dimanche 21 juillet 2013

Vanity game

Vanity Game est un polar anglais de H. J. Hampson aux éditions Liana Levi.

Présentation de l'éditeur :
Faire la une des tabloïds peut, à la longue, devenir lassant. Des paparazzis, «ces tordus», à tous les coins de rue. Des journalistes, «ces serpents visqueux», prompts à annoncer la séparation d’avec votre copine à tout moment. Des filles prêtes à vous sauter dessus… Malheureusement, «la célébrité crée une dépendance plus forte que le crack». C’est du moins ce que pense Beaumont Alexander, star internationale du foot. Pour tenir, alcool et coke ne suffisent pas, il faut même avoir recours aux anxiolytiques. Poussé à bout à l’idée d’une énième interview, il tue malencontreusement sa petite amie, ancienne mannequin glamour. Et ce ne sera pas le dernier de ses faux pas… Thriller, comédie, Vanity Game est aussi un roman de mœurs et une réflexion déjantée sur la célébrité et les médias.

Une célébrité anglaise du football mariée à une belle femme qui est une icône de la mode ... ça ne vous rappelle pas un couple très célèbre ? Les paparazzis sont omnibulés par chacun de leurs faits et gestes. Ils sont partout reçus comme des rois et se permettent parfois un peu trop ... On est dans le "star system" et qui de mieux que les Beckham pour inspirer les personnages de Beaumont et de sa femme Krystal ?

L'alcool coule à flot et la poudre se répand de narine en narine par le biais de gros billets enroulés dans les toilettes du dernier restaurant à la mode. Tout se passe à peu près normalement dans la vie des célébrités jusqu'au jour où tout dérape. Un faux pas. Un mauvais geste. Le mot de trop et tout part en vrille. Et plus on les cache et plus les malheurs se multiplient.
Angoisse. Incompréhension. Culpabilité. Manipulation. La routine de la vie de château se voit dévorer par des sentiments et des situations que Beaumont Alexander n'aurait jamais cru connaître. Et lorsque tout empire, lorsqu'il tombe au plus bas, sur qui peut-il compter ? En qui peut-il avoir confiance ?

Une histoire rondement menée, bien dans l'air du temps et qui rappelle le bon film de Michel Blanc : Grosse fatigue. C'est parfois drôle, souvent angoissant et on ne s'ennuie jamais. Vanity Game se lit très bien et mélange le polar à la comédie sans aucune fausse note. En plus les personnages sont touchants, ce qui aide vraiment l'immersion dans le roman. Petit bémol sur une fin qui arrive un peu vite à mon goût mais cela n'empêche pas l'histoire d'être vraiment agréable à lire.

dimanche 14 juillet 2013

La cavalerie charge

La cavalerie charge est un ouvrage signé Barry Gifford aux éditions 13E Note.

Présentation de l'éditeur :
Poèmes, notes sur le cinéma et la littérature : La cavalerie charge est un recueil sage et intime qui fait étinceler diverses facettes du talent de Barry Gifford. Sa culture cinématographique et littéraire s’exprime au fil des pages. De Marcel Proust (à qui il rend hommage dans ses «Lettres à Marcel Proust») à Francis Ford Coppola, Gifford évoque ses nombreuses influences. Ce recueil est agrémenté de dessins : des portraits de ses «héros», Nelson Algren, Albert Camus, Jack Kerouac, Jim Thompson, Muddy Waters ou Robert Mitchum.

La cavalerie charge est un mélange de récit autobiographique et de recueils de textes, dessins et poésie rédigés par le touche-à-tout Barry Gifford. Pour le présenter brièvement, il est l'auteur entre autre de Sailor et Lula (réalisé au cinéma par David Lynch) et de l'excellent Perdita Durango (réalisé au cinéma par Alex De La Iglesia). Il est également le scénariste de Lost Highway de David Lynch et de Jimmy de Matt Dillon. Âgé aujourd'hui de 66 ans, il nous offre dans La cavalerie charge quelques anecdotes fort sympathiques sur son passé et ses connaissances dans les milieux du cinéma et littéraire.

Dans la partie cinéma, on apprend pas mal d'anecdotes en tout genre sur des films qui ont vu le jour et d'autres qui n'ont jamais pu naître pour différentes raisons. Barry Gifford écrit avec beaucoup d'admiration sur ses amis vedettes comme Coppola ou Lynch et sur les acteurs qu'il admire.

Puis vient la partie littérature où il référence les ouvrages littéraires qui ont le plus compté pour lui et explique pourquoi. On peut d'ailleurs remarquer une grande admiration pour la littérature française, et plus spécifiquement pour Marcel Proust.

C'est assez captivant, l'auteur-cinéaste nous balade dans des fragments de sa vie et de ses réflexions. Sa poésie est enivrante et musicale. La cavalerie charge est une jolie découverte agrémentée de beaux portraits dessinés par l'auteur.

vendredi 12 juillet 2013

L'encre et le sang

L'encre et le sang est un court thriller fantastique écrit à quatre mains par Franck Thilliez et Laurent Scalese aux éditions Pocket et 12-21 pour la version numérique.

