jeudi 18 juin 2009

Le cinquième clandestin

Le cinquième clandestin est un roman de Marin Ledun et représente le quatrième opus de la collection Mona Cabriole des éditions La Tengo.

Présentation de la collection par l'éditeur (source) :
Mona Cabriole, journaliste pour le webzine Parisnews, est toujours à l’affût des désordres et des injustices de notre société. Elle traque le fait divers, et s’acharne à lui redonner du sens dans un monde qui en semble dépourvu. Chaque auteur met en scène l’héroïne dans un arrondissement de Paris et dispose d’une carte blanche pour introduire une dimension rock dans son ouvrage. La collection réunit ainsi 20 écrivains aux parcours artistiques éclectiques et par là même 20 styles d’écriture, 20 regards sur Paris, 20 rapports à la musique.

Présentation de Le cinquième clandestin par l'éditeur :
Paris, 100 rue Mouffetard : quand une jeune femme se jette du cinquième étage, un bébé dans les bras, personne n’a rien vu, tous se taisent. Tous, sauf Mona Cabriole. Pourquoi un tel geste de désespoir ? Et que cachent les sous-sols de cet immeuble géré par des marchands de sommeil ? La journaliste de Parisnews devra descendre dans les profondeurs de la ville et se baigner dans les eaux d’un fleuve oublié pour aller ausculter les limites de la soumission. Les hurlements qu’elle y entend sont-ils ceux des battles punk-rock organisés dans les soubassements, ou bien proviennent-ils de voix que l’on voudrait étouffer ?

Quatrième roman de la série Mona Cabriole (où sont attendus des personnalités comme Arthur H ou encore Antoine Chainas) et le lecteur est cette fois transporté dans le cinquième arrondissement de Paris ; un quartier dépaysant et animé où tout le monde semble être de mèche ("Tout le monde se connait et tout le monde ment."). Alors qui croire ? A qui la dynamique Mona peut-elle se fier pour son enquête ? Réveillée par un coup de fil de son patron, elle se voit attribuer la lourde tâche de couvrir un suicide pour son journal. Mais Mona est fouineuse et est capable de déceler une embrouille quand elle en voit une. Alors que cache le suicide d'une jeune africaine et de son bébé ?

Toi en haut, eux en bas, ironie du sort.

Entre double jeu, manipulation, chantage et dénonciation, le roman ne manque pas de piment et s'explore sur un rythme effrené à la manière des riffs d'un morceau de Punk. Le lecteur se plait à suivre la journaliste dans les rues du 5ème sur ses pas endiablés. Avec des scènes stressantes où l'on vit la séquence avec l'héroïne, l'enquête va la mener à découvrir de terrifiants secrets et à se poser de nouvelles questions sur le statut des immigrés. Quelle chance la France donne t-elle à ces personnes ? Quels choix ont-ils ? Comment survivre dans pays où le gouvernement ne veut pas d'eux ?

Clandestines en France, répudiées dans leur pays d'origine, et livrées aux ordures de tout pays pour payer la dette séculaire de la connerie humaine.

Avec un peu plus de 150 pages, Marin conçoit un roman court bourré d'énergie avec une Mona attachante et pétulante, le tout sur une musique monstrueusement délicieuse. Plus qu'un polar urbain, il s'agit ici d'un véritable brûlot social d'une France totalement incohérente. L'auteur utilise judicieusement le support littéraire afin de condamner les inégalités et les injustices, et décrit trois catégories de personnages : ceux qui se battent, ceux qui profitent et ceux qui se terrent derrière la peur.

No second chance, no guiding light. (NOFX)

Note : 18/20

2 commentaires:

Silouane a dit…

Ce roman a montré une qualité de Marin moins exploitée dans les précédents récits : la capacité à orchestrer une intrigue qui tient le lecteur en haleine. Pleinement réussi à ce niveau.

MiKa ... a dit…

Tout à fait, un sacré exercice pour Marin ! Et il s'en est très bien sorti.