jeudi 31 janvier 2013

Sanglante, sera ta fin

Sanglante, sera ta fin est le nouveau roman de Laura Sadowski, déjà auteur de  plusieurs romans policiers dont l'excellent La Géométrie du tueur.

Présentation de l'éditeur :
Un procureur américain demande l’extradition vers le Texas de Teddy Lamar, un jeune franco-américain, accusé de hold-up sanglants à Dallas et qui s’est réfugié à Paris. Il risque la peine de mort. 
Un procureur français désigne maître Franck Farraud, un avocat obscur mais ambitieux, pour empêcher que l’exécution ait lieu. Celui-ci voit dans cette affaire la chance de sa vie. 
Ce que l’avocat et le fugitif ignorent c’est qu’ils sont chacun le jouet d’une machination diabolique.
Mais lorsqu’ils finiront par l'apprendre ?... Quand la machine judiciaire est le meilleur des alibis.

Sanglante, sera ta fin a la particularité d'être le premier roman numérique que j'ai lu sur ma nouvelle liseuse. Et quel plus beau baptême pour elle que ce superbe polar ! J'ai été ravi du numérique, mes craintes se sont de suite envolées tellement j'ai été pris dans l'histoire. La magie du page-turner fonctionne complètement, le roman est excellent et qu'il soit en numérique ou en papier on est totalement conquis.
Le roman est court, ou du moins il semble court car il se dévore à grande vitesse. Laura donne beaucoup de vie et de rythme à son histoire. Ses personnages sont touchants et la trame vraiment intrigante.

La peine de prison sert à punir le coupable, mais aussi à lui donner le temps et la chance de s'amender et de changer de comportement.

L'intérêt principal du roman semble finalement être la critique d'un système juridique "blasé", paraissant être déconnecté de son utilité originelle. D'ailleurs, les discussions entre avocats des deux pays sont intéressantes puisqu'elles démontrent les différences entre le système juridique français de celui des États-Unis et plus particulièrement le très dur système juridique du Texas. L'auteur pose des questions intéressantes sur ce que devrait être la justice et ce qu'elle est aujourd'hui mais également sur la différence de point de vue et la manière de rendre justice entre les différents peuples.

Côté trame, elle joue parfaitement avec son lecteur. Elle nous déstabilise, nous peint l'image d'un homme coupable, parfois cruel mais terriblement touchant. Le récit de sa fuite est passionnant et on est parfois partagé dans le jugement qu'on lui porte. On se retrouve alors un peu à la place du juré, quelle peine peut mériter un tel homme ? Et quelle utilité aura celle-ci sur le fugitif et présumé meurtrier ?

Ta vie sera le prix du sang versé.

Sanglante, sera ta fin est un roman très prenant jouant sur plusieurs tableaux. En plus du côté juridique, les faux-semblants et manipulations s'enchainent à un tel point que le personnage principal se retrouve face à une impasse. Pour se sauver lui-même il doit sauver son client de la peine de mort qui l'attend. Et pour cela il est accompagné d'une avocate américaine qui devra tout faire pour contrer les ruses et les attaques d'une accusation qui n'est pas en manque d'idées ...
Laura semble devenir la John Grisham du polar français, une référence du polar judiciaire !

dimanche 27 janvier 2013

La vie d'Oru, héros désabusé

La vie d'Oru, héros désabusé (Tome 1 - Le refuge du passé) est un roman de Julien Bonin aux éditions Kyklos.

Présentation de l'éditeur :
Dans le paisible village de Shindo, Oru mène une vie heureuse auprès de son ami Aruma, du Vénérable, son mentor, et de la fille adoptive de celui-ci. L’adolescent ignore le secret de ses origines et ne sait pas encore que le Destin, par l’intermédiaire d’un officier du seigneur Chaxuih, venu annoncer à la communauté l’augmentation de la dîme du riz, va bouleverser son existence.
Car déjà les Puissants du Gokara préparent des alliances et ourdissent des complots qui réveilleront bientôt le spectre de la guerre des Riazus, lorsque le continent s’était embrasé par la faute des Ombriens sortis de l’immense forêt d’Ellaris.
Le refuge du passé, premier volume d’une série de manuscrits perdus et retrouvés, introduit les Récits de la guerre d’Ellaris, connue aussi sous le nom de « guerre des Marchands », composés pour l’instruction et l’édification du plus jeune fils du grand sénateur Ersin, de la république de Naku, auxquels a été ajoutée l’autobiographie d’Oru l’Elleïre.

 Je n'ai pas beaucoup lu de fantasy et je dois avouer que j'appréhendais quelque peu la lecture de ce roman puisque la particularité de la fantasy est de recréer un monde imaginaire avec des personnages bien souvent différents des êtres humains. J'avais donc peur de ne pas adhérer à l'histoire. Autant le dire tout de suite, j'ai été totalement conquis par le premier tome de La vie d'Oru.

