mardi 13 mars 2012

Le onzième pion

Le onzième pion est le nouveau roman de l'écrivain allemand Heinrich Steinfest, déjà auteur d'un roman atypique : Requins d'eau douce.

Présentation de l'éditeur :
Georg Stransky dîne tranquillement avec femme et enfant, quand un étrange projectile perturbe ce moment de paix : une pomme, lancée par la fenêtre. Farce d'adolescent ? À première vue, mais au matin, Georg a disparu.
Une mise en scène loin de surprendre Lilli Steinbeck, spécialiste des questions d'enlèvements, qui découvre que Stransky est le huitième à se volatiliser après avoir croqué la pomme. Cette inspectrice rousse et séduisante, dotée d un nez difforme et d'un grand flair, célibataire et couche-tôt, se lance à la recherche de Stransky. Accompagnée d un détective obèse rencontré à Athènes et d'un tueur à gages finlandais, Lilli Steinbeck va mettre les pieds dans une machination internationale. Un jeu d'échecs mortel où les dix pions sont des hommes. Si Lilli, élément perturbateur, onzième pion, parvient à ramener le disparu dans son Allemagne natale, la partie sera terminée.

Heinrich Steinfest a indéniablement du talent pour raconter une histoire. Le style est propre (bravo la traductrice) et il allie parfaitement humour et réflexion. Je ne rapproche pas la réflexion à la complexité de l'intrigue mais plutôt à la richesse des références culturelles que l'on trouve intégrées à l'histoire.
Le onzième pion est une sorte de branche à part du polar. Roman déjanté ou décalé, il réunit les délires les plus fous de l'auteur. Cela commence par une atmosphère kafkaïenne qui m'a beaucoup rappelé l'excellent film The Box. Entre l'absurde et l'angoisse, le récit ne manque pas de happer pleinement son lecteur. Et lorsque l'enquêtrice entre en jeu, on a affaire à une sorte de jeu d'échec international dont le but ultime est en rapport avec la vie et la mort.

Je suis un pion surprise. Je n'ai pas sauté sur la case où j'aurais dû atterrir.

On voyage en diagonale, on rit, on s'interroge, on vit chaque instant avec différents personnages hauts en couleur ... toutes les conditions sont bonnes pour passer un excellent moment. Chaque scène semble plus improbable que la précédente et la richesse des répliques donne à cet ouvrage une véritable valeur ajoutée.
Heinrich Steinfest montre avec ce texte qu'il est incontestablement un excellent conteur. Son précédent roman traduit en France, Requins d'eau douce, m'avait laissé sur un avis plutôt bon mais mitigé. Il me manquait ce petit déclic qui m'aurait permis de me plonger pleinement dans l'histoire. Cette fois-ci, c'est réussi ! Le onzième pion est un excellent roman complètement hors du commun.

4 commentaires:

zippo a dit…

ça peut parfois faire penser au Joueur de Stéphane Zweig, non?

MiKa ... a dit…

J'aurai plus rapprocher ça à l’Échiquier du mal de Dan Simmons parce que ce sont les personnages qui sont des pions. Dans mon souvenir, le joueur d'échec de Zweig ça parle vraiment d'échec (et du contexte de l'époque bien sûr) pendant la seconde guerre mondiale.

dasola a dit…

Rebonsoir, pour ma part, ayant beaucoup aimé Requins d'eau douce, celui-ci devrait me plaire. Bonne soirée.

MiKa ... a dit…

Bonsoir, oui je pense, il est vraiment très bon comme bouquin !