dimanche 13 juin 2010

Jéricho

Jéricho est le troisième thriller de Josef Ladik aux éditions First. Derrière ce pseudonyme se cache un magistrat qui se dit comme l'un des témoins privilégiés de l’époque que nous vivons. Reste à savoir si l'écriture est depuis toujours une passion ou s'il s'agit d'une sorte d'exutoire. J'imagine que c'est un peu des deux !

Présentation de l'éditeur :
Été 1816. La frégate La Méduse s'échoue au large des côtes africaines. Sur les 147 passagers qui vont alors dériver sur un radeau de fortune, seuls 15 survivront à ce véritable enfer. L'un d'eux est recueilli par une tribu, et fait une découverte qui pourrait bouleverser l'ordre du monde si elle venait à tomber entre de mauvaises mains. Une découverte qui ramène aux sources du monothéisme et du langage. De retour en France, devenu éditeur au Palais Royal, il couche son secret sur un manuscrit qu'il fait disparaître, puis publie le récit du naufrage.
Aujourd'hui. Le Terrible, un sous-marin nucléaire disparaît au Moyen-Orient. Le groupe terroriste "Jéricho" revendique le détournement et menace l'État français. Alors que l'ultimatum approche, des agents secrets sont lâchés dans Paris et un tueur psychopathe rôde alentour. Au Louvre, non loin du Radeau de la Méduse, la célèbre toile de Théodore Géricault, un guide est retrouvé décapité. Le Lieutenant Lazare, amateur d'art fraîchement promu à la brigade criminelle, tient là de quoi faire ses preuves. Comme le lui disait son père : "Lazare, dans la vie, il n'y a pas de hasard."

Avec son nouveau thriller, Josef Ladik combine les genres passant son roman d'un pur thriller à un roman d'espionnage, puis d'un récit historique à un polar des plus classiques. L'auteur semble connaître et maîtriser toutes les ficelles du genre. Aucun doute là-dessus, le roman est dès le départ un véritable page-turner.
Par contre, ce mélange légèrement excessif de genre peut perturber le lecteur et mêler parfois la confusion dans l'histoire. On se demande parfois où veut en venir l'auteur et s'il n'a pas perdu lui-même le fil de son intrigue. Mais Josef Ladik ne s'y perd pas et c'est pour notre plus grand plaisir qu'il arrive à donner un sens à toute son histoire.

Le ciel était gris, et plusieurs personnes croisaient leurs trajectoires et leurs destins improbables autour de la fontaine

Entre les scènes d'actions au style hollywoodien qui n'ont rien à envier à Mission Imposible et les monologues d'un psychopathe en manque de meurtres, l'auteur a tendance à trop s'attarder sur certains détails qui produisent une perte de rythme malgré les courts chapitres. J'aurais aimé qu'il confine ses personnages en leur donnant un peu plus de saveur, d'existence, quitte à en supprimer quelques uns.
Malgré ces quelques défauts, Jéricho est un thriller réfléchi et enrichissant. Donnant parfois une sensation de fraicheur, le roman est agréable à lire et procure de nombreuses autres émotions. Les faits historiques relatés sont captivant bien qu'ils ne soient finalement limités. Josef Ladik s'est évidemment servi de ses connaissances personnelles (ou plutôt professionnelles) pour offrir plus de crédibilité à son nouveau roman et propose même quelques idées de polémique sur certains sujets vifs de l'actualité politique. Amateurs de thriller, je pense que Jéricho devrait vous plaire !


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