Retour à Rédemption est un roman de Patrick Graham, l'auteur de l'excellent L'Évangile selon Satan.
Présentation de l'éditeur :
Avocat d'affaires, Peter Shepard a tout pour être heureux : une grande maison sur les hauteurs de San Francisco, une femme amoureuse, deux petites filles irrésistibles. Pourtant, certains jours, ses angoisses sont si fortes qu'il est obligé d'aller s'asseoir sur un banc dans un parc. Toujours le même banc, toujours les mêmes angoisses. Ce que Shepard redoute, c'est le Big One, ce tremblement de terre dont tout le monde sait qu'il finira par engloutir la Californie. Et le pire advient. Mais ce n'est pas la terre qui a tremblé, c'est le passé qui a ouvert une brèche sous ses pieds, le plongeant en enfer et le forçant à se souvenir que, vingt ans plus tôt, six enfants s'étaient fait une promesse dans les cachots d'un centre de redressement. Un pacte qu'il a trahi.
Il est temps pour lui de retourner à Rédemption.
A mi chemin entre le sublime Sleepers de Levinson et l'excellent Stand by me de Rob Reiner, Retour à Rédemption n'a rien à envier à ces références puisque malgré une trame sensiblement identique, il ressort du nouveau roman de Patrick Graham une âme bien personnelle. Plus qu'un thriller, ce roman en devient un véritable conte dans lequel un groupe de jeunes gens, appelé Les enfants perdus, se lie d'une amitié sans comparaison afin de survivre dans le monde cruel des adultes.
C'est sur l'idée d'un pacte établi entre les membres du groupe qu'ils se rejoignent plusieurs années après dans le but de combattre les fantômes du passé. Commence alors un long voyage vers les souvenirs afin que chacun puisse enfin trouver son salut.
- On va à Rédemption. Les portes de l'enfer.
Ce sont des adultes instables et obsédés par un passé marqué au fer rouge que le lecteur suit la moitié du roman. Victimes du syndrome de Peter Pan, Peter, Wendy et les autres tentent de retrouver la trace de leur enfance volée en abandonnant leur vie actuelle finalement monotone et méprisée. L'auteur parait même déshumaniser certains des personnages adultes en les appelant par leur nom de famille.
Avec ce nouveau roman, Patrick Graham relate le terrifiant combat de l'innocence juvénile face à la perversion de l'adulte. Il en ressort une très grande humanité, sincère et troublante, puisque le récit décrit à merveille les diverses émotions des enfants, la peur comme la joie, et façonne ses personnages avec grand intérêt.
Retour à Rédemption est un excellent roman dénonçant à la fois le côté bestial et cruel de l'homme et son côté sensible et généreux. Le récit sonne comme un doux calvaire vers les cachots les plus sombres et les plus enfouis de nos mémoires. Un roman poignant à ne pas louper !
2 commentaires:
Bonjour Mika,
Ce fut pour moi aussi, une belle surprise.
Belle analyse du livre.
Pourtant étant un peu exigeant, je dirais qu'il manque un petit quelque chose...
A bien y réfléchir, je pense que c'est dans la construction ou le découpage du récit que ça pêche un peu ...
Il manque peut-être une certaine fluidité et du rythme pour que l'histoire soit encore un peu plus prenante.
Mais ne faisons pas la "fine bouche" c'est tout de même pas mal! et ça change de ses deux premières productions où le Fantastique prenait le pas. Et le Fantastique : je suis totalement allergique! Eh oui! Mika, on ne se refait pas. Amitiés, MIC.
Bonjour MIC,
Merci pour ton message.
J'aime de moins en moins le fantastique. Je l'apprécie uniquement lorsque celui-ci sert de "métaphore", d'image, pour le récit un peu comme dans 'Laisse moi entrer' de Lindquivt dans lequel le vampire n'est pas le cente d'intérêt de l'histoire mais apporte de nombreuses réflexions sur la vie et les relations.
Pour en revenir au roman de Graham, son changement de style est tout à son honneur. J'espère qu'il persévéra dans cette voie.
A bientôt.
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