dimanche 18 décembre 2011

Le testament de l'orange

Le testament de l'orange est un roman d'Anthony Burgess, le père de L'Orange Mécanique.

Présentation de l'éditeur :
Professeur de littérature anglaise dans une université de New York, Enderby a écrit un scénario tiré du poème de Gerard Manley Hopkins, Le Naufrage du Deutschland.
Le cinéaste engagé sur le film va complètement détourner le script pour en faire une histoire plus que scabreuse. La version hollywoodienne met en effet principalement en scène le viol de nonnes par de jeunes nazis. La sortie du film provoque un déchaînement de violence : de jeunes déséquilibrés vont eux aussi s'en prendre à des soeurs. Rendu responsable de ces actes terribles, Enderby est désormais l'ennemi public n° 1.
Entre les coups de fil anonymes, les menaces incessantes, les voyous mais aussi les médias, c'est une société tout entière qui se retourne contre un seul homme et devient l'incarnation de la violence qu'elle dénonce. Le Testament de l'Orange n'est pas la suite de L'Orange mécanique, le précédent roman de Burgess. Mais il semble évident que l'auteur fait là un parallèle avec sa propre histoire. Après la sortie de l'adaptation cinématographique de L'Orange mécanique, plusieurs faits divers atroces furent attribués à l'influence néfaste du film. Antony Burgess, qui avait participé à sa campagne promotionnelle aux côtés de Stanley Kubrick, avait rapidement été mis en accusation.

Dernier opus d'une trilogie consacrée au poète Enderby, Le testament de l'orange révèle une part autobiographique de l'auteur. Il dénonce, et c'est là que le titre du roman est intelligent, comme son roman phare L'orange mécanique, la violence d'une société consommatrice et hypnotisée en masse.
Enderby semble se battre contre la Terre entière. Son procès public se déroule en tout lieu, dans la rue ou encore lors d'un talk show. Il se bat contre l'opinion public et contre la religion... Difficile combat.

Pour avoir une meilleure vue du matériel publicitaire du film, il s'approcha, avec l'assistance de sa canne, de l'orifice matriciel ou peut-être sororofraternel, et fut en mesure d'embrasser du regard une affiche familière, criarde et qui étalait une religieuse à demi nue sous la flagellation du flot amer aux cuisantes lanières, ses lèvres carminées exhalant évidemment le râle de l'orgasme.

Enderby est un personnage incompris, criant son désespoir et défendant sa cause face à une population sourde. Ses rencontres enrichissantes démontrent à quel point il est difficile de se faire entendre. Mais elles démontrent également qu'il est facile de prendre position lorsqu'on ne connaît pas le fin fond de l'histoire.

Les gens accusent toujours l'art, la littérature, le théâtre d'être la cause de leurs propres méfaits.

Véritable démonstration de l'art littéraire, ce roman est doté d'un style incomparable et d'un vocabulaire extrêmement riche. Il faut donc saluer au passage les traducteurs pour leur fabuleux travail. Hier c'était le cinéma qui était mis en cause, aujourd'hui ce sont les jeux vidéos qui sont le plus souvent visés ... quand est-ce que les Hommes prendront leurs responsabilités ?
Le roman est assez compliqué à lire mais il fait réfléchir. Il sert d'exutoire à toute cette haine, cette injustice qu'a trainé l'auteur dans sa vie.

4 commentaires:

Mic a dit…

Anthony Burgess écrivain "pas facile à lire" décidément l'orange est souvent mis en avant dans les titres de ses romans... "Orange mécanique" fut pour moi un choc émotionnel sans commune mesure avec le cinéma d'aujourd'hui... Je sais, ça fait "vieux combattant" ... Mais en 71, j'étais beaucoup trop jeune pour entrer seul dans une salle de cinéma, mes parents me surveillaient plutôt dans mon couffin ... Et dire que Burgess a écrit en 1962 Orange mécanique - à peine imaginable. Joyeuses Fêtes. Amitiés, MIC.

MiKa ... a dit…

Ça a été un choc émotionnel pour moi aussi cette Orange Mécanique... mais quelques années après toi !
C'est compliqué à lire mais c'est tellement bien écrit que c'est un plaisir de relire plusieurs fois les mêmes phrases.
Joyeuses fêtes également !
A bientôt

gridou a dit…

Apparemment je l'ai lu...Je me souviens du titre et il est dans ma bibliothèque mais je n'en garde aucun souvenir. Mérite une relecture !!!
Par contre, orange mécanique m'a laissé un souvenir indélébile...

MiKa ... a dit…

De même, Orange Mecanique m'a marqué ... que ce soit le roman ou le film !