Présentation de l'éditeur :
Comme chaque matin, Gregor, employé modèle qui ne vit que pour assurer une existence décente à sa famille, s’apprête à aller au travail. Mais à son réveil, il aperçoit son corps doté d’une lugubre carapace de coléoptère. Gregor croit d’abord à un mauvais rêve. Pourtant la métamorphose est bien réelle. Il ne quittera plus cet aspect, éprouvera de la culpabilité, constatera – en observateur silencieux – le désespoir de sa famille, vivotera sa vie d’insecte tout aussi inoffensif qu’innocent, pour finir écrasé comme de la vulgaire vermine.
La bande dessinée dénote une forte présence de noir. L'avantage de ce support est de faciliter la mise en place de l'atmosphère, ici très sombre. Dans ce huis clos à la frontière du surnaturel, l'auteur crée une situation (appelée dorénavant kafkaïenne) où l'on peut s'étonner de la différence et du changement de comportement de chacun face au contexte. En effet, le personnage est transformé en cafard et ce, depuis le début de l'histoire. Le but n'est pas d'expliquer la métamorphose de Gregor mais d'assister aux agissements des autres protagonistes.
Un matin, émergeant d'un rêve agité, Gregor Samsa s'éveilla dans son lit transformé en un énorme cafard.
La transformation se fait petit à petit ; d'abord physiquement, puis au niveau de l'alimentation et se poursuit sur la capacité de monter aux murs et pour finalement perdre définitivement la parole. Le fait de s'être métamorphosé en insecte cause un problème de communication entre Gregor et le reste de sa famille. Il finit par ne connaître aucune vie sociale et familiale. Son père est violent mais triste au fond. Sa mère n'arrive plus à trouver la force de le regarder. Seule sa sœur semble compatissante mais prend vite le parti du père au final. Celle-ci connaît d'ailleurs un changement conséquent au niveau de sa place dans la famille. En effet, considérée comme rien au début, elle devient ensuite la fierté de la famille. La fin est triste et heureuse à la fois car tout en ayant perdu un fils ou un frère, les divers problèmes ont tous été résolus. On assiste à une sorte de bonheur délivré par un cafardeux malheur. D'ailleurs l'atmosphère semble prendre des couleurs, l'univers passe du noir de l'intérieur de la demeure au jaune clinquant du soleil et la robe grisâtre de la sœur devient rouge vif.
Plus que la description d'une simple et étrange situation, Kafka s'attaque à la violence des relations entre un père et son fils, ce qu'il a apparemment vécu. Mais aussi, il dénonce les violents comportements qu'ont les gens face aux personnes différentes d'eux. On peut pousser la réflexion encore plus loin en s'attardant sur la question de l'esclavagisme moderne, pointé du doigt dès le début de l'histoire, et de la discrimination sexuelle ("leur fille qu'ils considéraient jusqu'ici comme une bouche inutile"). Au delà de tout ça, il s'agit d'une vision sombre du comportement humain en général.
Note : 15/20
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