vendredi 26 février 2010

Ô Verlaine !

Ô Verlaine ! est un roman de Jean Teulé et appartient à la trilogie des poètes maudits chers à l'auteur (voir les chroniques de Je, François Villon et Rainbow pour Rimbaud).

Présentation de l'éditeur :
Alcoolique phénoménal, amant frénétique et désordonné, bigame maltraité par ses deux compagnes, Paul Verlaine oscilla jusqu'au tombeau entre l'ignoble et le sublime. C'est à la toute fin de sa vie, au moment de la pire déchéance morale et matérielle, au moment où les gloires de l'époque l'accablaient de leur mépris, qu'une soudaine vague de sympathie naquit en sa faveur parmi les étudiants et la jeunesse du Quartier latin. En quelques semaines, il devint leur idole.
Fol amoureux de ce personnage magnifique et terrifiant, Jean Teulé a choisi de raconter cette période extravagante à travers le regard du jeune Henri-Albert Cornuty - un adolescent de Béziers qui monta à pied à Paris dans le seul but de rencontrer Verlaine...

Comme pour Raimbow pour Rimbaud, Teulé use d'originalité pour nous présenter l'un de ces poètes qu'il semble affectionner puisque c'est au travers des yeux du jeune Henri-Albert Cornuty que nous faisons la connaissance de Paul Verlaine. Il en fait le portrait d'un homme peu ragoûtant, il découvre un homme qui n'est pas celui qu'il se représentait. Mais il va apprendre à le connaître et son fanatisme grandissant lui permet de regarder au delà de cette première impression. Une admiration forte et sincère naît et paraît même ressembler au début d'une d'histoire d'amour. Le jeune paysan aime Verlaine, oui mais ... jusqu'à quel point !

Et dans toutes les villes où je suis passé, je volais vos recueils, les lisais, tentais de les revendre et si personne ne les achetait, je les mangeais.

Dans le récit, l'auteur en profite pour nous diriger dans un Paris du 19ème siècle à travers les yeux des différents personnages. C'est peut-être d'ailleurs le point le plus appréciable du roman. Bien que le personnage de Verlaine soit intéressant, je l'ai trouvé moins extravagant que François Villon et également moins touchant. Aussi j'ai trouvé dommage que le personnage du jeune Cornuty ne soit pas assez mis en avant et pas assez utilisé au cours de l'histoire. Le lecteur n'est pas réellement projeté dans le regard de ce protagoniste mais est spectateur de l'ensemble du récit. Dommage, ceci enlève la part d'originalité propre au roman.

Ce poète de douze pieds marche souvent à quatre pattes.

Malgré ces inconvénients, le roman est plutôt bon. Comme à son habitude, Teulé signe un récit plein d'humour et mélange efficacement le côté historique à la fiction. Quelques pincées de poésie et des dessins viennent assaisonner l'agréable style de l'auteur. Encore un bon roman de Jean Teulé mais pas l'un de mes préférés.

2 commentaires:

Bénédicte a dit…

j'ai bien envie de découvrir cet auteur que je ne connais pas encore

MiKa ... a dit…

Bonjour Bénédicte,
Teulé est vraiment un très bon auteur, je te le conseille vivement.
Par contre, je pense que Le Montespan est le mieux adapté pour pénétrer dans l'univers Teulé. C'est un excellent roman, mélange d'humour et d'histoire.