dimanche 18 décembre 2011

Le testament de l'orange

Le testament de l'orange est un roman d'Anthony Burgess, le père de L'Orange Mécanique.

Présentation de l'éditeur :
Professeur de littérature anglaise dans une université de New York, Enderby a écrit un scénario tiré du poème de Gerard Manley Hopkins, Le Naufrage du Deutschland.
Le cinéaste engagé sur le film va complètement détourner le script pour en faire une histoire plus que scabreuse. La version hollywoodienne met en effet principalement en scène le viol de nonnes par de jeunes nazis. La sortie du film provoque un déchaînement de violence : de jeunes déséquilibrés vont eux aussi s'en prendre à des soeurs. Rendu responsable de ces actes terribles, Enderby est désormais l'ennemi public n° 1.
Entre les coups de fil anonymes, les menaces incessantes, les voyous mais aussi les médias, c'est une société tout entière qui se retourne contre un seul homme et devient l'incarnation de la violence qu'elle dénonce. Le Testament de l'Orange n'est pas la suite de L'Orange mécanique, le précédent roman de Burgess. Mais il semble évident que l'auteur fait là un parallèle avec sa propre histoire. Après la sortie de l'adaptation cinématographique de L'Orange mécanique, plusieurs faits divers atroces furent attribués à l'influence néfaste du film. Antony Burgess, qui avait participé à sa campagne promotionnelle aux côtés de Stanley Kubrick, avait rapidement été mis en accusation.

Dernier opus d'une trilogie consacrée au poète Enderby, Le testament de l'orange révèle une part autobiographique de l'auteur. Il dénonce, et c'est là que le titre du roman est intelligent, comme son roman phare L'orange mécanique, la violence d'une société consommatrice et hypnotisée en masse.
Enderby semble se battre contre la Terre entière. Son procès public se déroule en tout lieu, dans la rue ou encore lors d'un talk show. Il se bat contre l'opinion public et contre la religion... Difficile combat.

Pour avoir une meilleure vue du matériel publicitaire du film, il s'approcha, avec l'assistance de sa canne, de l'orifice matriciel ou peut-être sororofraternel, et fut en mesure d'embrasser du regard une affiche familière, criarde et qui étalait une religieuse à demi nue sous la flagellation du flot amer aux cuisantes lanières, ses lèvres carminées exhalant évidemment le râle de l'orgasme.

Enderby est un personnage incompris, criant son désespoir et défendant sa cause face à une population sourde. Ses rencontres enrichissantes démontrent à quel point il est difficile de se faire entendre. Mais elles démontrent également qu'il est facile de prendre position lorsqu'on ne connaît pas le fin fond de l'histoire.

Les gens accusent toujours l'art, la littérature, le théâtre d'être la cause de leurs propres méfaits.

Véritable démonstration de l'art littéraire, ce roman est doté d'un style incomparable et d'un vocabulaire extrêmement riche. Il faut donc saluer au passage les traducteurs pour leur fabuleux travail. Hier c'était le cinéma qui était mis en cause, aujourd'hui ce sont les jeux vidéos qui sont le plus souvent visés ... quand est-ce que les Hommes prendront leurs responsabilités ?
Le roman est assez compliqué à lire mais il fait réfléchir. Il sert d'exutoire à toute cette haine, cette injustice qu'a trainé l'auteur dans sa vie.

vendredi 9 décembre 2011

Viandes et légumes

Viandes et légumes est le nouveau roman de Guillaume Gonzales aux éditions Kyklos.

Présentation de l'éditeur :
Et si Brou, bourgade d’Eure-et-Loir portée par son fleuron, Viandes et légumes, constituait le must des soirées ? Va savoir...
Et tu sauras.
Côté viandes, tu t’apercevras que passées certaines heures, d’accortes jouvencelles exhibent leurs chairs sans vergogne.
Les légumes, tu les trouveras dans le public, où l’élite vient s’encanailler à moindre frais.
Et comme tout le monde ne vit pas la nuit, tu t’apercevras qu’il s’en passe aussi de belles le jour, lorsqu’un concurrent viscéralement méchant a juré ta perte...

Vous en avez assez des trames identiques, des personnages sans charme, sans vie et du suspense qui tente à tout prix de vous couper le souffle ? Alors Viandes et légumes est fait pour vous. A l'image de son titre hors du commun, il est l'exemple même du roman policier efficace sans prétention.
Décalé au possible, le roman lorgne du côté des histoires de mafieux en usant d'humour et de situations cocasses. Le personnage central, Galaad, dégage un charisme fort et n'est pas sans rappeler certains privés des hard-boiled à l'ancienne. Du moins, c'est comme cela que je l'ai ressenti ...

Je sais par expérience que l'activité alimentaire des cyprinidés se ralentit l'hiver, mais j'imagine que les plus goulus ne rechigneront pas à l'idée d'un petit ver avant de partir.

Galaad va se retrouver confronter à des ennemis cruels et sans vergogne. Ses concurrents dans le petit monde de Brou vont tout tenter pour le déstabiliser et récupérer ce qu'ils pensent être leur dû. Cet anti "conte de fée" a quelque chose de bien réel et Galaad est bien loin du prince charmant, surtout depuis qu'il a hérité d'une boite de strip-tease où les princesses ont tendance à se dénuder bien facilement.
Roman totalement démesuré, Viandes et légumes est doté d'une narration particulièrement astucieuse. La plume délicate et raffinée de l'auteur n'empêche en rien l'apparition soudaine de passages forts en intensité et de jeux de mots farfelus.
Guillaume Gonzales signe là une œuvre originale et totalement en adéquation avec le formidable catalogue que propose Kyklos Editions. A ne pas manquer !

mardi 29 novembre 2011

Demain j'arrête !

Demain j'arrête ! est le nouveau roman de Gilles Legardinier aux éditions Fleuve Noir.

Présentation de l'éditeur :
Et vous, quel est le truc le plus idiot que vous ayez fait de votre vie ?
Comme tout le monde, Julie a fait beaucoup de trucs stupides. Elle pourrait raconter la fois ou elle a enfilé un pull en dévalant des escaliers, celle ou elle a tenté de réparer une prise électrique en tenant les fils entre ses dents, ou encore son obsession pour le nouveau voisin qu'elle n'a pourtant jamais vu – obsession qui lui a valu de se coincer la main dans sa boîte aux lettres en espionnant un mystérieux courrier...
Mais tout cela n'est rien, absolument rien, à côté des choses insensées qu'elle va tenter pour approcher cet homme dont elle veut désormais percer le secret. Poussée par une inventivité débridée, à la fois intriguée et attirée par cet inconnu à côté duquel elle vit mais dont elle ignore tout, Julie va prendre des risques toujours plus délirants, jusqu'à pouvoir enfin trouver la réponse à cette question qui révèle tellement : pour qui avons-nous fait le truc le plus idiot de notre vie ?

Délaissant le temps d'un roman le monde du polar pur pour se concentrer sur une histoire légère et amusante, Gilles Legardinier surprend sur plusieurs plans. Le changement radical des genres étonne et l'auteur est loin d'être maladroit. Mais le véritable point stupéfiant est cette faculté de se transposer dans le corps d'une jeune femme qui n'a pourtant rien de bien masculin.
Récit à la première personne, Demain j'arrête ! ressemble aux mémoires d'une jeune fille façon "miss catastrophe" qu'on a tous déjà rencontré au moins une fois dans notre vie. On suit Julie qui accumule gaffes et situations embarrassantes. Elle aurait pu être une sorte de caricature de la jeune célibataire maladroite (une Bridget Jones à la française) mais on se reconnait tous en elle sur différents aspects...

