dimanche 31 août 2008

Alligator Strip

Alligator Strip est le second roman de Chris Haslam mettant en scène le personnage de Martin Brock. Ce roman est en compétition pour la 9ème édition du prix du polar SNCF.

Présentation de l'éditeur :
Au moment où il va se faire pincer pour grivèlerie à la sortie d'un restaurant de Marrakech, Martin Brock, jeune Anglais séduisant et peu recommandable, est sauvé in extremis par l'intervention d'un homme d'affaires américain, Eugene Renoir. Aux abois, il accepte de suivre son bienfaiteur en Floride, pour l'aider à monter une escroquerie géniale. Si leur trafic de pièces de monnaie anciennes se déroule comme prévu, il sera millionnaire, garanti. C'est compter sans Sherry-Lee, une minable strip-teaseuse dont Martin s'entiche, le petit ami de la belle décidé à lui faire la peau parce qu'elle lui a piqué une demi-tonne d'herbe mexicaine, les crotales et l'infinie traîtrise de Renoir... N'importe qui, en pareilles circonstances, prendrait ses jambes à son cou. Mais Martin Brock n'est pas n'importe qui.

Martin Brock est un petit arnaqueur anglais qui exerce son art de truander les touristes à Marrakech. Lorsque l'une de ses minables escroqueries ne se déroule pas comme prévu, Martin se retrouve pris au piège par plusieurs marocains. Heureusement pour lui, un américain surgit à son secours et le sauve des griffes de ses agresseurs. Heureusement ? Pas sûr vu la suite des évènements ...

Eugène Renoir, alias Gene, propose à Martin d'arrêter ces petits combines et de le suivre aux États-Unis pour participer à une gigantesque escroquerie sur le trafic de pièces d'or. Une fois arrivé aux USA, Martin fait la rencontre de Brad. Fou d'armes à feu et au volant d'un pick-up volé, ce personnage confie à Martin qu'il souhaite tuer sa petite amie ... Sherry-Lee, une strip-teaseuse qui vit seule dans une caravane. Tout aurait pu bien se dérouler si Martin ne s'était pas épris de la jeune demoiselle ...

Un peu d'humour bien anglais, quelques situations cocasses et des références musicales bien Rock n' Roll n'ont pas réussi à me convaincre. Le roman rencontre de nombreuses longueurs et le manque d'originalité se fait cruellement ressentir. A tout moment j'espérais un retournement de situation mais l'histoire suit son cours sans la moindre progression sur le plan de l'intrigue. Très bien écrit mais décevant.

Note : 12/20

jeudi 21 août 2008

Versus

Versus est le second roman d'Antoine Chainas. Ce roman est en compétition pour le prix du polar SNCF.

Présentation de l'éditeur :
Si le major Paul Nazutti n'a pas la réputation d'être un tendre, c'est qu'il est en guerre. En guerre contre les tueurs d'enfants, les satyres, les pervers. Une guerre sans merci qui s'est étendue, dans son esprit, à tous et à toutes. Une guerre contre le monde entier. Mais combien de temps peut-on vivre rongé par la haine ? C'est ce qu'Andreotti, jeune inspecteur idéaliste, va découvrir à ses dépens, tandis qu'au sortir d'une affaire longue et douloureuse il reprend du service aux côtés de Nazutti. Rose Berthelin, quant à elle, a tout perdu. Sa fille, son mari, ses amis, sa famille. Elle trouvera la force, lentement, de se reconstruire et de dompter ses propres démons. Le passé ressurgira en force un jour, tandis qu'elle croyait avoir trouvé la paix, sous la forme de lettres anonymes. Jusqu'au bout, cette fois, Rose devra reprendre son combat.

Après avoir tendu une première joue récemment à Marin Ledun et son Marketing Viral, c'est au tour d'Antoine Chainas de m'envoyer une forte claque avec son nouveau roman. En effet, Versus fait l'effet d'une bombe ... lorsque vous retirez la goupille et que vous commencez à pénétrer dans l'histoire, le livre vous explose en plein dans votre imagination pour vous éparpiller dans de sombres et sinistres situations. C'est avec ce genre d'auteur que l'on peut affirmer que les écrivains français n'ont rien à envier à des Coben, King et autres maîtres du suspense et de romans noirs.

