mardi 29 juillet 2008

La Peur dans la peau

La Peur dans la peau est un roman d'Eric Van Lustbader. Ce roman est la suite des célèbres aventures de Jason Bourne écrites par le regretté Robert Ludlum.

Présentation de l'éditeur :
Quelques années après les événements qui ont tenu les lecteurs en haleine dans La Vengeance dans la peau, nous retrouvons David Webb: désormais professeur de linguistique, il coule des jours paisibles à l’université de Georgetown, dans le Kentucky. Le tueur à gages redouté qu’il était, connu sous le nom de Jason Bourne, n’est plus qu’un lointain souvenir. Lointain ? Pas si sûr... puisqu’il devient la cible d’un assassin au moins aussi habile que lui et que, peu après, la CIA lui attribue les meurtres atroces de deux de ses anciens collègues et amis : Jason Bourne a resurgi, explique-t-on, mais il ne se contrôle plus... Une fois de plus, on le traque. Un jeu de dupes haletant, courses-poursuites et sueurs froides garanties! La suite époustouflante des aventures de Jason Bourne.

Le roman démarre fort dès les premières pages. Nous sommes en Tchétchénie, Khalid Murat, alors chef des rebelles, tente de reprendre son pays aux mains des russes. Mais Khalid, son bras droit Hasan Arsenov et leurs hommes sont pris au piège dans une embuscade. Des russes ? Non, ce serait trop facile. Deux hommes sont derrière tout ça : le tueur professionnel Khan et le mystérieux Stepan Spalko. Contrat terminé pour Khan, il doit exécuter sa prochaine victime : David Webb alias Jason Bourne.

JB. James Bond ou Jason Bourne. Le second est un peu comme le successeur du premier. L'espion "Number One" du 21ème siècle. Bien qu'il préfère le combat à mains nues aux gadgets dissimulés, Jason Bourne est un espion incorruptible qui se bat pour la justice. Un James Bond américain, moins séducteur et plus destructeur.

Alors qu'il vit une nouvelle vie paisible avec sa femme, et ses enfants, un évènement va se produire dans l'université où il travaille. Notre héros se retrouve donc embarqué dans de nouvelles aventures. Évasions spectaculaires, combats violents, complots, trahisons, agents doubles ... il pensait en avoir fini avec tout cela mais non. Le passé ressurgit ... de très loin. Quelques bribes de sa vie passée et de son ancienne famille vont émerger de sa mémoire. Le lecteur n'est pas au bout de ses surprises.

Un bon livre parsemé d'action sur près de 700 pages. Quelques révélations un peu évidentes mais j'ai passé du bon temps en compagnie d'un Jason Bourne qui n'en finit pas de surprendre.

Note : 15/20

dimanche 20 juillet 2008

La chambre des morts

La chambre des morts est certainement le roman le plus célèbre à ce jour de Franck Thilliez. Étrangement, il s'agissait du seul roman de cet auteur que je n'avais pas encore lu. En effet, ce livre est considéré comme son chef d'œuvre. Ayant connu l'écrivain lors de la sortie de l'adaptation de ce roman au cinéma (site officiel du film), je n'ai pas voulu lire le livre si tôt après voir vu le film.

Présentation de l'éditeur :
Imaginez… Vous roulez en pleine nuit avec votre meilleur ami, tous feux éteints. Devant vous, un champ d’éoliennes désert. Soudain le choc, d’une violence inouïe. Un corps gît près de votre véhicule. À ses côtés, un sac de sport. Dedans, deux millions d’euros, à portée de la main. Que feriez-vous ? Vigo et Sylvain, eux, ont choisi. L’amitié a parfois le goût du sang : désormais le pire de leur cauchemar a un nom… La Bête.



Après avoir revu le film ces derniers jours, j'ai pu comparer ces deux œuvres aux formats si différents. Attention, si vous souhaitez découvrir le film et/ou lire le livre, ne lisez pas ce qui suit !!!

Adapter un roman sur une bobine n'est jamais facile car le réalisateur doit faire l'impasse sur certains passages et tenter d'apporter sa touche personnelle afin de se sentir concerné par son œuvre. Bien que le film d'Alfred Lot se dispense de quelques passages (comme la description de la noirceur de l'âme de l'héroïne, le drôle d'entretien de Vigo, le kidnapping d'une femme enceinte, l'empaillage d'humains), il se permet néanmoins quelques efficaces libertés : on pense notamment à la superbe scène finale; la présence de la Bête chez Lucie Henebelle; l'entretien avec le taxidermiste qui se fait avec Norman et non Raviez, ce qui permet au spectateur de comprendre plus rapidement l'importance de la relation Lucie-Pierre; et le dernier point important, le réalisateur dévoile le secret de Lucie. Franck Thilliez ne nous dévoilera celui-ci que dans la suite des aventures de Henebelle, à savoir : La Mémoire Fantôme.

