Difficile de ne pas passer à côté de ce roman tant la promotion a été importante ... alors, arnaque ou véritable suite ? Ma réponse ci-dessous ...
Présentation de l'éditeur :
En 1888, un groupe de six intrépides a réussi à détruire Dracula aux portes de son château de Transylvanie. Vingt-cinq ans plus tard, ils se sont dispersés mais le souvenir de cette périlleuse aventure où l’un d’eux a laissé sa vie les poursuit. Combat quasi mystique contre les forces du mal, vengeance d’amoureux endeuillés ou inextinguible jalousie : les raisons mêlées de leur acte continuent de perturber leur existence et la disparition du prince des ténèbres n’a pas apaisé leurs tourments. Une mort inexpliquée devant un théâtre parisien et un deuxième assassinat d’une effroyable cruauté au cœur de Londres vont réveiller la peur. Du Quartier latin à Piccadilly Circus, l’ombre de Dracula semble à nouveau planer… Les héros d’autrefois devront faire face à un ennemi insaisissable aux attaques sournoises ou d’une violence inouïe, mais aussi à leurs propres démons. De quoi brouiller les pistes et troubler les esprits, dans une intrigue menée avec maestria qui ressuscite le fantasme et la malédiction de l’immortalité.
Dacre Stoker et Ian Holt ont osé réveiller le vampire le plus célèbre de la littérature, le comte Dracula, alors que Bram Stoker s'était acharné à le détruire. Ils ont réalisé leur projet à partir des notes retrouvées de ce dernier et en y associant des faits marquants de l'histoire. En effet, un impressionnant travail de recherches vient se greffer sur la trame principale qui est, vous l'aurez deviné, le retour de Dracula. Dracula n'est pas le seul survivant puisque tous ses anciens adversaires (Van Helsing, Seward, Harker et cie) ont réussi à survivre quelques dizaines d'années, anéantis par les douloureux souvenirs de leur grandiose bataille. Nous sommes en 1912 et chacun de ces protagonistes a continué de vivre mais aucun ne semble être heureux. L'ombre du comte plane encore sur leur vie. Mais le reflet d'un autre personnage mystique semble onduler sur le flot paisible mais compliqué de leur existence, celui d'Élisabeth Bathory connue par ses monstruosités cités dans les folklores et les cultures populaires slaves.
- Le monde est cruel, ma chère. Je n'en suis que le reflet.
Un nouveau personnage apparait dans l'Angleterre du début du vingtième siècle, l'inspecteur Cotford, qui était prévu dans la version d'origine du Dracula de Bram Stoker et qui a été supprimé pour une raison inconnue. L'arrivée de ce flic donne au récit un côté hard-boiled qui, bien que j'apprécie beaucoup ce style, contribue à la perte du charme victorien instauré dans le Dracula original. Ce roman d'ailleurs a une importance capitale dans cette suite puisque Bram Stoker est transformé en tant que personnage de l'aventure (1912 correspond à l'année de sa mort) et se voit offrir le rôle d'un metteur en scène de théâtre. Il s'agit sans doute pour les deux écrivains d'un hommage afin d'immortaliser le grand auteur dans son œuvre capitale ... je ne trouve pas le résultat réussi puisque le personnage parait légèrement borné et même parfois un peu bête. Alors que l'écrivain décédé semble devenir un personnage, Dracula, lui, est humanisé. De même que toute la troupe de héros du premier roman. Tantôt issés au rang de héros, voire d'immortels, les Van Helsing, Harker et compagnie deviennent de simples êtres humains, mortels, avec leurs lots de problème. A l'inverse d'un bon vin, ces personnages ne se sont pas bonifiés avec l'âge ... l'héritage du premier roman semble totalement perdu.
C'était indubitablement l'œuvre du démon.
Après une première partie angoissante et entraînante, la suite se révèle être vraiment décevante. Au delà des personnages, c'est le mythe tout entier de Dracula qui parait dénaturé. Les auteurs en font trop. Trop de mélanges, trop de détails historiques enlèvent toute crédibilité à l'ouvrage initiale de Bram Stoker. Tous les personnages m'ont agacé dans cette suite alors qu'ils m'avaient tant fait rêver dans le premier opus. Les auteurs auraient sûrement du laisser le comte Dracula du côté des Carpates où la légende l'avait laissé se terrer à jamais. Malgré un style très appréciable, l'intérêt de l'histoire est à mon sens totalement perdu. Dommage ...
- A présent que c'est la fin, comprenez-vous qu'on puisse redouter la mort ?
A voir, le site officiel du roman : ici.
A voir également, un avis très complet sur le roman : ici.