Sur la base d'un journal intime qui m'a un peu rappelé les aventures de Georgia Nicolson, l'histoire de Julie confesse une période de sa vie importante pour elle ; sa rencontre avec son mystérieux voisin, M. Patatras. Cette fameuse rencontre va l'amener à réaliser de nombreuses maladresses qui font sourire, voire même parfois rire. Le roman se lit vraiment très bien et très vite tant on est pris par l'histoire et conquis par les personnages.
Virage littéraire pour l'auteur mais nouvelle réussite. Demain j'arrête ! est une bouffée d'air frais, un roman qui donne le sourire. Et contrairement à ce qu'on peut imaginer, ce n'est pas un roman réservé à la gente féminine ! A découvrir.

dimanche 20 novembre 2011

Vilaine Fille

Vilaine fille est le premier roman d'Olivier Bonnard, chroniqueur des mœurs hollywoodiennes pour le Nouvel Observateur.

Présentation de l'éditeur :
Hollywood tremble. Dans une villa huppée, quatre personnes ont été retrouvées mortes. Parmi les victimes, une jeune femme atrocement mutilée : Heather Burns, starlette ravissante et épouse de Jason Fox, la mégastar du cinéma d’action.
Pendant que la police patauge, entre fausses pistes et vrais mythomanes, Seth Banner, détective privé mal léché, s’interroge : pourquoi s’est-on acharné sur Heather Burns ? Et si elle avait été punie ? En parallèle, Martin Kaufman, jeune journaliste de cinéma, mène sa propre enquête. Une actrice qui se pétrifie en pleine interview ; des films aux images toxiques ; un cinéaste maudit disparu dans des circonstances mystérieuses…
Chacun de son côté, les deux hommes rassemblent les pièces d’un puzzle vertigineux. Et ne tardent pas à comprendre qu’il y a quelque chose de pourri au royaume des anges…

Petite virée dans le monde fantastique et irréel d'Hollywood.Olivier Bonnard nous entraine dans les coulisses de l'empire du cinéma. Et bien que pour beaucoup ce petit monde représente l'eldorado tant rêvé, l'envers (ou l'enfer comme le signale l'éditeur sur la couverture) du décor se révèle bien moins idyllique.
Lavage de cerveaux, crimes organisés ... mais le pire dans tout cela c'est qu'il en ressort une impression de réel qui tétanise. D'un point de vue personnel, certains personnages et séquences m'ont rappelé la vie manipulée de Tom Cruise par la Scientologie.

Comme tant d'autres avant elle, elle a été attirée par la lumière et, comme tant d'autres avant elle, elle s'y est brûlé les ailes.

L'auteur maitrise le rythme et le suspense plutôt bien. Malgré quelques passages légèrement creux dus à une tension très accrue en début de roman, le tout reste entrainant et notamment le dernier tiers du roman.
Olivier Bonnard cite énormément de références cinématographiques et pour rester dans le même concept, je dirais que Vilaine Fille a des allures plus ou moins proches de Suicide Club, Vidéodrome ou encore Invasion Los Angeles. Se posant en véritable Cronenberg du polar, l'auteur a réussi un polar sur un sujet qu'il maitrise à la perfection et qui peut toucher une large population de lecteurs.

A la différence des films habituellement sortis de l'usine hollywoodienne, la fin, bien qu'un peu rapide, étonne et ne suit pas les codes propres à cette culture. Original donc et fort en intensité, Vilaine fille ne manquera pas de vous surprendre.

Mais une question me hante depuis ... Où s'arrête la fiction et où commence la réalité ?

dimanche 13 novembre 2011

La frontière des ténèbres

La frontière des ténèbres est le nouveau roman de Jean-Luc Bizien et le deuxième tome de sa trilogie des Ténèbres après le fabuleux L'évangile des ténèbres.

Présentation de l'éditeur :
En répondant à l'appel de son mystérieux homologue coréen, l'ex-grand reporter Seth Ballahan croit s'offrir un séjour d'agrément.
Hélas, sitôt arrivé à Séoul avec sa femme et sa fille, il sera confronté à un double homicide. Des meurtres impossibles, perpétrés dans un village-pilote, entièrement géré par l'électronique et la vidéo. Qui a frappé derrière les murailles du village ? Qui a pu s'introduire dans cet Eden de façade, ce nirvana sécuritaire ? Quel monstre est assez puissant pour se jouer des caméras, des gardiens et du système de surveillance ? Ballahan devra, pour le savoir, réunir toutes les pièces d'un puzzle effrayant...
Et faire équipe, pour l'occasion, avec un homme revenu d'entre les morts. Ange ou démon, parce qu'il est rescapé de l'Enfer, cet homme est le seul capable de défier les autorités de Corée du Nord. Sous les yeux de Seth, il franchira la terrible frontière du pays le plus fermé du monde, dans le seul but de libérer une femme et un enfant. Ballahan, impuissant, devra de son côté jouer une véritable partie d'échecs avec la mort, au terme de laquelle se dévoilera une autre vérité, plus terrible encore.
Car si la frontière séparant Nord et Sud est bien visible, les ténèbres s'étendent des deux côtés... 

Retour détonnant en Corée du sud pour Seth Ballahan appelé par un vieil ami coréen présent dans le précédent tome. L'ex reporter américain qui a déjà connu l'enfer en Corée du nord a décidé d'accepter l'invitation du coréen pour enquêter sur un double meurtre dans un village hors du commun. Un village où tout est sous contrôle, où chacun de ses habitants est pisté par une puce intégrée dans leur peau.
Quel rapport avec la Corée du nord ? Des circonstances non attendues par Seth vont devoir pousser leur enquête de l'autre côté de la frontière ; cette fameuse frontière des ténèbres.
Mais l'ex reporter n'est pas venu seul au pays du matin calme. Accompagné de sa femme et de sa fille adoptive, Seth devra protéger les siens tout en honorant ses accords ... Tout cela semble bien compliqué.

Il voulait s'emplir de ce feu divin, sentir sa douce brûlure, lui offrir son visage...

Ce deuxième tome n'a rien à envier au premier. Conté d'une sublime façon, le roman ne ressemble en rien à une transition entre deux chapitres de la trilogie. Il est une histoire à part, bien entendu relié par plusieurs points à L'évangile des ténèbres.
La traversée de la Corée du nord est réellement angoissante et on vit l'aventure la peur au ventre à côté des protagonistes. On pourra regretter le manque de précision, de temps passé sur l'enquête initiale mais c'est pour mieux rebondir finalement sur une expédition façon Jason Bourne.
Au programme donc, beaucoup de suspense, de l'action, des rebondissements, de la peur, de la joie et tout cela servi par une écriture toujours aussi délicieuse et propre à son auteur. La frontière des ténèbres confirme une trilogie qui s'annonce grandiose !

C'est ce monde-là que tu veux pour ta femme et ton fils ?

l'autre LIVRE

Rendez-vous la semaine prochaine pour le 9e salon international des éditeurs indépendants. Le monde arabe est à l'honneur cette année !

L'adresse : Espace des Blancs Manteaux - 48 rue Vieille du Temple - 75004 Paris (M° Hôtel de ville)

Extrait du communiqué de presse :
Débats. Un grand débat sera organisé samedi après-midi autour des révolutions arabes en présence de Samir Amin, économiste franco-égyptien, théoricien principal de l’anti-, puis l’alter-, mondialisme.
Lecteurs et professionnels du livre se rassembleront dimanche autour de journalistes spécialistes du monde de l’édition pour échanger sur l’évolution de la poésie arabe contemporaine.

Expositions. Deux expositions de photographies organisées avec la librairie Envie de lire seront librement accessibles durant toute la durée du salon autour de la Palestine et des Sahraouis avec les photos de Rogerio Ferrari (tirées du livre Sahraouis paru aux éditions Le passager clandestin) en présence d’Ali Omar Yara, docteur en sociologie des conflits, et cofondateur de la Revue de l’Ouest saharien.

Animations. Ateliers, lecture par des comédiens, jeux autour du livre, rencontres, dédicaces…seront proposés par les éditeurs dans des espaces dédiés.

