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Présentation de l'éditeur :
« Je m'appelle Nojoud et je suis yéménite. Mariée de force par mes parents à un homme trois fois plus âgé que moi... »
L'histoire d'une petite fille qui a osé défier l'archaïsme des traditions de son pays en demandant le divorce... et en l'obtenant ! Une première dans ce pays du sud de la péninsule arabique, où plus de la moitié des filles sont mariées avant leurs 18 ans. Son courage a été largement salué par la presse internationale. Élue « Femme de l'année 2008 » par le magazine américain Glamour, passée du statut de victime à celui d'héroïne, elle raconte son histoire pour briser le silence sur les épouses-enfants et donner espoir.
Le récit met le lecteur très vite dans l'ambiance d'un pays dangereux et irrespectueux envers les femmes : "C'est un territoire mystérieux, où les hommes ne sortent jamais sans leur couteau recourbé, accroché fièrement à leur ceinture, et où les femmes cachent leur beauté derrière d'épais voiles noires". On assiste sur près de 150 pages (ce qui peut paraitre court mais permet de se concentrer sur les détails 'nécessaires' afin de sensibiliser les gens) à un témoignage troublant de la petite Nojoud Ali à la journaliste Delphine Minoui. La jeune Nojoud a été mariée de force par son père à un homme trois fois plus vieux qu'elle. Alors âgée de 10 ans, la jeune yéménite va découvrir un véritable cauchemar dans lequel son époux endossera le rôle du bourreau. Viols, interdictions, coups ... c'est toute une jeunesse que Nojoud a perdu en quelques semaines de mariage. Un véritable contraste entre la jeune fille physique qu'elle est et la nouvelle femme psychique qu'elle est devenue apparait, elle va commencer à se poser petit à petit des questions de petite fille dans ce combat pour adulte ; un contraste dérangeant entre la naïveté de l'âge et le vécu d'épouse maltraitée : "Les lois, c'est pour aider les gens, oui ou non ?".
Dieu avait dû m'oublier.
Plus qu'un simple témoignage, c'est la condition des femmes dans le monde qui est pointée du doigt. La petite Nojoud est le reflet d'une lutte acharnée que mènent de nombreuses femmes depuis toujours. La jeune yéménite a eu un courage exemplaire ("Le plus dur, c'était d'avoir la force de t'évader, et tu as réussi cet exploit !") qui lui a valu, à juste titre, le titre de "Femme de l'année 2008" par le magazine Glamour et qui devrait, je l'espère, permettre à bien d'autres femmes et jeunes filles de sortir de leur terrifiant calvaire. Ces problèmes sont loin d'être terminés car malgré la réussite du divorce, le père et l'ex mari de Nojoud sont toujours libres (rien n'a été retenu contre eux) sans oublier tous les autres tortionnaires d'enfants et de femmes qui continuent d'agir de la même façon. Nojoud est devenue malgré elle le symbole de la liberté féminine (et plus particulièrement du mariage précoce) à l'image de ce foulard (symbole de répression ?) qu'elle prend plaisir à enlever : "Mes cheveux se déversent sur mes épaules et font des vagues dans le vent. Je me sens libre. Libre !".
Oublions les quelques problèmes narratifs et laissons nous nous emporter dans cette horrible histoire où l'Homme a su encore se montrer comme son propre destructeur. Comprendre ces agissements, pour nous occidentaux, est vraiment difficile mais n'oublions pas que plusieurs facteurs sont en cause comme le décrit si bien la journaliste dans son épilogue : "Au Yémen, la religion ne constitue qu'un des facteurs qui poussent les pères à marier leurs filles avant la puberté. « La pauvreté, le manque d'éducation et la culture locale entrent également en jeu »". Une lecture indispensable pour réveiller les gens, les sensibiliser et leur permettre un jour de comprendre l'importance de l'égalité entre chaque individu quel qu'il soit. Un fragment essentiel de ce gigantesque puzzle représentant la lutte pour le bien de l'humanité.
A voir, un reportage sur l'histoire de Nojoud Ali et d'autres jeunes filles yéménites qui se sont retrouvées dans le même cas :
2 commentaires:
Je suis très attirée par ce genre de témoignage, et ton avis m'encourage à lire cet ouvrage.
Au travers des différents récits de ce type que j'ai pu lire, je pense qu'en tant qu'occidentaux, cela nous échappe totalement. Ce sont de véritables lueurs d'espoir.
Peux-tu me conseiller certains des témoignages que tu as lus ? J'aimerais en lire d'autres et je ne sais pas vraiment lesquels choisir.
Bonne lecture, j'espère que tu aimeras ce roman, il m'a beaucoup touché.
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