Ce qui m'a particulièrement sauté aux yeux, c'est la légèreté avec laquelle l'auteur développe son histoire. Son style correspond parfaitement au genre puisqu'il prend le temps, sans jamais lasser, de donner vie à son univers en décrivant chaque lieu, chaque coutume et chacune des règles qui régissent le royaume et plus particulièrement la seigneurie de Xuih. Le roman est même accompagné d'un lexique bien fourni et très utile !

Sur ce sol maudit, tracez le signe de l'Interdit.


Les paysages, les us et coutumes ainsi que les noms nous font penser à une terre asiatique en un temps reculé. Tout est magnifiquement bien pensé, chaque détail est réfléchi et l'on se prend à rêver de vivre aux côtés de tous ces personnages attachants qui peuplent le village de Shindo.

Parmi eux se trouvent Oru, un jeune homme qui vît auprès du Vénérable où il nourrit sans cesse sa spiritualité et son savoir. Alors qu'il passe ses journées dans ses livres, les autres paysans travaillent dans les rizières et peinent à récolter assez de riz pour payer la dîme due au seigneur Chaxuih. Celle-ci augmente fortement et le village se décide d'agir en demandant la grâce directement au seigneur. Ce qui partait comme une bonne idée aura des conséquences catastrophiques ...

Le premier tome de La vie d'Oru offre des émotions fortes, de la réflexion et beaucoup de poésie. On se déplace dans un mélange de couleurs vives, de sons mélodieux accompagnés par un petit bruit de fond formé par le vent qui passe nous redresser les poils tout le long du corps. Et pour finir, l'auteur nous sort une fin extraordinaire comme j'en ai rarement lu. Très dure.
Hâte de lire la suite !!

samedi 12 janvier 2013

Raging Bull

Raging Bull est l'autobiographie du boxeur Jake LaMotta, connu pour avoir remporté le titre de champion du monde des poids moyens en battant Marcel Cerdan.

Présentation de l'éditeur :
Voici le roman noir et vrai de Jake LaMotta, délinquant devenu champion du monde de boxe en battant Marcel Cerdan en 1949. C’est l’histoire d’un homme contraint de renoncer à la gloire, qui sombre dans la déchéance et devient acteur de série B. Un témoignage poignant et tumultueux. Ceux qui pensent connaître Jake LaMotta après avoir vu le film de Scorsese avec Robert De Niro savent en réalité très peu de choses sur l’incroyable odyssée humaine que fut la vie de ce fils d’émigrés italiens aux États-Unis. Martin Scorsese a choisi de n’adapter que la seconde partie de la vie de LaMotta. Mais, sans connaître sa jeunesse et ses secrets courageusement révélés dans ce livre, comment comprendre le parcours de l’auteur-boxeur marié à une beauté du Bronx et pourtant plongé dans la plus grande solitude? Une enfance misérable et une adolescence dans l’ombre de la Mafia le mènent très jeune en maison de redressement puis en prison. Coaché par un curé, c’est derrière les barreaux que Jake commence à boxer. Dès sa sortie, il n’a plus qu’une idée : devenir champion. Il s’entraîne et combat jusqu’au jour où il ne lui manque plus que le titre de champion du monde. Mais le boxing business appartient à la Mafia qui, pour le punir de l’avoir ignorée tant d’années, lui impose de s’allonger devant un adversaire. La rage au cœur, Jake finit par accepter pour accéder au combat qui le sacrera champion. Ce combat sera celui contre Marcel Cerdan, à qui il prendra le titre de champion du monde des poids moyens en 1949. Après la gloire viendront la chute, la ruine et la prison, l’alcool et les femmes, la drogue. Jake LaMotta finira par sortir de ce gouffre sans fond en se lançant dans le métier d’acteur. (source : http://www.13enote.com/livres.php?id=58)

Avec l'aide de son ami de toujours Peter Savage et du journaliste Joseph Carter, Jake LaMotta se livre dans un formidable récit, franc et honnête, sur sa vie pimentée de petite frappe devenue champion de boxe. 13e Note Éditions a eu l'excellente idée de rééditer l'autobiographie d'un boxeur hors du commun, n'obéissant qu'à lui-même et rempli de rage par une jeunesse difficile et un lourd secret à porter. Cette réédition donc m'a permis de lire l'ouvrage qui a donné lieu à un très grand film du même nom avec Robert De Niro et réalisé par le non moins célèbre Martin Scorsese.

Un combat, c'est un tout, on prend un certain rythme et on ne peut plus s'arrêter.