L’autre LIVRE organise le salon qui permet à 5000 lecteurs de découvrir, sur 1 000 m² au coeur de Paris, les livres de 150 éditeurs français ou étrangers dont la production originale contribue activement à la « bibliodiversité ». Un annuaire détaillé des maisons présentes sera distribué avec un badge pour la défense de l’édition.

Et pour les amateurs de romans noir, voici le programme spécifique à Kyklos Editions (stand A37) :

Dimanche novembre de 15h à 17h : Débat animé par Thomas Bauduret - 15h-16h : L'écrivain et son engagement moral et culturel au XXIe siècle avec Olivier Gérard "Te retourne pas, Handala !" et John C. Patrick "Le crépuscule des hyènes" suivi d'une séance de dédicaces de 16h à 17h

samedi 5 novembre 2011

Code Salamandre

Code Salamandre est le nouveau roman de Samuel Delage (voir sa page officielle sur Facebook).

Présentation de l'éditeur :
Yvan Sauvage, expert en art et commissaire-priseur, met fortuitement la main sur un itinéraire crypté conduisant à un dépôt royal. Il se lance alors en compagnie d’une jeune étudiante en Sorbonne dans la résolution d’une énigme qui leur fera courir les plus grands périls. Un jeu de pistes érudit qui se transforme en périple hallucinant, où l’horreur le dispute au merveilleux.
Lorsque son professeur de l’École du Louvre décède, Yvan Sauvage se retrouve légataire d’un secret prodigieux : le vieil homme était sur le point de déchiffrer un code menant à l’un des trésors les mieux gardés du règne de François Ier. Yvan n’a alors de cesse de résoudre l’énigme. Marion Evans entre dans son jeu, et le duo se lance avec une énergie farouche dans le décryptage des messages codés que recèlent les châteaux, statuaires et monuments édifiés par les architectes de l’époque, dont Léonard de Vinci. Puis ils explorent des itinéraires dont la cartographie occulte et étonnamment précise de la Renaissance a fixé le tracé.
Tout à leur quête, les deux jeunes gens sont inconscients du danger qui les guette, tandis qu’un homme épie leurs moindres faits et gestes sous les ordres d’un mystérieux commanditaire. La recherche érudite et la résolution du code Salamandre pourraient bien déclencher une traque sanguinaire…

Dans la veine d'un Da Vinci Code, Code Salamandre se distingue dans le monde du roman policier comme étant un polar historique. Malheureusement, comme le best-seller de Dan Brown, le récit souffre du choix de l'auteur de vouloir absolument donner de l'action à son aventure. L'ajout d'action grignote petit à petit les détails historiques pourtant riches et le réalisme des personnages. Ceux-ci sonnent d'ailleurs creux. Stéréotypés au possible, ils n'en deviennent que plus énervants au fil des pages.

Malgré un style bien tourné et un vocabulaire riche, je ne suis pas arrivé à entrer pleinement dans l'histoire. En plus des personnages parfois agaçants, les situations sont bien souvent attendues et on se demande alors si l'auteur a bien orienté son récit. La chasse au trésor est excellente en elle-même, Samuel Delage a usé d'une documentation riche et pointilleuse pour notre plus grand bonheur. Malheureusement, je me répète mais l'atmosphère autour de cette intrigue est entachée par la volonté de produire coûte que coûte un thriller.
Dommage pour moi mais je suis certain que ce roman trouvera un large lectorat.

vendredi 4 novembre 2011

La Géométrie du tueur

La Géométrie du tueur est le nouveau roman de Laura Sadowski, avocate de profession et déjà l'auteure de trois autres romans policiers.

Présentation de l'éditeur :
Voilà deux ans que la fille unique de Mathis Clay’h, avocat, a disparu une nuit sans laisser de traces. Depuis, divorcé, dépressif et insomniaque, il tente de surmonter sa douleur en assurant des permanences pénales qui le font errer des parloirs des commissariats aux couloirs des tribunaux.
L’apparition soudaine d’un tueur en série et maître chanteur, dont le procès est imminent, va le plonger dans un effroyable dilemme : réussira-t-il à faire acquitter ce psychopathe criminel pour obtenir la vérité sur la disparition de sa fille ? Et si elle était toujours en vie ?

La Géométrie du tueur est le second roman de l'auteure que je lis après La peur elle-même avec lequel je suis sorti enthousiaste mais pas entièrement conquis. J'attendais de lire un nouveau texte pour me faire une meilleure idée du style de Laura Sadowski. C'est aujourd'hui chose faite et j'en suis ravi.
A l'image de l'auteure, le personnage principal œuvre en tant qu'avocat. Mais espérons que la comparaison entre les deux s'arrête là puisque ce dernier est rongé par de terribles évènements personnels. En effet, sa fille a disparu. A t-elle fugué ? Est-elle aux prises d'un tueur en série ? Est-elle victime d'un accident ? Aucun indice, pas le moindre soupçon à se mettre sous la dent.

A ce mystère viennent s'ajouter deux autres intrigues. Mais heureusement l'auteure ne s’emmêle pas les pinceaux et arrive à avancer dans chacune d'entre elle sans jamais perdre son lecteur. On aurait apprécié que certaines soient plus détaillées mais on imagine fortement que cette histoire donnera une suite.
Mathis est commis d'office pour la défense d'un jeune roumain accusé d'avoir volé une voiture de luxe. On aurait pu tomber dans l'horrible cliché de l'étranger voleur mais l'accusateur s'avère être un proche du jeune homme. Membre d'une famille riche, celui qui a porté plainte n'est rien d'autre que l'employeur de la mère du roumain avec qui il a grandi durant toute son enfance. Quelle nouvelle énigme se cache derrière cette accusation ?
Cela ne tient qu'à moi mais j'ai eu l'impression d'une forte influence télévisuelle. Notamment concernant la série Dirty Sexy Money dont les personnages s'apparentent considérablement à ceux du roman. Si c'est le cas, ce n'est pas un mal, bien au contraire car la série est riche en rebondissement.

Comme si cela ne suffisait pas, Mathis se doit de défendre celui qui est accusé d'être le Guetteur, un tueur en série plutôt doué en géométrie. Ses scènes de crime sont effroyables et son assurance n'en est que plus troublante. La force du récit se retrouve dans cette enquête. Laura Sadowski décrit à la perfection et avec beaucoup de précision le procès de ce personnage en rendant les scènes très vivantes et donc très prenantes.

La narration est excellente, elle nous tient en haleine du début jusqu'à la fin sans se perdre dans des détails insignifiants. La présence de la femme flic au caractère plutôt rude donne un petit goût de polar à l'ancienne qui n'est pas désagréable.
Il ne tient plus qu'à l'auteure de continuer à faire vivre ses personnages, comme elle l'a si bien fait avec La Géométrie du tueur, pour continuer à nous faire vibrer. On reste sur notre faim mais on a déjà soif de nouvelles aventures. Un très bon roman !

dimanche 30 octobre 2011

L'Apothicaire

L'Apothicaire est le nouveau roman d'Henri Lœvenbruck, nommé cette année Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres.

Présentation de l'éditeur :
"Il vécut à Paris en l'an 1313 un homme qui allait du nom d'Andreas Saint-Loup, mais que d'aucuns appelaient l'Apothicaire, car il était le plus illustre et le plus mystérieux des préparateurs de potions, onguents, drogues et remèdes..." Un matin de janvier, cet homme découvre dans sa boutique une pièce qu'il avait oubliée... Il comprend alors que jadis vivait ici une personne qui a soudainement disparu de toutes les mémoires. L'Apothicaire, poursuivi par d'obscurs ennemis, accusé d'hérésie par le roi Philippe le Bel et l'Inquisiteur de France, décide de partir jusqu'au mont Sinaï. Entre conte philosophique et suspense ésotérique, L'Apothicaire est une plongée vertigineuse dans les mystères du Moyen Age et les tréfonds de l'âme humaine.

