dimanche 27 juillet 2014

Coups de lune et Première enquête

Coups de lune est le nouveau roman de Patricia Rappeneau et la troisième enquête du détective Nathan Malocène après Requiem et Mission Malona.

Présentation de l'éditeur :
Quel lien peut-il exister entre la mort de Sébastien Bayart, — ex-gars des missions du groupe Fine — et Séraphin Bayart, ex-professeur de l’université Sciences Mirande à Dijon ? Alors que Grégoire Fine est persuadé qu’il ne peut y en avoir, Nathan Malocène se voit confier la difficile tâche de seconder son associé dans cette enquête qu’il ne peut refuser. À nouveau unis pour le pire, les deux privés plongent dans l’origine de la conquête de la Lune où le magnétisme occupe vite une place prépondérante…

Il n'y avait pas de raison que cela change, le personnage de Nathan Malocène m'agace toujours autant. Trop 'nounours' à mon goût pour ce genre d'aventures.
Mais cela démontre également que l'auteur continue d'utiliser son personnage comme elle l'entend et, ce que je trouve plutôt positif, c'est qu'elle ne place pas son personnage principal comme un super-héros mais comme un homme tout à fait 'normal' qui a besoin des autres pour s'en sortir.

Pour cette nouvelle enquête, Patricia Rappeneau a réalisé un gros travail de documentation et a su éveiller ma curiosité quant au sujet du magnétisme et de la Lune. Sujet qui laisse rêveur et qui m'a donné à mon tour envie de me documenter.

Le style employé pour cette nouvelle aventure de Nathan Malocène reste plutôt simple mais le roman se lit bien et assez vite. L'histoire aurait gagnée en efficacité avec quelques pages en plus qui auraient pu éviter certains raccourcis, ou plutôt certaines situations trop rapidement décrites mais dans l'ensemble on prend beaucoup de plaisir à la lire.

La quatrième aventure de ce personnage est une nouvelle d'une petite vingtaine de pages. Première enquête est également le pilote de la série situant Nathan au début de son activité de détective.

Présentation de l'éditeur :
Un père de famille qui disparaît dans la nature, et trois petites filles qui viennent frapper à la porte de Nathan Malocène, nouvellement installé détective privé à Dijon. Ce n’est ni le genre de clients ni de première enquête que l’ex-militaire s’attendait à accepter. Et pourtant… Embarqué presque malgré lui par les gamines, le privé plongera dans une enquête qui définira les vastes possibilités de son champ d’action, renforcées par une -ou deux- rencontres inattendues…

Petite déception pour ma part pour cette nouvelle. Quelques phrases au style bien pauvre, une trame peu crédible et une enquête qui va bien trop vite. Certes c'est un court roman mais je préfère, dans ces cas-là, quand l'action se déroule sur une période bien plus courte pour se concentrer davantage sur la résolution de l'énigme et sur les personnages.
Pas convaincu donc par cette nouvelle, je préfère conseiller Coups de Lune, bien plus riche et intriguant à mes yeux.

mardi 22 juillet 2014

Anima

Anima est un roman du dramaturge Wajdi Mouawad, "homme de théâtre, metteur en scène, auteur, comédien, directeur artistique, plasticien et cinéaste libano-canadien " (source wikipedia).

Présentation de l'éditeur :
Lorsqu’il découvre le meurtre de sa femme, Wahhch Debch est tétanisé : il doit à tout prix savoir qui a fait ça, et qui donc si ce n’est pas lui ? Éperonné par sa douleur, il se lance dans une irrémissible chasse à l’homme en suivant l’odeur sacrée, millénaire et animale du sang versé. Seul et abandonné par l’espérance, il s’embarque dans une furieuse odyssée à travers l’Amérique, territoire de toutes les violences et de toutes les beautés. Les mémoires infernales qui sommeillent en lui, ensevelies dans les replis de son enfance, se réveillent du nord au sud, au contact de l’humanité des uns et de la bestialité des autres. Pour lever le voile sur le mensonge de ses origines, Wahhch devra-t-il lâcher le chien de sa colère et faire le sacrifice de son âme ?
Par son projet, par sa tenue, par son accomplissement, ce roman-Minotaure repousse les bornes de la littérature. Anima est une bête, à la fois réelle et fabuleuse, qui veut dévorer l’Inoubliable.

Anima fait ressurgir la nature première de l'Homme ; sa nature animale. Nous suivons le voyage d'un homme en quête de vérité au travers des yeux d'animaux qui ressentent sa présence et le voient comme l'un des leurs. Ces yeux d'animaux nous montrent d'ailleurs comme des êtres violents et parfois étranges, aux réactions souvent incompréhensibles pour ces bêtes innocentes.
Wahhch Debch est-il (re-)devenu un animal ? Comme l'animal, il ne cherche pas à se venger mais juste à traquer sa proie, à l'observer et déterminer cette espèce animale qui est son ennemie, celle qui a franchit le seuil de sa tanière, celle qui a prit la vie de sa femme et de son enfant.

L'auteur nous conduit dans un road trip canadien dans lequel Wahhch Debch rencontre divers personnages, aux mœurs et aux cultures différentes. Wahhch Debch ressemble fortement à un animal blessé. Il fuit et se cache pour se remettre de sa douleur. Mais sa fuite cache en définitive une traque, une chasse à l'homme contre le tueur sanguinaire qui a tué sa femme. Un cafard envahissant la vie d'un homme dont les fantômes refoulés de son passé vont refaire surface.
Le massacre de Sabra et Chatila. Deux camps de réfugiés palestiniens au Liban qui ont connu la mort de centaines voire milliers de civils. Sujet revenu récemment dans nos mémoires suite à la mort d'Ariel Sharon en début d'année (voir par exemple Le Nouvel Observateur).

