Présentation de l'éditeur :
Les particules élémentaires est la chronique du déclin d'une civilisation - la nôtre - qu'illustre l'existence plate et morose de deux demi-frères, Michel et Bruno, confrontés à leur misérable condition. Car tandis que Bruno s'abîme dans une quête désespérée du plaisir sexuel, la vie amoureuse de Michel continue d'être un pitoyable désastre. Ni résigné, ni satisfait, ce dernier, chercheur en biologie, reste persuadé que ses travaux seront déterminants pour l'avènement d'une nouvelle espèce, asexuée et immortelle, et la disparition - enfin ! - de l'humanité.
Avec Les particules élémentaires, Houellebecq s'approche au maximum de la parfaite définition qu'il a de la société actuelle. Le mal de vivre, d'être, est au final le thème principal de ce roman au style très provocateur. En effet, les descriptions crues et chocs des relations sexuelles font tanguer le genre du roman vers la littérature érotique voire pornographique. Mais au-delà de cette simple caractéristique de l'ouvrage, on peut y décerner une sorte de philosophie contemporaine ou, en creusant plus profondément, une phénoménologie nihiliste. Outre le fait que l'Homme soit dénué de toute valeur ou de tout but, l'auteur semble exposer son vécu pour en faire un point de départ pour l'histoire. Les difficultés des rapports avec sa mère qu'on lui connaît prennent dans ce roman tout leur sens. Alors, fiction ? Réalité ? Ou un peu des deux ... ?
Adolescent, Michel croyait que la souffrance donnait à l'homme une dignité supplémentaire.
L'auteur prend son temps et explique avec précision comment deux hommes ont raté leur vie. Michel et Bruno, demi frères partageant la même mère absente, sont disséqués de leur jeunesse jusqu'à leur vie d'adulte. Michel est un homme triste qui ne paraît aimer rien ni personne. Bruno essaie de profiter un maximum de la vie pour découvrir l'apothéose de la sexualité. Entre fantasmes et désenchantements, Houellebecq glisse quelques commentaires lui permettant d'analyser les maux de la société actuelle ; nous dépendons de cette société, nous sommes esclaves de ce mode de vie. Certains problèmes, et ce n'est pas nouveau, sont dûs à l'éducation, l'importance qu'ont les parents sur leurs enfants, mais aussi à la société et ses multiples divisions.
Totalement dépendant de la société qui m'entoure, je lui suis pour ma part à peu près inutile
Malgré tout ces points positifs, on se lasse tout de même à la longue de ce réalisme et de cette vulgarité omniprésente. L'histoire, bien qu'elle soit finalement très touchante et émouvante, est un peu creuse. Je suis d'ailleurs curieux de voir le film qu'en a tiré Oskar Roehler. Mais cette œuvre, au delà d'exister uniquement en tant que simple fiction, semble avoir une importance sur l'avenir du corps social. Alors, chef d'œuvre visionnaire ou simple arnaque provocatrice ?
Notre malheur n'atteint son plus haut point que lorsque a été envisagée, suffisamment proche, la possibilité pratique du bonheur.
Note : 16/20
2 commentaires:
Je ne peux pas dire que j'aie adoré ce roman, mais il faut bien reconnaître que c'est bien écrit (ce qu'on ne peut pas enlever à cet écrivain si controversé) et bien construit, tout en étant original. Après, il faut dire que le côté scientifique et le message qu'il veut faire passer m'ont peut-être échappé. Bref, drôle de livre, qu'il faut avoir lu pour se faire sa propre opinion.
Je pense qu'il s'agit plus d'un constat sur nos vies, qu'il détermine comme vides et frustrées, plutôt qu'un message qu'il veut faire passer. Du moins, c'est mon ressenti. Je suis peut-être moi aussi passé à côté de quelque chose.
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