C'est dans un décor moyenâgeux que nous transporte Henri Lœvenbruck. Et c'est avec un personnage charismatique et hors du commun que nous, lecteurs toujours insatiables d'originalité, allons vivre une aventure peu ordinaire.
Le récit se divise, au départ, en deux parties distinctes nous présentant l'énigmatique apothicaire, Andreas Saint-Loup, son nouvel apprenti et la jeune Aalis au grand cœur. Bien évidemment, ces principaux personnages vont voir leur route se croiser et les ennemis se multiplier.

C'est à toi de faire de ta vie un agréable chemin.

Tout au long de l'histoire, l'auteur prend la parole pour nous aider à suivre au mieux la destinée de chacun des protagonistes et pour décrire le plus réellement possible l'atmosphère de l'époque et son paysage.
Tout est excellemment mis en place. On s'y croirait. De sa belle plume, l'auteur met en place une histoire aux allures gigantesques. Le côté aventure ne manque pas, les émotions sont diverses, on passe facilement du rire aux larmes, et l'intrigue regorge de bonnes idées. Entre fantastique et réalisme, l'apothicaire va devoir réaliser son propre chemin de croix pour surmonter les frontières du paranormal et résoudre tous les mystères qui l'entourent.

Ce n'est pas de mourir qui me fait peur, mon garçon, c'est de cesser de vivre.

Une épopée enrichissante pourvue d'une narration sublime, L'Apothicaire est le résultat d'un travail spectaculaire de la part de l'auteur. Plus qu'aux personnages, c'est à l'ensemble d'une époque à laquelle Henri Lœvenbruck redonne vie. L'Apothicaire est un sacré coup de cœur.

lundi 24 octobre 2011

La flémingyte aiguë

La flémingyte aiguë est le premier roman de Léa Arthemise édité aux éditions Kyklos.

Présentation de l'éditeur :
La flémingyte aiguë se caractérise par une inflammation des synapses sur un sujet végétatif, et/ou un régime totalitaire copiant et accroissant les failles d’un système de société proche de l’implosion.
C’est ce que pense Léonie Garzon.
Peut-être qu’elle regarde trop la télé.
Peut-être que les trains la font dérailler au point de rêver d'une autre réalité, contrôlée par un proctologue de garde qui tremperait dans des histoires pas nettes, où les stéréotypes se feraient descendre en pleine rue devant des policiers désabusés, où le Mexique serait la porte à côté.

Nouvelle pépite des éditions Kyklos, La flémingyte aiguë est un roman hors du commun, totalement déjanté et hilarant à de nombreux moments. Sorte de rêve animé, le récit se voit pourvu de personnages totalement originaux voire même parfois loufoques dotés de noms rappelant bien souvent des références connues.
Donner un sens à l'histoire serait comme tenter de vous expliquer l'un de mes rêves les plus étranges et excentriques.  Des rebondissements à gogo, toujours plus fous les uns que les autres, des situations insolites et inexplicables ... voici un léger résumé de ce texte proposé sur fond de polar.

C'était pour couvrir les bruits. Et pour meubler le silence.

Court roman mais fort en surprise, La flémingyte aiguë étonne quand on sait qu'il s'agit du premier roman de l'auteure. Pourvu d'une narration atypique et intéressante, le roman se laisse découvrir page après page, offrant un moment de lecture délicieux chargé d'humour et de tendresse.
La flémingyte aiguë c'est un peu comme un rêve que l'on peut faire après avoir visionner de nombreux films policiers et comédies pendant toute une journée. C'est une interprétation inconsciente d'un mélange de références décrite par une plume légère et un style tout à fait approprié.

Fantastique île de Pâques

Fantastique île de Pâques est un récit autobiographique de Francis Mazière lors de son incroyable voyage vers l'île des Moais.

Quoi de plus naturel pour moi que de vous présenter ce petit ouvrage après mon escapade de trois semaines en Amérique du Sud qui s'est terminée par la visite de la fabuleuse et énigmatique île de Pâques.
Francis Mazière nous conte là l'un de ses merveilleux voyages au but archéologique. Aidé par les pascuans  maltraités par un gouverneur chilien et ses sbires, il va vivre l'une de ses plus belles aventures ; humainement mais également d'un point de vue historique.

Par le biais de divers croquis, le lecteur suit avec beaucoup d'intérêt les histoires de ce courageux explorateur. On en apprend beaucoup sur la vie sur l'île, sur les légendes qui hantent ce lieu mythique et surtout sur ces prodigieuses statues qui semblent nous regarder, nous surveiller ou nous protéger peut-être.

Francis Mazière tente en un peu plus de 200 pages de faire le tour des mystères qui entourent l'île et donne toutes les explications possibles, aussi bien censées qu’extravagantes. Au programme, "la légende des sept explorateurs", "le rite magique de l'homme-oiseau", "l'arrivée du roi Hotu-Matua", le déplacement des "géants de pierre" et autres énigmes encore.

Petit ouvrage presqu'indispensable pour découvrir l'âme de l'île de Pâques, il ne faut pas oublier tout de même que l'ouvrage date des années 60 et que beaucoup d'évolutions ont eu lieu depuis.

lundi 26 septembre 2011

Zone Est

Zone Est est un roman d'anticipation de Marin Ledun.

Présentation de l'éditeur :
Thomas Zigler vit en Zone Est. Un immense territoire dans la région autrefois appelée Rhône-Alpes, coupé du reste du monde par de hauts murs. Personne ne sait ce qu'il s'y passe. Thomas a à peine connu le monde d'avant la catastrophe. Un banal accident de labo qui a viré au cauchemar. La population a été touchée par un virus et les survivants sont tous aveugles et bardés d'organes artificiels. Thomas n'y a pas échappé non plus. Dans la Zone Est, il est payé pour voler la mémoire des gens aux profits de criminels intouchables. Mais lors d'une mission, il voit dans les souvenirs de sa victime une jeune femme « normale ». Or plus personne depuis 20 ans n'a vu d'humain biologique dans la Zone Est...

Du roman noir à l'anticipation, Zone Est est un virage peu surprenant dans la carrière de l'auteur quand on le connait un tant soit peu, ne serait-ce que sur le web. Grand admirateur, dans mon souvenir, de l'univers cyberpunk et spécialiste des technologies de l'information, ce changement de style était à prévoir. Et un auteur qui s'éclate dans un genre qui lui est cher, cela donne forcément un récit fort et intense.

Virage de genre peut-être mais finalement le style reste très proche des précédents textes de l'auteur. Zone Est, au delà du regard que l'on peut porter sur l'aspect premier du roman, est une représentation très juste et critique de notre société actuelle. Roman social dans un futur proche, Zone Est regorge de symboles historiques, psychologiques et également cinématographiques. Le mur a de multiples représentations et peut évoquer de nombreuses significations.

Le Mur est à moins de cinq kilomètres de notre position, brisant tout espoir de liberté et de rédemption.

Malgré une intrigue qui manque légèrement de piment, Zone Est a un rôle tout autre que le simple divertissement. Il représente un message d'espoir, un avertissement sur les problèmes d'environnement et sur l'avancée technologique mal contrôlée. En prime, Zone Est est parfaitement bien écrit et séduit tout type de lecteur par sa fluidité et son vocabulaire riche. Une bonne expérience futuriste !

dimanche 25 septembre 2011

Désolations

Désolations est le second roman de David Vann, déjà auteur du superbe et célèbre Sukkwan Island.

