa que de faire tourner des serviettes ! 😆🎸

samedi 7 janvier 2017

Ne pleure pas

Ne pleure pas est le nouveau roman de Mary Kubica qui sortira en France le 11 Janvier 2017 aux éditions Harper Collins.

Présentation de l'éditeur :
Chicago, en ville. Esther Vaughan disparaît du jour au lendemain. Inquiète, Quinn, sa colocataire, prend conscience qu’elle ne sait rien d’Esther: celle-ci a toujours refusé de parler de sa famille, et laisse derrière elle un fouillis qui ne lui ressemble pas – en particulier une lettre qui instille le doute dans l’esprit de Quinn « sainte Esther », comme elle la surnomme, n’est peut-être pas la personne qu’elle croit…
Ailleurs, dans un petit port sur la rive du lac Michigan. Alex Gallo voit entrer une inconnue dans le café tranquille où il travaille. Le genre de jeune femme dont la beauté et le charme font qu’elle ne passe pas inaperçue et ne laisse pas indifférent. Alex a dix-huit ans; il se laisse envoûter en toute innocence…

Roman à suspense, Ne pleure pas est dans la lignée des romans d'Harban Coben dans lesquels un personnage disparaît ou un autre ré-apparaît après plusieurs années. Certains de ces romans sont excellents, d'autres sont plutôt casse-gueules. Sans être excellent, j'ai trouvé celui-ci plutôt bon.

Deux narrateurs nous embarquent chacun dans leur histoire. L'une s'appelle Quinn et vît en colocation avec Esther et l'autre s'appelle Alex est vît avec son père alcoolique. Alors que la première s’inquiète de la disparation de sa colocataire, l'autre voit son cœur chavirer lorsqu'il croise une jeune femme. Cette dernière va lui paraître quelque peu étrange mais sa beauté excuse tous ses faits et gestes. Alex va suivre cette jeune femme qui semble attendre quelqu'un. Mais qui ? Quel homme pourrait bien faire patienter une telle femme ?

Quinn ne sait pas vers qui se tourner pour signaler la disparition d'Esther. La police ne peut rien pour le moment puisque la disparue est adulte et que Quinn vient seulement de constater son absence. Alors elle se met à fouiller dans les affaires de sa coloc' et tombe sur des photos et des lettres qui interrogent car Esther est toujours restée très discrète sur sa famille et son passé. Quinn décide d'enquêter avec son ami Ben et divers scénarii se bousculent dans leurs têtes. Dont certains sont dangereux ...

Mary Kubica prend son temps pour peaufiner ses personnages. Elle laisse tomber quelques gouttes d'indices l'une après l'autre et nous envoie dans plusieurs directions simultanément. On pense connaître le lien entre les deux histoires mais là encore, l'auteure se joue de nous. Le roman est un véritable page-turner qui se lit rapidement mais le dénouement sent tout de même le déjà-vu.

mercredi 4 janvier 2017

Swoosh

Swoosh est un roman noir de Lloyd Hefner publié aux éditions Tohubohu le 03 Janvier 2017.

Présentation de l'éditeur :
Elle fait des études d’économie à l’Université de New York et deale de la cocaïne pour payer ses études et ses fringues. Elle est Noire mais ça ne se voit pas.
Lui fait du culturisme et soigne son alimentation. Il est Noir, on ne voit que ça.
Elle disparaît comme les chats, il est aussi encombrant qu’un piano de concert. Elle dépense une énergie folle à ne pas sembler bizarre, il est inconscient de l’intérêt qu’il suscite. Ils n’ont pas beaucoup plus de vingt ans. Au début des années 90, à New York, ils veulent un présent qui ne ressemble pas au passé.

L'année commence très bien avec cette lecture sortie de nulle part, d'un autre temps. Swoosh est un roman coup de poing très noir qui ne laisse que très peu de place au bonheur et à une vie 'classique' où l'on vît heureux en couple avec animaux et enfants dans une belle et grande maison américaine. Non, là on est plus dans le domaine de la drogue, de la vengeance, des armes lourdes et du sexe.

Nous sommes dans les années 90 à New York et l'art dit 'underground' connaît un succès phénoménal. C'est dans ce milieu si particulier que vont plonger bien malgré eux nos deux personnages principaux ; Ike et son amie Sadie. Sadie est la narratrice de l'histoire, elle est une belle femme qui vend de la drogue pour se faire de l'argent. Ike veut devenir Mister Univers mais il lâche tout dès lors qu'il apprend le décès horrible de son frère.

Les deux jeunes personnages ne laissent présager aucun avenir serein. En plus, ils ont vraiment l'air de s'ennuyer ... ils ne trouvent du réconfort que lorsqu'ils sont ensemble écoutant un peu de musique ou regardant un navet à la télévision. Mais pourtant leur vie va prendre un autre tournant puisqu'ils décident d'enquêter sur la mort mystérieuse de Lafayette, le frère d'Ike.

C'est lors de cette enquête qu'ils vont découvrir les dessous de l'art des années 90. C'est finalement une véritable virée en enfer qu'ils vont vivre. Un enfer qui pourtant semble donner de l'intérêt à leur vie monotone. Au programme, de la violence, des armes, de la violence, du sexe et encore de la violence. L'auteur nous entraîne dans les bas-fonds du milieu artistique de New York, il nous guide dans les ténèbres les plus sales où le pognon a l'odeur du sang.
Le roman est excellent malgré l'excès de violence sur quelques chapitres. Il se veut réel et il fascine autant qu'il nous terrifie. Les pages vibrent au son de la musique omniprésente. Je le conseille vivement aux amateurs de roman noir, c'est une belle première pépite de l'année 2017 ! Un coup de cœur même !