"Je crois qu'ils arrivent sur Terre tous égaux, avec un esprit pur [...] Ce sont les parents qui créent les monstres."

Le livre et le film se complètent. Le premier crée un univers plus noir, plus sombre. La psychologie du personnage principal y est plus développée. Le film permet d'ajouter plus de tension, de rythme, à l'histoire. Les images racontées par l'écrivain prennent soudainement forment et nous écœurent.

Par exemple, dans le film, après sa nuit passée avec Norman, Lucie part et laisse ce dernier seul avec ses filles. Cette situation inquiète le flic à son réveil et le spectateur avec car les images s'enchainent rapidement et on partage la peur qu'il ressent devant cet abandon si soudain.

"Tu es là pour tuer le mal, pas pour l'entretenir !"

Dans le livre, comme je le disais plus haut, le personnage de Lucie travaille pour la Police, donc le "Bien", mais est étrangement attirée par le mal. On le ressent moins dans le film; juste par la présence d'une bibliothèque remplie de livres sur la magie noire, les tueurs en série et de romans d'horreur (King et Harris par exemple). Aussi le roman fait preuve d'une violence plus présente : Sylvain Coutteure, un des deux chauffards qui récupère la valise de billets, commence à se faire empailler par la Bête alors que dans le film il est laissé agonisant dans un coin; la bataille finale est plus musclée dans l'œuvre de Thilliez que dans celle de Lot où la scène est plus "spirituelle".

"Cette pièce chauffée, dans les caves, représentait l'ensemble de ses peurs et de ses joies d'enfance."

Dans le roman, les caves où habitent la Bête et son complice sont comparées à des parties du cerveau; preuve qu'elles cachent quelque chose de profond enfoui depuis longtemps. La chambre des morts est un voyage dans l'inconscient d'une femme à la jeunesse torturée. La Bête cherche à revivre le choc qu'elle a vécue dans son enfance et qui a changé sa vie. Le fait de pratiquer la taxidermie permet de rendre un être immortel. Elle cherche donc à recréer cette fameuse scène qui l'a traumatisé et à l'immortaliser.

Pourquoi ? Revivre une scène traumatisante lui permet de repasser par des états émotifs similaires à ceux éprouvés dans le passé (source La thérapie par le tunnel). Cherche t-elle à contrôler la situation et ne plus avoir peur ?

La répétition est une réaction physio-psychologique à un événement qui sort du commun et qui a trait à la mort. Le phénomène de répétition est quelque chose de très particulier. Ce phénomène de répétition est bien décrit par les psychanalystes : la scène du traumatisme pour essayer de comprendre ce qui s’est passé, ou pour conjurer le sort. (Source Doctissimo)

Franck Thilliez et Alfred Lot ont réussi à signer deux œuvres à la fois différentes et très proches. Pour conclure, j'ai trouvé que le personnage de Lucie Henebelle se rapproche un peu de celui de Franck Sharko (Train d'Enfer pour Ange Rouge et Deuils de Miel) car malgré leur différence d'âge, de sexe et d'expérience, ils sont tous les deux rongés par diverses douleurs qui les rendent sombres et mystérieux.

Note : 18/20

lundi 14 juillet 2008

Le Cercle de Dante

Le Cercle de Dante est le premier roman de Matthew Pearl. Cet écrivain américain a non seulement été doublement diplômé de Yale et Harvard, mais il a aussi été couronné par la Dante Society of America pour ses travaux de recherche sur le célèbre poète florentin : Dante Alighieri.

Présentation de l'éditeur :
Le juge Healey est dévoré vivant par des larves d'insectes. A peine est-il inhumé qu'une autre victime est découverte, puis une troisième - toutes assassinées selon des mises en scène atroces. La police est impuissante, incapable de décrypter les crimes qui terrorisent la tranquille et puritaine cité américaine. Personne dans ses rangs, pas plus qu'à Boston, n'est familier de Dante ...
Personne ... sauf quatre hommes. Quatre poètes qui ont fait le serment de traduire La Divine Comédie et sont les seuls à parfaitement connaître le texte maudit. Quand ils voient dans les meurtres une copie des châtiments décrits dans L'Enfer, ils craignent d'être tenus pour suspects ...
Pour se disculper - et sauver la ville -, les érudits se font détectives. Mais l'assassin de Boston ne craint pas les poètes. Il vit dans leur ombre et se nourrit de leur savoir ... Une étrange chasse à l'homme commence. Des coulisses feutrées de Harvard aux bas-fonds sordides du port de Boston, une enquête criminelle, romantique et sanglante ...