Présentation de l'éditeur :
Sur les rives d’un lac glaciaire au cœur de la péninsule de Kenai, en Alaska, Irene et Gary ont construit leur vie, élevé deux enfants aujourd’hui adultes. Mais après trente années d’une vie sans éclat, Gary est déterminé à bâtir sur un îlot désolé la cabane dont il a toujours rêvé. Irene se résout à l’accompagner en dépit des inexplicables maux de tête qui l’assaillent et ne lui laissent aucun répit. Entraînée malgré elle dans l’obsession de son mari, elle le voit peu à peu s’enliser dans ce projet démesuré. Leur fille Rhoda, tout à ses propres rêves de vie de famille, devient le témoin du face-à-face de ses parents, tandis que s’annonce un hiver précoce et violent qui rendra l’îlot encore plus inaccessible.
Après Sukkwan Island, couronné par le Prix Médicis 2010, le second roman de David Vann est une œuvre magistrale sur l’amour et la solitude. Désolations confirme le talent infini de son auteur à explorer les faiblesses et les vérités de l’âme humaine. 


David Vann revient et on l'attendait impatiemment. Impatient de savoir comment l'auteur, devenu une véritable célébrité et référence littéraire le coup d'un roman, pouvait nous surprendre cette fois-ci. La quatrième de couverture annonce encore la présence d'une île inaccessible et les problèmes familiaux qui en découlent ou bien l'inverse. Alors l'auteur nous fait-il un remake de son premier best-seller ou arrive t-il à s'en sortir et à nous bluffer une nouvelle fois ?

Elle s'y laissa couler, ferma les yeux et se surprit à pleurer prudemment, sans un bruit, la bouche sous l'eau.

Désolations, ce sont des personnages qui se fondent dans le décor, ou bien est-ce plutôt l'inverse. Le décor est désormais devenu le personnage récurrent des romans de David Vann. Il est l'annonciateur du désordre moral dans le cercle (dés)uni des différents protagonistes. C'est à nouveau des problèmes familiaux qui sont au centre de l'intrigue mais, cette fois-ci, nous sommes bel et bien sur la terre ferme. Une terre féroce et glacée qui est à la fois le paysage rêvé de tous et l'un des pièges les plus cruels de la nature.

Était-ce trop demander ? D'être une famille pendant une heure, à peine ?

Des liens familiaux, des relations de couple, parfois ambiguës, quoique, bien trop souvent ambiguës. David Vann élargit son approche des relations humaines. Il oublie le temps d'un instant le huis clos pour enrichir les rapports entre les personnages. Les doutes se multiplient pour développer au fur et à mesure une atmosphère de plus en plus électrique et stressante. La folie gagne peu à peu ces personnages qui semblent vivre dans leur propre huis clos fermé de l'extérieur du monde.

Un lieu d'insouciance, un jour dont elle avait rêvé tout sa vie, le commencement, enfin.

De la même manière qu'un Lady Vengeance, l'auteur prend le temps de raconter une histoire, celle d'une famille et de la vie de couple de chacun d'entre eux, tout en amenant avec beaucoup d'intelligence vers une fin que l'on sait dès le départ catastrophique. Nouveau coup d'essai de David Vann et nouveau best seller en devenir. J'ai été notamment touché par la manière qu'a l'auteur de traiter les rapports entre les personnages. Malgré une fin attendue, comme s'il n'existait aucun échappatoire, celle-ci ne manque pas de piment ... et de tranchant.

samedi 10 septembre 2011

Ennemis

Ennemis est le premier tome d'une série catastrophe et horrifique de Charlie Higson (également connu sous le nom de Charles Higson).

Présentation de l'éditeur :
Vous pensiez que vos parents seraient toujours là pour vous protéger ? Vous aviez tort...
A Londres, une étrange maladie a transformé les adultes en morts-vivants. Plus aucun endroit n'est sûr dans la ville pour les enfants. Des clans se forment comme celui du supermarché Waitrose mené par Arran. Un jour, quelqu'un vient les avertir de l'existence d'un autre abri à Buckingham Palace. C'est l'épreuve de la dernière chance. Les enfants traversent tout Londres pour fuir le danger.

Des enfants qui grandissent trop vite. Des enfants qui se posent des questions bien trop rapidement. Des enfants qui flirtent avec la mort et se battent pour survivre. Ennemis c'est un peu Les Goonies version slasher ou encore Le Village des damnés inversé.
De la même manière que Danny Boyle, Higson fait de Londres son terrain de jeu post-apocalyptique. Les zombies (ici nommés les croulants) trainent un peu partout, et surtout là où on ne les attend pas.

L'auteur met un point d'honneur à traiter l'évolution des relations entre les enfants. Et il met également l'accent sur l'évolution de leur vie commune, la création d'une nouvelle société avec les différentes alliances qui se contredisent. Ennemis est rempli d'éléments qui ne sont pas sans rappeler le chef d’œuvre de William Golding ; Sa majesté des mouches.

Roman pour adolescent à la base, certaines séquences sont tout de même assez dures et peuvent être aisément appréciées par un adulte. Deux trames principales se rejoignent ; l'une s'occupe du petit Sam perdu et errant dans la ville tandis que l'autre décrit le périple d'un groupe de gamins tentant de rejoindre un lieu qui promet d'être plus sûr.

Un texte riche en surprise ! Good job Charlie !

mercredi 31 août 2011

Le chuchoteur

Le chuchoteur est le premier roman de Donato Carrisi qui a déjà gagné de nombreux prix littéraires avec celui-ci. Le roman est sélectionné pour le prix littéraire des lecteurs du livre de poche 2011, catégorie polar.

Présentation de l'éditeur :
Depuis qu’ils enquêtent sur les rapts des fillettes, le criminologue Goran Gavila et son équipe d’agents spéciaux ont l’impression d’être manipulés. Chaque découverte macabre, chaque indice les mènent à des assassins différents. La découverte d’un sixième bras, dans la clairière, appartenant à une victime inconnue, les convainc d’appeler en renfort Mila Vasquez, experte dans les affaires d’enlèvement. Dans le huis clos d’un appartement spartiate converti en QG, Gavila et ses agents vont échafauder une théorie à laquelle nul ne veut croire : tous les meurtres sont liés, le vrai coupable est ailleurs.
Quand on tue des enfants, Dieu se tait, et le diable murmure…

Les chuchoteurs sont ces êtres mystérieux tapis dans l'ombre qui vous murmurent au creux de l'oreille des phrases tantôt insensées tantôt très sérieuses mais qui finissent toujours par orienter vos choix... jusqu'à commettre des meurtres. Le chuchoteur a des relents de Se7en, le célèbre film de David Fincher, avec son tueur en série obstiné par l'accomplissement d'une œuvre magistrale, hors du commun.

Certains psychiatres vous appellent "chuchoteurs", pour votre capacité à agir sur la personnalité des plus faibles.

L'intrigue sonne comme du déjà vu mais le récit est véritablement passionnant. Encore une histoire de tueur en série, oui mais la forme est terriblement efficace. Je n'ai pas lâché le roman après l'avoir commencé. J'ai vécu l'histoire avec les enquêteurs en me laissant berner à chaque rebondissement. Le déroulement de l'histoire est intelligente et, complété par une bonne narration, vous prend aux tripes et fait de ce petit paquet de pages un véritable 'page-turner'. Jolie surprise donc en ce qui me concerne !


dimanche 28 août 2011

Le premier crâne

Le premier crâne est le premier roman de Nicolas Sker.

Présentation de l'éditeur :
Directeur d’un laboratoire d’archéologie, Marcus Sambre aime les certitudes. Mais le jour où son ex-femme lui envoie un crâne retrouvé sur un chantier de fouilles en Angleterre, son univers bascule : la datation de l’ossement remet en cause toute l’histoire de l’humanité…
Aidé de la journaliste Evannah Poleska, Marcus se lance dans une quête obstinée pour percer un mystère où science, art et religion se côtoient dans un vertigineux engrenage.
Du Centre d’énergie atomique de Saclay au Golgotha à Jérusalem, talonné par des individus prêts à tuer, ce couple détonant devra repousser les limites de la raison pour affronter un secret qui pourrait se révéler bien plus redoutable que les hommes qui le traquent sans merci.