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13 commentaires:
Une suite loin d’être inintéressante mais qui n’a a mon sens pas plus de qualité que la plupart des romans qui se sont déjà essayé à poursuivre la tâche de Bram Stoker. Kim Newman avec Anno dracula ou encore Francoise-Sylvie Pauly avec son invitée de Dracula proposait déjà des suite intéressantes (sinon plus) et s’appropriaient avec brio le mythe et ses codes.
Les auteurs de Dracula l’immortel ont certes fait un travail de recherche remarquable, mais le style est assez plat, et si l’intrigue est intéressante, on regrette le style épistolaire et l’ambiance victorienne du roman original, pas aussi présente ici.
Une chronique du roman : Dracula l'immortel de Dacre Stoker et Ian Holt
L'ambiance victorienne est l'une des absences que l'on ressent le plus c'est vrai, et ce, dès le début du roman.
Merci pour ton avis et tes références !
Aïe ! mes espoirs prennent un peu le large en lisant le pourquoi de ta déception. Est-ce parceque tu as enchaîné ces 2 lectures ? le souvenirs du grand Dracula est encore trop présent... Je vais aussi attaquer le Dacre Stoker cette semaine et grâce à toi, je serai prévenue. ce qui me chagrine sûrement le plus, c'est la perte du style que tu notes dans ton billet. Ils auraient pû faire un effort...
Oui, l'ambiance, le style ... je trouve qu'ils ont fait perdre tout le coté 'mythique' du personnage de Dracula que l'on se représentait. Comme tu l'as écrit, je pense aussi que c'est dû à l'enchainement des deux romans. Bonne lecture !
Je suis d'accord ; grande déception... inversement proportionnelle au plaisir pris à la lecture de Dracula. Mais j'avais tellement apprécié le premier qu'il était presque couru d'avance que je serais déçue. Et pourtant, j'avais espéré :-)
Tout à fait, effet inverse de l'original. Je ne m'attendais à ce qu'il surprenne autant que le premier opus mais de là à dénaturer le mythe de Dracula ... ça m'a fichu un coup !
Je ne comprend pas votre deseption
Car moi J'ai ADORÉ !!
Mais je N'est pas lue le premier de braham stoker . C'est peutetre parce que je ne l'ai pas lu !? Je pense serieusement a le lire le plus tot possible apres avoir lus vos commentaire
;)
Bonjour Joline,
En fait, le roman est plutôt bon mais son principal problème est d'essayer de se mettre à la hauteur du "Dracula" original en voulant raconter la suite.
On perd donc l'ambiance victorienne du premier opus et en plus le personnage, devenu mythique aujourd'hui, de Dracula se voit totalement dénaturé à la fin du roman.
C'est une mauvaise suite mais un bon thriller à part entière en fait ... voilà ! :-)
A bientôt
D'Accord merci :)
De rien ! ;-)
Je suis entièrement d'accord avec toi, Mika... J'étais moi aussi un fan de l'original et me suis décidé à attaquer ce "Dracula l'immortel" comme lecture d'été, malgré de gros doutes quant à cette "suite"...
J'ai adoré l'évolution psychologique des personnages, empreinte de "réalisme" et très gothique (Seward en junkie, entre autre). On y reconnaissait facilement les protagonistes de l'original. Or, pour le reste...
Sans répéter ce qui a déjà été dit (parce que oui, l'ambiance c'est zéro), j'ai été amèrement déçu par ce roman empreint d'une américanisation et d'un sensationnalisme déconcertant. Alors que les premiers chapitres laissent croire à un roman gothique rempli d'une intrigue épaisse comme le brouillard de Londres, on tombe rapidement dans une espèce de débandade où se mélangent affrontements d'Immortels à la Blade / Monde Infernal / Reine des Damnées et romantisme pseudo-noir tourmenté à la Twilight / Anne Rice en général...
Que de déception de voir apparaître cette perspective "rédemptrice" de Dracula, qui au fond ne veut que sauver le monde... Dracula se démarqua justement à mon avis par cette vision de monstre millénaire et manipulateur plutôt que de pauvre âme éseulée en quête d'amour...
Bref, content de voir que j'suis pas le seul à avoir eut l'impression d'perdre deux jours de ma vie. :)
Eh bien, merci pour cet avis très riche ! Content également de ne pas être le seul à désapprouver cette suite, et notamment ce que les auteurs font de ce Dracula que nous avons tant aimé dans notre jeunesse.
"roman empreint d'une américanisation et d'un sensationnalisme déconcertant" : merci, c'est tout à fait les mots que je cherchais pour qualifier le roman.
A bientôt !
Un roman qui se veut une suite et un hommage au Dracula de Stoker et qui réussit à le démolir totalement. Faut le faire! Je l'ai détesté d'un bout à l'autre. Mais il m'aura donné le goût de relire Dracula...
Honte aux auteurs et aux héritiers qui ont dit "oui".
François
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