En passant de Sophocle à 16 Horsepower, l'auteur nous émerveille par ses références et une écriture riche qui donnent à Anima une dimension totalement poétique. Il sait nous captiver et nous montrer la voie des plus grandes profondeurs de l'âme humaine. Anima est une aventure qui se vit.

mercredi 16 juillet 2014

La patience du diable

La patience du diable est le nouveau roman de Maxime Chattam paru aux éditions Albin Michel au mois de Juin 2014.

Présentation de l'éditeur :
Le Mal peut-il contaminer ceux qui le traquent ?

Un go-fast pris en flag qui transporte bien pire que de la drogue…
Deux ados qui tirent sur les passagers d’un TGV lancé à pleine vitesse…
Des gens ordinaires découverts morts… de terreur.
Le Diable mène le bal, le monde est devenu fou.
Lieutenant à la Section de Recherche de Paris, Ludivine Vancker comprend bientôt qu’un fil sanglant relie ces faits divers. Rien ne pourra l’empêcher de remonter la piste à sa source. Aux racines de la peur.

Encore un très bon thriller de Maxime Chattam qui ne fait pas dans la dentelle et explore à nouveau nos plus grandes peurs. Et si le diable prenait une apparence humaine ? Et s'il s'amusait à semer ses graines de violence ?
Serait-ce l'explication la plus plausible à cette épidémie de haine et de violence qui se propage ? La moins rationnelle, c'est certain. Ludivine Vancker et ses co-équipiers vont comprendre, à leur frais, que toutes ces scènes, plus abominables les unes que les autres, ont un lien. Et ce lien semble venir du plus profond des enfers.

Une sorte de virus se propageant à travers la violence...

Une pandémie de violence gratuite s'étend de plus en plus et de nombreux actes de barbarie se multiplient. Des jeunes qui réalisent un ball-trap à balles réelles, de l'acide dans des pistolets à eau, des bombes artisanales qui explosent les figures concentrées de cinéphiles ... et un dépeceur qui s'en donne à cœur joie. La police doit agir sur tous les fronts et doit agir vite pour tenter de stopper cette propagation de violence.
Ludivine, formée par le célèbre criminologue Richard Mikelis dans la Conjuration primitive, se donne corps et âme pour remonter à la source et comprendre l'origine du mal qui anime tous ces détraqués.

[...] la violence était épidémique. Hautement contagieuse. Il suffisait que la société soit fragile pour être contaminée.

Quelque soit la cause de ce déferlement de violence, on en prend plein la vue. Le diable en personne est-il le commanditaire de tous ces meurtres ou est-ce un phénomène de société qui apparait ? Une société qui évolue bien trop vite et qui doit subir des crises financières à répétition.
L'auteur, par le biais de ses personnages, analyse toutes les possibilités et ne laisse rien au hasard. Maxime Chattam nous offre à nouveau un thriller sanglant qui devrait vous hanter de nombreuses nuits pendant les vacances. Un thriller qui démarre au quart de tour et ne baisse jamais en intensité. Très bonne lecture !

lundi 7 juillet 2014

Golden Gate confidential

Golden Gate confidential est le nouveau roman de Kirk Russell aux éditions du Toucan le 16 Avril 2014.

Présentation de l'éditeur :
Ben Raveneau est enquêteur de la police de San Francisco. C’est un flic quinquagénaire, célibataire et entouré d’amis vieillissants qui partent à la retraite.
Sur ordre de ses supérieurs, il doit former équipe avec une jeune policière un peu fragile. On leur confie immédiatement une enquête qui semble « secondaire » :  le meurtre d’une jeune femme, retrouvée nue et ligotée dans un immeuble insalubre du quartier chinois de San Francisco. Cette affaire, en apparence anodine, va pourtant les mener au cœur de trafics vénéneux dans lesquels le SFPD (San Francisco Police Department) n’est pas totalement neutre…
Entre  Bullitt  et  LA Confidential ,  Kirk Russell a réussi dans ce livre un portrait dérangeant d’une ville plus brutale et dépravée que ses apparences « iodées » ne le laissent parfois penser.

Les rues de San Francisco sont tout autant fascinantes qu'elles peuvent être parfois dangereuses. C'est ce que va découvrir l'agent La Rosa fraichement associée au quinquagénaire Raveneau. Un duo d'enquêteurs bien différents que tout oppose se lance donc sur une enquête qui sera bien plus compliquée que prévu. Ils vont devoir faire face à un ennemi bien malin qui sait manipuler habilement les gens.

J'ai beaucoup apprécié le personnage de Raveneau qui montre l'image d'un flic fort et rusé, à l'ancienne. Malgré quelques fantômes rangés dans son placard, il ne donne pas l'impression de se renfermer sur lui-même et de s'apitoyer sur son sort. Il a un caractère bien trempé et dégage une énergie surprenante. La Rosa, malgré quelques doutes au départ, n'aurait pu espérer mieux comme co-équipier pour cette affaire : une jeune femme a été retrouvée nue, attachée et morte étranglée dans le quartier chinois.

Dans une affaire parallèle, Cody Stoltz représente le suspect idéal aux yeux de tous. Sorti depuis peu de prison, Cody Stoltz revient sur le devant de la scène au moment où les morts s'accumulent parmi les flics qui l'ont arrêté quelques années auparavant. Raveneau en faisait partie.

Le roman se lit bien. C'est un page-turner efficace bénéficiant d'un personnage fascinant et haut de gamme ainsi que d'une ambiance noire comme on les aime. Même si je n'ai pas totalement accroché à l'histoire, le roman est pourvue de quelques bons passages et bonnes réparties.