Avec sa quatrième de couverture alléchante, Le premier crâne génère dès le départ une envie irrésistible de se lancer dans l'histoire le plus rapidement possible. Attiré par ce côté mystérieux qui semble offrir une nouvelle vision des choses ou tout simplement la possibilité d'une réponse aux questions que l'on se pose depuis toujours, je n'ai pas été déçu par cette enquête riche en action et en réflexion.
Loin d'un Da Vinci Code qui m'a profondément ennuyé avec ses personnages creux, ce roman se distingue par son efficacité sur plusieurs plans. Tout d'abord l'écriture et la structure. Peu de faille, un rythme soutenu, tout est fait pour suivre le récit sans jamais plus le lâcher. Premier roman mais sûrement pas un premier coup d'essai car la narration est excellente, on est pris au jeu sans problème.

Ensuite, le roman se caractérise par sa diversité culturelle. Religion, science et histoire se mélangent et s'affrontent sans merci. Le sujet est bien maitrisé, la trame est originale et excitante, l'intrigue est bien ficelée mais on reconnaît trop de codes spécifiques au thriller. Je n'ai pas non plus été convaincu par la fin qui paraît un peu trop précipitée. Au final, Le premier crâne se distingue surtout par sa documentation et la réflexion que le roman apporte sur l'origine de l'univers. Une très bonne lecture !


mercredi 24 août 2011

Vertige

Vertige est le nouveau roman de Franck Thilliez prévu à la sortie le 13 Octobre 2011.

Présentation :
Un homme se réveille au fond d'un gouffre, au cœur d'un environnement hostile. Deux inconnus et son chien constituent ses seuls compagnons d'infortune. Il est enchaîné au poignet, l'un des deux hommes à la cheville, et si le troisième est libre, sa tête est recouverte d'un masque effroyable, qui explosera s'il s'éloigne des deux autres. Qui les a amenés là ? Pourquoi ? Bientôt, une autre question s'impose, impérieuse : jusqu'où faut-il aller pour survivre ?

Nouvelle expérience pour l'auteur du nord qui se lance dans le huis clos horrifique. Influencé par le cinéma actuel, Franck Thilliez montre à nouveau sa fascination pour des films tels que Saw et autres scenarii étranges et sanguinolents. J'ai notamment pensé au film The Descent.
Dès le départ on prend peur de tomber justement dans un 'Saw like' mais l'intrigue part, heureusement, dans d'autres directions. Bien ficelée, celle-ci s'intensifie au fil des pages et l'on découvre une nouvelle facette de l'auteur, ou plutôt, il semble revenir à ses premiers amours tels que La forêt des ombres dans lesquels il souhaite approfondir la peur de l'Homme à son extrême.

Malgré une fin légèrement décevante et qui paraît assez empruntée à des références cinématographiques, ce qui est le plus appréciable dans ce roman est la montée en puissance de l'horreur. L'homme face à sa plus grande peur ; la mort.
Les personnages sont intéressants, ils sont pourvus d'une histoire riche et le travail effectué autour d'eux est remarquable. Rien n'est laissé au hasard mais le doute sur l'identité du ou des kidnappeurs subsiste ... jusqu'à la dernière page ou peut-être plus encore. L'auteur sait manipuler son lecteur et nous offre encore le temps d'un roman un excellent moment de lecture.

lundi 22 août 2011

Jeu-concours "L'ange du mal" sur Polars Addict

Je profite de mon retour sur le net après mon déménagement pour vous faire profiter d'un jeu-concours sur le site de Clément : Polars Addict.

"Pour la sortie de L'Ange du Mal (Vallanzasca) de Michele Placido le 7 septembre 2011, Wild Bunch Distribution et Polars Addict vous proposent de gagner des places de cinéma."



Ça se passe par ici !

jeudi 11 août 2011

La zygène de la filipendule

La zygène de la filipendule est un roman de Ricardo Salvador, édité chez l'excellent Kyklos Editions.

Présentation de l'éditeur :
Dans l’enceinte d’un zoo en faillite voué à une reconversion en centre de loisirs, un des repreneurs chargés de fermer le site est retrouvé assassiné. Un commissaire – qui souffre d’une homonymie fâcheuse avec un célèbre policier belge – mène l'enquête, aidé en cela par un médecin légiste déjanté et un inspecteur aussi dévoué qu'inefficace.
L'autopsie aboutit à un premier constat improbable : c’est un éléphant qui aurait fait le coup ! Ou un ours… ou peut-être bien les deux ? Mais ce n'est qu'un début, un second cadavre fait bientôt son apparition, puis un troisième...
Dans cette jungle urbaine, tout le monde se retrouve dans le collimateur du commissaire : Nestor, le soigneur du zoo, son frère Pollux, bohème notoire et joueur endetté, le directeur du zoo idéaliste alcoolo, l'ambitieux sous-directeur, les membres du conseil d’administration, Joséphine la femme de service, sorcière à ses heures, et Ginette, la caissière, qui se prépare à une nouvelle invasion teutonne...
Immergé dans un univers où les plus dangereux prédateurs ne sont pas forcément ceux que l'on croit, le policier patauge et l'enquête piétine.
Ajoutez à cela des vautours rigolards, un orang-outan amateur d’équations différentielles, un lama  psychopathe,  un tigre végétarien,  un couple de dendrobates, sans oublier la fameuse "zygène", et vous obtiendrez un roman dé-zoo-pilant...

Difficile de chroniquer un roman aussi riche en aventure, en suspense et en humour. Véritable OVNI littéraire, ou OLNI comme diront certains, La zygène de la filipendule offre une panoplie de personnages loufoques et burlesques. Certains d'entre eux sont à la limite d'être des personnages carnavalesques tant on les imagine facilement porter des costumes colorés et amusants.

L'intrigue se situe dans un zoo dans lequel les animaux n'ont rien à envier à l'originalité des humains qui entourent leurs cages. Albert-Albert, l'orang-outan en liberté, est de loin le plus excentrique de tous. Il accompagne sans cesse les jumeaux, Nestor et Pollux, et semble parfois bien plus intelligent et malin que la plupart des personnages qui flânent dans son domaine.

Au bord de la faillite, avec un directeur alcoolique, le zoo est tout prêt de se faire démolir par de véreux spéculateurs. Mais d'étranges meurtres surviennent à point nommé. Heureusement le commissaire Maigret et l'inspecteur Lucas arrivent sur les lieux pour tenter de donner un sens à toutes ces cocasseries...

Entre les jeux de mots et l'écriture raffinée de l'auteur, le roman se voit rempli d'humour du début jusqu'à la dernière page. La zygène de la filipendule est un texte impressionnant, un véritable tour de force dans la littérature contemporaine ... une agréable surprise à ne pas manquer !


mercredi 27 juillet 2011

Le tueur

Le tueur est un roman de l'écrivain Martina Cole. C'est également le premier tome d'une trilogie mettant en scène l'inspectrice Kate Burrows.

