samedi 13 octobre 2012

Noir Karma

Noir Karma est un roman de l'islandais Stefan Mani, déjà connu pour son Noir Océan qui m'avait totalement ébranlé. A noter le site de son traducteur en France : Eric Boury.

Présentation de l'éditeur :
Bienvenue dans les bas-fonds de Reykjavík, là où le soleil ne brille jamais! Suivez les aventures malheureuses de Stefán! À peine débarqué de sa cambrousse, notre jeune bouseux commence péniblement à gagner sa vie dans un club mal famé de la capitale islandaise. Heureusement pour lui, les malfrats qui gèrent les lieux découvrent ses talents de conducteur et l'enrôlent dans leur bande. Au programme : vols de voitures de luxe, extorsions de fonds, prostitution, deal de substances illicites. Tout y passe... Pour Stefán, c'est la grande vie qui commence. Du moins le croit-il... Mais quand ses boss décident de partir en guerre contre une bande adverse, c'est une violence sans retenue qui s'abat sur Reykjavík. Tandis que les morts se ramassent à la pelle et que tous sont à la recherche d'un kilo de cocaïne mystérieusement disparu, notre héros commence à regretter ses décisions et à se dire que tout va beaucoup trop vite. Hélas, Stefán est pris jusqu'au cou dans ce fatal engrenage, et il est des choix qu'il faut assumer, jusqu'au bout s'il le faut...

J'en ai mis du temps à le lire et à venir en faire la chronique ... et pourtant c'est un véritable coup de cœur ! Je me suis délecté de chaque phrase, chaque mot du roman. Noir Karma est un roman dur, violent, une sorte de rencontre entre Il était une fois en Amérique, Scarface et La cité de Dieu, avec un décor froid islandais qui vous agresse sans relâche.

Une multitude de questions restées sans réponses furent enfermées dans le coffre noir de l'oubli, lui-même scellé par le ciment de la confiance et enterré sous une épaisse chape de silence.

La pègre est un univers qui a fait couler des litres d'encre et user des tonnes de pellicule. Comme dans Le Parrain, on voit une véritable micro société se créer, s'organiser en marge de notre société. Une micro-société gérée par des lois basées principalement par le respect ; le respect du parrain, du mentor, celui qui mène la barque.
Et comme dans les films traitant de ce sujet, on retrouve de nombreux personnages qui ont chacun leur importance, représentant à leur façon une pierre à l'édifice final. Ils sont choyés par leur auteur, possédant chacun leur propre histoire, leurs particularités et sont touchant chacun à leur manière. On se plait à pénétrer dans leur univers et à partager de nombreux moments bercés par l’adrénaline.

Tu vois... J'ai l'impression de ne pas être sur le bon chemin ...

Le personnage de Stefan est un peu niais, le genre de gars sorti de sa campagne qui découvre les bas-fonds de la capitale et qui donne une confiance aveugle dans le premier voyou venu. Stefan commence à trouver sa place au fur et à mesure dans ce milieu dangereux mais il commence également à douter, à ne pas partager la même vision des choses que ses camarades.

La détonation rida le calme de la nuit, telle une pierre balancée dans un lac aux eaux immobiles, et résonna un long moment entre les montagnes avant de s'évanouir.

A l'heure où le polar scandinave secoue le monde littéraire, Stefan Mani est comme un pavé qu'on jette dans la mare, se différenciant des autres et apportant un souffle nouveau et totalement original aux romans du genre. Noir Karma est un cocktail Molotov dont on sort époustouflé et séduit par cette histoire peu ordinaire.

1 commentaire:

L'écrivaine a dit…

Certains auteurs ont fait le bon choix le jour où ils ont décidé de rédiger un roman. Ce n’est pas donné à tout le monde de savoir comment rédiger un roman intéressant et qui sera choisi par un éditeur. La simplicité, la spontanéité des personnages et la véracité des événements seront des atouts précieux. Les faits racontés devront être crédibles et captivants. Pour rédiger un roman intéressant, certains vous diront qu’il y a une méthode et d’autres vous diront qu’ils écrivent ce que leur coeur leur dicte. Pour ma part, je crois que l’on peut écrire un roman sans méthode, mais qu’il est préférable d’avoir une méthode pour écrire un bon roman. 
Merci pour votre blog. J’apprécie vos analyses.