Présentation de l'éditeur :
Comment le cadavre d’un conseiller du Premier ministre est-il arrivé, par une nuit pluvieuse de novembre, sur le parking miteux d’une grande surface, dans la région parisienne ? L’enquête est confiée au commissaire Coralie Le Gall. Fille d’un haut fonctionnaire, musicienne et pratiquant le close-combat, cette personnalité hors-normes est bien décidée à prendre sa revanche contre un monde politique qu’elle déteste. Mais Coralie va peu à peu comprendre l’ampleur de la manipulation en cours. Un roman noir dans la France des années 1990. Une intrigue palpitante et truffée d’énigmes, qui déniaise à jamais d’une certaine politique.
Cadavre d'état est un roman policier et politique qui se déroule dans les années 90. D'ailleurs on est bien surpris de retrouver de vieux objets (ou mots) qui nous sont complètement sortis de la tête : "disquette", "cassette", "francs". Le récit est narré à la première personne et le lecteur peut se mettre dans la peau de la très charismatique Coralie Le Gall, femme flic au langage parfois farfelu. Fille d'un haut fonctionnaire, elle se décide à ne pas suivre la voie de son père et préfère faire régner la justice.
Être mort, et faire semblant de vivre.
Un rôle comme un autre.
Un rôle comme un autre.
Le personnage principal est doté d'un humour très particulier et s'amuse avec les mots en remplaçant des anglicismes par des pseudo correspondances françaises : "djîne", "clîne", "tolkie", ou encore en inventant des termes assez loufoques : "loqdus", "Keskimank", "politichiens". Ceci rend le personnage plus drôle, voire plus humain, et crée un contraste certain entre elle et le roman qui s'annonce pourtant très noir. Coralie ne semble pas coller à l'histoire mais elle n'est pas la seule personne qui arbore ce type de masque. En effet, certains politiciens sont maladroits et quelque peu lourdingues ...
Nous sommes au plus haut sommet de l'État. Aucune vie n'a d'importance. Aucune.
Mise à part cette touche d'humour qui rend le récit assez agréable, l'histoire se concentre principalement dans le domaine du politique. Un homme est retrouvé mort sur le parking d'une grande enseigne. Ce qui pourrait passer pour un suicide va vite se transformer en un indémontable complot politique à grande échelle. Le cadavre est celui d'un conseiller du premier ministre et plusieurs signes indiquent qu'il ne s'est pas retrouvé là par hasard. Quelles sont les conséquences du meurtre et pourquoi certaines personnes semblent vouloir étouffer l'affaire ?
La criminalité est dans notre civilisation comme la drogue dans le sang du camé, qui sait qu'elle le tue mais qui ne peut ni ne veut s'en libérer.
Au fur et à mesure que l'enquête avance, Coralie passe de "ringarde" à touchante. Dans la seconde moitié du roman, l'auteur nous présente le passé de ce personnage et nous explique pourquoi elle a choisi de vivre ainsi sur le plan professionnel et personnel. Dans ce polar très réaliste, on sent que l'écrivain connaît parfaitement le monde de la politique, et notamment le rôle et le pouvoir de chacun. La décadence de la société décrite dans ce roman semble être orchestrée par les ambitions des politiciens trop avides de pouvoir et d'argent. Dans cette machination au relent d'affaire Clearstream, chaque poste politique et chaque administration en prend, à juste titre, pour son grade. J'ai eu du mal à accepter Coralie comme personnage central, son franc-parler m'a légèrement agacé, mais j'ai trouvé le coup monté au final très intéressant.
Note : 14/20
2 commentaires:
J'ai beaucoup apprécié ce roman même si effectivement la gouaille de l'héroïne m'a quelque peu destabilisé. L'auteur écrit sous un pseudo : tu pense à qui ?
J'ai réfléchit pour trouver qui était cette mystérieuse personne ... mais je ne vois pas. Elle peut être beaucoup de monde mais en même temps je ne vois personne écrire ce roman ... étrange, par pure curiosité j'espère que j'aurai la réponse un jour.
Après avoir lu ton article, il est vrai que Bernard Tapie serait un excellent candidat dans le rôle de Claude Marker. En plus, il utilise le mot "bonhomme" ! Comme dans les guignols ! ;-)
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