Présentation de l'éditeur :
Un dangereux maniaque sexuel, l’Eventreur, sévit à Grantley, dans la banlieue Est de Londres. Kate Burrows, l’inspectrice chargée de l’enquête, piétine. Le tueur est malin et les victimes s’enchaînent. Le lecteur, lui, connaît bien l'Eventreur: c’est George, un homme plutôt terne, qui calme ses frustrations d’enfance et conjugales en tailladant des magazines pornos. Depuis qu’il a découvert les snuff movies, il tue, dépèce, viole en toute impunité, avant de retourner à sa petite vie tranquille...
Kate est une femme forte au boulot, fragile au privé, qui a tout sacrifié pour sa carrière. Elle vit avec sa fille, Lizzy, une adolescente paumée, et sa mère, une petite veuve irlandaise qui ne quitte jamais sa bouteille de Bushmill’s. Le jour où elle rencontre Patrick Kelly, le père de la première victime, elle franchit une ligne jaune : Patrick est beau, sombre, intelligent… mais c’est un truand notoire ! Ensemble, ils vont traverser une crise terrible: leur passion bouleverse leurs valeurs, Lizzy fait une tentative de suicide, et leur tueur reste introuvable…

Belle surprise qui devrait donner un grand coup de pied aux idées machistes, Le tueur est un thriller sans pitié aux descriptions pointilleuses et aux passages étonnants. Écrit par des mains féminines, on aurait pu penser bêtement que les massacres auraient tendances à être édulcorés ... mais pas du tout. Le personnage du tueur est fascinant, choquant, décrit avec beaucoup de justesse et, surtout, l'auteure nous fait découvrir peu à peu sa montée aux enfers, comment il est devenu tueur en série.
Le plus troublant est que Martina Cole arrive à nous faire prendre part à la vie de ce type, comprendre comment et pourquoi on en arrive là. Les meurtres en deviennent plus pertinents et malséants. La peur est suggérée mais elle est bien là, les scènes de meurtres sont réalistes au possible.

Pour une raison ou pour une autre, ce matin-là, George avait un appétit féroce.

Martina Cole instaure également un climat de confiance en créant tout un univers, une vie, autour de chacun des personnages principaux. On pourra regretter tout de même le côté niais de certains dialogues entre mère et fille par exemple, ou encore, certains clichés sur le vilain gangster qui cache un cœur en or.
Outre ces aspects légèrement négatifs, l'auteure ne tombe pas dans le piège de la fin 'toute programmée'. Non, la fin est originale et assez surprenante. Très réaliste en fait ...
Belle surprise donc comme je l'indiquais au début, Le tueur est un thriller vraiment efficace au suspense alléchant.
A se procurer très vite chez Fayard Noir !

mercredi 20 juillet 2011

Huis clos en Toscane

Huis clos en Toscane est un roman policier italien de Diana Lama.

Présentation de l'éditeur :
Vingt ans après, sept anciennes camarades de classe se retrouvent dans une villa de Toscane où elles avaient séjourné ensemble l'année de leur bac. Seule l'organisatrice de ce week-end "entre filles" manque à l'appel. Ses anciennes condisciples imaginent alors toutes sortes de motifs à son absence. Très vite, 3 d'entre elles disparaissent. Leurs amies pensent qu'elles ont filé à l'anglaise. Bientôt les dissensions apparaissent, petites querelles, jalousies larvées... La tension commence à monter, d'autant que le week-end prend fin et que le bus censé venir les chercher se fait attendre. Aussi sombre que la campagne toscane est lumineuse, ce thriller très angoissant tient en haleine jusqu'au bout.

Sélectionné pour le prix des lecteurs du livre de poche 2011, Huis clos en Toscane semble bien mal parti pour le remporter. Malgré une quatrième de couverture savoureuse et qui excite notre appétit de lecteur de polar, ses 200 et quelques pages paraissent bien maigres pour se mesurer, par exemple, au superbe Le livre sans nom. Qu'importe le nombre de pages de toute façon, seul le contenu est capital pour orienter notre choix.
Un début prometteur, très prometteur même avec ce premier personnage dont on sent l'aura d'une catastrophe à venir. La construction, chaque passage est un point de vue d'une des femmes,  n'est pas forcément originale mais elle est très utile pour le contexte, à savoir un huis clos. Qui dit huis clos dit atmosphère étouffante et paranoïa qui s'intensifie.

Malheureusement la gestion de la peur ne prend pas. On ne se sent pas mené en bateau, on suit bêtement le déroulement de l'histoire sans, d'ailleurs, forcément s'attacher et se retrouver dans l'un des personnages. L'auteure fixe trop son récit sur le passé de chacune des femmes en multipliant le nombre de clichés.
Bien maigre suspense donc pour ce polar tellement aguicheur. On peut également douter de la justesse des réactions décrites. Les personnages ne paraissent pas surpris par les disparitions préférant se rattacher à de simples explications.

Malgré tout le roman se lit assez bien et certains passages sont réellement plaisants. Mais j'ai eu l'impression que Diana Lama est passée à côté de son roman, elle n'arrive jamais à happer son lecteur comme elle aimerait le faire. Un peu décevant donc pour gagner le prix des lecteurs du livre de poche 2011 mais pas mauvais tout de même pour être lu sur une plage cet été !

mercredi 13 juillet 2011

Maelström

Maelström est un thriller de Stéphane Marchand.

Présentation de l'éditeur :
"Je suis venu vous dire que vous allez mourir. Signé : le Maestro." Cette inscription tracée en lettres de sang sur le mur de son salon bouleverse Harold Irving, un écrivain dont la vie part en lambeaux. S´engage alors un terrifiant jeu de massacre orchestré par le Maestro. Pris au piège de ce tueur machiavélique et sans limites, Harold va s´unir à Dexter Borden, un flic du FBI, et Franny Chopman, un médecin légiste, pour tenter d´enrayer la mécanique d´une implacable vengeance. Mais comment échapper à un monstre qui a tout prévu, tout planifié, anticipé la moindre de vos réactions ? Entre Dexter et Californication, Maelström vous entraîne de San Francisco à Philadelphie dans ses courants irrésistibles. 

La mode littéraire est clairement au thriller à l'américaine, façon blockbuster, préférant miser sur l'amas de clichés cinématographiques que sur la qualité. Qualité de la narration mais également de l'écriture, le vocabulaire riche et ingénieux laisse de plus en plus sa place à des onomatopées en tout genre et à des raccourcis de phrases bien maigres.
Maelström n'échappe malheureusement pas à cette mode et plonge en plein centre d'un bassin de stéréotypes propres au thriller. Cliché après cliché, l'histoire n'en finit pas de détromper son lecteur. L'absence de surprise est étonnante car l'idée de base était pourtant digne d'un bon sujet de thriller. Stéphane Marchand veut en faire trop, il amplifie la vengeance du fameux Maestro et tombe bien trop souvent dans le ridicule.

Malgré une narration assez pauvre et des idées surfaites, on trouve quelques passages intéressants qui sortent du lot. Néanmoins ils restent gâchés par une envie explosive d'intensifier le suspense et l'action qui rendent pourtant le récit bien peu crédible et presque risible.
Dommage donc, ce nouveau thriller n'échappe pas à la règle du thriller formaté et ne fait que s'ajouter à une trop nombreuse liste d'histoires extravagantes et peu convaincantes.

jeudi 7 juillet 2011

La lampe de providence

La lampe de Providence est le cinquième volet de la série Arcamonde d'Hervé Picart.

Présentation de l'éditeur :
Est-il possible d’élucider un crime vieux de plus de cent cinquante ans ? Et avec pour seuls témoignages des souvenirs épars inscrits de façon inexplicable dans le corps d’une antique lampe à pétrole ? Tel est le défi qui va entraîner Frans Bogaert dans l’Amérique du XIXe siècle sur les traces d’un magnétiseur suspect et d’un prophète aux allures d’assassin... Mais c’est lorsque cette lanterne magique tisse des liens insoupçonnés entre Lauren, sa mystérieuse assistante, et Laura, sa femme disparue, que le cœur de l’antiquaire s’emballe. Le gentleman de Bruges doit dès lors enquêter parmi les spectres, dans un étrange réseau d’indices hypnotiques où la réalité s’égare, avec en ghost star l’ombre décharnée d’Edgar Poe au crépuscule de sa vie. Entre histoire littéraire et meurtres fantastiques, un invraisemblable voyage dans la vieille ville de Providence avec un Bogaert s’improvisant pour l’occasion génie de la lampe.

