Présentation de l'éditeur :
Dès son arrivée à Poisonville, le détective de l'agence Continental de San Francisco constate d'abord que le client qui l'a fait appeler vient d'être abattu, ensuite que la ville entière est aux mains d'une bande de gangsters.
Pour assainir le bled, avec l'aide involontaire de Dinah Brand, courtisane locale numéro un, il met au point une méthode infaillible : dresser les truands les uns contre les autres jusqu'à élimination totale.
Souvent considéré comme le tout premier roman noir américain (ou hard-boiled), La moisson rouge révolutionne à l'époque le genre policier en mettant en scène des personnages durs à cuire (traduction du terme hard-boiled) qui troquent leurs révolvers pour des "pétards". Bien que l'écriture de ce roman date du début du siècle dernier, il n'en est pas moins toujours d'actualité. Alcool, magouilles, manipulations, flics véreux et gangs mafieux sont les points de départ de La moisson rouge qui situe donc son histoire à l'époque où le grand Al Capone régnait sur son Chicago.
Je vais m'en servir pour dépiauter Poisonville des chevilles à la pomme d'Adam.
Ce roman de gangster pur et dur est doté d'un personnage central, un détective, peu commode mais terriblement efficace. Cet homme envoyé par une agence de San Francisco n'a d'ailleurs pas de nom ("Mon nom ne lui dirait rien."), on en vient à se demander pour quelle raison l'auteur a fait ce choix ; son nom aurait-il trahi une quelconque origine, ou bien, existe t-il un nom approprié pour un personnage fictif ayant une telle force de caractère ? En arrivant à Personville, le détective comprendra assez vite l'origine de son surnom : Poisonville ; ville où les malfrats se multiplient plus vite qu'ailleurs. Après une première enquête sur le meurtre d'un journaliste anti crime, Donald Willsson (doublement de deux consonnes, comme dans Hammett), notre narrateur et héros décide de nettoyer la ville de tous ses cafards sous l'œil concerné de Elihu Willsson, le père de Donald. Pour cela il va user d'astuces afin de les monter les uns contre les autres. Efficace, peut-être, mais véritablement dangereux !
Poisonville est mûre pour la moisson. C'est un boulot qui me connaît et que j'aime bien.
Dans ce dédale de cruauté aux cloisons formées par la trahison et les faux-semblants, Poisonville porte bien son surnom car elle semble changer les gens ("Je ne me reconnais plus. [...] C'est ce patelin qui me fait cet effet-là."). Avec ses dialogues rythmés et vraiment très bien travaillés, le roman est indubitablement une référence dans le domaine du hard-boiled. Un coup de cœur assuré pour ce coup de flingue littéraire !
Note : 18/20
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