Le cercle des amis de Dante est constitué d'une poignée de poètes américains qui tentent de traduire les fabuleux vers qui constituent les 3 livres de La Divine Comédie de Dante Alighieri. L'écrivain choisit de placer au centre de son histoire des personnages qui ont réellement existé : Henry Longfellow, James Russell Lowell, Oliver Wendell Holmes et J.T. Fields. Ces compositeurs et passionnés de prose ont participé de près ou de loin à la traduction américaine de La Divine Comédie. Composé de trois livres, L'Enfer, le Purgatoire et le Paradis, ce roman décrit la descente en enfer de Dante (dirigé par Virgile), puis de son passage au purgatoire où Virgile le quitte pour laisser la place à Béatrice, et, de son accession au Paradis pour s'unir à Dieu.

L'auteur mêle de manière très intelligente les vers italiens de Dante et les meurtres mystérieux qui se propagent dans un Boston à la fois dominé par de riches familles et envahit par de nombreux immigrants européens. Mais le roman souffre de nombreuses longueurs qui casse complètement le rythme attendu par le lecteur. Les lenteurs ne sont jamais les bienvenues dans un roman policier.

En parallèle de l'enquête policière menée par Kurtz et Rey, les poètes vont s'improviser détectives afin de découvrir qui salit le texte qu'ils vénèrent tant. De fil en aiguille les indices vont s'accumuler pour les diriger vers de bonnes et de mauvaises pistes. Il faudra suivre (ou subir) les écrits du Maître pour comprendre et trouver le coupable.

Note : 13/20

mardi 8 juillet 2008

Nécropolis

Nécropolis est un roman d'Herbert Lieberman. Ce roman a reçu le Grand prix de littérature policière 1978.

Présentation de l'éditeur :
Nécropolis, c’est la "Cité des morts" : New York, sillonnée par les fous et les drogués, les assassins et les paumés de toute sorte ; en proie aux intrigues de la municipalité et aux trafics d’influence ; quadrillée par les voitures de police et les ambulances avec, comme destination finale, presque toujours : la morgue.
Un des sommets de la littérature policière, mais aussi un extraordinaire document pour lequel l'auteur a lui-même enquêté pendant plus d'un an dans les morgues de Manhattan. Surtout peut-être, comme la presse américaine l'avait souligné lors de la parution "le plus beau livre jamais écrit sur New York".


Nécropolis décrit le quotidien du médecin légiste Paul Konig. Âgé d'une soixantaine d'années, ce personnage est un référence dans son domaine dans le monde entier. Veuf et père d'une jeune femme prénommée Lolly, la vie de Paul va s'assombrir (encore plus) lorsque cette dernière décide de partir sans le prévenir. Heureusement un ami haut placé dans la police l'aide à la chercher. Après s'être faite embobinée par un pseudo révolutionnaire, Paul n'a plus de nouvelles d'elle.

En parallèle de cette affaire, une arnaque jaillit du service dont Paul est le chef. Certains revendent des cadavres illégalement; ce qui a coûté 3 millions de dollars ... que le maire de New York réclame. Mais les problèmes ne s'arrêtent pas là pour le Docteur Konig. En effet, son service est pointé du doigt par les journaux après une mauvaise expertise commise par un des médecins sous la responsabilité de Paul. Ce dernier ne veut pas dénoncer le responsable et doit rendre des comptes à la justice.

Le personnage de Paul est très attachant. Son histoire est sombre et triste. Une femme décédée, une fille peut-être kidnappée, des voleurs dans son service, un médecin qui ne pense qu'à la gloire ... Malgré tout cela, Paul reste sérieux et disponible dans son travail. L'auteur nous décrit des dizaines d'autopsies différentes nous apprenant comment reconstituer la scène du crime (ou du suicide) à partir d'un corps ... ou de quelques morceaux de corps. L'écriture est tellement agréable à parcourir que j'ai englouti ce roman en quelques heures. Le travail de recherche de l'auteur sur le domaine de la médecine légale est extrêmement précis et vraiment intéressant. Une véritable référence du roman policier.

Note : 18/20

lundi 7 juillet 2008

Le Magasin des Suicides

Le Magasin des Suicides est un roman de Jean Teulé, l'auteur de Darling qui a été adapté au cinéma.