Surnommé The Raging Bull (le Taureau furieux ou enragé), Jake LaMotta est un gosse parmi tant d'autres vivant dans le Bronx. Un gosse qui tente de s'en sortir comme il peut malgré un père violent et sans argent. Des petites combines aux combines un peu plus dangereuses, il multiplie les mauvaises actions qui le mèneront en maison de correction. Et c'est là qu'il va faire la rencontre qui va changer sa vie et faire de lui ce qu'il est devenu : un champion de boxe !
La rage dont fait preuve Jake LaMotta est aussi présente sur le ring que dans sa vie personnelle. Il offre des coups à qui ne sait pas les voir venir. L'homme cumule trop de haine, de colère, pour mener une vie simple et multiplie les mariages ratés. Il peut passer de la gloire au déclin et inversement en une seule rencontre. Comme dans sa vie personnelle, il peut être aimer ou détester de tous en un rien de temps. Mais malgré tout cela, on pourra toujours le féliciter de s'être toujours battu contre la Mafia et d'honorer l'art de boxer en ne tombant dans aucune combine organisée ... sauf à une unique occasion confessée que chacun pourra juger comme il le voudra.

A la dixième reprise... vainqueur et nouveau champion du monde des poids moyens... Jake LaMotta !

Digne d'un grand roman noir, cet ouvrage autobiographique surprend par son côté franc et direct comme un coup de poing ramassé en pleine figure. L'auteur semble se livrer avec beaucoup de franchise et de sensibilité. Il signe là un ouvrage dérangeant qui restera longtemps ancré dans ma mémoire ... Le son de la foule huant ou applaudissant, l'attente du gong final, le stress du combat, et même les coups pris, on vit littéralement tous les matchs de boxe avec Jake LaMotta. Une sensation grandiose !
A noter que 13e Note Éditions a ajouté une postface très intéressante de Patrice Carrer ; "Comme un taureau sauvage".

mercredi 9 janvier 2013

Ordo Ab Chao

Meilleurs vœux à tous pour cette nouvelle année ! Et l'année 2013 commence plutôt bien pour moi avec ce roman tonitruant.

Ordo Ab Chao est un thriller ésotérique d'Orson Sinedy aux éditions Pascal Galodé Éditeurs.

Présentation de l'éditeur :
Le docteur Mignaud trouve la mort un soir, à Paris, dans l'explosion de sa voiture. Il venait de sortir d'un dîner avec son banquier d'affaires. Au menu, l'héritage qu'il comptait laisser à sa fille, Nathalie. Règlement de comptes? Attentat terroriste ? Le très conventionnel commissaire Dupuis, le très british colonel Monroe, la sublime Julie, l'érudit professeur Scott et l'intransigeant directeur de la CIA, Bob Kenwell, vont découvrir que ce n'était que l'un des épisodes sanglants d'une sombre machination qui, depuis des siècles, à travers l'entrisme dans les sphères du pouvoir et de l'économie, permet aux membres d'une machiavélique organisation de contrôler notre devenir. Les hommes de l'ombre, méconnaissables dans la foule, ne reculent devant aucun saccrifice.

Mi-roman d'aventure, mi-thriller ésotérique, ce livre à multiples rebondissements, nous entraîne des textes sacrés de l'Égypte ancienne aux Mystères d'Eleusis, des gnostiques aux adorateurs de Thot et des intitiés de la Grèce antique à nos actuels Francs-Maçons.

Amateurs de thriller, de suspense et d'aventure, vous serez totalement conquis par ce roman. Mélange de roman d'aventure et de thriller ésotérique donc, Ordo Ab Chao fait partie de ces romans qui, lorsque vous êtes pris au jeu, sont difficiles à lâcher. Pour ma part, je me suis pris au jeu facilement, j'ai vibré avec les principaux personnages, je me suis fait complètement embobiné et j'ai appris de nombreuses choses.

Orson Sinedy ne ménage pas son lecteur. Avec de courts et nombreux chapitres, il donne et garde un rythme soutenu et nous permet de voyager de Paris aux États-Unis en passant par Londres, l’Égypte et la Grèce. Rien que ça.
On voyage également dans le temps puisque nous partons parfois dans l’Égypte antique découvrir l'origine de la trame du roman. On découvre également, en tout cas pour ma part, le fonctionnement de la franc-maçonnerie et on s'intéresse même à son origine. L'auteur mélange donc plusieurs thèmes mais le fait avec beaucoup de précaution et de passion.

Malgré ses 700 pages, il aurait presque été préférable que le roman soit un peu plus long pour insister un peu plus sur la résolution des énigmes. Ordo Ab Chao est un roman fascinant et le côté organisation secrète accentue le mystère qui rode autour de l'histoire de la fille du docteur Mignaud assassiné sauvagement.
Orson Sinedy a écrit un scénario catastrophe quasi parfait en tout point. La trame a été pensée intelligemment et les faits historiques renforcent le réalisme du roman.