jeudi 6 janvier 2011

Cosmétique de l'ennemi

Cosmétique de l'ennemi est un roman de la célèbre Amélie Nothomb. Il s'agit de ma première expérience avec l'excentrique auteure belge.

Présentation de l'éditeur :
"Sans le vouloir, j'avais commis le meurtre parfait : personne ne m'avait vu venir, à part la victime. La preuve, c'est que je suis toujours en liberté."
C'est dans le hall d'un aéroport que tout à commencé. Il savait que ce serait lui. La victime parfaite. Le coupable désigné d'avance.
Il lui a suffi de parler. Et d'attendre que le piège se referme. C'est dans le hall d'un aéroport que tout s'est terminé.
De toute façon, la hasard n'existe pas.

L'angoisse dès le départ de découvrir si tardivement cette immense auteure au talent reconnu par tous. L'angoisse, donc, de ne pas capter les mêmes ondes positives que les autres, de ne pas percevoir le génie de sa plume. Cette angoisse naissante a vite disparu au fil des premières pages lues. Rien d'étonnant, Amélie Nothomb manie l'écriture comme Federer joue les magiciens avec sa raquette de tennis. Rapprochement étrange certes, mais le texte m'a donné la sensation qu'écrire était si simple, si naturel.

C'est à partir d'un fait divers des plus étranges que l'auteure choisit d'écrire son texte. Elle imagine ce qui a pu se passer dans la tête de ce voyageur dont l'histoire vous sera révélée à la fin.
Le récit se déroule à la manière d'une pièce de théâtre. Le spectateur assiste à un duel de mots qui déferlent dans un échange plutôt franc entre deux hommes qui ne se connaissent pas. La forme n'est pas sans rappeler les duos de comique japonais dont on connaît le talent d'improvisation. Cosmétique de l'ennemi s'avère donc être un texte riche sous forme de dialogue schizophrène.

Le roman, court et direct comme le personnage du casse-pied, a des airs de Docteur Jekyll et Mister Hyde auquel l'auteure rend d'ailleurs hommage. L'écriture soignée alliée à un cynisme détonnant procure au lecteur un grand moment de lecture. Cosmétique de l'ennemi est un véritable tour de force littéraire.

- Cette fille, je la connaissais mieux que personne. Je l'avais violée, ce qui n'est déjà pas si mal ; je l'avais assassinée, ce qui reste la meilleure méthode pour découvrir intimement quelqu'un.

8 commentaires:

gridou a dit…

Je n'ai pas lu celui-là mais j'avais beucoup aimé 'stupeur et tremblement'
et bonne année !:)

MiKa ... a dit…

Meilleurs vœux pour cette nouvelle année.
Il va falloir que je m'y mette à 'Stupeur et Tremblement' !

ML a dit…

Contente d'apprendre que tu as aimé ce livre :)
Mon offre tient toujours pour "Stupeur et tremblements".

MiKa ... a dit…

Merci, je te le piquerai à l'occasion alors. ;)

Ingannmic a dit…

Les premiers romans de Nothomb sont à mon avis ses meilleurs (Hygiène de l'assassin, Cosmétique de l'ennemi, Les catilinaires, Mercure et oui, Stupeur et tremblements aussi). Je l'ai découvert à ses débuts avec beaucoup de plaisir, je la trouvais très originale... et puis maintenant je la trouve juste commerciale, et je ne prends même plus la peine de lire ce qu'elle publie, ayant été très déçue notamment par Antechrista, ou encore Le fait du Prince.
J'ai l'impression qu'elle finit par tourner en rond...

MiKa ... a dit…

Merci pour cet avis, je prends note qu'il vaut mieux lire ses premiers romans. Au moins pour commencer ... et si j'aime toujours autant, je continuerai avec ses romans plus récents.
A bientôt

Nico a dit…

Je l'ai adoré aussi, l'un des tout meilleurs de Nothomb.

MiKa ... a dit…

Il semble faire l'unanimité celui-là ! :)