Présentation de l'éditeur :
Au fond d'un vieux garage hongkongais, elle est là. Elle l'attend.
La machine.
Il suffit de taper. Et tout s'écrira, dans la réalité.
Très vite, l'écrivain William Sagnier comprend qu'il tient là l'instrument de sa vengeance. La femme qui l'a trompé. L'homme qui lui a volé son livre. Tous ceux qui l'ont humilié, utilisé, détruit, seront punis à leur tour.
La vie, la mort, la toute-puissance au bout des doigts, là ou se mélangent l'encre et le sang...

La rencontre entre deux grands noms français du thriller est tout à fait attrayant et intriguant. On se demande ce que ces deux inventeurs d'histoires cruelles ont pu bien concocter ensemble ... C'est sur un thriller fantastique que leur choix s'est porté. Drôle de décision, non ? Bien que Franck Thilliez n'en soit pas à son premier coup d'essai (souvenez-vous de L'anneau de Moebius qui reste à ce jour l'intrigue que j'ai préféré de la bibliographie de l'auteur), je ne le voyais pas forcément renouer avec le genre. Mais tant mieux, car ça fonctionne plutôt pas mal. Quant au style de Laurent Scalese, je n'ai malheureusement lu aucun roman de lui ... je me rattraperai sûrement dans l'année.

Les deux complices ont joué avec mes nerfs puisque, sûr de moi, je pensais avoir facilement trouvé toute la solution à cette étrange histoire de machine à écrire et de personnages déchus. Bien évidemment, le dénouement m'a clairement recadré. Qu'est-ce que je croyais ? Pouvoir trouver aussi facilement le fin mot de l'histoire sans me faire berner ? Tsss...

L'intrigue m'a rappelé de bons souvenirs puisque j'ai participé (et même joué ... piètrement) dans un court métrage dont l'histoire était très proche. On se prend au jeu et on se demande même ce qu'on pourrait bien faire à la place du personnage principal. Le duo Thilliez-Scalese fonctionne bien pour cela. Ils nous font pénétrer dans un jeu où l'on ne sait plus qui tient les rênes ... et si c'était simplement les deux auteurs ?

jeudi 11 juillet 2013

Lignes de sang

Lignes de sang est un roman de Gilles Caillot aux éditions du Toucan Noir.

Présentation de l'éditeur :
Richard Granjon, écrivain à la dérive, voit dans son prochain roman l’ultime chance de relancer sa carrière. Isolé dans une maison de campagne, il veut que son texte soit noir, angoissant, sanglant, aux antipodes de ses précédents livres, plutôt édulcorés.
Mais la tranquillité de sa retraite va être soudainement ébranlée. Via d’obscurs réseaux du web, il est manipulé et poussé à bout par un mystérieux tueur dénué de toute humanité. Sa période d’écriture se transforme petit à petit en véritable cauchemar.
De leur côté, les lieutenants Depierre et Amarante de la Criminelle de Lyon, traquent depuis longtemps un homme qui sème sur sa route des cadavres de jeunes femmes, horriblement mutilés. L’enlèvement de Camille, leur coéquipière, les précipitent en enfer.
A la frontière du virtuel, commence alors leur enquête la plus terrifiante…

Heureusement que j'ai appris que Lignes de sang avait été écrit avant L'apparence de la chair sinon j'aurais trouvé vraiment dommage que Lignes de sang vienne gâché son très bon dernier roman à ce jour. Cela aurait marqué une régression dans son style et dans sa manière de maintenir le suspense.
Vous vous dîtes, ça commence mal, il a pas aimé du tout. Non, j'ai trouvé qu'il y avait du bon et du moins bon ...

Commençons par ce qui fâche ... quelques scènes sont vraiment caricaturales pour un thriller (du genre le personnage qui est près de découvrir un point important et son mobile se met à sonner ...). D'ailleurs, on retrouve souvent ce genre de passage énervant dans les teen-movies alors que, pourtant, l'auteur semble plutôt influencé par le cinéma gore et ses scènes de violence extrême. Pour les amateurs de sensations fortes, rassurez-vous, ses influences seront tout de même bien présentes durant l'histoire.
Ensuite, ce qui m'a également gêné, du moins dans la première moitié du roman, c'est le personnage du profileur plutôt fade ... surtout quand on a lu Maxime Chattam et son excellent La conjuration primitive peu de temps avant.