Beaucoup plus roman noir que thriller, Versus nous projette dans le calvaire de trois personnages qui vont se rencontrer par le biais d'une même affaire. Le Major Paul Nazutti est un homme violent, macho, misogyne, xénophobe et homophobe. Ce qui lui vaut de ne pas être très apprécié dans la Police. Membre de la brigade de protection des mineurs, on peut tout de même constater un bon fond dans ce dégoûtant personnage ; il passe son temps à se battre contre les pédophiles et autres dangereux pervers.

Andreotti est lui aussi un flic et vient d'intégrer l'équipe de Nazutti suite à une enquête délicate au sujet de flics ripoux qui lui a valu d'être mis sur la touche pendant un long moment. Avec son entêtement et sa volonté de rétablir la justice, il va vite devenir le poulain du Major. Ce dernier va lui montrer la face cachée de la ville et de la vie en générale ... un périple dangereux souvent sans retour.

Rose Berthelin a tout perdu ; sa fille, son mari, la plupart de ses amis et son père qui l'évite comme la peste. Vivant dans un monde de culpabilité et monotone, Rose vit sa sexualité de manière très étrange et très violente. Elle cherche à se laver de ses erreurs passées en s'infligeant d'horribles actes sexuels avec des inconnus. Des lettres anonymes vont bousculer son quotidien et rappeler de mauvais souvenirs. Ces lettres ne sont pas porteuses de bonnes nouvelles.

Le roman est violent et l'auteur ne mâche pas ses mots ; Versus ou la suite de La guerre des boutons revisitée par Takashi Miike. Les images que notre cerveau fabriquent d'après les descriptions de l'auteur sont parfois insoutenables. On aimerait pouvoir lire certains passages en se cachant les yeux comme un enfant devant un film d'horreur ... chose difficile à réaliser avec un livre. J'ai adoré ce roman, j'apprécie quand l'auteur se lâche et ne ralentit à aucun moment. Par contre, âmes sensibles s'abstenir ...

Note : 17/20

mardi 12 août 2008

Marketing Viral

Marketing Viral est le second roman de Marin Ledun. Après l'excellent Modus Operandi, l'auteur revient avec un nouveau thriller dont tout le monde parle chez les férus du polar.

Vous pouvez découvrir le prologue de ce roman ici (merci au site Polars Pourpres).

Présentation de l'éditeur :
A l’université de Grenoble, Nathan Seux travaille sur la sexualité. Ses recherches convergent vers un étrange laboratoire qui prétend utiliser génétique et nanotechnologies dans des buts alarmants : marketing, contrôle du corps et de l’esprit, « amélioration de l’homme ». Il cherche à en savoir plus, mais ses étudiants sont assassinés les uns après les autres et toutes ses pistes semblent déboucher sur des bains de sang...

Bien que ce roman soit lui aussi un roman policier, Marketing Viral est tout de même très différent de Modus Operandi. Alors que ce dernier nous entraine dans un pur polar à l'ambiance sombre et au héros psychologiquement perdu, le nouveau roman de Marin nous embarque dans une aventure où religion flirte avec science ... avec les nanotechnologies pour être exact. L'exemple le plus flagrant est la découverte d'une revue nommée Baalith (plus connu sous le nom de Belphégor) "animée par des chercheurs du Cérimex" (page 70).

"Des fous de technologie, comme d'autres sont des fous de Dieu."


********* ATTENTION, spoilers ci-dessous *********
Et quand on s'intéresse de plus près au personnage de Belphegor, on peut remarquer la ressemblance entre lui et Jézabel, la "machine humaine" (page 430).
"Dans la démonologie chrétienne, Belphégor est le démon qui séduit ses victimes en leur inspirant des découvertes et des inventions ingénieuses destinées à les enrichir. Il prend souvent un corps de jeune femme." (source wikipedia)

Depuis le début du roman, l'auteur nous guide habilement vers la double identité de Laure. Au départ, lorsque Nathan Seux fait sa connaissance, il n'est plus concentré sur son travail : "l'arrivée de Laure dans sa vie a tout chamboulé" (page 63), le lecteur est alors intrigué par ce mystérieux personnage. De même, par la suite, l'auteur en rajoute une couche : "Il ne comprend même pas comment il a fait pour oublier tout ça pendant l'été" (page 66). C'est avec cette dernière phrase que j'étais convaincu que le personnage principal se faisait manipuler. Puis d'autres preuves s'accumulent telle que l'entrevue entre Laporte-Daube et Loïc quand ce dernier demande des nouvelles de Nathan et de sa cousine Camille ... mais aucune question sur la fameuse Laure.
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"Des esprits meilleurs, des corps meilleurs et des vies meilleures."