Nouvel opus mettant en scène notre cher antiquaire détective, Frans Bogaert, La lampe de providence continue à surprendre sans jamais nous lasser. Cette fois-ci, une lampe bien mystérieuse est offerte à Frans par son assistante Lauren.
Sans jamais tomber dans le ridicule et l'illogisme, le récit nous renvoie dans le passé par le biais d'images entraperçues dans l'énigmatique objet. Des séquences apparaissent de manière épisodique à celui ou celle qui décide d'utiliser la lampe. Mais en contrepartie, après avoir offert ses souvenirs, la lampe de providence récupère ceux de son détenteur ...

Comme si elle brûlait à l'essence de remords.

Les mystères n'en restent pas là. En plus d'un meurtre commis plus d'un siècle plus tôt, l'ombre de Madame Bogaert ressurgit. Les questions concernant sa disparition continuent à fuser et le mystère semble prendre une direction plus catastrophique qu'il n'y paraissait précédemment. L'atmosphère de cet opus est bien sombre, à l'image de l'un de ses personnages, le non-moins excellent auteur : Edgar Allan Poe.
Épisode après épisode, Hervé Picart confirme que son œuvre forme bel et bien un tout qui se savoure sans modération. A noter que la couverture a changé et offre au roman un look magnifique.

mercredi 6 juillet 2011

Les lieux sombres

Les lieux sombres est un roman de la charmante auteure américaine Gillian Flynn. Ce polar est sélectionné et vient de gagner la session du mois de Juin du prix des Lecteurs du Livre de poche 2011.

Présentation de l'éditeur :
Début des années 1980. Libby Day a sept ans lorsque sa mère et ses deux sœurs sont assassinées dans leur ferme familiale. Rescapée par miracle, la petite fille désigne le meurtrier à la police, son frère Ben, âgé de 15 ans. Ce fait divers émeut tout le pays, et la jeune Libby devient un symbole de l'innocence bafouée. Vingt-cinq ans plus tard, alors que son frère est toujours derrière les barreaux, Libby, qui ne s'est jamais remise du drame, souffre de dépression chronique. Encouragée par une association d'un type très particulier, elle accepte pour la première fois de revisiter les lieux sombres de son passé. C'est là, dans un Middle West désolé, dévasté par la crise économique et sociale, qu'une vérité inimaginable commence à émerger. Et Libby n'aura pas d'autre choix pour se reconstruire, et peut-être enfin recommencer à vivre, que de faire toute la lumière sur l'affaire, quelles qu'en soient les conséquences.

Une nouvelle bombe de Sonatine vient d'exploser sous mes yeux ébahis par ces éclats qui se sont dispersés tout au long de ma mémoire. Terrifiant, entraînant et affreusement humain, ce polar est une véritable expérience à vivre.
Gillian Flynn a une force d'écriture surprenante et presque unique. Elle façonne ses personnages avec beaucoup de délicatesse et de justesse. Elle sort des clichés et peint de véritables forces de caractères, bien vivants, à l'image de Monsieur et Madame tout le monde. On se retrouve facilement ou on retrouve des personnes que l'on connait dans chacun des personnages, ce qui nous permet de vivre aisément cette histoire et de rester concentrer sur celle-ci à chaque instant.

Prenant aux tripes, Les lieux sombres n'est pas sans rappeler quelques références cinématographiques et notamment Halloween, La Nuit des Masques pour sa scène d'ouverture. L'histoire est découpée en plusieurs morceaux, chacune des personnes de la famille se voit offrir quelques passages intrigants jusqu'au moment où ... tout bascule.
Entre passé et présent, les liens ne sont pas si évidents. On peut regretter une conclusion légèrement décevante, il reste néanmoins toute la structure et la narration du roman qui frôle de très près la perfection.

mardi 28 juin 2011

L'enfant-rien

L'enfant-rien est le premier roman de Nathalie Hug écrit sans son conjoint, Jérôme Camut.

Présentation de l'éditeur :
Un enfant solitaire élevé par une mère paralysée par la tristesse se cherche un père et s’invente une autre vie. Adrien vit avec sa maman, aimante mais distante, sa sœur Isabelle, qui a la chance d’avoir un papa qui vient la chercher tous les week-ends, et une maladie des reins qui l’oblige à rester à la maison. Doux et rêveur, souffrant du silence sur les circonstances de sa naissance, Adrien espère une autre vie, le nez collé à la fenêtre du salon. Le jour où sa mère se fait renverser par une voiture et se transforme en « tas-de-fraises-à-la-crème », la possibilité d’une vie comme il l’a rêvée s’ouvre à Adrien. Recueilli par le père de sa sœur Isabelle, il peine pourtant à s’intégrer à la normalité d’une famille. Mais qui est vraiment Adrien, l’Enfant-rien, qui retourne veiller sur sa mère et s’efface dans l’ombre, les souvenirs et les songes ?

Nathalie Hug et Jérôme Camut sont connus dans le monde du thriller français pour l'originalité et la force ressentie dans leurs romans. Après la trilogie des Voies de l'ombre et bien d'autres polars terrifiants, Nathalie semble vouloir une pause après toute cette adrénaline éliminée et prend une tournure plus personnelle et plus dramatique dans sa carrière d'écrivain. Le temps d'un seul roman ? Espérons que non.

Stop, la vie n'est pas un conte de fées.

Délaissant Jérôme le temps d'une bonne centaine de pages, Nathalie nous offre un récit dramatique vu des yeux d'un jeune gamin, Adrien, qui vît avec sa demi-sœur et sa mère. Ne connaissant pas l'identité de son père, il projette son désir paternel sur le père d'Isabelle, sa demi-sœur. C'est donc avec des yeux d'enfants, des yeux remplis d'innocence, d'amour, de joie et d'honnêteté, que nous parcourons cette histoire dramatique.

vide de caresses, avide de tendresse

L'accident de sa mère va être un élément déclencheur chez le jeune Adrien pour avancer dans sa quête de la recherche de son père. Rébellion, humour, pleurs, tous les comportements d'un enfant perdu y passent. Autant dire que le roman se dévore sans temps mort aucun. Le récit est poignant et surprend par son exactitude. L'enfant-rien n'est rien d'autre qu'un drame touchant qui arrive tous les jours partout dans le monde mais dont personne ne semble prendre le temps de s'occuper. C'est un roman qui prend aux tripes et vous touche sans hésitation.
A lire !

Docteur à tuer

Docteur à tuer est un roman policier de l'auteur américain Josh Bazell. Ce polar est sélectionné pour le prix des Lecteurs du Livre de Poche 2011.

Présentation de l'éditeur :
Le Dr Peter Brown est interne dans le pire hôpital de Manhattan. Il a du talent pour la médecine, des horaires infernaux et un passé qu'il préfère taire. Il faut dire que, dans une autre vie, le Dr Brown a été Griffe d'ours, un tueur à gages de la mafia. Eddy Squillante, son nouveau patient, n'a plus que trois mois à vivre, peut-être moins, lorsqu'il découvre qui se cache sous les traits de son nouveau médecin... Avec la mafia, le gouvernement et la mort en personne qui s'abat sur l'hôpital, le Dr Brown parviendra-t-il à survivre et à saisir sa dernière chance de rédemption ?

Jolie surprise, ce roman mafieux mêle efficacement humour et action sans fausse note. L'auteur use de répliques tonitruantes qui permettent au personnage principal, le docteur Peter Brown, d'avoir beaucoup de charisme et d'influence sur notre regard. L'auteur choisit d'utiliser de nombreux flashbacks pour présenter son personnage et nous raconter comment un mafieux, malgré lui, est devenu médecin dans une clinique privée catholique. Chose rare j'imagine ...

Pas de temps morts, des situations cocasses et une bonne dose d'adrénaline sont au rendez-vous dans ce polar totalement efficace. Docteur à tuer est synonyme de bon moment de détente.

Stoppons les mots et regardez cette petite vidéo :


Docteur à tuer - Josh Bazell-trailer from BRM on Vimeo.