On est bien pris dans l'histoire, le rythme est bon et les pages se tournent d'elles-mêmes. Gilles Caillot a eu la bonne idée de lier le monde virtuel au monde réel. Bien que ce ne soit pas le premier dans ce genre, je ne me souviens pas avoir lu ou vu une histoire comme celle-ci. Bravo pour la mise en scène.
L'auteur tente de faire son Shutter Island aux relents horrifiques façon Saw ou Hostel, qu'il mentionne d'ailleurs mais n'y arrive pas. Il offre tout de même une histoire prenante dotée, qui plus est, d'une terrible fin.

samedi 6 juillet 2013

Zalbac Brothers

Zalbac Brothers est un roman à suspense de Karel De La Renaudière aux éditions Albin Michel.

Présentation de l'éditeur :
New York, une très secrète banque d’affaires.
Un jeune français venu de nulle part.
Une héritière qui hésite sur son destin.
L’histoire d’une ascension et d’une chute.

Dans la grande tradition de John Grisham, Karel de la Renaudière, un des directeurs d’une grande banque internationale, explore les coulisses de la haute finance et du pouvoir. Ce thriller captivant dresse un tableau à la fois fascinant et terrible de notre époque.

L'auteur connait plus que bien son sujet puisqu'il est lui-même un grand nom de la finance. Avec son roman il dépeint le monde cruel, qu'on connait si bien, du système bancaire. Autodérision ou rêve d'un meilleur système ? J'aimerais beaucoup savoir pourquoi ce roman de sa part ...

Zalbac Brothers est construit comme un thriller mais on touche uniquement au terrifiant et compliqué domaine de la finance. Pas de tueur en série, juste des arnaqueurs en série. Pas d'arme blanche, juste des coups montés. Pas de meurtres, pire, de lentes et douloureuses descentes en enfer. Et pas de mode opératoire, c'est à chaque fois une trahison réalisée de manière différente.
Le récit est également très rythmé et a des allures de page-turner. On prend beaucoup de plaisir à le lire.

La chute prend toujours moins de temps que l'ascension.

Jean est un français parti tenter sa chance aux USA. Son amour pour le violon va lui ouvrir certaines portes dont il n'aurait même pas penser entrouvrir un jour. Il se retrouve face au monstre de la finance qu'est Zalbac Brothers. Sa détermination et ses bonnes idées vont, malgré une longue période de torture mentale, le propulser très vite vers le haut de la hiérarchie. Mais ce n'est pas sans attiser la jalousie de certains ... les coups fourrés commencent alors à pleuvoir.

Le roman est terrifiant en deux sens. Il est impressionnant de voir à quel point l'économie mondiale, et donc nos vies, ne tiennent à rien. Nous sommes juste entre les mains de quelques malins diablotins qui ne sont animés que par l'appât du gain. Mais il y a également le stress dû à l'intrigue, on ressent ce que le personnage vît ; sa fulgurante montée et son incroyable descente.

Zalbac Brothers est un roman presque sans faute note, je me serais juste bien passé de quelques révélations inutiles à mon sens. Mis à part cela, Zalbac Brothers est un roman vraiment étonnant.

mercredi 3 juillet 2013

La brume dans la maison

La brume dans la maison est un court roman de Renaud Ehrengardt publié aux éditions House Made Of Dawn.

Présentation de l'éditeur :
Un beau matin, Aaron Cobann se réveille d’un cauchemar terrible. Il ne le sait pas encore mais les jours qui suivront l’emmèneront à la recherche de son passé, étrangement flou et hors d’atteinte.
Est-il en train de sombrer dans la folie ou est-il la victime d’une mascarade qui le dépasse, orchestrée par ces personnages étranges qui viennent subitement orbiter autour de lui ?
Comme cette femme, atteinte d’un cancer incurable, et qui lui laissera comme seule et unique piste une montre ancienne affichant 13 heures.
Thriller psychologique et cauchemardesque, La Brume Dans La Maison vous plongera dans une ambiance poisseuse jusqu’à son dénouement, terrible et brutal.

Roman exclusivement au format numérique, La brume dans la maison peut s'acheter au maigre coût de 2,68 euros sur le site Amazon. L'occasion s'est représentée de sortir ma liseuse électronique. J'étais tellement content que j'ai lu le roman en une soirée.
Le fait de le lire sur ma liseuse n'est pas la seule explication à cet enthousiasme, le roman a les qualités nécessaires pour happer totalement son lecteur. C'est rythmé, angoissant et intriguant. Tous les ingrédients étaient donc réunis pour me captiver.

La brume dans la maison, jolie métaphore en passant, est un texte emprunt de poésie, une sombre poésie rappelant l'univers des grands maîtres tels que Lovecraft ou encore Poe. Le style est plutôt agréable à lire malgré quelques tournures maladroites.
On est très vite pris par l'intrigue. On assiste au fur et à mesure à un gros pétage de plomb. On pense savoir assez rapidement la face cachée de l'histoire mais ... on reste tout de même prisonnier du brouillard qui trouble notre jugement trop hâtif.
 
Le roman se vit comme un jeu de piste avec quelques passages vraiment excellents. La brume dans la maison est un roman intéressant, je continuerai prochainement avec le premier texte de l'auteur qui semble tout aussi noir.