Présentation de l'éditeur :
Vous avez raté votre vie ? Avec nous, vous réussirez votre mort ! Imaginez un magasin où l'on vend depuis dix générations tous les ingrédients possibles pour se suicider. Cette petite entreprise familiale prospère dans la tristesse et l'humeur sombre jusqu'au jour abominable où surgit un adversaire impitoyable : la joie de vivre...

Dans un mystérieux futur où l'on paie en euros-yens, la famille Tuvache tient un magasin très original car ils y vendent des articles permettant de se suicider. Des Smith and Wesson jetables, des cordes pour se pendre, des dizaines de sortes de poison camouflées dans des pommes ou des bonbons ... voici une petite liste d'accessoires vendus par Mishima (clin d'œil à l'écrivain Yukio Mishima qui s'est donné la mort par seppuku) et Lucrèce (prénom d'une romaine, Lucretia, qui s'est tuée après avoir été violée), les propriétaires du Magasin des Suicides.

Déjà parents d'un jeune Vincent (hommage au peintre Vincent van Gogh) anorexique, dépressif et enfermé la plupart du temps dans sa chambre à créer des œuvres d'art très glauques, et, d'une jeune Marilyn (pour Marilyn Monroe) qui se déteste et est tombée amoureuse du gardien du cimetière, les deux gérants ont un nouvel enfant, Alan (pour le grand oublié de l'histoire Alan Turing), après avoir testé un préservatif troué.

La famille Tuvache n'arrive pas à s'habituer au nouveau venu dans ce monde triste et où le nombre de suicides atteint des chiffres impressionnants. En effet, le petit "ange" sourit ... et il est malvenu de sourire dans un magasin de suicides !

Ce roman ne se limite pas à atteindre un degré important de noirceur, il nous cultive et nous apprend de multiples passages de l'histoire où le suicide est au premier rang. L'humour et l'originalité associés à la douce écriture de l'auteur font de ce livre un véritable bijou.

Note : 17/20

jeudi 3 juillet 2008

Vengeance

Vengeance est un roman policier de Dan Simmons, l'auteur du très célèbre livre L'échiquier du mal.

Présentation de l'éditeur :
Le détective privé, Joe Kurtz, a payé pour son sens de la justice un peu trop expéditif. En sortant de prison, il est contacté par le vieux don Farino, parrain de la mafia en semi-retraite, qui le lance sur la trace de son comptable qui s'est évanoui dans la nature...
Surveillé par l'entourage de Farino, harcelé par l'inspecteur Hathaway et pourchassé par d'inquiétants tueurs, l'enquête de Kurtz ne sera pas de tout repos.
Un thriller noir et violent, un suspens haletant par l'auteur de L'Echiquier du mal.

Vengeance est le premier tome des aventures du détective Joe Kurtz. Ce dernier vient de passer douze années enfermé dans un pénitencier après le meurtre très violent du dealer Eddie Falco. Après sa sortie de prison, il décide d'ouvrir une entreprise spécialisée dans la recherche sur internet de personnes disparues de vue ... un peu comme le site Copains d'avant en France. Bien entendu, cette activité maquille le véritable business que met en place Joe, avec l'aide de son amie Arlene.

Pendant que son assistante, Arlene, monte la société, Joe rend visite au vieux Don Farino, parrain d'une mafia italienne. L'ex détective a passé du temps en taule avec un de ses fils; Stephen alias Petit H. Ce dernier avait rencardé Joe sur la mystérieuse disparition du comptable de la famille Farino. Meurtre ? Disparition ? Pacte avec la police ?

Don Farino décide d'embaucher notre héros afin qu'il retrouve la trace du disparu. Miles, l'avocat de la famille, ne partage pas l'avis de son patron et décide de faire appel à des tueurs professionnels pour se débarrasser de Joe.

Ce roman est typiquement ce qu'on peut appeler un polar américain. Le héros, ou antihéros, est un homme "sans vie", ancien flic ou ayant travaillé avec la police, il est violent et n'a aucun scrupule à tuer un individu qui lui barre la route. Certaines scènes sont très violentes et l'auteur ne lésine pas sur le nombre de cartouches tirées lors des fusillades. Des SDF, des aryens, des gangs, des mafieux ... un parfait cliché des quartiers sombres de l'Amérique. J'ai beaucoup apprécié le fait que l'auteur n'encense pas son personnage principal et le laisse évoluer en tant qu'être humain; aussi cruel et bon qu'un homme peut l'être.

Note : 17/20