Entre markéting génétique, neuro-markéting, puces à ADN, et les références à Tchakhotine et sa manipulation des masses, on peut dire que Marin a écrit un roman très pointu scientifiquement. Le centre de recherche Cérimex n'est qu'une façade afin de cacher leurs véritables expériences dans le but de créer des puces permettant de "susciter génétiquement l'impulsion créatrice et consommatrice" des êtres humains. L'auteur nous livre l'histoire de deux êtres, Nathan et Jézabel, qui vont se rencontrer et essayer de mettre fin à ces terribles expériences.

"Ceci est mon corps, donné par eux [...] Ceci est mon sang, livré par eux."

Manipulation, perversion, traque, clones, double personnalité ... les pages défilent devant les yeux du lecteur sans qu'il n'y ait le moindre temps mort ou la moindre longueur. On prend plaisir à lire cet excellent roman.

Note : 17/20

vendredi 8 août 2008

Pig Island

Pig Island est un roman de Mo Hayder. Après Tokyo, c'est le second roman que je lis d'elle.

Présentation de l'éditeur :
Joe Oakes est journaliste et gagne sa vie en démystifiant les prétendus phénomènes paranormaux. Ce sceptique-né n'a jamais eu qu'un seul credo : tout s'explique rationnellement.
En débarquant sur Pig Island, un îlot perdu au large de l'Écosse, il est fermement décidé à vérifier si la trentaine d'allumés qui y vivent en vase clos vénèrent le diable comme les en accusent les gens de la côte. Il veut aussi découvrir ce qu'est devenu le fondateur de la secte, le pasteur Malachi Dove, un charlatan qu'il a connu dans sa jeunesse et qui ne s'est plus manifesté depuis vingt ans.
Enfin et surtout, il veut tordre le cou au mythe du monstre de Pig Island une mystérieuse créature filmée deux ans plus tôt sur le littoral désert de l'île par un touriste en bateau à moitié ivre.
Mais rien, strictement rien ne se passe comme prévu. Joe Oakes va être confronté à des événements tellement atroces que son idée de la peur et du mal ne sera plus jamais la même...

La quatrième de couverture est alléchante. Le lecteur va t-il être emporté dans un thriller fantastique conduit par le Diable lui-même ? Ou alors va t-il se retrouver au centre d'une machination imaginée par une secte satanique ? La réponse est décevante. Après un début très attrayant, le roman souffre de nombreuses longueurs qui rendent le récit ennuyeux.

Joe Oakes, alias Oakesy, est envoyé en Écosse suite à la diffusion d'une vidéo réalisée par un amateur et révélant la présence d'un monstre sur l'île que l'on nomme Pig Island. En effet, Joe est journaliste et est spécialisé dans la démystification de phénomènes surnaturels. Lexie, sa femme, a décidé pour une fois de le suivre. Elle souhaite discuter de son couple avec son mari mais ce dernier n'est pas très ouvert à la discussion.

Joe part donc sur l'île et rencontre les ministres de la cure psychogénique dont le chef n'est autre que Malachi Dove; ancien charlatan à qui Joe voue une haine indescriptible depuis son enfance. Mais une fois sur Pig Island, le journaliste va rencontrer d'étranges personnages cachant de nombreux secrets concernant leur territoire et leur mentor soi disant disparu. Malheureusement les révélations se font assez vite et on ne comprend pas pourquoi il reste autant de pages à lire. Dommage aussi que l'action ne se déroule pas principalement sur l'île.

Je ne peux pas en dire plus sinon je serai obligé de vous dévoiler les principales ficelles qui ont permis de créer le maigre suspense du livre. Malgré un dernier chapitre efficace, l'auteur n'a que rarement réussi à me plonger entièrement dans l'histoire. Aussitôt lu, aussitôt oublié.

Note : 11/20