Green River est un roman de Tim Willocks, l'auteur du sublime La Religion qui m'avait particulièrement marqué l'an passé.
Présentation de l'éditeur :
Green River, pénitencier de sécurité maximale au Texas. Un véritable enfer dans lequel, entre tensions raciales et violences quotidiennes, vivent cinq cent âmes perdues. Un univers sans pitié où le silence n’existe pas, l’obscurité non plus. C’est là que Ray Klein, ancien médecin, purge sa peine, en travaillant à l’infirmerie. Alors que sa libération approche, une émeute éclate dans la prison. Au milieu du chaos et de l’anarchie, Ray, qui est tombé amoureux de Juliette Devlin, psychiatre judiciaire, va tout mettre en œuvre pour la sauver alors qu’elle est séquestrée avec ses patients dans l’infirmerie.
Avec ce huis clos impitoyable peuplé de figures effrayantes, depuis John Campbell Hobbes, directeur de prison jusqu’à Henry Abbott, meurtrier schizophrène, Tim Willocks nous offre un portrait terrifiant de la vie carcérale. Il nous donne surtout un thriller prodigieux, au rythme haletant et au suspens oppressant.
Comme à son habitude, l'éditeur Sonatine nous propose une nouvelle pépite littéraire avec ce Green River, un texte datant de 1994 par l'auteur de La Religion, d'ailleurs également édité chez eux. Tim Willocks place son polar à l'intérieur du pénitencier texan Green River. Dirigée par un homme tyrannique et peuplée de criminels plus cruels les uns que les autres, cette prison n'offre pas une vie calme aux détenus ni à ses gardiens.
Et rien ne va en s'arrangeant lorsqu'une émeute éclate. Chaque homme prend alors vie et se déchaine pour tenter de survivre face à ses opposants 'raciaux' ou tout simplement face à ces hommes qui semblent avoir perdus toute humanité en eux. Les fauves sont lâchés et se retrouvent manipulés malgré eux. Les coups pleuvent, les tortures se multiplient et le nombre de morts accroît à chaque nouvelle minute qui passe.
Face à tout ça, quelques personnages font figure de héros en protégeant et soignant les victimes. C'est le cas du détenu Ray Klein, ex médecin, qui doit affronter les pires obstacles pour tenter de sauver les quelques malades et mourants pris au piège à l'intérieur de l'infirmerie.
Les scènes sont réalistes, les mots utilisés par l'auteur sont durs et décrivent à la perfection la bestialité omniprésente. Certains passages sont peu ragoutants et deviennent presque insupportables. Tim Willocks use d'une écriture particulièrement efficace et flamboyante pour créer l'univers de son polar carcéral. Le seul reproche que j'ai trouvé à faire est sur le personnage du directeur de Green River qui est bien trop peu exploité à mon avis.
Le rapprochement de ce roman à la série Oz est indéniable. Tous les deux manœuvrent à merveille le milieu pénitentiaire en démontrant que la vie en prison est une sorte de mini société enfermée dans la nôtre. Le texte de Tim Willocks soulève d'ailleurs de nombreuses questions d'ordre moral qui ne sont finalement que l'ombre des problèmes subsistant au delà des murs de la prison.
Il n'y a que le moment présent. Le passé n'existe pas. Le futur n'existe pas. Dehors n'existe pas. L'au-delà n'existe pas. Tu es ici. Tout ce que tu es et tout ce que tu peux être, c'est ce que tu es en cet instant. Cela, rien de plus.
8 commentaires:
Effectivement j'ai tout de suite pensé à la série Oz à la lecture du résumé. Je le lirai prochainement car une amie va m'en faire profiter. Ce sera l'occasion pour moi de faire connaissance avec cet auteur dont je n'entends que du bien.
Accroche toi bien, c'est violent mais c'est un vrai régal !
Bonne lecture ;-)
C'est un livre que j'ai sur PAL mais dans une vieille édition, sous le titre "L'odeur de la haine". Ton billet m'incite à le faire passer sur le dessus de la pile... J'ai l'intention de lire aussi "Religion", car pour l'instant, mes expériences avec Willocks n'ont pas été décevantes, au contraire...
Qu'as-tu lu de Willocks ? Bad City Blues ? Il me tente celui-ci.
J'espère que tu apprécieras Green River.
Bonne lecture !
J'ai lu Bad City Blues, et la suite, Les Rois Ecarlates. Les deux sont très bien, même si j'ai préféré le premier : c'est un roman très fort, d'une violence parfois à peine supportable, mais dans lequel Willocks donne une ampleur extraordinaire à ses personnages.
Ok merci, je pense que je vais me laisser tenter par Bad city blues. :)
Bonjour Mika,
Ton billet concernant "Green River" me fait "saliver". Après l'incroyable "Religion" il faut coûte que coûte que je me procure ce livre. J'attendrai les prochaines vacances pour m'y plonger ... Le catalogue Sonatine 2011 est incroyable, l'as-tu compulsé? A bientôt, amitiés, MIC.
Bonjour Mic,
J'ai en effet jeté un œil dans le catalogue 2011. Certains titres et résumés me donnent une vague idée de ce que va être l'année 2011 ... palpitante !
Je pense que tu ne regretteras pas de lire Green River, en tout cas je l'espère.
A bientôt
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