Les gens du Balto est le troisième roman de Faïza Guène, jeune auteur considérée comme l'une des plus douées de sa génération.
Présentation de l'éditeur :
Jusqu’à ce fameux samedi, il ne s’était jamais rien passé d’extraordinaire à Joigny-les-Deux-Bouts, petite bourgade tranquille en fin de ligne du RER. Yéva, minijupe à ras et verbe haut, rêvait toujours d’une vie ailleurs. Jacquot, son mari chômeur, creusait une fosse dans le canapé à force de jeux télévisés. Leur fils Yeznig, déficient mental, recomptait ses dents après chaque repas. Son frère Tanièl, renvoyé du lycée pour avoir abîmé le conseiller d’orientation, peaufinait sa technique pour serrer les blondes. Le jeune Ali, Marseillais au gros nez, essayait de se fondre dans le décor. Et Magalie, LA blonde du lycée, suivait à la lettre les conseils de son magazine préféré pour rendre crazy tous les mecs. Bref, la routine pour ces habitués qui, un matin, découvrent le patron de « leur » bar, baignant dans son sang. Un drame ? Pas pour les gens du Balto.
Dans la petite ville de banlieue de Joigny-les-Deux-Bouts, Joël Morvier, alias Jojo ou "Patinoire" pour son crâne luisant, est patron d'un bar; le Balto. Un bar, qu'est-ce que c'est après tout ? Un lieu de rencontre entre différentes générations, différentes ethnies et différentes classes sociales. Et cette diversité d'individus, l'auteur l'utilise à merveille pour nous décrire de manière très humoristique la vie quotidienne et banale d'une banlieue.
Faïza se met dans la peau de chaque personnage du roman et en tire à la fois une critique sociale et un regard amusé sur chacun d'entre eux. Entre la blondasse pleine de thunes et fan de Paris Hilton et du langage texto, et, un père de famille au chômage suite à un licenciement qui passe son temps à regarder la télévision vautré sur un canapé et à tenter sa chance avec des jeux à gratter, le lecteur s'imagine parfaitement les personnages puisqu'il en croise tous les jours ... ou est-il l'entre d'eux d'ailleurs ?
Le roman est original car chaque chapitre correspond au témoignage d'un des personnages dans l'affaire du meurtre du patron du Balto. Néanmoins, le récit s'attarde plus sur le caractère des inculpés/témoins que sur l'enquête. Chaque témoignage est un peu une caricature des différents protagonistes : le jeune maghrébin qui se sent très vite accusé, la jeune blonde manipulatrice et mythomane, le chômeur de plus de cinquante ans drogué aux jeux d'argent et aux émissions télévisées, le retardé mental bien gentil mais surtout très naïf, le patron de bar misogyne et raciste, le jeune arménien qui s'énerve facilement et qui ne va plus à l'école ... et j'en passe.
On sent que Faïza Guène a une facilité d'écriture qui lui permet sans difficulté à la fois de se moquer et de modérer ses propos. Le roman est très drôle. Il ne faut pas s'attendre à un roman policier mais plutôt à une mise en scène permettant à l'auteur de résumer la vie d'une banlieue de nos jours. Elle tente d'expliquer de manière très ingénieuse quelles sont les causes d'une telle destinée. La relation Parents-Enfants est vivement critiquée. Le seul point négatif que j'ai réussi à trouver est le nombre de pages ... 172 pages c'est peu ... surtout pour un roman d'une telle qualité.
Note : 16/20
4 commentaires:
J'ai hâte de lire ta critique Mika ! le résumé me plait bien mais je préfère attendre ton avis !
Bon week end :-)
Il me reste encore quelques pages à lire, je devrais faire ma critique demain. Pour l'instant c'est très bon mais ça se lit très vite (moins de 200 pages), c'est un peu dommage. C'est très drôle et ça ressemble plus à une critique de la société qu'à un polar. La suite de l'avis demain ! ;-)
Bon week end à toi aussi.
Excellent bouquin ! On ne peut qu'admirer la facilité avec laquelle F. Guene parvient à se faufiler dans la tête des différents personnages, à chaque chapitre on entre dans la tête de l'un d'eux. La façon dont a été construit le bouquin est "ingénieuse", on découvre le point de vue de chacun des protagonistes sur la mort du patron du Balto jusqu'à découvrir les réelles circonstances de sa mort... J'ai adoré !
Pas mieux. C'est exactement ça.
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